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Une nouvelle rubrique pour ce domaine familial jusque-là discret mais qui fait de plus en plus parler de lui depuis sa reprise par le jeune Stefan Müller en 2013, et dont les millésimes récents attirent attention et distinctions. 10 ha de vignes, à 80 % en riesling, avec notamment les crus Euchariusberg et Altenberg à Krettnach, et Herrenberg et Sonnenberg à Niedermennig. Les prix sont (cela ne gâche rien) très contenus.

Un vin bu dans cette série.

Weingut Stefan Müller – Krettnacher Euchariusberg Riesling trocken 2019  

 

Robe jaune pâle à reflets verts.

Nez très classique, agrumes tendance citron vert, verveine, menthe fraîche, c’est frais, agréable.

La bouche est droite, vraiment très droite, tendue par une trame acide bien présente. La matière est d’intensité moyenne, la finale serrée. C’est tranchant, strict, ça ne fait pas dans la grosse déconne.

Un vin qui offre de la fraîcheur et de la rectitude, mais qui manque un peu de gourmandise à mon goût (et à ce stade).

Bien -

Mathieu

Stefan Müller, Niedermenniger Sonnenberg Riesling Kabinett Alte Reben 2020
C'est l'un des talentueux chef de file de la nouvelle génération (8ème millésime) dans la Saare. C'est sa parcelle vedette, 7,5%, SR : 47,8 g/L, acide : 11,9 g (diviser par 1,54 pour la mesure française en H2SO4).

Oeil : La robe est claire à reflets verts

Nez : Assez étonnemment, pas particulièrement réductif bien que mutique à l'ouverture. Après 1 journée d'aération, un fruit très pur et mûr sans excès de pêche de vigne, un peu de lavande, d'amande et de cailloux mouillé se présente de façon avenante.

Bouche : C'est là où tout se passe pour les Kabi ! Et je suis gâté avec cette bouteille. Pureté de fruits dans une sphère de cristal minéral que le sucre et l'acidité vont la faire vibrer dans un équilibre et une alternance qui est vraiment unique à ce genre de vin. C'est immensément plaisant : le vin est léger, mais pas fade, ni écoeurant, ni trop acide et au moment l'un des éléments prendrait trop de place, le vin change en bouche et continue le plaisir. En dépit des SR, l'acidité donne une finale qui est presque sèche en terminant sur l'aspect cristallin. Ce vin donne le sourire, fait saliver et rassénère. Le plus incroyable est que le vin est bu sur le fruit alors que la richesse en extrait sec devrait assurer un apogée non-immédiat. 

Conclusion : Trop bon! J'adore les Kabi, ça une torchabilité rare qui est bien au-delà du glouglou pur. Les vins de Saare ont en particularité une minéralité véritablement cristalline (cristal au plomb de Moravie qui quand on donne un coup dedans vibre durant des plombes)  absolument évidente (pour moi)  accentue encore plus le plaisir. Cet équilibre légèrement différent par rapport aux Kabi de la Moselle (Fritz Haag, Dr Loosen, Dr Thanisch VDP ou bien W.Schaefer) au fruité encore plus limpide a ma préférence. Quand on ajoute la modestie du prix (13€ frais de port compris via Pinard de Pinard) la capacité de garde et le fait que des bières sont plus alcoolisées, c'est vraiment du bonheur liquide.

En Saare même, j'ai encore mieux goûté le Fortmeister-Geltz Zillinken Rausch Kabinett 2019 dont on léchait encore plus le cristal et avec une palette autour des herbes aromatiques supplémentaire.

Merci pour le CR. Je te conseille en comparaison de gouter la cuvée d'Hofgut Falkenstein sur le même terroir. 
NB : c'est Saar (en allemand) ou Sarre (en français).et c'est Sonnenberg le terroir sur le village de  Niedermennig.

écrit:

Merci pour le CR. Je te conseille en comparaison de gouter la cuvée d'Hofgut Falkenstein sur le même terroir. 
NB : c'est Saar (en allemand) ou Sarre (en français).et c'est Nidermenniger le terroir sur le village de  Niedermennig.

Merci pour le conseil. Hofgut est compliqué à trouver en France tant qu'un caviste connu ici n'aura pas reçu sa palette  . Pour ce qui est du terroir, c'est plutôt Sonnenberg (la colline au soleil) dans le village de Niedermennig (quasiment tous les terroirs devant être mentionnés avec le village et sa déclinaison à l'exception du Scharzhofberg). Lequel des deux préfères-tu?

En tout cas, je continue à corroborer mon appétence pour ce type de vins.

Grand terroir que le Sonnneberg. Je corrigeais simplement l’orthographe de Niedermenniger…
Hofgut Falkenstein est certes compliqué à trouver mais c’est pour moi la référence sur ces terroirs à l’expression sans concession de la Saar qui peuvent être parfois compliqué à appréhender tant l’équilibre acidité/ maturité est tendu en fonction des millésimes. La part du vigneron joue énormément, la preuve en est que quand Egon Muller est évoqué c’est rarement la région Saar qui est mise en avant et souvent la Mosel. 

