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Dégustation autour du Riesling : besoins de conseils pour la préparation et l'aération des bouteilles

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Bonjour à tous,

J'ai prévu de réaliser une belle dégustation autour du riesling le 2 décembre. Nous serons 12 et j'ai prévu 12 bouteilles a priori. J'aurai besoin de conseils en particulier pour l'aération et la mise en température sachant que j'habite dans un petit appart avec un petit frigo. Je n'ai par ailleurs qu'une seule carafe. Deuxièmement, des avis sur l'ordre de passage des bouteilles seraient également bienvenus.

Par la suite, je ferai évidemment le compte-rendu de toutes ces bouteilles.

Ci-dessous, mon plan d'attaque actuel:

Bulles: Frank John NM Brut Riesling 32. Cette bouteille sera débouchée à la volée

Secs "entrée de gamme": 

Peter Lauer 2018 Trocken/Feinherb Fass 1. Bouteille débouchée 1h avant et mise sur le balcon
Wili Schaefer 2020 Feinherb. Bouteille débouchée 1h et mise sur le balcon
Schloss Johannisberg 2019 Gelblack. Idem

Prädikat "bas":
Kabinett: 
VDP Thanish Berncasteler Badstube 2015. Débouchée 3h avant et mise sur le balcon
Spätlese: Schloss Johannisberg 2001 Grünlack. Débouchée 3h et mise sur le balcon
Auslese: J.Wegeler Rheingau Oestricher Lenchen Auslese 1993. Idem

GG:

Schloss Johannisberg 2009 Silberlack GG: Débouchée 2h et mise sur le balcon
Georg Mosbacher, Pflaz, 2006 Forster Ungeheuer. Idem
PJK 2004 Skt Niklaus. D'après Wine Enthusiast, il est probable qu'elle soit passée, donc je ne sais pas

Pause vin rouge:
Bernhard Huber 2018 Malterdinger. Débouchée 3h et mise sur le balcon

Prädikat liquoreux:
Eiswein: Weingut Manz, Rheinhessen 2008 Blanc de Noir Eiswein (je sais c'est du pinot noir en eiswein). Aucune idée pour la température.
BACarl Loewen Thornischer 2005 Ritsch BA. Idem
TBA: Weingut Ratzenberger, Rheinhessen, 2002 Bachararer Wolfshöhle TBA. Idem 

Dépendemment de l'état des hôtes, je pourrai aussi passer 2 rieslings non allemand afin de couvrir encore plus d'angles qui sont:

Alsace, Domaine Marcel Deiss Engelgarten 2004
Autriche Peter Veyder-Marlberg, Brücke 2018. Pour lui apparemment c'est carafage long obligatoire.

Je suis preneur de tout avis sur la sélection et n'hésitez à faire vos commentaires, je vous en saurai gré vu la somme de connaissances, d'expérience et de plaisir à déguster des vins ici!
 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
18 Nov 2021 17:59 #1

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Je ne connais pas ces vins en particulier, mais le riesling a besoin de temps en bouteilles et ne se présente pas à son mieux lors de la première année après l’embouteillage. L’air n’y fait pas grand chose. Donc le 2020 de Schaefer risque de ne pas être au mieux sauf s’il a été mis en bouteille précocement pour exacerber le fruité. (Même si exacerber le fruité d’un cépage pas trop aromatique n’est sans doute pas la meilleure voie)
en général le réveil se fait au printemps…
les 19, il faut les ouvrir minimum deux heures avant et épauler.

Jérôme Pérez
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18 Nov 2021 18:59 #2

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Très belle sélection bravo !
Schaefer le petit feinherb 2020 sur le fruit ça se goûte bien déjà, c'est juste encore assez simple.

Comparer les GG avec Veyder Malberg ou un français c'est très intéressant, mais le Veyder 2018 sera en effet un peu jeune, et le deiss un peu plus sucré il me semble.

Le seul souci à la limite sera d enchaîner les GG secs derrière des moelleux. Mais c'est toujours le même souci avec les vins allemands, c'est compliqué de commencer par les GG qui sont aussi censés être des grands vins. Moi j'ai tendance à faire les secs, les rouges, les feinherb puis les moelleux liquoreux. Mais ton ordre est sympa aussi. Peut être mettre la bulle au milieu pour rincer entre les sucres et les GG? De toute façon pour faire la transition entre les deux il va falloir une bonne pause ou une bouteille sacrifice...
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, Ilroulegalet
18 Nov 2021 19:35 #3

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Merci pour les conseils.

Oui, j'ai bien peur que le Veyder soit vraiment trop jeune. Je pense plutôt la garder. Bonne suggestion de remettre une bulle au milieu, une bouteille de Follet-Ramidon fera l'affaire.

Il y aura aussi de la nourriture pour caler tout ça etc... Vu l'âge des bouteilles du bas prädikat, je pense qu'ils goûteront assez secs et ne devraient pas trop trancher avec les GG qui arriveront ensuite. En tout cas j'espère que l'on pourra percevoir assez nettement les différences de minéralité entre les prädikats et les GG.

