Salut les LPViens,
Me voici de retour de mon long séjour Beaunois où, je le rappelle, nous étions venus en quête de remplir notre cave de bouteilles de rouge millésime 2012.
Déjà, je tiens à dire que c’est un coin magnifique même si je pense que la plupart de ceux qui liront ce CR connaissent mieux que moi ce coin.
C’est incroyable toutes les super appellations qu’il y a ne serait-ce que 20 kilomètres autour de Beaune…le Paradis pour un amateur de vin.
On y mange super bien, on est très bien accueilli de partout et surtout niveau dégustation on est vraiment privilégié.
Après ce préambule qui n’apporte pas grand-chose je le conçois, rentrons dans le vif du sujet.
1er jour :
Une fois bien installés à l’hôtel, nous partons illico visiter la ville avec le visio-train – très sympa pour prendre ses marques. Puis la classique visite des Hospices (vraiment très bien fait ce parcours guidé et commenté à l’audio guide).
Jusque-là pas de relation avec le vin sauf qu’en nous baladant, j’aperçois l’enseigne de «
la p’tite cave » et je me souviens que vous me l’aviez recommandé.
Ni une ni deux je descends dans la petite échoppe. Pas mal de flacons sont stockés dans moins de 20 m2 et juste à côté se trouve la salle de dégustation (10 m2 à tout casser) mais amplement suffisant pour passer un bon moment. Je commence donc à faire connaissance avec la personne qui tient la boutique, très sympa, bon contact et ne force pas la main niveau commercial. C’est bon de ne pas se sentir pris pour des pigeons. Après avoir rapidement fait le tour des bouteilles, je m’aperçois malheureusement qu’il n y a rien en millésime 2012. Je suis surpris. Je pose la question et elle me dit que je suis venu trop tôt. Les bouteilles de rouge intéressantes devraient arriver chez elle pas avant fin Octobre et le plus grand choix sera au printemps selon elle. Je reste surpris étant donné que dans ma feuille de route j’ai programmé les visites de plusieurs maisons qui commencent la commercialisation du millésime.
Très sympa et voyant un peu ma déception, elle me propose tout de même de passer dans la salle de dégustation afin de me faire goûter plusieurs vins.
1. Santenay 1er cru « Gravière » rouge du Château de la Crée 2011. C’est plutôt bien fait, belle longueur, une bouche bien sur le fruit pas forcément très complexe et avec de beaux tanins ; à moins de 20 euros de mémoire c’est un bon rapport qualité prix (désolé pas plus d’infos car je n’avais pas pris de notes).
2. Chassagne-Montrachet Vieilles Vignes rouge 2011 de chez Paul Pillot. Là aussi c’est très bon, très beau nez et une belle puissance en bouche tout en restant assez subtil. La trame légèrement acide est là et rend le vin facile à boire, un beau potentiel de garde à n’en pas douter . on en redemande !
Après ¾ d’heure je quitte la boutique tout en remerciant la patronne qui prend mes coordonnées et m’enverra le listing des 2012 qu’elle aura reçu fin Novembre.
La journée passe vite et la fatigue du voyage se fait sentir. Afin de terminer cette 1ère journée nous réservons aux «
chevaliers » Place Carnot (
Les Chevaliers
). Très bonne table au bon rapport qualité prix. Il y a un monde fou, la terrasse ne désemplit pas. Il faut dire que pour une 20aine d’euros, vous avez un menu complet typique où tout est fait maison ! le choix des vins aux pichets ou bouteilles est très correct.
2ème jour : direction le Sud de Beaune.
Nous partons en direction de Chassagne-Montrachet en empruntant la route des grands crus. Splendides paysages, des vignes à perte de vue, des « enjambeurs » qui fourmillent de partout, du soleil c’est parfait. Nous arrivons sur Chassagne et allons direction le
caveau municipal car j’avais reçu leur liste des vins dispo. Je rentre et découvre un beau caveau avec beaucoup de « vendeurs ». j’avoue que je n’aime pas trop me faire alpaguer par plein de personnes à mon arrivée. Bref, je prends leur liste actualisée et je découvre que les 2 vins qui m’intéressaient ne sont plus dispo depuis une semaine dixit la fille qui s’occupe de moi. Je suis déçu et repars bredouille. Cependant, ici je reçois un avis totalement différent de celui reçu auparavant à « la p’tite cave ». la personne me dit que la plupart des 2012 en rouge sont déjà dispo et ont été vendus. 2012 étant un millésime où le volume est très faible il ne faudra pas s’attendre à du « réassort » ou de le rétention de bouteilles afin de diluer la vente sur un plus long délai. Je me note de vérifier ce sentiment lors de mes prochaines visites.