écrit:

Grand terroir que le Sonnneberg. Je corrigeais simplement l’orthographe de Niedermenniger…
Hofgut Falkenstein est certes compliqué à trouver mais c’est pour moi la référence sur ces terroirs à l’expression sans concession de la Saar qui peuvent être parfois compliqué à appréhender tant l’équilibre acidité/ maturité est tendu en fonction des millésimes. La part du vigneron joue énormément, la preuve en est que quand Egon Muller est évoqué c’est rarement la région Saar qui est mise en avant et souvent la Mosel. 

Merci de ton suivi de tous mes CR sur les vins allemands, j'admets ne pas comprendre la discussion sur le nom du village  (une fois n'est pas coutume, l'étiquette était bien reportée dès le début).
J'ai nettement moins d'expérience que toi et c'est vrai qu'avec 2 ans d'intérêt sur le vin, et vu les millésimes en Allemagne - chauds -, la maturité des baies n'est plus si problématique dans le secteur, paradoxalement le seul Prädikat qui m'a déchaussé les dents fut le Schloss Johannisberg Grünlack 2001 (Spätlese trocken ).
En tout cas, j'ai trouvé plus de différence Sarre/Moselle que entre chaque producteur des régions respectives.

Quant à Egon Müller, j'ai eu la chance de boire un Spätlese 2016 qui avait bien cet aspect filigrane et minéral qu'avec le recul j'attribuerais plus au style Sarre (c'était un infanticide également certes). Le fait d'évoquer la Moselle pour EM n'est-il pas lié au marketing global de la VDP qui est de mettre le MSR sous le chapeau Moselle, d'une façon similaire que Rive droite et Rive Gauche sont des bordeaux pour l'essentiel des buveurs de vins/d'étiquette malgré les nettes différences ?

« j'admets ne pas comprendre la discussion sur le nom du villages »
Je corrigeais simplement l’orthographe…il n.y a pas de n avant le g de Nidermenniger aussi penses à modifier l’intitulé de ton post.  Pour le reste je te félicite et t’encourage à poursuivre dans ta quête de découverte de ces fantastiques vignobles. 

écrit:

« j'admets ne pas comprendre la discussion sur le nom du villages »
Je corrigeais simplement l’orthographe…il n.y a pas de n avant le g de Nidermenniger aussi penses à modifier l’intitulé de ton post.  Pour le reste je te félicite et t’encourage à poursuivre dans ta quête de découverte de ces fantastiques vignobles.

Vu la relecture n'est pas mon fort.

 Weingut Stefan Müller, Saar - Krettnacher Euchariusberg Auslese 2020
Un autre riesling de Sarre issu d'un des grands cru locaux sur ardoise grises. 7° & 75g de SR. Une semaine d'ouverture sans fatigue. Fiche technique . 16€ chez Vinothek der Saar

Robe transparente.

Enorme énergie dans ce vin qui coche tous les critères des excellentes itérations du genre (en Sarre, pour moi ces critères sont les suivants : sensation hédonique de cristal vibrant, fruit frais et croquant, acidité dominant légèrement le sucre) : un fruit exotique sur un plateau de cristal et une vivacité exhilarante qui donne une relance folle. Si à l'ouverture, la jeunesse du vin est perceptible par sa sensation sucrée importante, l'évolution digère ce sucre qui s'intègre à l'acidité et attribue une grande longueur fruitée stimulante qui incite à se resservir.

Le vin a plus de 20 ans de potentiel d'évolution mais conservera cette capacité de relance. A noter que l'on est plus près de la borne inférieure de l'Auslese en terme de ressenti : de nombreux domaines concurrents produisent des Spätleses plus larges.

 

Weingut Stefan Müller (Saar) – Krettnacher Euchariusberg Riesling Spätlese 2018
AP Nr. 3 525 542 13 19

 

Le nez est d'un clacissisme d'école, des agrumes à gogo, des notes de résine de pin, de menthe et d'herbes fraîches, c'est très agréable et très frais.

La bouche est sur un équilibre plutôt aérien, la sucrosité paraît modérée face à une acidité haut placée, comme il se doit. Bouche digeste, fraîche et savoureuse, dominée par de très belles notes de zestes d'agrumes. Longueur moyenne, finale qui laisse la bouche propre et fraîche.

On ne trouvera pas dans cette bouteille grand chose de surprenant ou d'original. En revanche on y trouve un vin particulièrement net, frais, bien fait et à tarif modéré (15,5€ chez un caviste en ligne d'outre-Rhin), ainsi qu'un formidable partenaire pour une fin de repas estival.

Bien ++ / Très bien -

Mathieu