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Quedubon encore et toujours

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Quedubon encore et toujours a été créé par mconstant

Quedubon encore et toujours
Après une brève soirées à domicile chez Romain, le groupe se retrouve quelques jours après pour une nouvelle soirée. Un désistement du grand Oliv à la dernière minute suite à un bordel sans nom dans le RER à Chatelet réduit notre nombre à 7 personnes. Toujours aussi bien accueilli, la soirée peut commencer. 

Pour se faire la bouche et en attendant les retardataires, je propose mon premier blanc (un spécial pour Guillaume qui déteste le cépage). 

Vin 1 : Domaine Anne Boisson, Bourgogne Aligoté, 2016
Le nez est au départ discret puis le réchauffement lui permet de prendre un peu d'amplitude sur le citron, une légère touche florale et aussi un elevage présent sur un léger sésame. Cela reste assez simple et me fait penser aux bons aligotés voire à certains chardonnays à cause de l'élevage.
La bouche ne trompe pas elle sur le cépage avec une attaque sur l'acidité, une matière assez fine (voire faiblarde), un milieu de bouche rond et une finale citrique et pop corn. La longueur est moyenne (10 secondes).
Un aligoté bien fait même si l'on peut sentir les limites du cépage. 
Je m'enqueri de l'avis de Sieur Legui qui reste tranché et mesuré avec un simple "en bouche, c'est pas bon". Bref, mission accomplie et un avis divergent des autres convives bien fait, pas extraordinaire mais parfait pour rincer le palais ou en apéro. 

Vin 2 : Champagne Thibault Tassin, Les Fioles, 2019
Le nez est assez charmeur sur un mélange de fruits rouges (Pinot ?), du citron confit, de la pomme rôtie (tatin) et du brioché. 
La bouche possède un côté rond sur les agrumes. Cela reste assez unidimensionnel et l'acidité en finale permet de rincer le palais sans persistance. La longueur est moyenne aussi (10/15 secondes). 
Seconde rencontre avec ce producteur, j'avais beaucoup plus apprécié le chardonnay.

Vin 3 : Champagne Jacques Lassaigne, La Colline Inspirée
Base 2017 - l'un de mes apports
Le nez est joli sur le pop corn, le sésame, du citron et de l'orange confite, des herbes séchées. Assez complexe, assez chardonnay dans son expression (l'un de mes camarades signale que ça a le nez d'un joli Bourgogne). Cela reste encore dominé par l'élevage même si c'est assez joli.
La bouche présente une attaque avec une acidité importante donnant une belle tension au vin, les arômes de citron confit arrivent ensuite donnant une certaine ampleur en milieu de bouche complétée par une petite amertume. La finale est au départ sur le sésame et donne une impression ensuite de salinité. La longueur est bonne (20+ secondes) et donne envie de se resservir.
Un beau champagne certes trop jeune et pleins de promesses mais que je voulais goûter. En l'état c'est quand même bien bon. 


 


Vin 4 : Domaine des Comtes Lafon, Meursault, Clos de la Barre, 2020
Dès les premières effluves, je suis conquis avec un côté réservé et tout en retenue mais en même temps une évidence et complexité comme si tout était en place. L'aromatique n'est clairement pas sur l'exubérance avec du jus de citron frais, des notes florales (muguet) et une note de cacahuète. C'est juste très joli, en place et je passe quelques minutes le nez dans le verre.
La bouche elle ne laisse pas de doute : l'attaque est fraîche et déroule une belle matière qui emplit le palais, un léger gras en milieu de bouche compensé par l'acidité et des arômes sur les agrumes et les fleurs. Une très belle longueur (30+ secondes) tout en délicatesse.
Deuxième rencontre sur les blancs : ici, on est face à un vin tout en délicatesse sûrement moins facile que d'autres chardonnays bien élevés. Clairement un gros coup de cœur.

Vin 5 : Domaine Pernot Belicard, Puligny Montrachet 1er cru, Les Champs Gains, 2014
Le nez est au départ sur le menthol/eucalyptus, du citron frais, quelques légers fruits exotiques, léger boisé fondu et même une petite croûte de fromage qui me fait dériver quelques secondes vers Dauvissat. 
La bouche présente une bonne acidité en attaque sur des arômes assez simple de citron et de floral, un léger gras au milieu et une finale citronnée. La longueur est moyenne (15 secondes) sur une persistance avec un léger boisé. 
Un chouette chardonnay classique qui fait très bien le job. 

