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La salon des vins de Loire 2007

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La salon des vins de Loire 2007 a été créé par DavidO

Accompagné d’un ami, je me suis rendu lundi dernier au Salon des vins de Loire à Angers. C’est un salon formidable qui regroupe la quasi-totalité de l’élite du Val de Loire, et où se mêlent vignerons passionnés et amoureux du vin de toute sorte. Notre entrée a été rendue possible grâce à la complicité d’amis vigneron et caviste. Que ceux-ci soient ici remerciés !

Nous avons débuté par un vigneron angevin présent dans le guide vert, et qui faisait parti de la nouvelle génération de la Vallée de la Loire mise en avant par la RVF dans son numéro d’avril 2004. Je ne connaissais pas ses vins. Je ne le connaissais que de nom. Le vin goûté, je ne m’en souviens plus. Seule persiste dans mon souvenir la morgue de son créateur. Bref ! Nous passons rapidement notre chemin, oublions cet événement malencontreux, et nous voici repartis vers d’autres aventures bachiques qui s’annoncent plus envoûtantes…

DOMAINE RICHARD LEROY :

Nous arrivons devant Monsieur Leroy. Il nous accueille amicalement, avec sérieux et rigueur. Il nous présente son domaine (2,7 hectares sur deux parcelles cultivées en agriculture biologique), nous parle de Léonard Humbrecht, de ses envies de trouver quelques hectares dans le pays de Axel Honneth et d’y travailler le riesling, puis s’efface devant ses vins…

Anjou sec « Le Clos des Rouliers » 2005 (schistes gréseux et rhyolites, 13%, acidité totale de 4,2g/l, fûts de 4-5 vins). La robe apparaît sous une couleur jaune paille avec des reflets argentés-verts sur le disque. Le nez séducteur dégage des senteurs fruitées d’agrumes (le citron), ainsi que des arômes floraux d’une grande élégance. La bouche mûre est ciselée, grasse et précise. Elle se termine sur une grande pureté. Très beau vin plein de distinction.

Anjou sec « Noëls de Montbenault » 2005 (schistes gréseux et rhyolites, 13,5%, acidité totale de 4,2g/l, fûts de 2-3-4 vins). Le vin s’est apprêté d’une robe de couleur jaune paille étincelante, les reflets sur le disque ont une teinte argenté-vert. Ce qui frappe dès les premières secondes, et qui le différencie de son compagnon angevin, c’est l’intense minéralité qui jaillit immédiatement au nez. Le bouquet dégage en effet des effluves minéraux (les cailloux chauds), d’une pureté et d’une intensité fantastiques. A ces émanations profondes, s’agrègent élégamment des arômes d’agrumes (le citron et le pamplemousse). Ce vin possède bien plus d’intensité, et une définition plus précise, plus ciselée que son cadet. Son spectre gustatif est également plus large, la matière mûre s’exprime tout en finesse Le vin est gras et très long en bouche. C’est un flacon qui est éclatant du début à la fin de pureté et de finesse. Très grand vin. Aristocratique !..... Il s’agit de l’un des trois plus grands secs que j’ai dégustés lors du salon.

DOMAINE JO PITHON :

Nous faisons quelques pas et sommes accueillis de manière affable par Madame Pithon. Elle se charge de nous faire goûter les vins.

Anjou sec « Les Pépinières » 2005 (2,5 ha sur des grès et poudingues du carbonifère. Pente sud. Deux tris de raisins jaunes dorés sans botrytis sur Beaulieu. Fermentation et élevage d’un an en barriques de 4-5 ans. 13%, malo faite. Vignes plantées en 1992). Le nez qui est de faible intensité dégage des arômes balsamiques de résines de pin et de térébenthine. L’attaque est souple. La bouche moyennement grasse possède beaucoup de fraîcheur. Vin précis.

Anjou sec « Les Bergères » 2005 (1,3 ha sur schistes sur Saint-Lambert. Deux tris de raisins jaunes. Fermentation et élevage d’un an en barriques dont 10% sont neuves. 13%, malo faite. Vignes plantées en 1997). Le bouquet s’exprime avec plus d’ampleur que le précédent mais n’est pas non plus d’une intensité à se damner. Le nez est fin. On perçoit des notes de fruits jaunes à noyau ainsi que des senteurs de fruits à pépin. La finale chauffe un peu.