Nous quittons donc Chassagne direction le sud afin de faire une petite balade sympa recommandée par une amie. Sur le chemin, d’autres superbes points de vue s’offrent à nous, sous ce beau soleil nous sommes conquis.
Nous nous retrouvons donc à Santenay (village thermal bien agréable) et plus précisément au départ de la balade de la
Montagne des 3 croix
, balade effectivement sympa et plutôt familiale. Néanmoins même si l’effort pour grimper est modéré le résultat en haut est superbe (la montée à travers les vignes est très sympa également). Vue sur les vignobles de Santenay et Maranges notamment. Le pic-nic est réussi dans ce cadre.
Nous redescendons et prenons la direction d’Auxey-Duresses où je dois aller chez
Michel Prunier et fille. Nous en profitons pour traverser les villages de Puligny-Montrachet et Meursault. Pour moi, je les classe dans le top 5 des villages de la côte de Beaune. J’espère que nous aurons le temps de revenir nous y attarder avant la fin du séjour ou à l’occasion d’un retour dans la région.
Nous arrivons sur Auxey (à prononcer Aussey), il nous a semblé que ce village ne soit pas vraiment terrible au niveau charme, le caveau de
Michel Prunier et fille nous propose un parking réservé à la clientèle – une bonne initiative quand on sait que la plupart des caveaux sont sur la principale route passante. Pas évident de trouver à se garer facilement.
À l’arrivée dans le caveau nous découvrons un endroit plein de charme où trône l’exhaustivité de la production du domaine. Cela va du Chorey les Beaune et Beaune à des appellations plus proches du caveau (Pommard, Volnay et bien sûr Auxey Duresses où ils exploitent quasiment 1/3 des vignes situées dans l’appellation).
En blanc ils ont du Meursault, Chorey les Beaune et de l’Auxey-Duresses mais nous ne cherchons que des rouge.
Michel Prunier étant dans les vignes c’est au tour de sa fille Estelle et de sa maman de s’occuper des personnes au caveau. Le contact est bon, nous sommes très bien accueillis et après avoir expliqué notre démarche nous commençons la dégustation. Au moins ce qui est bien ici c’est que toutes les bouteilles sont dispo en 2012.
1. Attaque par le Chorey 2012 village (je ne suis pas sûr qu’il existe des 1ers crus dans cette appellation) : le nez n’est pas très expressif mais la bouche est gourmande et fruitée. C’est un vin de copain qui se boit bien dès maintenant et qui devra être bu dès à présent et sur les 4 prochaines années je pense.
2. Nous montons en gamme, nous goûtons l’Auxey 2012 village, le nez est plus expressif que le précédent vin, plein d’arômes se dégagent et notamment le cassis. La bouche est légèrement acide avec des tanins assez souples, on retrouve le cassis.A noter que le boisé est bien maîtrisé car la proportion de fûts neufs est plutôt faible. C’est assez bien fait et ça peut se boire sur le fruit dès maintenant ou d’ici 4 ou 5 ans.
3. Ensuite nous passons au grand frère en 1er cru issu de la parcelle du Clos du Val. Cette fois, le boisé est moins présent, le nez présente des arômes de fruits rouges bien cuits et macérés ça sent très bon. La bouche est plus subtile que le village, les tanins sont plus ronds, bien fondus tout en conservant une acidité qui permet de garder une belle fraîcheur. La garde sera assez courte mais le vin devrait favorablement évoluer dans les 4 ou 5 années qui viennent. Nous en prenons quelques bouteilles que nous boirons sur les prochains anniversaires du petit.