Vin 6 : Val Volxem, Scharzhofberger 2016
Oh quel joli nez là encore sur le citron extra frais, du zeste de citron, du citron vert, le pétrole et même de l'ananas en boîte. Très jolie complexité et ce petit truc qui m'oriente directement vers l'Allemagne.
La bouche me plaît avec une belle acidité en attaque, donnant une belle fraîcheur, le milieu présente une belle tension et une matière sphérique et en même temps traçante. La finale est légèrement exotique (mangue) et la matière s'impose avec une très jolie longueur (30/40 secondes).

Un autre coup de cœur. 

Vin 7 : Manseng & Cie, Marcel, 2021
Un vin apporté pour Florent, grand fan de Lajibe et dont cette cuvée est sensée être le top de son négoce. 
Le nez fait penser à certain nature avec ce côté fermentaire et en même temps de la pomme pas trop mûre mais aussi un léger fruit exotique. Je peux comprendre d'être rebuté par le nez presque "acide".
La bouche elle présente une acidité presque violente mais qui ne me déplaie pas et porte le vin. Cependant la matière est trop faible pour contenir cette acidité et on a du fruit exotique et une amertume en milieu de bouche. La longueur est moyenne voire courte (10/15 secondes).
Clairement pas un vin à mettre entre toutes les mains et l'acidité peut être trop importante pour certains. 

Vin 8: Domaine Labet, Côtes du Jura, La Bardette, 2016
Le nez est extrêmement réduit sur la conserve de thon en boîte, le cul de cheval et un léger citron. Avec l'aération ça va beaucoup mieux avec le pop corn caractéristique de labet. Ça gagne en complexité et revient comme je goûte (les deux reduc-sniffeurs disent que non, ça pue toujours).
La bouche présente elle directement une jolie texture sur l'acidité en attaque tout de suite compensée par une belle matière remplissant le palais. Le citron frais et confit est bien présent et la longueur bonne.
Au départ fortement réduit, on sent quand même un beau jus derrière mais beaucoup moins de plaisir qu'habituellement pour ce producteur. 

Après cette "paire de l'enfer", revenons à quelque chose de plus consensus. 

Vin 9 : Domaine Damien Laureau, Savennieres, Les Genêts, 2018
Le nez me fait directement partir sur le chenin mur avec du coing, du zeste de citron, un léger fruit exotique (passion) et ce côté bonbon anglais que je retrouve sur les chenin chauds.
La bouche présente une matière ronde et confortable sur le citron, un bel équilibre général. Pas une grande complexité même si la finale présente de beaux amers. La longueur est moyenne.
Beaucoup plus consensuels que les vins précédents.


 



Vin 10 : Domaine Emmanuel Rouget, Bourgogne, 2019
Le nez pète le fruit tout en étant élégant sur le noyau de cerise, un petit côté végétal, du menthol. Assez immédiat. 
La bouche est sur le fruit rouge et une légère acidité en attaque et un fruit assez pur. Très délicat, la finale s'étire sur la petite mûre fraîche avec un peu de menthol. La longueur est moyenne mais l'ensemble reste assez aérien après ce fruit presque sensuel en attaque. 
Belle découverte de ce producteur sur ce Bourgogne générique. Ça se boit facilement.

Vin 11 : Domaine des Capreoles, Regnié, Diaclase, 2018
Le nez est assez intense, sur les fruits noirs et une légère ronce. On dirait plutôt un vin sudiste. 
La bouche est plus fraîche que prévue avec une attaque sur le jus de fruits noirs, un côté herbacé et des le milieu de bouche, les tannins saillants se font sentir. La finale reste sur les fruits rouges avec une persistance moyenne (10/15 secondes).
Difficile de placer le vin en beaujolais, je l'aurais vu beaucoup plus au sud. 