Anjou sec « Les Treilles » 2005 (Nouveau coteau sur Beaulieu qui a été défriché et replanté. Il était en vigne il y a 50 ans. Exposé plein sud avec des pentes entre 30 et 70%. Il y a 5 hectares à planter dont 3 l’ont été depuis 2000. 13%). Le nez dégage des arômes balsamiques d’épines de pin ainsi que des notes lactiques de crème fraîche sucrée qui fait penser à la chantilly. La bouche est plus gourmande que celles des vins précédents. Un peu de fruits jaunes à noyau en bouche. La palette aromatique possède un fruité croquant et gourmand. La bouche est crémeuse et possède semble-t-il plus de sucres résiduels que celles des deux vins cités ut supra.

Savennières « La Croix Picot » 2005 (1ha planté en 2000 sur schistes gréseux. Fermentation et élevage d’un an en barriques de 1 à 3 vins, 13,2%, malo faite). Le bouquet s’exprime sur des arômes lactés de crème fraîche ainsi que sur des effluves empyreumatiques de caramel blond. C’est un vin très séducteur. La bouche est bien fraîche. L’amplitude est plutôt moyenne. Le vin est long.

Anjou Cabernets 2004 (90% de cabernet franc et 10% de cabernet sauvignon. 18 mois d’élevage en barriques de 3 à 4 vins.13%). Le nez exprime une belle complexité aromatique. Le vin dégage des senteurs animales légères et nobles, des arômes délicats de fruits rouges (fraise et framboise) et de faibles effluves de fruits sauvages (la mûre), ainsi que des notes florales (la violette). C’est élégant et net. Le milieu de bouche est marqué par l’astringence des tannins qui demandent à se fondre. Très beau rouge !

Coteaux du Layon « Les 4 Villages » 2005 (2 ha. Assemblage de différents terroirs sur Saint-Lambert, Saint-Aubin, Beaulieu et Chaume. Tris avec moitié de raisins botrytisés, moitié de raisins jaunes. Fermentation et élevage en barriques de 2 à 5 vins pendant un an. 12,8%. 97g de sucres résiduels). Des arômes de sucre d’érable, des notes balsamiques (résine, pin), des senteurs de fruits à pépin (coing et poire) ainsi qu’une point d’agrumes (le citron notamment) caractérise le nez de ce moelleux. L’attaque est moyennement ample, tout comme le milieu de bouche. Celle-ci se fond rapidement et est un peu courte à mon goût.

Coteaux du Layon Saint-Lambert « Les Bonnes Blanches » 2004 (1 ha. Terroir constitué de schistes, altérites de schistes et argiles. Trois tris effectués afin de récolter 100% de raisins botrytisés. Fermentation et élevage de 24 mois en barriques neuves. 12%. 150g de sucres résiduels). On retrouve les arômes balsamiques (la térébenthine essentiellement, les épines de pin) et des senteurs légères de fruits à pépin (le coing et la poire). Le bois est complètement intégré au vin. La liqueur est bien plus importante que sur le vin précédent. La bouche manque de longueur.

Quarts de Chaume « Les Varennes » 2004 (0,75 ha. Terroir constitué de carbonifères et schistes. Quatre tris effectués afin de récolter 100% de raisins botrytisés. Fermentation et élevage de 24 mois en barriques neuves. 12%. 150g de sucres résiduels). La robe se présente plus dense et apparaît à travers une couleur d’un vieil or. Le bouquet s’exprime à travers des senteurs balsamiques (térébenthine prégnante, résine), des fruits à pépins (la poire) ainsi que des arômes de fruits jaunes à noyau confits (pêche et mirabelle). La minéralité que je n’avais pas perçue précédemment apparaît ici via des notes pétrolées. On monte clairement en puissance que se soit au nez ou en bouche. L’attaque est la plus large des moelleux présentés. Le vin se fond dès le milieu de bouche. La longueur est bonne mais loin d’être inoubliable.

La qualité est très bonne. Les vins sont propres, nets, précis et de longueur correcte (sans être inoubliable pour autant !) mais d’intensité un peu faible en comparaison aux secs de Monsieur Richard Leroy ou aux moelleux de Monsieur Joël Ménard.