PS: j'avais déjà sacrifié le Heymann-Löwenstein 2007 qui devait avoir le style le plus original.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
18 Nov 2021 23:24 #4

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Ouvre peut être moins longtemps à l'avance tes vieux millésimes. Par contre les jeunes kabinett et feinherb tu peux ouvrir plus longtemps à l avance et même carafer si tu trouves qu il y a beaucoup de gaz.
pour l eiswein comme tout bon liquoreux autour de 10 degrés ça me semble bien, frais mais pas trop. S il manque vraiment d acidité un peu plus frais ça passera mieux mais normalement ça ne devrait pas être le cas.
Hâte de lire ton CR en tout cas
19 Nov 2021 08:16 #5

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Bonsoir,

La dégustation a finalement eu lieu: Désolé des fautes d'orthographe à venir car j'écris à partir d'un clavier britannique. La soirée s'est déroulée sous de beaux auspices parmi ceux qui purent venir entre 5ème vague et autres contrariétés. Nous fûmes 7 à nous partager 15 flacons essentiellement allemands et de riesling. Les accompagnements furent composés de charcuteries (Cecina de Leon & chorizo doux de Galice), poulpe snacké à la sauce soja/épices tandoori/cerrfeuil ainsi que de fromages.
La soirée fut délicieuse et jubilatoire, la dégustation à découvert car les hôtes n'étaient pas plus connaisseurs que ça. J'avais fait un tableau où chacun pouvait mettre son appréciation des vins, la valeur qu'ils souhaitaient investir et après explications de ma part, la valeur "attendue" des bouteilles. Inspiré par la qualité des CR de contributeurs tels qu'Oliv; Eric B, Vaudésir, Peterka & autres; je vais faire mes meilleurs efforts pour vous faire part de l'expérience des vins testés. La prise de note n'ayant pas été simple; les CR seront succints. 

En propos liminaire, je dirais que les GG se distinguaient clairement des rieslings d'entrée de gamme mais en proposant des itérations assez "funky" et désarçonnantes qui n'ont pas fait l'unanimité parmi mon audience. En effet, notes fumées, minéralité austère et persistance poignante furent nos expériences. Fut-ce addictif? Pas certain, mais plein de personnalité, assurément!

Le Prädikat de dessert (les trois supérieurs) se sont clairement distingués avec le TBA en particulier qui a subjugé les hôtes, même s'ils ont d'instinct compris que c'est une expérience d'exception. Mon sweetpot personnel fut le Kabinett qui combine le meilleur jeu de la dentelle, du sucre, du fruits et d'une acidité joyeuse: je pourrais effectivement boire des litres de ces vins peu forts en alcool et pourtant sacrément délicieux! Enfin, le Prüm - dont la cuvée était mineure d'après la critiquue - m'a fait une foorte impression également par l'originalité de ses arômes et d'un équilibre convaincant: vraiment l'impression d'un seigneur en roue libre mais dont la majesté dépasse la trivialité de la performance en quelque sorte.

Il va sans dire que l'hôte que j'étais s'est occupé exhaustivement de la soirée: la sélection des vins et des accompagnements, mes invités n'étant pas aussi tarés de vin ou de bonnes choses que moi.

Vin n°1: Champagne Vielle France NM (2 ans de cave supplémentaires après achat)
BSA de négoce basique; servi pour le mariage de ma soeur il y a plus de 1 an. Est-ce que 1 et demi de bouteille supplémentaire auront un effet positif sur le jus?

La réponse générale est oui: en effet la robe n'a certes pas évoluée et le nez continue à offrir des notes beurrées et de fruits du verger mais une note oxydative s'affirme nettement plus en bouche offrant une longueur supplémentaire et plus de salivation. Cela constitue une rampe de lancement idéale pour la soirée et mes hôtes apprécient.

Conclusion: B+

Vin n°2: Peter Lauer Ayler Krupp, Riesling Qba trocken/feinherb Fass 1

Qba de Saar, année chaude, élevage inox de la part d'un grand talent récent de la Saar.

Pour démarrer la série de riesling Qba, quoi de mieux que Peter Lauer qui nous offre un riesling avec un nez terpénique et une bouche très portée sur les agrumes, les fruits blancs et une très légère pointe de sel en finale: les rieslings secs Qba partageront cette trame commune, la dissociation entre nez et bouche étant un commentaire récurrent de mes invités. J'aime personnellement beaucoup même si la longueur en bouche n'est pas incroyable. Le nez de pétrole en particulier est une madelaine de Proust pour moi.

Conclusion: B+

Vin n°3: Willi Schäeffer, Graacher Riesling Qba feinherb 2020

Aéré longuement durant la journée sur le balcon, année plus fraîche que la trilogie précédente par l'un des vignerons cultes de la Moselle.

Le vin présente de nombreuses similitudes avec le précédent, notamment le nez qui est décrit comme de la "colle de bois, du plastique" par certains de mes compagnons. En bouche, pourtant tous notent toujours une dissociation avec des arômes fruités précis que le nez ne laissait pas présager. En bouche, la longueur est supérieure avec un équilibre plus plaisant. Pour être honnête, je n'ai pas perçu de différence limpide en terme de sucrosité avec le vin de Peter Lauer mais celui-ci a mieux plu à l'audience en générale.