4. Nous continuons sur le Volnay 1er cru « les caillerets » 2012. Une bien belle bouteille. Le nez est puissant, ça sent bon le fruit rouge à nouveau. La bouche est tout aussi agréable, les tanins sont très bien fondus, c’est soyeux c’est très délicat. Trop délicat même pour nous. Nous avons une préférence pour les vins plus charpentés aux tanins plus puissants. Nous n’apprécions pas tout le potentiel de cette bouteille, nous passons notre tour.
5. Place au Pommard Village « les Vignots » 2012. Au nez c’est assez puissant comme tout bon Pommard et nous retrouvons un arôme de fruits kirschés et de pain toasté. En bouche, ça ne fait pas dans la dentelle, c’est racé, bien tannique comme je les aime, une trame légèrement acide nous enveloppe la langue et c’est tant mieux. C’est bien fait, le vin devrait se garder une bonne dizaine d’année. Cependant, j’ai déjà eu l’occasion de goûter de meilleurs Pommard et je sais que nous avons rendez-vous chez 2 bonnes maisons spécialisées dans le Pommard après. Nous passons notre tour à nouveau.
6. Place au clou du spectacle, Beaune 1er cru « les Sizies » 2012. Nez très aromatique porté bien sûr sur le fruit rouge avec des notes épicées. En bouche, c’est complexe, puissant, il y a une très belle matière. Les tannins ne demandent qu’à se fondre au fond de ma cave sur les 10 prochaines années. Nous prenons magnums et bouteilles pour garder au fond de la cave.
En conclusion, la maison vaut le détour, l’accueil est très bon et les vins sont bien faits. On sent la passion du produit. Au niveau tarif ça me semble maîtrisé puisque les Beaune 1er cru se vendent aux alentours des 24 euros la quille, le Volnay est dans les mêmes eaux ; juste un bémol pour l’Auxey 1er cru aux alentours de 21 euros, ça m’a paru un peu excessif avec du recul après passage dans d’autres maisons du coin.
En route pour Volnay où nous devons aller chez
Christophe Vaudoisey.
Toujours autant de superbes points de vue entre Auxey et Volnay.
Nous arrivons donc dans le village et nous garons sur la place principale. Découverte de la maison, typique du coin, quelques oiseaux chanteurs dans la cour pour nous accueillir avant de rencontrer le vigneron.
L’homme est simple, gentil et avenant. Je lui explique le pourquoi de notre venue et sitôt dit sitôt fait, nous nous retrouvons 3 mètres plus bas sous terre dans sa cave. Des fûts de Pommard et de Volnay principalement s’offrent à nous. En blanc, il a également des vignes sur Meursault.
Il nous propose une verticale de sa gamme de rouge. Là encore, tous les 2012 de sa gamme habituelle sont dispo. Il ne manque qu’un seul de ses Volnay 1er cru, il s’agit du climat « les Mitans » et un de ses Pommard 1er cru «clos Micault ».
Nous commençons :
1. Volnay village 2012. Nez de fruit rouge, bouche délicate, subtile et très fruitée.
2. Volnay 1er cru « Clos des Chênes » 2012. Nez de fruits bien mûrs, des tanins bien ronds, c’est là encore subtil, très féminin. Mon amie aime, moi moins.
3. Volnay 1er cru « Les Caillerets » 2012. Idem que Clos des Chênes mais nez plus expressif encore et bouche plus fruitée.
4. Nous revenons sur mon terrain : Pommard Village 2012. Très joli nez, notes épicées et pain toasté. En bouche, c’est puissant mais gouleyant, l’acidité fait du bien, C’est gorgé de fruits. Néanmoins j’attends de passer sur les 1ers crus pour orienter mon choix. C’est prometteur ! un village avec un beau potentiel de garde > 8 ans je pense.
5. Pommard 1er cru « les Chanlins » 2012. Nez de fruits rouges intenses, bouquet d’épices. La bouche est puissante, une très belle matière, c’est très bien fait et gagnera encore un peu plus à être mieux structuré et toujours cette légère acidité qui nous permet de rêver à une belle garde. C’est très bon. C’est d’ailleurs sur cette bouteille que nous achetons magnums et bouteilles. Il est vrai que ce millésime 2012 nous donne une très belle concentration ce qui permet aux producteurs de faire de bien belles vinifications.