Vin 12 : Alvaro Palacios, Priorat, Les Terrasses, 2009
Le nez fait encore sudiste sur un mélange de fruits noirs mûrs, du jus de mûre, du menthol. L'ensemble possède une belle profondeur et une certaine complexité.
La bouche surprend par des tannins arrivant presque en attaque pour laisser ensuite des fruits noirs prendre leur place. Le milieu de bouche oscille entre réglisse et pruneau tout en gardant cette trame tannique. La finale s'étend sur le pruneau sans laisser les tannins. La longueur est plutôt bonne (15/20 secondes).
Palais de fillette s'abstenir, même moi je n'y retourne pas.

Vin 13 : Domaine Tempier, Bandol, La Tourtine, 2006
Le nez est d'emblée enchanteur, évolué sur le fruit noir enrobé , un léger animal, du pruneau, du poivron, un côté fruit écrasé et même un petit côté herbacé. Très joli et à point. 
La bouche confirme sur une attaque élégante sur les fruits noirs compensés par une acidité et un côté herbacé. Le milieu de bouche s'oriente plus vers le pruneau tout en gardant une rondeur qui laisse l'ensemble gourmand et rond. La longueur est bonne (plus de 20s).
Un beau plaisir sur ce vin que j'ai clairement trouvé à son apogée. 

Vin 14 : Domaine Jean Louis Chave, Saint Joseph, 2014
Le nez me plaît d'emblée sur le jus de fruits noirs (cassis, groseilles), du poivre, un léger menthol. Jolie complexité, je suis conquis par ce nez qui m'oriente vers un Montcalmes à maturité. 
La bouche est jolie mais plus austère /serrée qu'envisagé même si l'on a une certaine jutosité et une aromatique assez simple sur les fruits noirs. La finale est légèrement herbacée. La longueur est sympa sans être extraordinaire (20+ secondes). 
Encore jeune, un peu sérieux même si le jus reste beau. 

Vin 15 : Domaine Gonon, Saint Joseph, 2014
Encore un très joli nez qui m'oriente plus vers une belle syrah avec pèle-mêle du fruit noirs profonds, du lardé, de la légère violette, des herbes de Provence fraîches. C'est plein, assez profond en restant en même temps frais.
La bouche est ronde, pleine, fruitée sur le jus de cassis, la longueur est bonne, l'ensemble juteux et gourmand. 
Conquis par le nez et la bouche lui donnant un vrai z avantage sur le Chave (qui pourrait aller plus loin).


 


Vin 16 : Domaine Pierre Ménard, Coteaux du Layon. Cosmos, 2018
Le nez est frais équilibré sur le jus d'ananas tout juste centrifugé, de la peau de pamplemousse, une légère orange confite. C'est joli et assez énergique. 
La bouche présente une belle acidité en attaque qui donne une impression de sucre facile à boire sur un très bel équilibre avec de l'orange et de l'ananas. Très belle longueur avec une matière qui tapisse le palais sans être pataud grâce à l'acidité. 
Un beau sucre qui fait partir rapidement vers la Loire. 

Vin 17 : Château Loubens, Sainte Croix du Mont, 1990
Peu de notes mais globalement le nez était un peu passé au départ mais a repris du poil de la bête ensuite sur un léger rôti, de la mangue, un petit caramel qui donne à l'ensemble un côté sympa. 
La bouche possède une rondeur et une aromatique assez simple sur le rôti. La longueur est moyenne (10/15s) et la finale fuyante.
Sûrement un peu passé, difficile de suivre un Loire jeune avec cette belle acidité.

 


Encore une très jolie soirée : j'avoue que la fatigue était bien présente pour ma part (en plus des pensées de boulot) mais c'était très sympa de se revoir en comité assez large.

Sur la soirée, les tops sont simples :
  • En blanc le meursault clos de la barre sublime et délicat malgré sa jeunesse suivi par le Val Volxem
  • En rouge, le Gonon et la Tourtine ont dominé les débats 
  • Mention honorable au Lasseigne et au sucre de Ménard

Merci encore pour cette superbe soirée les copains, 
Bonne dégustation, 
Matthias
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08 Déc 2023 20:18 #1
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Réponse de denaire sur le sujet Quedubon encore et toujours

Que dit-on quand on débarque avec son CR sous le bras un mois et demi après la soirée ? Désolé ? Mieux vaut tard que jamais ? Les deux ? Quoi qu'il en soit, pour une première avec les queduboneurs, ce fut une première réussie, avec une belle série de vins autant qu'une belle ambiance : un grand merci pour votre accueil, et à (très ) bientôt !