DOMAINE DES SABLONNETTES :

Nous remercions Madame Pithon puis nous nous rendons vers un domaine que nous apprécions pour différentes raisons : le Domaine des Sablonnettes. Une de ces raisons est le rapport qualité/prix des vins qui est stratosphérique. Je le fais remarquer au cours de la dégustation à Madame Ménard qui nous présente les vins. Elle me répond que s’enrichir n’est pas la finalité du travail de son mari et du sien. Ici, on veut vivre de son travail basé sur l’authenticité des vins, les idées de terroir et de vin d’expression ; et on veut le faire partager au plus grand nombre.

N.B. : les rendements oscillent de 35 à 40 hectolitres par hectare ; autour de 10 hectolitres par hectare pour les liquoreux.

Anjou sec « Les Genêts » 2005. Je perçois des notes balsamiques légères (la térébenthine), des légères senteurs florales et lactiques ainsi qu’un peu de pomme. Le vin s’exprime par une fraîcheur non dissimulée mais le discours est plutôt simple, assez commun. Un « petit » vin sans doute bien agréable l’été prochain sur des poissons grillés.

Vin de table « Les Copines aussi » 2005 (gamay, terroir de graviers d’Anjou sur schistes, cuve). Le nez convoque des arômes floraux ainsi que des senteurs épicées de poivre. On retrouve ces aspects floraux et épicés en bouche avec une finale sur la fraise tagada. La structure est fluide, très glissante. Sensation de glisse qui s’arrête avec l’astringence en fin de bouche des tannins.

Vin de table « Les Copains d’abord » 2005 (grolleau, terroir de graviers d’Anjou sur schistes, cuve). Le vin est marqué par des notes de fruits rouges (la fraise et la groseille) et par des senteurs épicées de poivre. On retrouve ces mêmes arômes en bouche qui s’expriment dans une structure grasse mais assez fluide. La bouche est également plus ronde et moins marquée par la rigidité tannique que celle du vin précédent. La finale est un peu chaude.

Vin de table « Les Beaux Vins » 2005 (cabernet). Déstabilisant mais très intéressant ! Les notes de résine de pin confèrent à ce vin une certaine originalité. Le nez exprime également des notes sucrées de fruits rouges. Je trouve que la minéralité est ici plus présente que sur les autres cuvées de rouge. Elle se manifeste par des senteurs nettes de terre. Le vin est fin et relativement long.

Anjou « Les Grands Chênes » 2004 (cabernet franc, terroir de graviers d’Anjou sur schistes, fûts de 3 à 6 vins). Le bouquet s’ouvre sur des senteurs d’herbes sauvages (la menthe), de magnifiques arômes de confiture de fruits sauvages (la mûre), et de légers effluves de fruits rouges. La bouche se caractérise par une très belle fraîcheur. Elle se définit également par des saveurs sucrées de fruits rouges et par son côté fumé. La finale est ici aussi marquée par l’astringence des tanins qui se gomme tout de même relativement vite. Beau vin.

Anjou « Pivoine » 2004 (cabernet sauvignon, terroir de graviers d’Anjou sur schistes, fûts de 3 à 6 vins). Le nez exprime des arômes de fruits noirs d’une grande élégance. Le bouquet est bien plus élégant que celui du vin précédent. L’attaque est souple et l’acidité porte bien le vin jusqu’à ce que la rigidité tannique l’arrête.

Vin de table « Ceci n’est pas un Rosé » 2006 (rosé sec). Il s’agit d’un rosé de saigner. C’est un vin bien particulier que l’on pourrait positionner entre un rosé classique et un rouge clairet. Le bouquet dégage des notes légères de fruits rouges (la fraise) qui sont soulignées par des épices. La matière est conséquente, relativement dense. La bouche est charnue et bien portée par l’acidité. Pourquoi pas l’accompagner d’un rôti de porc aux pruneaux ?

Vin de table « Rosé Passerillé » 2006 (rosé moelleux, cabernet franc, graviers d’Anjou sur schistes, fûts de 3 à 6 vins). Le bouquet dégage des flaveurs confites de fruits à noyau (la prune) et de légères notes de fruits rouges (la fraise). La bouche est pleine mais un peu fluide. Malgré la fraîcheur du vin dès l’attaque et le milieu de bouche, le vin se termine sur une astringence légère qui rétrécit la fin de bouche et saborde ainsi ma satisfaction. Le vin reste tout de même gourmand. Joli vin de plaisir.