Conclusion: TB

Vin n°4: Chateau Bela, Riesling 2012, Slovaquie 

Vin vinifié par le grand Egon Müller dont le château est de la belle-famille.

Un petit saut qualitatif avec un vin produit par un très grand nom et avec plus de maturité en bouteille. En effet, les paramètres sont rehaussés dans cette itération du riesling: plus de corps, plus de longueur. Mais un aspect se détache particulièrement: une minéralité tranchante et limpide qui occupe la fin de bouche de façon proéminente et rallie les suffrages. Effectivement, ce vin est d'une fraîcheur presque excessive à mon palais comme peuvent l'être parfois des BdB verts de Champagne.

Conclusion: TB+ C'est objectivement top mais presque un peu excessif dans le tranchant pour moi. Mais remarquable de fraîcheur pour un riesling à 14%! Ce fut le vin favori de beaucoup de mes camarades globalement.

Vin n°5: Dr.Thanisch VDP Berncasteler Badstube Kabinett 2015
Certes, ce n'est pas le grand terroir du Doctor et le vin est bu un peu jeune. Mais après 1 jour d'aération dans le froid mordant de cet hiver précoce; le vin s'est exprimé à sa juste mesure.

Une robe toujours jeune sur le jaune/vert laisse place à un nez fruité d'intensité moyenne sur les fruits blancs. Mais la différence a lieu en bouche où à mon sens la beauté du riesling allemand trouve une expression réjouissante: c'est fin de corps où les arômes de fruits et de sels minéraux combinent idéalement avec l'acidité afin de livrer une partition douce et agréable qui demeure évanescente. C'est délicieux et ça coule tout seul, la buvabilité faite boisson. A 7%, c'est relativement peu vicieux mais quand même!

Conclusion: Excellent. Mais comment goûte le Doctor alors? N'en n'ayant jamais fait l'expérience, je n'ai aucune idée de comment se goûte la cuvée d'exception qui a fait la légende de Thanisch VDP.

Vin n°6: Joh.Jos Prüm Zeltinger Sonnenhur Spätlese 2003
Noté 88 par David Rayer de la Mosel Fine Review en 2013 et plutôt considéré comme une cuvée mineure par le restant de la critique; le vin a pourtant selon moi tenu haut le flambeau célébrissime de son géniteur:

En effet, ce vin se présente sous un jour bien différent des autres avec une robe déjà plus dorée. Le nez présente un mélange de caramel et de bonbons arlequins assez hétérodoxe. En bouche, l'impression d'une complexe mixture de confiture de fruits rouges vifs, sucrés et énergiques se fait prégnante. L'acidité se fait assez présente pour sauver un équilibre qui semblerait mis en danger par le fait que la palette aromatique semblerait se rapprocher plus d'un rouge léger que d'un vin blanc. C'est finalement peut-être simplement ma première rencontre réussie avec ce producteur (j'avais raté la préparation d'une Wehlener SH Auslese GK 2006 précédemment qui est pour le coup sensé être une bouteille suublime). L'âge de la bouteille joue un rôle également dans l'intégration des sucres puisque seule une sucrosité légère est ressenti pour un Auslese d'une année de canicule! 

Conclusion: Excellent. Un bonheur de voir un gros calibre tenir la ligne: J.J Prüm parvient à créer de l'émotion, indéniablement. Ce fut la bouteille favorite des plus connaisseurs de mon audience.

Vin n°7: J Wegeler Auslese Oestrich Lechen 1993
Vieux millésime, curiosité à voir à quel point les sucres seraient intégrés, de la part d'un producteur du Rheingau. Vin à 11%, d'une expression initiale relativement sèche.

Au nez, il me semble que les premières notes de botrytis de la soirées apparaîssent. Une puissance olfactive, similaire aux SGN d'Alsace submerge mon nez de saïga des steppes kazakhes! La palette aromatique est clairement tertiaire avec du fruit sec, de la datte, un peu de champignon et de thé. En bouche, le tout est parfaitement fondu dans un ensemble dont la sucroosité est indéniable mais qui est perçue comme très inférieure à la réalité. Nous entrons dans les jus d'une grande concentration qui comble les sens de très belle façon. Alors ce fut un enfer à déboucher mais un Auslese de très bel facture!

Conclusion: Excellent. Une bouteille digne d'être bue, en plénitude et dont le destin fut glorieux. C'est ce genre de bouteilles qui convainquent de la qualité du riesling et de la viticulture allemande. J'ai beaucoup aimé cette bouteille ainsi que bcp de mes camarades.

Il est presque 3h du matin et la première partie du CR s'achève maintenant avec la fin de la partie basse du Pradikät. Les 8 flacons suivants seront détaillés plus tards dans la journée: au programme seront un rouge, une bulle allemande ainsi que les GG et pour finir les vins de dessert allemands avec un TBA d'anthologie! 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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03 Déc 2021 02:51 #6
Pièces jointes :

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet 2ème partie

Markus Molitor, Brauneberger Klostergarten** 2012 AP 14 15
Un pinot noir du grand Markus Molitor dans la version intermédiaire, présenté par le caviste comme un tueur de 1er cru bourguignon. Le but au sein de la soirée étant de ménager un sas de décompression avant d'entamer l'ascension des grands cols.