Hop, les vins :

Le premier vin a un nez dominé par un élevage bien présent mais agréable (grillé, sésame, un peu vanillé). La bouche est vive, très droite, la matière n'est pas énorme mais c'est bien fait. L'aération ne lui fait pas spécialement de bien et renforce le côté citrique. Un vin agréable. C'était le Bourgogne Aligoté 2016 du Domaine Anne Boisson.

Arrivent deux bulles. La première a une robe un peu saumonée, des bulles abondantes. Le nez est discret, il y a quelques notes fruitées (poire?), dont certaines ne sont à vrai dire pas très bon signe (rhubarbe) pour la maturité de la chose. La bouche a une bulle vive (trop), elle est sans vice ni vertu. Ce n'est pas mauvais, il y a une certaine fraîcheur, mais c'est quand même très passe-partout (à tel point que l'origine champenoise ne me paraissait pas évidente). C'était le Champagne Les Fioles 2019 de Thibault Tassin.

Le second a une robe beaucoup plus soutenue, dorée intense, avec un train de bulles beaucoup plus discret. Le nez est ouvert et puissant, popcorn, sésame, ça a un nez de Bourgogne de noble origine, avec un fruité mûr (pomme rôtie, mirabelle). La bouche est puissante, équilibrée, elle paraît patinée par contraste avec son jeune opposant (qui se fait marcher dessus, le pauvre). Un très beau Champagne. C'était La Colline Inspirée du domaine Jacques Lassaigne.

Les deux vins suivants ont en commun une très belle structure acide, mais ils sont assez différents. Le premier, qui paraît plus jeune, est moyennement expressif au départ mais assez classe, légères notes grillées, brioche fraîche, agrumes. La bouche est pure, lumineuse, avec une belle trame acide enrobée. L'aromatique, plutôt discrète au départ, se développe à l'aération et devient franchement agréable. Le second vin possède une robe nettement plus soutenue. Le nez est plus évolué, il y a un petit côté miellé, sous-bois, anisé, beurré. La bouche est ample et droite à la fois, avec une belle colonne vertébrale acide. Un beau vin, plus expressif que le précédent et plus évolué, moins pur et moins précis en bouche néanmoins. C'était, pour le premier, le Meursault Clos de la Barre 2020 du Domaine des Comte Lafon, et pour le second Puligny Montrachet 1er cru Les Champs Gains 2014 du domaine Pernot Belicard.

Le vin suivant a un nez expressif, sur une dominante d'agrumes confits, de très belles notes fruitées exotiques et un côté terpénique. La bouche est impressionnante de puissance contenue, construite autour d'une grosse trame acide. L'aromatique est changeante, encore un petit peu sur la réserve, mais elle prodigue toute une gamme de saveurs d'agrumes, plus discrètement de fruits exotiques (ananas mangue), de verveine, c'est vraiment très beau. Encore du potentiel (je lui laisserais au moins 4 ou 5 ans encore) mais c'est déjà très agréable. C'était le Riesling Scharzhofberger P (pour Pergentsknopp, sélection parcellaire de vieilles vignes sur le Scharzhofberg du domaine) 2016 du domaine Van Volxem.

La paire qui suit est (nettement) plus rock'n'roll. Le premier envoie de la pomme verte, des agrumes, des arômes natures bizarres, un peu de volatile peut-être. Il a une acidité terrible, une texture un peu accrocheuse. Ça passe en mangeant mais c'est dur, et la matière est trop étriquée pour supporter cette acidité. Bof bof. C'était Manseng & Cie, Marcel 2021. Pas ça qui va faire remonter l'estime que je porte aux Jurançon secs. Le second a un nez assez ingrat au départ, avec un côté charcutier et fromager en même temps. L'aération lui permet, cela dit, de progresser, avec un côté grillé, des notes de pomme cuite, d'orange, pas dénué de charme. L'acidité est dantesque, c'est très traçant, mais pour le coup il y a une matière qui fait face à tout cela. C'était La Bardette 2016 du domaine Labet. Très surpris à la levée de l'étiquette, je pensais avoir affaire à un chenin d'Anjou un peu nature, ayant de Labet une image de vins plus gras, plus costaud. Contrairement à la quasi-totalité de la tablée, j'aime plutôt bien (dans sa version post-aération).

