LPV No Raw, Épisode 5
Champagne Legrand-Latour, Brut Nature, Yprésien
Robe très claire, cristalline.
Nez serré, austère, quasiment muet, sur un côté eau de roche dont rien ne transparait.
Bouche à l'avenant, d'une raideur acide sans aucune chair ni volume pour la compenser, à la bulle carrée envahissante qui accentue ce sentiment d'aridité.
Finale douloureusement citrique qui laisse le palais asséché.
Aucun plaisir possible pour moi.
Champagne Bollinger, La Grande Année, 2012
Dégorgement Juillet 2019
Robe sur un léger doré.
Beau nez d'un grand classicisme, sur la brioche, l'amande, des notes épicées, un coté généreux et plein.
Bouche ample, sur un volume large et vineux parfaitement tenu par une matière pleine de fond, une trame acide parfaitement intégrée.
Les goûts briochés et épicés se prolongent longuement dans une finale délicieusement classique.
Superbe !
Domaine Fernand Chevrot, Crémant de Bourgogne rosé, Rose de Vignes
Robe sur un cuivré très léger.
Superbe nez délicat et précis, sur de belles notes de framboises et de gelée de fruits rouges.
Bouche honnête, sur un corps léger un peu dominé par une amertume un peu forte à mon goût.
Finale efficace et plaisante, toujours sur ces jolis goûts de fruits rouges.
Joli vin.
Domaine Jean-Claude Bessin, Chablis 1er cru Fourchaume, 2012
Robe jaune paille très léger.
Nez pur et délicat tout en précision, sur les céréales, les fleurs blanches, l'aération ramenant des notes minérales, sur la pierre chaude.
Bouche en deux temps, sur une belle attaque souple et énergique à la fois, avec une sensation de maturité bien maitrisée.
Mais une amertume assez forte chahute un peu l'ensemble à compter du milieu de bouche en dégustation seule.
Sur le poulpe, le vin reprend de l'équilibre et devient alors vraiment délicieux.
Finale gourmande et très lisible, d'une longueur respectable.
Très bien.
Maison Morey-Blanc, Auxey-Duresses blanc, 2001
Robe sur un doré très prononcé.
Nez avec une évolution certaine, sur un beurré qui tire sur le rance, des notes de tabac blond, de peau d'agrumes séchés.
Bouche vivace, avec une énergie intéressante, sur une trame acide pleine de relance qui tient une matière avec un bon volume.
Les goûts d'évolution sont un peu vieillots à mon goût pour plus de superlatifs mais la tenue et la longueur de la finale sont plus qu'honorables.
A boire avant qu'il ne bascule dans le trop vieux.
Bien à très bien.
Domaine Jules Desjourneys, Saint-Véran, 2015
Bouchon interminablement parfait.
Robe jaune paille.
Nez précis, droit, sur les fleurs d'agrumes, la verveine, une pointe minérale, entre le fumé et le grillé de la pierre tapée.
Bouche nerveuse en attaque, sur une acidité ultra mobile et énergique qui porte une belle matière.
Déroulé franc avec de la relance qui lance une finale électrique, sur des goûts de citron vert, avec un peu de végétal que je n'avais jamais perçu jusqu'ici.
Très bien.
Domaine Vincent Dureuil-Janthial, Rully 1er cru Le Meix Cadot, 2017
Robe jaune paille,
Nez généreux, offert, sur des notes de crème pâtissière et de tabac blond.
Très belle tenue de bouche à la fois volumineuse et tonique, sur une ampleur sans rondeurs.
Finale délicieusement gourmande, rythmée et souple à la fois, sur de jolis goûts de verveine.
Très bien.
Domaine Pierre Ménard, Anjou, Varenne de Chanzé, 2021
Robe sur un doré léger.
Nez qui sauvignonne à fond les ballons mais du bon côté, sur le cassis, le fruit de la passion.
Bouche souple, gourmande par sa petite sucrosité de maturité qui s'enroule dans une trame acide bien droite.
Les goûts sont en phase avec le nez, impossible d'imaginer autre chose qu'un sauvignon sur ce vin !
Finale facile et désaltérante, avec un côté apéritif certain.
Bien à très bien.
Château des Tours, Côtes du Rhône, 2014
Robe tuilée avec une certaine concentration.
Superbe nez, sur le thé, la rose, le pot pourri, les épices, tout ce déroulé si classique de la maison qu'on est ravi de retrouver quand on ouvre un vin de Reynaud.
Bouche lascive, gourmande en attaque avec une petite sucrosité souple qui porte de délicieux goûts en phase avec le nez.
A compter du milieu de bouche arrive un ensemble amer et chaleureux qui fait perdre un peu de plaisir aux fragiles comme moi.