Fin de la 2nde journée au niveau dégustations. Nous continuons à flâner ci et là. Nous restons toujours sous le charme de ces vignes.
Nous n’en avons pas terminé avec cette superbe côte de Beaune, nous y reviendrons plus tard
3ème jour : cap sur la côte de Nuits
Encore sous le charme de la côte de Beaune, nous décidons d’aller « explorer » le Nord afin de voir d’autres terroirs, d’autres paysages. Nous prenons la route en direction de Nuits Saint Georges. Comme d’habitude, nous nous efforçons de prendre des chemins de travers qui nous permettent de passer à travers les vignes. Nous ne sommes pas pressés donc tout va bien. Nous passons dans Ladoix et nous apercevons Pernand Vergelesses au loin, ça a l’air très sympa. Nous aurons l’occasion d’y revenir le lendemain ça tombe plutôt bien.
Une fois sur la route des Grands crus qui mène jusqu’à Dijon si je ne dis pas de bêtises, nous avalons rapidement les quelques kilomètres qui nous séparent du Château du Clos Vougeot qui sera notre étape du matin. Une fois arrivés, nous faisons un petit tour du propriétaire avant de rentrer et à nouveau nous sommes face un superbe vignoble qui entoure un très joli château. Je fais quelques belles photos (j’ai dû en faire près de 600 en 4 jours) que je me ferai un plaisir de partager avec vous pour ceux que ça intéressent et nous passons à la visite de l’endroit. Le château a été bien restauré après avoir failli disparaitre dans les années 40. Je vous passe les détails de la visite mais je vous la recommande chaudement et notamment la projection du film dans l’auditorium prévu à cet effet. Le film nous apprend l’histoire de ce château, de ses vins et de la confrérie du Tâte Vin en une 15aine de minutes.
Fin de la visite, il est l’heure de manger. Nous avons prévu tout ce qu’il faut pour faire un picnic dans les vignes à quelques dizaines de mètres du château. Nous montons en direction du coteau et nous installons tout près de la parcelle des Grands Echezeaux. Je cherche un peu pour voir si les vignerons n’avaient pas planqué quelques bouteilles mais non…à mon grand regret
Nous continuons la route en direction de Dijon. Nous passons à travers les vignes avec bonheur et les prestigieux domaines défilent sous nos yeux. Après un rapide tour dans Chambolle-Musigny où il n y a pas grand-chose à signaler, nous continuons en direction de Morey Saint Denis et découvrons un joli petit village. Nous tombons nez à nez avec le caveau municipal qui m’a été recommandé, pas de bol c’est fermé le samedi, pas grave nous devons repasser le lendemain dans le coin. Cap sur Gevrey même si nous n’avons pas prévu de visites particulières là bas. Rapide tour aussi et rien à signaler.
Retour sur Nuits Saint Georges car je devais passer chez Guy et Yvan Dufouleur.
Nous sommes très bien reçus comme d’habitude j’ai envie de dire et le sommelier nous fait visiter la cave en nous expliquant qu’au domaine il y a une partie négoce et une partie production propre composée des vins du domaine
Guy et Yvan Dufouleur ainsi que des vins estampillés
Barbier et fils suite au rachat de ce domaine en 1996.
La visite se termine en arrivant devant un beau comptoir où se trouvent pas mal de bouteilles et surtout de beaux verres pour déguster les nectars.
Un peu pris par le temps, nous dégustons 2 beaux vins du domaine. nous n’avons pas de regret car pratiquement rien de 2012 n’est encore mis en bouteilles. Cela sera fait après les vendanges et nous devrions être prévenus par mail.
Place à la dégustation donc :
1. Nuits saint Georges 1er cru « les Perrières » 2011. Un nez séduisant avec de beaux arômes de cassis et une bouche très élégante, soyeuse à souhait. La matière est bien présente, les tanins sont déjà arrondis, une petite pointe d’acidité à la fin. C’est très gourmand, très fruité. J’ai hâte de pouvoir déguster le 2012 à leur journée portes ouvertes sur Octobre/Novembre.