Coteaux du Layon Rablay « Noblesse » 2004 (terroir de graviers d’Anjou sur schistes, 120 grammes de sucre résiduel, 70% à 80% de raisins botrytisés, 11%, acidité totale de 5,5-6 g/l, fûts de 3 à 6 vins). Le nez est marqué par des effluves balsamiques de résine de pin ainsi que par des senteurs de fruits à pépin (le coing). On retrouve ces arômes en bouche avec en plus une pointe de fruits exotiques. La bouche est dense et portée superbement par l’acidité. L’équilibre est très bon. La finale est aérienne. Grande classe ! J’adore.

Coteaux du Layon Rablay « Le Champ du Cygne » 2004 (terroir de graviers d’Anjou sur schistes, 170 grammes de sucre résiduel, 100% de raisins botrytisés, 11%, acidité totale de 6 g/l, fûts de 3 à 6 vins). Le bouquet tout en complexité de ce très beau liquoreux convoque des émanations de pâtisserie (le sucre d’érable), des arômes balsamiques de résine de pin, des notes de fruits à pépins (le coing) et de fruits à noyau (la mirabelle), ainsi que des senteurs légères de fruits exotiques (l’ananas essentiellement, un peu de mangue également). La bouche se positionne sur des arômes précis de confiture fine de fruits à noyau (la pêche, la mirabelle) et sur des émanations éthérées de fruits exotiques (l’ananas). L’acidité porte admirablement la structure dense du vin. L’équilibre est très bon. La finale s’envole. Le vin est long. C’est un très beau liquoreux plein de distinction ! J’adore également.

VINI BE GOOD :

Passage rapide au stand Vini Be Good pour goûter seulement deux vins, bien que la sélection soit terriblement attractive. Mais le temps passe malheureusement trop vite…

Anjou sec La Lune 2004 (La Ferme de la Sansonnière, Mark Angeli). La robe affiche une parure jaune or brillante qui est d’une grande densité. Le nez est merveilleux de maturité et de densité. Il témoigne dès les premiers instants de la haute minéralité que peuvent produire les schistes angevins. La minéralité jaillit sans concession via des arômes de pierre chaude. Le bouquet d’une grande ampleur dégage également des notes précises de fruits à pépins (l’aubépine qui domine largement, et le coing) légèrement épicées. La bouche est grasse et longue. Quelle fraîcheur et quelle densité ! Un bémol à ce tableau ? La finale qui chauffe malheureusement un peu. Grande bouteille ! ..... Il s’agit de l’un des trois plus grands secs que j’ai dégustés lors du salon.

Saumur blanc 2005 (Château Yvonne). La robe qui affiche une parure jaune or brillante, plus claire que celle affichée par La Lune, est également d’une grande densité Quelle classe ! Quelle harmonie dans le bouquet ! Celui-ci dégage une grande fraîcheur minérale dont les arômes de cailloux chauds sont les ambassadeurs. Le nez complexe évoque également dans une grande harmonie des senteurs de fruits à pépin (l’aubépine pour l’essentiel, le coing et la poire), des émanations d’épices (le poivre blanc). La bouche qui conjugue finesse, droiture, allonge minérale et élégance est d’une grande harmonie. Elle est également grasse, ronde, longue, suave et crémeuse. La grande classe ! ..... Il s’agit de l’un des trois plus grands secs que j’ai dégustés lors du salon.

DOMAINE FRANCOIS CHIDAINE :

Nous nous dirigeons ensuite vers le stand montlouisien du domaine François Chidaine pour saluer amicalement Manuéla et François, et goûter le dernier effervescent de la maison qui sortira ces prochains jours.

Montlouis Pétillant « Amandra » 1996. La robe est d’une couleur jaune paille marquée de légers reflets ors un peu ternes, l’effervescence est peu développée, aux bulles fines. Celles-ci s’évanouissent rapidement dans le verre pour ne laisser place qu’à 2-3 cheminées où les rescapées perlent verticalement et très lentement. L’harmonie aromatique est séduisante à souhait. Le nez affiche des flaveurs de fruits à pépins (le coing), des senteurs d’agrumes (le citron), et des notes d’une grande noblesse de truffe blanche. La bouche est pleine, fraîche, harmonieuse, noble et élégante. La tension est bonne. Très bel effervescent !