Mais pour peu qu'on le serve frais, ce vin apporte un plaisir certain, aux antipodes de tout intellectualisme.
Plutôt très bien, en particulier pour son charme aromatique.
Domaine Armand Rousseau, Gevrey-Chambertin 1er cru Les Cazetiers, 2019
Bouchon parfait.
Robe sur un bleuté de jeunesse mais finalement assez claire à cœur.
Beau nez plein et riche, jeune, sur la gelée de cassis, la myrtille, une très fine note épicée et beurrée qui mérite encore de se fondre.
Bouche remarquable de classe et de maîtrise, sur une concentration naturelle parfaitement maitrisée, avec un déroulé plein et juteux et une qualité de tanins superlative.
Si l'ensemble reste encore assez primaire d'expression aromatique, le tactile à la fois vineux et gourmand reste très accessible en l'état.
Finale pleine de chair et toute en équilibre, avec un potentiel de gain en harmonie certaine.
Très bien+
Domaine Petit Roy, Savigny-Les-Beaune, 2020
Robe assez sombre, sur un grenat soutenu.
Nez sérieux, plein, sur les fruits noirs bien mûrs et un petit végétal type rafle.
Bouche bien née mais anguleuse, avec un côté là encore sérieux mais d'une belle concentration, sur une acidité et des tanins présents sans être verts ni asséchants.
J'ignore si le vin est produit en vendange entière mais je mettrais bien un billet dessus.
L'équilibre est plus difficile à apprécier que le déroulé immédiat du Rousseau mais la matière première de grande qualité me laisse à penser que ce vin impose la garde pour se fondre et pourrait alors devenir une très jolie bouteille.
A attendre sereinement, je pense.
Domaine Vincent Dancer, Pommard, Les Perrières, 2017
Robe grenat clair.
Nez sympa, classique, sur une petite réduction qui s'épure en aérant le verre pour livrer un beau fruit rouge très pinot.
Bouche délicieusement facile, immédiate et évidente, sur une petite sucrosité portée par une matière agréable et une acidité bien intégrée.
Le vin déroule un plaisir certain, tout en évidence gourmande plus qu'en puissance ou en longueur.
Finale délicieuse à en lécher le fond de la bouteille.
Bravo au domaine de vinifier le pinot sans chercher à lui tirer des prétentions d'extraction ou d'élevage qui n'apportent souvent qu'une perte de buvabilité.
Très bien !
Domaine Stéphane Montez, Saint-Joseph, Cuvée du Papy, 2009
Robe profonde avec une petite évolution sur l'extérieur du disque.
Nez posé, élégant, sur le goudron, les épices, un fruit noir en train de muer.
Bouche en totale plénitude, sur un volume à la fois charnu et parfaitement positionné à la fois, par sa trame acide mais aussi par son évolution qui a harmonisé le tout.
Gouts agréables sur les fruits noirs épicés.
Finale gourmande avec une petite pointe solaire.
Très bon et parfaitement prêt à boire !
Domaine Jean-Louis Chave, Saint-Joseph, 2004
Robe bordeaux.
Nez élégant, sur les fruits noirs, avec un petit côté légèrement végétal et créosote qui m'oriente vers le cabernet et fait très bordeaux classique.
Bouche pointue, plus stricte que le Montez, sur une présence acide presque froide si n'était la matière irréprochable de volume.
L'ensemble reste assez austère d'expression et impose la viande pour gommer sa raideur apparente et prendre alors sa place et son envol.
Finale assez vivace, à la limite de la froideur.
Bien+
Domaine d'Esteau, Haut-Médoc, 1961
J'ai voulu croire que les notes liégeuses qu'on percevait étaient un vieux goût de Grillet qui allait disparaître.
Car derrière le voile de poussière chlorée, le vin avait du fond.
Mais même en y revenant, impossible de passer outre...
Domaine Marcel Deiss, Alsace Grand Cru, Altenberg de Bergheim, 2002
Robe vieil or.
Magnifique nez, sur le thé earl grey, les agrumes, l'orange confite, un coté miellé mais frais.
Bouche délicieusement équilibrée, sur une sucrosité fraîche, avec des goûts d'évolution hyper agréables.
Finale longue et parfaitement posée, aux goûts d'agrumes confits très agréables.
Très beau vin parfaitement à point.
Domaine Aussigouins, Vin de France, Nectar d'Empyrée 2020
Robe nettement dorée.
Nez atrocement marqué par des notes de colle scotch.
Bouche ardente, pourrie d'acétate.
ED
Un grand merci à tous les No Raw pour cette soirée remarquable de cohérence à très haut niveau général.
Avec une pensée pour notre ami Matthias, absent pour cause de banlieue pas rose, banlieue morose en ce moment.
Bel été et bonnes vacances à tous,
A très vite,
Oliv