2. Fixin 1er cru « clos du chapitre » 2011. Le nez est très rustique, on sent bien la terre et qques notes des sous-bois viennent se mêler aux effluves de fruits rouges. En bouche, c’est la même sensation. Un vrai bon goût de terroir, vraiment différent de tout ce que nous avons pu goûter auparavant, il y a une belle matière et un peu plus d’acidité qu’à l’accoutumée. Nul doute qu’un long passage en cave lui sera bénéfique afin de pouvoir s’exprimer pleinement. Attention cependant au boisé, avec une proportion de l’ordre de 40% de fûts neufs on le ressent bien, ça ne me dérange pas mais c’est à la limite. Là encore, j’ai hâte de pouvoir le déguster façon 2012 !
Seulement 2 vins dégustés mais nous y retournerons fin d’année pour les 2012 et aurons l’occasion d’avoir toute la gamme qui est tout de même très étendue.
Nous allons passer 1 petite heure en ville, à Nuits donc, où pas grand-chose ne se passe il faut bien l’avouer. Le mini centre-ville est assez charmant mais on est loin du cachet de Meursault ou Puligny-Montrachet.
Retour sur Beaune, la journée a été longue et celle de demain en sera de même.
4ème jour : entre Sud Côte de Nuits et Nord Côte de Beaune
Comme je le disais en conclusion du 3ème jour, celui-ci sera également chargé. Il faut dire que c’est le dernier jour entier sur place avant retour dans nos montagnes le lendemain. Nous allons donc en profiter à fond !
Départ sur les chapeaux de roue direction Morey Saint Denis et son caveau municipal puisqu’hier il était fermé. Pour la petite histoire la raison pour laquelle, nous allons dans ce caveau c’est que
Mr Alain Jeanniard vient tout juste de partir en Corse ! il ne peut donc pas nous recevoir et nous a indiqué ce caveau. Tous ses vins sont soit disant vendus là bas au prix du domaine.
Nous arrivons sur les lieux du crime. Nous entrons, personne mis à part la dame qui gère le caveau. La personne est très aimable et nous sert d’entrée de jeu un verre de Hautes côtes de nuits Blanc 2012 de chez Jeanniard justement. C’est frais, légèrement fruité, une belle acidité qui contrebalance tout ça. Nous voilà prêts avec notre verre à pouvoir continuer la dégustation des vins de Mr Jeanniard.
Malheureusement, rien en 2012 chez elle ! il n’a pas dû la livrer alors que lui, les a à la vente au domaine ! nous goûtons tout de même :
1. Morey Saint Denis 1er cru « les Chenevery ». le nez est très expressif entre le fruit rouge et le fruit kirsché, il y a un beau bouquet. La bouche est bien équilibrée, il y a une matière subtile et délicate avec une belle expression du fruit. C’est assez raffiné. Les tanins sont présent mais discrets, ils sont déjà bien arrondis. A mon goût, c’est trop « féminin », cela me rappelle les sensations sur le Volnay.
2. Gevrey-Chambertin Village 2011. Le nez est sur le fruit mais avec une teinte florale (bouquet de violettes). La bouche est bien tannique, c’est puissant et velouté. Une belle structure et beaucoup de fruits. C’est déjà agréable à boire mais la charpente nous dit qu’un long passage en cave le bonifiera encore. Je reste tout de même sur ma faim car j’aurais aimé du 1er cru histoire d’accroître le potentiel.
3. Gevrey-Chambertin Village 2012. Le nez est très parfumé, fruits rouges, eaux de vie et une pointe de violette m’a-t-il semblé. En bouche, c’est corsé, tannique, bien équilibré. On ressent un peu le boisé mais c’est discret, la trame légèrement acide devrait pouvoir faire de ce village un vin d’une belle garde. Même si nous n’étions pas venu pour autre chose que les vins de Jeanniard, nous en prenons 2 bouteilles pour voir.
Après avoir fait le tour des producteurs qui ont choisi d’octroyer des allocations au caveau, il y a Frédéric Magnien et Michel Magnien. Personnellement je n’ai jamais goûté de vins de chez eux mais leur réputation est très bonne. Je me note de leur demander leurs tarifs et d’aller les voir après les vendanges. Je me doute que, vu les parcelles qu’ils détiennent, les tarifs seront plutôt conséquents. À voir !