Montlouis demi-sec Les Bournais 2005 (terroir argilo-calcaire, vignes de 8 ans, 11,5%, 47 grammes de sucre résiduel, acidité totale de 4g/l). Le vin présente des atours bien différents de ceux qu’il portait au mois de novembre dernier. J’ai l’impression d’humer les effluves d’un champagne blanc de blancs. Le nez possède beaucoup de fonds. Il dégage des arômes dominants de crème fouettée auxquels sont associés les mêmes notes de fruits exotiques (la mangue essentiellement et la noix de coco dans une moindre mesure). La bouche est sapide et longiligne. On y retrouve ce mélange sapide de crème fouettée et de mangue. Il s’agit d’un très beau flacon gourmand qui a un bel avenir devant lui.

CLAU DE NELL :

Nous arrivons ensuite au Clau de Nell, domaine de Nelly et Claude Pichard. L’accueil est très agréable, plein d’authenticité et de simplicité. Nous nous insérons dans la discussion qui animent Claude et un (faux) journaliste amoureux du vin (dont le style, je l’espère, n’est pas trop ampoulé ;-)) sur les participants au salon, l’être, le paraître et la biodynamie tout en dégustant les divers prénoms.
Le terroir su Clau de Nell est uniforme et cultivé en biodynamie. L’intervention humaine est réduite au minimum, celle de la nature au maximum. Le premier millésime réalisé par ces bourguignons pétris de philosophie et d’humanisme est 2001.

A Gustave 2003 (rouge de cabernet sauvignon, terroir de silex à grès rouges argileux-silicieux posé une dalle calcaire, vignes de 45 à 50 ans, fûts de 3-4-5 vins, rendements de 15 à 18 hectolitres par hectare). Le vin dégage des notes agréables et d’une grande subtilité de fruit à noyau (la prune), des arômes fins de fruits secs (la figue et le pruneau) ainsi que des senteurs nobles animales d’une grande délicatesse qui soulignent les arômes fruités. Tout comme le nez, la bouche mûre se caractérise par la précision des arômes et par une subtilité affirmée. Bon équilibre et bonne longueur.

A Norbert 2003 (rouge de cabernet franc, terroir de silex à grès rouges argileux-silicieux posé une dalle calcaire, vignes de 30 à 40 ans, fûts de 3-4-5 vins, rendements de 15 à 18 hectolitres par hectare). Quelle subtilité ! Le bouquet s’exprime via des senteurs éthérées et précises de fruits rouges (la fraise et la framboise). La maturité est parfaite. Il donne envi immédiatement de croquer dedans. Le fruité apporté par la palette aromatique est à la fois gourmand et croquant. Le toucher de bouche est magistral malgré l’amertume apportée par les tannins (qui demandent à se fondre). Si l’on fait fi de cette petite marque tannique, c’est un vin qui aurait plutôt tendance à s’exprimer dans la longueur plutôt que dans la largeur. Comme le flacon précédent, c’est une superbe bouteille !

A Madelaine 2005 (rosé moelleux de grolleau noir, terroir de silex à grès rouges argileux-silicieux posé une dalle calcaire, vignes de 60 à 75 ans, fûts de 3-4-5 vins, rendements de 15 à 18 hectolitres par hectare). Le bouquet est marqué par des senteurs légères, subtiles et acidulées de fruits rouges (la fraise notamment, la groseille dans une moindre mesure), des notes fleurs fraîches (la rose), ainsi que des touches d’épices (le poivre noir). Les effluves sont d’une grande délicatesse. L’attaque est souple mais le vin gagne en densité et ampleur au fur et à mesure de sa dispersion dans la bouche. L’équilibre est bon. Comme ses compères ce vin est d’une grande élégance.

Aux Paulettes 2005 (rosé moelleux de cabernet franc, terroir de silex à grès rouges argileux-silicieux posé une dalle calcaire, vignes de 25 à 30 ans, fûts de 3-4-5 vins, rendements de 15 à 18 hectolitres par hectare). Etonnant ! La robe mordorée s’apparente à celle d’un cognac. Pour autant, aucune note d’oxydation que nous pourrions présager d’une telle parure n’est apparente. Le nez qui n’est pas d’une grande intensité se positionne sur des arômes de fruits rouges (la fraise essentiellement), sur des senteurs légères et délicates de fruits à noyau (la prune) ainsi que sur des effluves de pâtisserie (le miel). Le toucher de bouche est délicat, subtil. L’acidité porte convenablement l’ensemble du vin qui possède une fausse légèreté. La bouche est harmonieuse. Le vin est long et la persistance est bonne.