Le nez aura mis du temps à s'ouvrir mais finalement pinote gentiment. La robe est assez foncée pour un PN. En bouche, la matière bien élevée est concentrée et suave avec un bon mélange de fruits rouges et noirs, combinant harmonieusement avec le boisé légèrement fumé de l'élevage. Seule une légère sécheresse en finale restreint certains à être épatés, seulement l'apprécier.

Conclusion: TB. C'est tout à fait à la hauteur de belles bouteilles de Bourgogne d'après ma faible expérience; c'est un style plus digeste que les grands cabernets-sauvignon de Bordeaux et une belle ponctuation dans la soirée.

Sekt Frank John Riesling 32 (NM, 32 mois de cave), Palatinat
Méthode traditionnelle allemande à base de riesling avec 32 mois de cave. C'est un producteur reconnu en Allemagne pour la qualité de ses mousseux.

La robe est dorée et l'effervescence est très forte; une mousse épaisse et sonore prend place dans le verre. Au nez, les notes de beurre et de brioche prennent le pas sur les notes fruitées. En bouche, l'énergie du vin fait saliver et là encore l'élevage sur lie se fait plus sentir que les notes de fruits. Par rapport au champagne initial, il y a plus de bulles et la patte de la vinification semble plus perceptible. La finale est pierreuse voire presque ferrugineuse avec une persistance salivante qui nous relancera pour la fin. 

Conclusion: TB-. J'ai bien aimé ce vin, fort bien réalisé. On ne note pas particulièrement les notes variétales du riesling qui peut-être signe par une restitution du sol importante en finale. C'est pour moi au niveau d'un solide BSA et tarifé plutôt moins donc RQP positif.

Schloss Johannisberg, Rheingau, Silberlack GG 2009
Grand Cru "de base" du mythique Johannisberg qui appartint au vainqueur de la dictée de Mérimée. Difficultés pour extraire le bouchon.

La robe commence à avoir un début d'évolution dans ses reflets légèrement cuivrés. Le nez est porté sur les agrumes et les fruits à noyau avec déjà une petite note fumée en filigrane. Le tout dans une puissance moyenne mais accrocheuse. En bouche; l'expérience est similaire mais l'aspect empyreumatique prend une place croissante en bouche avec la rétro pour finalement laisser place à une finale pierreuse.

C'est très différent des rieslings secs du début car le nez n'a pas ces notes terpéniques du tout. Là c'est beaucoup plus austère comme expérience avec un crescendo en bouche qui accroit les caudalies. Ces notes fumées m'ont décontenancées ainsi que d'autres. C'est une belle expérience mais mérite d'être revu: ce n'est plus du vin de soif ou de jouissance mais des vins de moments suspendus.

Conclusion: B+. Je suis surpris par le vin et par ces notes fumées. Mon jugement en est pertubé et je ne suis pas certain d'aimer ça.

La suite sera une comparaison de millésime d'une même cuvée: Peter Jakob Kuhn, Rheingau, Skt Niklaus 2004 vs 2017
C'est l'une des GG de PJK qui a désormais son rond de serviette auprès des meilleurs producteurs allemands. C'est un pionner de la biodynamie et du vin naturel dans région. Il élève également ses vins sous bois. D'après mes renseignements, aucune bouteille n'est dans sa fenêtre de dégustation car soit trop âgée ou bien encore un peu jeune.

Le 2004 a une robe particulièrement évoluée;  une couleur marrron. D'après mes lectures, c'est l'une des premières cuvée naturelle du domaine. En bouche, le souvenir est celui d'un vin délicieux où le fruits est passé sous une couche de rancio prégnante; que certains ont trouvé too much. En ce sens, le vin est probablement en déclin. Les notes minérales et fumées sont là aussi prégnantes.

Le 2017 est d'une jeunesse de robe scintillante. Mais ce qui est fascinant est qu'en bouche, l'air de famille est indéniable où je retrouve la même construction, un déroulé similaire d'arôme et là aussi une note oxydative évidemment plus légère. Celui là plaît plus que l'aîné et que le Johannisberg.

Conclusion: B et TB. Je pense que le contexte de service pour les GG les a bien desservis car ce sont des vins qui appellent la table et une certaine zénitude d'après cette expérience. Ils sont plus cylindriques, calmes et persistants que les bulles et les secs d'entrée de gamme au perlant et notes d'hydrocarbure démonstratifs. 

TBA Ratzenberger Bacharacher Wolfhole 2002, Mittelrhein AP 15 03
Par la faute d'une erreur de ma part; j'ai créé un effet séquence malheureux pour mes vins de prädikat liquoreux: en effet, j'ai servi le TBA en premier en pensant servir l'Eiswein.

Que dire d'autre que TBA fut le vin de la soirée? Une acidité dantesque vient plus qu'équilibrer un jus d'une densité et d'une richesse inouïe qui me semble convoquer les mâmes du Sauterne et d'un beau viognier à la fois. Les 300g de sucre semblent inexistants et on pourrait boire ça presque comme le Kabinett. Ce qui nous empêche? L'intuition primordiale que c'est un vin d'exception probablement.

