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Producteur de vin sans intervention, il a commencé en 2018 et déjà suscité des éloges de la part de Mosel Fine Wine et d'autres critique. La Cave Pigalle à Paris a déjà des bouteilles.

Bu ici

Allemagne, Moselle, Julien Renard Landwein 2019
Jeune viticulteur nature dont le 1er millésime est 2018, franco-allemand (mais éduqué en Allemagne), ce style radical sera pour moi une découverte.

La robe est orange et trouble, cohérent avec l'absence de filtrage. Le nez délivre des arômes de mangues et de papaye évidents et massifs. En bouche, la texture est grasse avec ce même fruit. Cela me renvoie à mes heures brésiliennes où le dessert consistait en une creme de mangua (une boule de glace vanille passé au mixeur avec de la mangue fraîche). Il n'y a pas de minéralité, ni de "filigranité". C'est un jour nouveau du riesling et un style radical qui ne me transporte pas. 

Conclusion: B. C'est un vin extrêmement clivant qui d'un côté satisfera les tenants du nature "pur" avec pas de sulfite à la mise, un fruit éclatant à la Claus Preisinger et aucune astringence mais j'ai trouvé ça écoeurant et un peu simple. Vu le prix payé, je préfère largement payer un générique pour les copains et mettre ce budget dans un pradikät ou une GG portée sur la minéralité.

PS : une fois n'est pas coutume l'étiquette est très belle dans un style vitrail, ce n'est souvent pas le cas avec les étiquettes de vin de cette mouvance.

 Allemagne, Moselle, Julien Renard Landwein Riesling 2019
Vin de style nature en Terrassen Mosel (près de Winningen où les pentes sont les plus vertigineuses qui soient), viticulture propre, peu/pas d'intervention en cave, élevage en petits fûts usagés sur lie. Embouteillage sans filtration ni sulfitage. Bue chez 228 litres à un prix presque caviste France avec un carpaccio de tomates, des gnocchis/poulpes/sauce au boundin noir (très bon), aubergines/pistaches/sauce soja. 11° et sec. Carafée à l'ouverture et bue sur 2h.

L'importateur américain a une belle photo de la parcelle.

La robe est turbide et d'un or plein déjà légèrement cuivré. Très différente donc des rieslings de Prädikat de la région. Le nez présente de la réduction un peu funky avant de partir et d'offrir des effluves de citron jaune, oranges et et de zestes fruitiers. En bouche, la matière est dense et large avec une dose de pomme au four et malheureusement une pointe d'oxydation qui ne partira pas. La longueur est moyenne et manque de variation même s'il y a de l'intensité et de la pression sur le palais. Par ailleurs, je ne retrouve pas ce que j'aime dans les rieslings traditionnels de la région : le contraste entre la stimulante énergie du vin et le corps très fin qui donne une fraîcheur incroyable à ces vins. C'est une bouteille inférieure à la précédente que j'avais bu et je pense un exemplaire sous-performant, c'est aussi un style auquel je n'accroche pas.

Ce domaine présenté comme le meilleur acteur de l'avant-garde mosellane est victime de la variabilité inhérente à ses pratiques et j'ai préféré sans l'ombre d'un doute le Kabinett d'Alfred Merkelbach bu en avril parmi les producteurs se revendiquant du bon sens paysan et de l'intervention minimale en cave (même si Merkelbach est à l'opposé du spectre "politique" : ce sont des tenants de la bonne vielle tradition paysanne avec recours minimal à la technologie œnologique).

En revanche j'aime beaucoup l'étiquette qui rappelle celles du Domaine de l'Ecu avec des vitraux stylisés représentant un goupil (j'ai récemment lu que renard était une antonomase comme le bic, le tip-ex ou le frigidaire).