DOMAINE DE FOSSE-SECHE :

Guillaume Keller nous reçoit avec amabilité. Avant de déguster, nous échangeons quelques mots au sujet de la reconstitution d’un écosystème autour de son vignoble. Puis les vins arrivent…

Saumur blanc « Arcane » 2005 (terroir de silex, 2-3 grammes de sucre résiduel, acidité totale de 4,5g/l, rendements de 30 hectolitres par hectare, mise en bouteille à la mi-janvier). Je perçois des notes de fruits secs (l’amande notamment) et des flaveurs d’agrumes (le citron en particulier et le pamplemousse). Je trouve cette cuvée difficile à goûter. Elle souffre sans doute de la mise récente. A revoir.

Saumur blanc « Les Tris de la Chapelle » 2005 (terroir de silex). Le bouquet s’exprime par l’intermédiaire de fragrances mûres d’agrumes tels que le citron et le pamplemousse et des effluves minérales (le silex). C’est un vin véritablement ancré avec le sous-sol. La bouche est grasse, ample, relativement longue et véritablement sapide. Elle est aussi marquée par des notes fumées. La bouche est toutefois bien moins ciselée que d’autres cuvées dégustées précédemment.

Saumur rouge « Eolithe » 2005 (terroir de silex, 80% de cabernet franc et 20% de cabernet sauvignon, 18 mois d’élevage sur lies, vignes de 40 ans, rendements de 30 hectolitres par hectare, fûts neufs). Le bouquet est marqué dès les premiers moments par des émanations de cheminée froide. Par la suite, des flaveurs de fruits rouges apparaissent tels que la fraise et la groseille, auxquelles s’ajoutent des notes de fruits secs (la figue et le pruneau). La bouche est dotée d’une très belle finesse. On sent l’intérêt de Guillaume Keller pour les vins de Côte d’Or. La bouche affiche des notes épicées, des goûts fumés, des arômes de prune et de figue. Le vin est long même si la bouche déraille sur la fin en raison de l’amertume des tannins. La fin de bouche est aussi imprégnée d’une pointe de végétal. Beau vin qui demande à se fondre.

Saumur rouge « La Clef de Voûte » 2005 (terroir de silex, 18 mois d’élevage sur lies, vignes de 45-50 ans, rendements de 30 hectolitres par hectare, fûts neufs). Le bouquet affiche des arômes de fruits rouges bien plus marqués et envoûtants que ceux distillés par le bouquet d’Eolithe. L’attaque est souple et extrêmement fine. Malheureusement, encore une fois, les tannins prennent le dessus et cassent mon plaisir. La structure est déséquilibrée et s’exprime avec une grande dureté. A l’amertume de la fin de bouche s’ajoute maintenant l’astringence du milieu de bouche. Dommage ! C’est un vin qui va demander plusieurs années avant de se patiner.

Saumur rouge « Réserve du Pigeonnier » 2002. Le nez très fin dégage des senteurs d’une grande distinction de lard fumé, des effluves d’herbes sauvages (la menthe) et des notes de fraise confite. Je retrouve ce fruit rouge confit dans une bouche fumée, délicate et fine, mais encore une fois marquée (et là sévèrement !) par les tannins. Dès l’attaque l’astringence se fait sentir. C’est peut-être une bouteille qui possède un avenir radieux, mais pour le moment elle ne me procure aucun plaisir (si ce n’est celui du nez).

DOMAINE CHARLES JOGUET :

Nous voici maintenant rendus au Domaine Charles Joguet pour goûter ses deux cuvées stars. L’accueil est charmant.

Chinon Les Varennes du Grand clos Franc de Pieds 2005. La robe est d’un rouge pourpre-noir impénétrable avec des reflets rubis sur le disque. Le bouquet n’est pas d’une grande intensité. Il exprime des arômes empyreumatiques de suie et un maelström de fruits sauvages (la mûre et la myrtille) et rouges (la fraise) soulignés par de légères flaveurs animales. La bouche ne marque aucun creux. Elle est profonde, pleine et dense. La finale est marquée par une très légère astringence. C’est un vin monolithique qui gagnera sans doute en élégance et subtilité avec le temps. De plus, il s’agit probablement de l’avant dernier millésime de cette cuvée car le phylloxéra s’est emparé du devenir des ceps qui la compose.