Conclusion: Grandiose! Et donc ça a ruiné l'expérience des deux vins suivants qui n'avaient pas à rougir de leur pedigree pourtant.

Weingut Manz, Weinolsheimer Kehr Eiswein Blanc de Noir Pinot Noir, Rheinhessen
Une petite curiosité que cet Eiswein de Pinot Noir à 225g de SR

L'effet séquence lui a porté préjudice mais le supplément de fraîcheur permis par la méthode de vinification qui met en valeur l'expression primaire du cépage lui permet de satisfaire l'assemblée.

Conclusion: TB.

Weingut Carl Loewen Punderischer Rischt BA 2005 
C'est bien lui qui a le plus souffert de mon erreur.

En effet, ce BA m'a semblé manqué d'acidité alors qu'il ressemble à une SGN alsacienne très dense. Simplement, c'est une version junior d'un TBA et la comparaison le dessert.

Conclusion: B

Bilan final: un vrai bonheur que de recevoir des amis et de tester autant de bouteilles. La versatilité du riesling est impressionnante et beaucoup de chance de ne pas avoir de bouchon. En enseignement pratique; je pense que les Riesling sec et feinherb de base sont des vins de sociabilité sans artifices idéaux tandis que les GG nécessitent une culture et des connaissances gastronomiques pour être pleinement appréciés. Le prädikat supérieur offre des canons vertigineux et le TBA nous a tous émerveillé. 
Les kabinett fruités semblent être ma came également.

Je vais une bis repetita la semaine prochaine avec un autre groupe d'amis où il n'y aura pas de BA ni Eiswein. Mais nous devrions nous régaler à nouveau!

PS: j'ai oublié de mettre les AP pour certaines bouteilles que j'ai déjà jetées; à priori il y a peu de doute sur chaque cuvée.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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03 Déc 2021 16:12 #7

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Dégustation autour du Riesling: bis repetita

Vendredi dernier fut une bis repetita de la semaine précédente avec un autre public et une sélection légèrement moins prestigieuse, mais où nous nous sommes tout de même régalé.

Champagne Tatitinger Brut Réserve NM (dégorgement récent)
Classique BSA de grande maison sans vieillissement en cave supplémentaire. 

La robe est de couleur classique, le nez idem et en bouche c'est confortable avec suffisamment de tension pour faire saliver et activer les papilles. Le champagne permet de donner le ton de la soirée et de comprendre que l'on ne plaisante pas  !

Conclusion: B+. C'est un champagne solide et consensuel qui fait bien le job mais sans aspects transcendant son pedigree de champagne de grande maison.

Alsace, Marcel Deiss, Muscat 2016
Une cuvée monocépage de Deiss qu'il ne référence même plus sur son site où on ne trouve strictement plus aucune information dessus. Nysa la proposait.

Cette cuvée pirate permettait de lancer la soirée sur une fausse piste d'un cépage que je connaissais pas en vinification sèche. La robe est très claire et jeune, pas de trace d'évolution. Le nez est muscaté, et sent effectivement le raisin. En bouche, c'est même carrément le pépin de raisin qui donne un côté croquant surprenant mais pas désagréable. Mais c'est un vin de pur fruit avec peu de longueur en bouche, et à isoprix avec la cuvée Complantation, une mauvaise affaire car il n'y a pas de minéralité ni de persistance aromatique particulière.

Conclusion: AB: c'est un vin bien fait d'un cépage typique de la région (même si en perte de vitesse) de la part d'un très grand producteur. Pour autant, la palette muscatée ne me sied guère et je trouve que la cuvée Complantation du même producteur est incomparablement plus plaisante et réussie pour le même prix.

Allemagne, Moselle, Schloss Lieser, Riesling trocken 2019
Riesling générique d'un producteur très respecté de Moselle et à prix particulièrement abordable (10€ à Paris là les Willi Schaefer & Peter Lauer de même style étaient à 17€ en Allemagne)

Robe dorée à reflet vert, jeune et sans trace d'évolution. Le nez sent la station essence et le pneu brûlé - une madeleine de Proust pour beaucoup -, en bouche, c'est le fruit verts et blancs qui prédominent en particulier la pêche blanche et le citron vert acide. La longueur est courte, le corps est léger mais c'est bon. Un très bon parangon du style.

Conclusion: B. Très bon exemplaire du style, le nez est certes clivant mais je trouve que c'est un excellent vin d'apéritif sans chichis pour accompagner un moment de convivialité sans se ruiner ni avoir à gérer des enjeux de face. Par conséquent, très bon RQP.

Allemagne, Rheingau, Schloss Johannisberg Gelblack 2019
Cuvée d'entrée de gamme d'un producteur mythique & historique de la Rheingau. Même si c'est la plus petite cuvée du domaine, son style n'est pas celui d'un riesling générique mais celui d'un sec moyenne gamme façon Alsace.