Arrive un dernier blanc. Le nez évoque le coing, la pomme, les agrumes, un peu la pêche peut-être, c'est fruité, mûr sans excès, très joli. La bouche a une belle acidité, ce qu'il faut de gras, c'est enveloppant et tendu à la fois. Très joli vin. C'était le Savennieres Les Genêts 2018 de Damien Laureau. Surprise là encore, c'est surprenamment frais et fin pour un Savennières en millésime chaud.

Le premier rouge a un robe assez claire, un très beau nez très net, il évoque les fruits rouges, cerise en tête, de manière franche mais délicate. Très agréable. La bouche possède une belle texte, douce et caressante, c'est plein  de fruits, très digeste. C'était le Bourgogne 2019 du Domaine Emmanuel Rouget. Vraiment très joli, c'est très exactement ce qu'on attend d'une appellation régionale. Le contraste avec l'affreux Passetoutgrains 2020 bu quelques semaines avant à Meursault, trop extrait et à la bouche ultra violente, est total.

On entre dans le moment où les notes se font plus rares, et il faut reconnaître que finaliser son CR un mois et demi après la soirée n'est pas de nature à lui apporter beaucoup de précision.

Le vin d'après a à la fois un côté confit et végétal. En bouche l'acidité est relativement haute, les tanins un peu pointus. Mouais. C'était le Regnié, Diaclase 2018 du domaine des Capreoles.

Le vin suivant est nettement plus costaud, l'aromatique sur un fruit très mûr, la bouche est suave mais un peu lourde, trop en tout cas pour apporter beaucoup de plaisir à ce stade de la dégustation. C'était Alvaro Palacios, Priorat Les Terrasses 2009.

Le nez du vin suivant est joli, avec un fruit bien mûr, figue, fraise, prune, un côté olive noire, garrigue, un peu de sous-bois, c'est évolué mais assez charmant. La bouche est plutôt douce, de petits tanins encore un peu fermes rappellent que la matière est bien là. C'est très bon. C'était la Tourtine 2006 du domaine Tempier.

Les deux vins qui arrivent avec la paire suivante ont une forme de parenté, avec une robe sombre, une aromatique corsée qui mèle fruits noirs et épices. Le premier est un peu plus fermé, la bouche plus ferme, avec des tanins fins mais qui serrent encore un peu. Le second est plus floral, la bouche plus souple aussi, avec plus de rondeur et une matière déliée, qui contraste avec la densité et la fermeté du premier. Le premier était le Saint Joseph 2014 du Domaine Jean-Louis Chave, le second le Saint-Joseph 2014 de Gonon. Intéressante confrontation de style, et deux beaux vins.

Les deux sucres qui viennent clore la série marquent une opposition de style assez radicale. Le premier est jeune, énergique, avec un fruité frais très agréable, une liqueur bien présente qu'une belle acidité vient équilibrer. C'est Pierre Ménard, Coteaux du Layon Cosmos 2018. Le second fait vieux Sauternes, avec un côté "cire", abricot, épices douces, crème brûlée. Il fait son âge mais je lui trouve encore du charme. C'était Château Loubens, Sainte Croix du Mont, 1990.

That's all folks (et c'est déjà pas mal).

Mathieu
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25 Jan 2024 01:23 #2

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Réponse de starbuck sur le sujet Quedubon encore et toujours

Oui mieux vaut tard que jamais surtout pour quelqu'un comme moi qui avait zappé le premier CR alors que je passe pourtant assez régulièrement sur le forum

Sylvain
25 Jan 2024 08:02 #3

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Quedubon encore et toujours

Pas ça qui va faire remonter l'estime que je porte aux Jurançon secs.