Chinon Clos de la Dioterie 2005 (Terroir argilo-calcaire de moins de deux hectares, vignes de 80 ans exposées nord-est à Sazilly, fûts de 2-3 vins). Tout comme pour le Franc de Pieds, la Dioterie affiche une parure rouge pourpre-noire brillante d’une grande densité avec des reflets rubis sur le disque. Le nez est marqué par des effluves de fruits rouges tels que la fraise fraîche, des émanations de fruits sauvages (la mûre) et de fines senteurs de violette. La bouche est d’une densité incroyable qui n’est absolument pas marquée par une quelconque astringence. A l’instar de son compagnon, c’est sans nul doute un vin de très grande garde.

Un petit cadeau nous est offert avant notre départ. Déguster une bouteille inédite !

Chinon moelleux 2005 (vignes plantées à Candes Saint-Martin en 1995-96, première récolte en 1998, tous les millésimes produits l’ont été en sec, 100% de botrytis, 2300 bouteilles produites). Le bouquet se veut complexe et gourmand. Le nez affiche des notes prégnantes de fruits à pépin (le coing et la poire qui se querellent pour la première place) soulignées par des senteurs d’agrumes (le citron), et mêlées à des arômes de fruits exotiques (la mangue). C’est une belle liqueur dotée d’une fraîcheur agréable. La bouche aurait tendance à s’envoler si l’alcool ne la lestait en fin de parcours. Joli moelleux !

DOMAINE HUET :

Ils nous restent quelques minutes avant que le salon ferme ses portes. Nous décidons de rendre visite à Monsieur Noël Pinguet dont les vins concluront cette agréable journée et feront le lien avec notre retour en terres tourangelles.

N.B. : je n’ai pris que peu de notes ; celles-ci sont réservées aux vins les plus expressifs.

Vouvray sec « Le Haut-Lieu » 2006. Le nez affiche des notes d’agrumes bien mûrs (la mandarine, le citron dans une moindre mesure). Les sucres sont aériens. L’acidité est bien présente et emmène avec efficacité ces saveurs parcourir une bouche ronde qui se termine avec netteté.

Vouvray sec « Le Mont » 2006. Le bouquet affiche des arômes de fruits secs (l’amande) et quelques traces d’agrumes. L’équilibre est majestueux et l’acidité tendue et tranchante. C’est long. Très belle bouteille en devenir.

Vouvray sec « Le Mont » 2005. C’est plutôt fermé !!!

Vouvray demi-sec « Le Mont » 2006. Le nez se positionne sur des arômes floraux et de fruits à pépin (le coing et la poire). La structure est serrée et l’acidité est encore une fois prégnante. De jolis amers en final.

Vouvray demi-sec « Le Clos du Bourg » 2005. C’est aussi fermé !!!

Vouvray moelleux « Le Clos du Bourg » 2006. Le nez est marqué principalement par des notes atypiques de poivre blanc, puis surviennent des arômes de fruits à pépin, et des notes fermentaires. La bouche perle un peu en raison de la présence de CO2. Le vin est bien équilibré et long. Pas de (mauvaises) surprises !

Vouvray moelleux « Le Clos du Bourg » 2005. Comme les autres !!!

Vouvray moelleux 1ère trie « Le Clos du Bourg » 1996. Le bouquet est imprégné de notes de fruits à pépin (le coing notamment), des arômes d’agrumes (le citron), ainsi que des senteurs de champignons. L’acidité est ici aussi non dissimulée. Le vin est long et équilibré.

Il est maintenant temps de rentrer. Ce fut une journée bien agréable. Merci aux organisateurs qui ont effectué ici un grand travail en réunissant autant de passions et de talents. A l’année prochaine.

David.
08 Fév 2007 17:13 #1

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: La salon des vins de Loire 2007

Bravo! Comme si on y était ;)

Eric

Eric
Mon blog
08 Fév 2007 18:56 #2

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Réponse de lucien-leo sur le sujet Re: La salon des vins de Loire 2007

Ce qui veut dire que des 2006 de Huet sont déjà en bouteilles ?

Léo
09 Fév 2007 09:47 #3

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Réponse de chinbourg sur le sujet Re: La salon des vins de Loire 2007

Non, ce sont des échantillons tirés de cuve.
Huet est précoce mais quand même.

Laurent L
09 Fév 2007 09:53 #4

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