En effet, le nez ne pétrole plus et se complexifie avec des notes de pierres et de fruits plus mûrs, se rapprochant plus des fruits à noyau et du verger. La robe est toujours jeune. En bouche, l'ampleur est supérieure avec une longueur en bouche plus agréable et des notes minérales & légèrement fumées, comme de l'ardoise mouillée s'immisce dans le fruit. Le vin plaît beaucoup à de l'assemblée.

Conclusion: TB. On rentre selon moi dans une catégorie supérieure de vin, susceptible de plaire et d'impressionner des néophytes par une complexité, une longueur et un équilibre fort respectable. Les 12% ne se perçoivent pas et la matière est fondue sans notes dissonantes. 

La première partie de la dégustation s'achève en ayant commencé par les bulles et les "petits vins". Le large vainqueur est le Johannisberg. La partie suivante se consacrera aux rieslings non-allemands du Nord au Sud: Alsace puis Autriche ensuite suivra le pradikät inférieur.

France, Alsace, Domaine Trapet Riquewhir 2015
Domaine de l'épouse Trapet qui est alsacienne, viticulture biodynamique etc... Parcellaire vinifié en sec. Riquewhir est l'un vignoble les plus au nord de l'Alsace.

La robe est claire, peu d'évolution. Au nez, ça pétrole à nouveau mais sans l'odeur aussi exubérante de pneu brûlé. La bouche est énergique et fruitée (fruits à noyaux plutôt) mais une belle minéralité se joint à l'ensemble. La finale sur des amers de pamplemousse me paraissent en revanche astringentes.

Conclusion: B. Ce vin emprunte le nez d'un riesling générique allemand en grande partie mais conserve une longueur en bouche, un corps ainsi qu'une minéralité digne d'une catégorie supérieure. Les amers finaux apportent certes une complexité supérieure dans l'expérience mais ne m'ont pas donné envie de me resservir.

France, Alsace, Domaine Zusslin, Clos Bollenberg 2015
Deuxième entrée de la gamme Zusslin, le clos Bollenberg se trouve en Sud Alsace dans un micro-climat foehné qui  accroissent la sécheresse générale du climat alto-rhénan dans la vallée de Colmar.

La robe demeure jeune, le nez ne pétrole pas et délivre de belles notes de fruits du soleil. Le corps est large, assez persistant et là aussi une minéralité presque submergente point. Mais le grand point commun avec la bouteille précédente se trouve être la finale de pamplemousse encore une fois asséchante. Est-ce commun dans les riesling alsacien de ce niveau de gamme (je n'en ai pas souvenir dans le GC Brand 2007 de Zind ou bien le Clos Liebenberg de Zusllin 2014).

Conclusion: B+. J'ai préféré ce vin à celui du Domaine Trapet parce que l'amertume finale m'a peut-être moins surprise. 

Autriche, Wachau, Helmut Piewald Ried Biern 2014
2014 a été une année fraîche en Autriche d'après le caviste suisse qui me l'a vendue, m'assurant que le vin était bien intégré et d'une belle fraîcheur.

La robl est jeune avec un petit début d'évolution dans ses reflets plus dorés. Le nez est complexe, où fruits verts et blancs se mélangent aux fleurs et aux herbes coupée avec un petit peu de pierre mouillée. En bouche, c'est glissant et persistant sur des notes similaires. Il n'y a pas d'amers finaux mais une petite touche crayeuse qui donne le sourire et l'envie de se resservir.

Conclusion: TB, voire Excellent: ce vin est nettement vainqueur du triel où j'ai retrouvé quasiment tous les aspects qui font un vin blanc très appréciable: longueur, complexité, fraîcheur, digestibilité. Vraiment beaucoup de plaisir pris sur cette bouteille.

Allemagne, Rheingau, Kloster Eberbach, Steinberger Crescentia Kabinett VS (versteigerung) 2013
Version des enchères (qui n'a pas vraiment eu d'enchère, vu que j'ai payé 13 euros net) d'une année particulièrement difficile d'après Mosel Fine Wine.

La robe est dorée, le nez sent le fruit blanc, des fleurs aromatiques et "sucrées" tels la rose, le pivoine ainsi qu'un peu d'herbe mouillé. En bouche, ça goûte de façon agréable le Kabinett avec des fruits blancs en demi-corps soutenus par le sucre résiduel et une acidité qui rendent le tout fort agréable et digeste. Toutefois, ça ressemble beaucoup au Schaefer Feinherb de la semaine précédente, signe qu'il a été probablement délicat de faire fortement mûrir les raisins ce millésime là. 

Conclusion: B+. J'aime le style Kabinett pour leur fruité et leur digestibilité. Cela se boit par seaux avec plaisir, comme un sirop mais avec plus de complexité et d'acidité. Le Thanisch de la semaine précédente avait plus de définition de manière générale et une conversation entre ses composants plus longue.

Allemagne, Rheingau, Schloss Johannisberg Grünlack 2001 (Spätlese trocken)
Premier prädikat de style sec où l'immense partie du sucre est transformé en alcool. Ceci va me surprendre par rapport à mes repères habituels du spätlese.