C'est amusant cette remarque : personnellement, j'ai tendance à penser que les secs du piémont pyrénéen, jusqu'à pacherenc sont parmi les plus intéressants (et les plus prometteurs) de l’hexagone.

Jérôme Pérez
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25 Jan 2024 08:21 #4

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Réponse de denaire sur le sujet Quedubon encore et toujours

Pas ça qui va faire remonter l'estime que je porte aux Jurançon secs.


C'est amusant cette remarque : personnellement, j'ai tendance à penser que les secs du piémont pyrénéen, jusqu'à pacherenc sont parmi les plus intéressants (et les plus prometteurs) de l’hexagone.

 

C'est marrant parce qu'en écrivant le CR je me suis dit "tiens, tu généralises un peu hâtivement, vieux", mais j'ai laissé cette phrase.

Sur le fond : en théorie je suis d'accord avec toi, des vins avec de grosses trames acides, une vraie capacité à garder de la fraîcheur aromatique, et plus subjectivement des arômes fruités tendant vers l'exotique que j'aime beaucoup, normalement la région et ses cépages ont tout pour plaire.

En pratique en revanche, c'est autre chose. Ma remarque est sans doute un peu excessive, parce qu'il y a pas mal de vins que j'ai aimé en Jurançon secs (+ Pacherenc et assimilés) mais j'avoue avoir eu (très) peu de coups de cœurs en sec dans ce coin, et au contraire pas mal de vins où je me suis demandé ce qu'on pouvait bien leur trouver. La cuvée que j'ai sans doute le plus goûté en Jurançon sec est la cuvée Marie de Charles Hours, à laquelle je n'ai jamais trouvé de réelles qualités (alors que j'adore les moelleux du domaine). Idem avec le domaine de Souch, dans une moindre mesure. Dans un autre style, les secs du Clos Lapeyre (Vitatge Vielh, Mantoulan) m'ont toujours paru bien faits mais jamais emballants, même chose pour Henri Ramonteu, et pour pas mal d'autres domaines de moindre notoriété. J'ai eu une fois ou deux des coups de cœur pour les cuvées en sec du Clos Thou, mais aussi des déceptions, un ou deux Camin Larredya qui étaient jolis, un Météore du Clos Larrouyat il n'y a pas trop longtemps qui était bon, mais trop  strict pour être plus que ça. Les rares Clos Joliette goûtés n'avaient rien de foufou (mais il faudrait en avoir goûté plus, et les bons, pour que cela fasse un vrai avis). Je n'ai jamais goûté les jardins de Babylone.

Bref, je reste un peu sur ma soif avec ces vins, en décalage avec le potentiel de ces appellations (notamment dans un contexte de réchauffement climatique) et surtout avec la haute estime dans laquelle je tiens les vins moelleux ou liquoreux de la région. En vérité ce qui me gêne souvent avec ces vins, c'est l'impression d'avoir des bouches trop strictes voire acerbes, des acidités saillantes et des bouches accrocheuses, un peu rêches. Alors même que j'ai clairement un palais "nordiste" et n'ai pas spécialement peur de l'acidité en général. Je ne sais pas s'il y a une explication objective à cela (ni même si cette observation est fondée), qu'elle soit dans la nature du cépage, dans les modes de vinif, mais voilà, c'est ce que signifiait cette petite phrase. Mais je ne demande qu'à être convaincu !

Mathieu
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25 Jan 2024 12:54 #5

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Réponse de oulababa sur le sujet Quedubon encore et toujours

Pas ça qui va faire remonter l'estime que je porte aux Jurançon secs.


C'est amusant cette remarque : personnellement, j'ai tendance à penser que les secs du piémont pyrénéen, jusqu'à pacherenc sont parmi les plus intéressants (et les plus prometteurs) de l’hexagone.


Moi aussi, une vrai claque prise en 2023 avec quelques domaines en jurançon sec , adieu les autres ! quelle complexité dans les expressions des cépages, puissance et longueur sont presque toujours au rendez-vous. 

C'est excellent ! 

