Comme chaque groupe vivant, chaque membre a quelques prédispositions envers certains cépages et certaines régions. L'un d'entre eux a une appétence particulière pour la Loire, et particulièrement l'Anjou.
Malgré la ribambelle de thèmes en attente (ah la fameuse soirée Espagne), ce qui était une simple proposition à notre précédente soirée Bourgogne s'est transformé en thème sonnant et trébuchant en moins d'un mois !
Réunis à 9 dans notre QG, c'est parti pour une bonne soirée.
À noter que j'ai voulu tester un nouveau verre (Riedel Véloce Riesling) et que j'ai l'impression que mes opinions sur les rouges ont été très influencées (avec un côté froid/cendre et austère qui ressortait). 

Vin 1 : Les Vignes de Babass, VDF, Navine

 

Le vin est présenté comme une bulle, la première bulle étant avec l'un des retardataires du groupe JD. 
Ah le nez fait nature, ça c'est certain (un certain Legui ferait une grimace à graver dans les annales). On a donc un mélange de pomme, de citron, un côté terreux, un léger abricot et ce côté nature que je trouve plutôt dans les Gamay de Delienne ou des Bertrands. Avec l'aération, les arômes sont toujours foufous mais la pomme domine avec quelques arômes fermentaires et du foin.
En bouche, déjà la bulle promise est absente même si l'on décèle un petit perlant en attaque couplé à une acidité certaine qui directement amène vers des arômes de pomme citronnée et une finale sur le foin avec une persistance tout juste correcte (un peu moins de 10 secondes). On a une sensation saline qui reste et donne envie de se resservir.
Que penser de ce vin ? Clairement un vin nature foufou qui part dans tous les sens et n'est pas en place. Est-ce que c'est bon ? Pas vraiment pour l'instant même si c'est différent. À noter qu'en rattrapant son retard, JD a simplement signalé le vin comme "infect".


Vin 2 : Domaine Thomas Batardière, VDF, Esprit Libre 2020

 

L'un de mes apports sur un millésime récent, les millésimes plus anciens ayant "disparus" dans mon bordel organisé.
Le nez présente une jolie réduction, du citron frais, un léger fumé associé au coing et même un léger bois. C'est assez immédiat et gourmand sur le style de chenin frais qu'on trouve dans cette région.
La bouche présente une bonne acidité en attaque sur ces arômes de citron frais et de fumé en finale associés à des amers qu'on a peu l'occasion de trouver sur le chenin. La longueur est moyenne (10/15 secondes) et la matière aussi. 
Un bon vin avec un nez que j'apprécie mais une bouche avec une matière un peu en retrait et une certaine simplicité.


Vin 3 : La Porte Saint Jean, Saumur, La Perlée, 2016



Le nez est directement intense sur du citron confit, un léger fruit exotique (mangue très légère), un côté fumé
associé à une impression caillouteuse (silex et graphite). C'est très joli, complexe à souhait.
La bouche déroule avec une matière dense compensée par une belle acidité, du fruit jaune fumé dès l'attaque, le citron confit arrive ensuite et une finale qui laisse une impression de fruits mûrs et riches, ce qui donne une certaine gourmandise à l'ensemble. Belle longueur (20 secondes) et une sensation de sapidité et de gourmandise qui invite à y retourner.
Une belle bouteille de chenin, plus sur la richesse et l'opulence que la tension. 


Vin 4 : Domaine Thibault Boudignon, Savennières, Les Fougeraies, 2016



Le nez présente encore une fois une très belle complexité avec un mélange de cire d'abeille, de fumé, un fruit exotique de type mangue et fruits de la passion, de nectarine. C'est envoûtant. 
La bouche est toute en tension avec une acidité qui est la colonne vertébrale de ce vin, la matière est bien présente tapissant le palais en milieu de bouche et une finale crayeuse et sur les fruits exotiques. Très belle longueur (plus de 30 secondes).
Superbe vin qui a tiré son épingle du jeu avec ce mélange de richesse et de tension assez rare. 


Vin 5 : Domaine Guiberteau, Saumur, Brézé, 2016



Le nez est intense avec une belle complexité et un élevage encore marqué sur la noisette fraîche, du citron bien frais et un peu de zeste ainsi qu'un côté fumé.
La bouche présente une superbe matière pleine et en même déliée grâce à l'acidité du chenin apportant une tension sur le citron confit. La longueur est bonne.
Connaissant bien Guiberteau et l'apporteur, la bouteille est trouvée facilement. Un classique toujours agréable.

Vin 6 : Domaine de la Souffrandiere, VDF, Les Fourchardes, 2017



TCA, ce ne sera pas ma première bonne expérience avec ce producteur. 