Robe évoluée, jaune beige. Le nez est assez intense sur les fruits à noyau, et la pierre qu'instinctivement je dirais rouge et noire. En bouche, ceci commence de façon assez classique avec un corps et une intensité notable sur les fruits à noyau assez mûres, des notes minérales et pour finir cette finale toujours fumée et singulière chez les 4 bouteilles du producteur que j'ai goûté jusqu'à maintenant. Le point remarquable est la sortie où une acidité très tranchante - mais pas astringente - vient couper tout ça et laisse la gorge comme tourneboulée. En fait, ça me rappelle un Furmint sec de Tokaji produit par une amie vigneronne qui par ailleurs m'a permis la révélation des accords mets-vins: il trouva étonnement un compagnon de table exceptionnel avec une civet de sanglier sucré-salé que j'avais préparé à l'occasion.

Conclusion: TB. C'est un très bon vin dont le rôle et le caractère le destine à la table plutôt qu'à la dégustation pure où son acidité finale est un peu extrême.

Allemagne, Moselle, Joh Jos Prüm, Bernkasteler Badstube Auslese 2003
Retour en territoire connu avec un pradikät fruitée par un producteur culte.

Après une aération de très longue haleine (démarrée 2 jours avant et ayant subit l'odeur réductive durant une journée), ce Prüm fut en majesté cette soirée avec toujours un équilibre magistral entre le sucre, le fruit, l'acidité et cette conversation entre les composantes. Certes pas mal de perlant (qui ne me dérange pas), j'ai pu noter une absence de notes de fruits rouges par rapport au Zeltinger Sonnenhur Spätlese du même millésime bu la semaine précédente. Là, c'était nettement plus floral. En termes de corps, c'était là-encore en demi-corps et n'ai pas perçu une grande différence d'intensité entre les deux niveaux de prädikat.

Conclusion: TB+. Prüm a effectivement une vibration propre qui font que l'on prend grand plaisir avec ses quilles. C'est mon ressenti et je suis très friand de ces vins depuis que j'ai réussi à les préparer correctement. 

Après ce sommet gustatif, les deux vins suivants seront une transition avant d'attaquer les styles radicaux, les GG et la TBA (je n'avais pas réussi à trouver une Eiswein et un BA dans les temps). Ces deux vins sont un rouge de Baden et un champagne oxydatif.

Allemagne, Baden, Bernhard Huber, Malterdinger 2018
Cuvée d'entrée de gamme de Bernhard Huber, l'un des papes du rouge en Allemagne qui a longtemps travaillé en Bourgogne. PN de jeunes vignes élevés 18 mois en barrique assez neuves d'après mes informations.

Bien que débouché en début de journée, l'odeur de réduction est toujours tenace au moment de servir cette bouteille. Le vin est foncé. En bouche, le vin est marqué par l'élevage avec des notes fumées assez évidentes qui masquent une aromatique "massive" sur la terre et les fruits noirs. Le vin a un corps qui paraît lourd et puissant alors que l'on n'a pas les gencives décalcifiées par les tannins. Constatant que le vin n'est manifestement pas bouchonné mais très réduit, je décide de mettre la bouteille au frigo et de l'essayer le lendemain.

Et c'est effectivement beaucoup mieux, où la gangue de réduction est partie, il est plus facile de percevoir le mix fruits noirs / éléments d'automne en bouche même le goût fumé est persistant. C'est un style de PN que je ne connaissais pas et qui n'est pas tout à fait ma tasse de thé. C'est pour autant un vin sans concession qui est bien fait et très bon pour ceux qui aiment ça.

Conclusion: B+. A condition de le carafer ou l'aérer looongtemps à l'avance. Passerais bien à table sur des daubes et viandes fortes.

France, Champagne Follet-Ramillon Harmonie 2009
Après le BSA de Taittinger, je voulais faire découvrir à mon assistance un champagne avec nettement plus d'âge afin de voir un autre aspect du champagne.

La mousse est fine, ainsi que les bulles qui disparaissent assez rapidement. Le vin est en effet apaisé par ses 11 ans de cave. Le nez oxydatif est une révélation pour beaucoup, et moi aussi aime bien cette complexité qui fait penser à un coin à champignons d'une jolie forêt. En bouche, le vin est beaucoup plus traçant que le BSA, plus discret mais finalement plus long avec une trame effervescente qui fait saliver en toute sérénité. Certes, le vin mérite la table mais il a assuré une très belle transition pour les vins suivants qui se rapprochent de vins de gastronomie.

Allemagne, Moselle, Julien Renard Landwein 2019
Jeune viticulteur nature dont le 1er millésime est 2018, franco-allemand (mais éduqué en Allemagne), ce style radical sera pour moi une découverte.

La robe est orange et trouble, cohérent avec l'absence de filtrage. Le nez délivre des arômes de mangues et de papaye évidents et massifs. En bouche, la texture est grasse avec ce même fruit. Cela me renvoie à mes heures brésiliennes où le dessert consistait en une creme de mangua (une boule de glace vanille passé au mixeur avec de la mangue fraîche). Il n'y a pas de minéralité, ni de "filigranité". C'est un jour nouveau du riesling et un style radical qui ne me transporte pas. 