Xavier L.
25 Jan 2024 13:32 #6

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Réponse de denaire sur le sujet Quedubon encore et toujours

Moi aussi, une vrai claque prise en 2023 avec quelques domaines en jurançon sec , adieu les autres ! quelle complexité dans les expressions des cépages, puissance et longueur sont presque toujours au rendez-vous. 

C'est excellent ! 

Ah ben formidable, mais on veut bien les noms alors ! 

M. 
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25 Jan 2024 14:35 #7

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Réponse de RVincent sur le sujet Quedubon encore et toujours

 

Vin 4 : Domaine des Comtes Lafon, Meursault, Clos de la Barre, 2020
Dès les premières effluves, je suis conquis avec un côté réservé et tout en retenue mais en même temps une évidence et complexité comme si tout était en place. L'aromatique n'est clairement pas sur l'exubérance avec du jus de citron frais, des notes florales (muguet) et une note de cacahuète. C'est juste très joli, en place et je passe quelques minutes le nez dans le verre.
La bouche elle ne laisse pas de doute : l'attaque est fraîche et déroule une belle matière qui emplit le palais, un léger gras en milieu de bouche compensé par l'acidité et des arômes sur les agrumes et les fleurs. Une très belle longueur (30+ secondes) tout en délicatesse.
Deuxième rencontre sur les blancs : ici, on est face à un vin tout en délicatesse sûrement moins facile que d'autres chardonnays bien élevés. Clairement un gros coup de cœur.
 

 
Salut Matthias,

Merci pour ce CR.
Selon toi, quel est le potentiel de garde de cette bouteille ? et combien de temps pour arriver à son apogée ?

Merci.
​​​​​​​Vincent
26 Jan 2024 08:37 #8

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Réponse de legui sur le sujet Quedubon encore et toujours

Entre 2 et 212 ans.

Plus sérieusement, c'était déjà très bon jeune, ça le sera peut-être plus vieux... mais bon, les blancs bourguignons au vieillissement, faut aimer jouer à la roulette russe

Guillaume
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26 Jan 2024 10:44 #9

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Réponse de mconstant sur le sujet Quedubon encore et toujours

Concision, précision, que rajouter de plus à ces paroles pleines de sagesse de Guillaume. 
Je me suis d'ailleurs procuré une bouteille de ce vin suite à ce coup de cœur et pense l'ouvrir entre 2030-2035
Matthias 
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: RVincent
26 Jan 2024 18:51 #10

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Réponse de Locals sur le sujet Quedubon encore et toujours

Je trouve que Tauzy du domaine Castera est une superbe bouteille. Déjà cité par vous même délice de Thou est un véritable bonbon sur 2021. Les pierres qui roulent du clos Benguères et le Talion du domaine Laougue sont des monstres de puissance, à essayer au moins pour l'expérience. Ce que j'aime sur Jurançon et Pacherenc c'est cette sapidité exotique jamais lourdingue grâce aux hautes acidités des petits mansengs et petit courbu. Mais tout cela vous le savez déjà mieux que moi étant donné tout ce que vous avez déjà bu ! Les goûts et les couleurs 

"Nul n'est censé ignorer la Loire"
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27 Jan 2024 00:02 #11

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Réponse de denaire sur le sujet Quedubon encore et toujours

Moi aussi, une vrai claque prise en 2023 avec quelques domaines en jurançon sec , adieu les autres ! quelle complexité dans les expressions des cépages, puissance et longueur sont presque toujours au rendez-vous. 

C'est excellent ! 

Toujours pas trouvé le temps de nous dire de quels domaines il s'agissait ?

M.
02 Fév 2024 00:35 #12

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Réponse de meric sur le sujet Quedubon encore et toujours

Salut Matt

t'ai laissé des messages sur linkedin, en vu d'un blind test avec le père Thomas B que j'ai revu durant la journée hommage à Daniel C à Jourdan.

A+

Manger ou pas est une question d'économie, bien ou mal manger/boire une question de culture
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18 Fév 2024 19:57 #13

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Réponse de oliv sur le sujet Quedubon encore et toujours

Bon.
Alors voilà, je voudrais dire à Zézette qu'elle aille directement chez René parce que comme j'ai paumé les clés du camion, on va être emmerdés pour lui livrer l'armoire.
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18 Fév 2024 20:02 #14

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