Vin 7 : Domaine de la Bergerie, Crémant de Loire



Le nez est étonnant extrêmement frais sur des arômes de poire et un léger citron. 
En bouche on a une bulle un peu envahissante, une petite acidité en attaque et une longueur très moyenne (10 secondes voire moins). La finale est fraîche mais sans de vraies saveurs.
Bref une bulle simple et un peu oubliable. 


Vin 8 : Domaine Claire et Florent Bejon, VDF, Picrochole, 2020

 

Le nez est quelque peu nature mais présente de mon point de vue du fruit rouge juteux et quelques notes poivronnantes. Une petite note de suie et ce que certains assimilent à la souris se fait sentir aussi. 
La bouche présente un perlant présent, une attaque avec du fruit rouge mais très peu d'acidité. Cela donne un vin un peu pataud et des tannins rêches en finale achève toute gourmandise. L'ensemble a une longueur moyenne. 
Ça reste buvable mais est peu adapté à la dégustation. Sur une planche de charcuterie où le vin n'est que secondaire pourquoi pas ?


Vin 9 : Domaine Hogson, VDF, La Grande Pièce, 2020



Le nez a des défauts clairement identifiés avec une volatile de compétition, une odeur d'écurie, de l'acétique et une sensation de verdeur associé à un fruit rouge terne.
En bouche c'est à peine mieux avec du perlant, de la volatile, de l’astringence dérangeante associé à des tannins rustres.
Bref soit c'est une bouteille avec des défauts soit c'est pas pour moi. 


Vin 10 : Clos Rougeard, Saumur Champigny, Les Poyeux, 2006



Ah enfin un vin normal après cette série. Le nez présente une certaine complexité avec un mélange de fruits noirs et rouges bien harmonieux, une sensation de patine avec le poivron, de la sauce soja, un côté encre. Joli nez de cabernet.
La bouche présente une matière assez légère avec un fruit rouge assez franc et immédiat, assagi par une patine que l'on ressent. Cela reste asses gourmand même s'ils restent des tannins encore à polir mais assez fins. La longueur est moyenne (15 secondes).
Cela reste un beau vin mais à la levée de l'étiquette, je ne suis pas conquis. Effet millésime ?.


Vin 11 : La Porte Saint Jean, Saumur, Les Cormiers, 2015



Le nez est lui aussi relativement joli mais avec des notes froides sur la cendre, de la légère peau de poivron grillés et des fruits noirs.
La bouche présente une acidité bienvenue en attaque, du fruit noir assez gouleyant et une matière assez en dentelle. La finale est légèrement sanguine, les tannins d'une très belle finesse et avec une bonne longueur (20/25 secondes).
Le cabernet franc que j'ai trouvé le plus abouti de la soirée avec une certaine finesse mais pas un coup de cœur. 


Vin 12 : Clau de Nell, Anjou, Cabernet Franc, 2013



Le nez est assez classique sur les fruits rouges, du noyau de cerise et des notes poivronnées. Bien fait mais pas d'une complexité folle.
La bouche est elle aussi typique du cabernet franc avec des tannins présents presque dès le milieu de bouche, un peu de fruits rouges, un léger trait végétal qui fait que l'ensemble n'est pas très gourmand.
Longueur moyenne. 
Mon apport et clairement déçu, mes précédentes expériences montrant un vin assez fins et gourmand.


Vin 13 : Domaine Guiberteau, Saumur, Les Arboises, 2009



Le nez est sur un mélange d'encens, de fumé, des fruits noirs et toujours un trait végétal. Ça reste austère. 
La bouche présente une grosse structure sur les fruits noirs. La finale est sur l'encens avec des tannins fins et la longueur bonne. 
A la levée de l'étiquette force est de constater la jeunesse du vin et que ce n'est pas encore prêt ni gourmand.


Vin 14 : Domaine Les Aussigouins, VDF. Nectar d'Empyrées, 2020



Nez sur le scotch, de la volatile, bref compliqué encore une fois. Pareil en bouche sur un mélange de volatile ou acétate jamais rencontré sur un moelleux malgré une certaine rondeur et de la cassonade.
Bref une bouteille à problèmes qui rappelle une rencontre vécue par No Raw . 


Bref une soirée qui avait bien commencée sous les meilleurs auspices avec une belle série de blancs. Mais peu de plaisir sur les rouges que même Rougeard n'arrivera pas à combler.

Mais bon, l'essentiel est ailleurs et on aura au moins passer une bonne soirée. 

Bonne dégustation, 
Matthias

mconstant post= écrit: Vin 6 : Domaine de la Souffrandiere, VDF, Les Fourchardes, 2017

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