Conclusion: B. C'est un vin extrêmement clivant qui d'un côté satisfera les tenants du nature "pur" avec pas de sulfite à la mise, un fruit éclatant à la Claus Preisinger et aucune astringence mais j'ai trouvé ça écoeurant et un peu simple. Vu le prix payé, je préfère largement payer un générique pour les copains et mettre ce budget dans un pradikät ou une GG portée sur la minéralité.

Allemagne, Palatinat, Georg Mosbacher, Forster Ungeheuer GG 2006
GG du Palatinat, sol volcanique et cru applaudi par Bismarck, Georg Mosbacher est un producteur de moyenne réputation dont les prix sont accessibles. Tels sont les infos que j'ai pu glaner.

Robe évoluée avec une teinte nettement cuivrée. Le nez ne m'a pas plus marqué que ça à ce stade de la soirée mais ce fut en revanche un très grand plaisir en bouche, où un corps cylindrique, glissant et minéral satisfait les papilles pour une longue durée. Il y a une grande complexité mais tellement fondue et intégré qu'elle en perd en définition mais apporte plus de plaisir à l'instar de vieux spiritueux. C'est la bouteille de la soirée AMHA.

Conclusion: Excellent. Beaucoup de plaisir sur cette bouteille et la grande partie de l'assistance y concourt également.

Allemagne, Rheingau, Graf von Kanitz, TBA Pfaffenweis 2005

Cette dernière bouteille de la soirée est hors-norme puisque c'est un TBA, par conséquent cela tranche radicalement avec le reste. La robe est cuivrée foncée, le nez est intense et puissant sur des notes de botrytis (un peu), de thé vert et de fruits secs. En bouche, la texture sirupeuse du vin emplit le palais et laisse une longue empreinte aromatique plaisante mais dont l'équilibre général n'est pas autant réussi que le TBA de la semaine passée - proprement extraordinaire -. Il n'y a pas d'effet waouha de l'assistance cette fois à mon grand dam  .

Conclusion: TB+. C'est un digne représentant de son espèce - qui est exceptionnelle - pour autant, il manquait un petit peu d'acidité et de personnalité pour nous subjuger.

La grande conclusion de cette soirée est que je prends beaucoup de plaisir à organiser ça, déguster (et cracher sans honte) une quinzaine de flacons mais que je suis en décalage avec mon environnement, qui n'a pas le virus et encore ce tabou de cracher. Par conséquent, je pense altérer la formule à l'avenir, avec uniquement ceux suffisamment épicuriens pour s'intéresser ou pleinement prendre conscience de la chance d'avoir un gourmet un peu taré comme moi dans leur entourage  .

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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13 Déc 2021 19:58 #8

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Réponse de Eric B sur le sujet Dégustation autour du Riesling: bis repetita

La grande conclusion de cette soirée est que je prends beaucoup de plaisir à organiser ça, déguster (et cracher sans honte) une quinzaine de flacons mais que je suis en décalage avec mon environnement, qui n'a pas le virus et encore ce tabou de cracher. Par conséquent, je pense altérer la formule à l'avenir, avec uniquement ceux suffisamment épicuriens pour s'intéresser ou pleinement prendre conscience de la chance d'avoir un gourmet un peu taré comme moi dans leur entourage

Si tu as un public qui  n'a pas le réflexe de cracher, il vaut mieux limiter le nombre de bouteilles à 5-6. Par contre, en crachant, ça ne pose pas de problème à monter à 10-15. 

Eric
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13 Déc 2021 20:23 #9

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Dégustation autour du Riesling: bis repetita

Oui effectivement, j'en fais l'expérience de terrain. J'espère aussi petit à petit parvenir à éduquer un peu mes amis  .

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv
13 Déc 2021 20:31 #10

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Réponse de Nilgiri sur le sujet Dégustation autour du Riesling: bis repetita

« Allemagne, Moselle, Joh Jos Prüm, Bernkasteler Badstube 2003 »
Peux-tu préciser le niveau de Pradikat? Merci. 

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13 Déc 2021 21:36 #11

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Réponse de Ilroulegalet sur le sujet Dégustation autour du Riesling: bis repetita

Auslese évidemment et dans la logique de l'événement.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
13 Déc 2021 21:42 #12

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Merci pour tes CR très intéressants je trouve, et bravo pour ton effort d'apprentissage auprès de tes amis.
Qui sait, certains prendront peut être le virus, en tout cas s'ils ne le prennent pas là je pense qu'ils ne le prendront jamais!

Alexandre
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13 Jan 2022 16:22 #13

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Merci pour ce message. N'oubliez pas que je suis moi-même grand débutant et que mes CR éminemment subjectifs et certainement truffés d'erreurs. 
Je compte bien en convertir car mon TAVCO a été tel que j'ai déjà trop de bouteilles à boire!

Surtout en indexant les CR, j'ai pu retomber sur des CR d'une qualité ébourrifante par l'exhaustivité des fiches, la précision du vocabulaire et la somme d'information supplémentaire d'un Peterka (remarquable sur les vins d'Europe centrale), d'Oliv, Eric B et quelques d'autres qui sont de grandes sources d'inspiration.

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
13 Jan 2022 18:47 #14

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