Conclusion : si vous êtes pris par le temps et que vous voulez déguster des bonnes bouteilles des appellations situées entre Vougeot et Gevrey, il y a tout ce qu’il faut ici.
Nous reprenons notre route et retournons plus au Sud. Arrêt à Prémeaux-Prissey, au
château de Prémeaux-Prissey plus précisément.
Un LPVien m’avait recommandé cette maison. Merci à lui.
La femme du propriétaire qui tient le caveau est adorable. Elle me détaille leur philosophie et leur volonté de ne pas céder aux sirènes de l’export. Toute leur production part entre ventes au caveau, restaurants et foires. J’explique là encore le pourquoi de ma venue et nous nous installons tranquillement. Les derniers « curieux » viennent de partir.
Un verre en main je m’apprête à déguster 2 vins :
1. Nuits saint Georges Village. Un beau nez de fruits rouges épicés. Une bouche soyeuse, belle matière, bien équilibré entre la force et le fruit délicat. C’est un bien beau village.
2. Nuits saint George 1er cru « clos des Argillières » 2012. Il est mis en bouteille depuis Mai seulement. On retrouve le beau nez du village mais dans une version plus complexe où s’ajoutent des arômes tertiaires tels que le sous-bois. La bouche est ample, très soyeuse. Il y a une grosse structure et une belle matière. Les tanins sont veloutés et la pointe d’acidité donne un beau brin de fraîcheur à l’ensemble. C’est assurément un vin de grande garde. J’en prends 1 magnum. Je dois encore goûter quelques autres NSG lors de mon prochain séjour pour avoir plus de recul et voir si je prends d’autres bouteilles.
Je termine avec la dame et vois sur l’étagère qu’ils vendent du jus de raisin issue de leur production. J’en prends pour mon petit en attendant qu’il soit en âge de déguster tout ce que nous achetons pour lui en ce moment même. La dame m’offre une bouteille. C’est très gentil, j’apprécie.
Il est midi et le ventre sonne creux. Avec le guide du Petit Futé en main nous repérons qu’il y a un endroit très sympa pour profiter d’une superbe vue tout en mangeant sur Pernand Vergelesses. Nous montons donc voir ce panorama au niveau de Notre Dame de Bonne Espérance
Notre Dame de Bonne Espérance
.
Une fois rassasiés, direction
domaine Rollin père et fils que j’avais contacté durant le séjour. Une fois l’endroit trouvé, nous sommes invités à rentrer dans le caveau de dégustation. Bel endroit. J’explique la démarche et nous apprenons là encore que tout n’est pas mis en bouteilles (la liste des domaines chez qui il faudra repasser en fin d’année s’allonge). Les 1ers crus Pernand Vergelesses rouge 2012 manqueront à la dégustation, qu’à cela ne tienne nous les goûterons quand même en 2011.
Un verre en main, nous préparons notre bouche à recevoir les nectars, 3.2.1 c’est parti :
1. Savigny les Beaune village 2012. Au nez, on sent bien le cassis, la framboise, la cerise. En bouche, on sent bien les tanins, c’est bien équilibré et cela se boit très bien sur le fruit. Plutôt élégant pour un village.
2. Pernand Vergelesses Village 2012. Nez assez simple où ressortent principalement les arômes de framboise. La bouche présente des tanins déjà arrondis avec une bonne trame acide à la fin. Le vin présente une longueur moyenne. C’est tout de même bien fait et se boit déjà très bien en l’état.
3. Pernand Vergelesses 1er cru « île des Vergelesses » 2011. Nez plus complexe avec arômes de fruits rouges et senteurs épicées. En bouche, les tanins sont très présents mais on garde une touche de fraîcheur grâce à l’acidité qui arrive en fin de bouche. La structure est assez peu complexe, un passage en cave sur les 5 prochaines années devrait commencer à bonifier ce vin. J’ai hâte de goûter en millésime 2012.
4. Aloxe Corton village 2011. Au nez, c’est fruité (framboises, cassis ou mûres), pas d’odeurs de boisé particulières. En bouche, c’est opulent, puissant. L’ensemble reste fougueux et fruité.il y a déjà une belle matière et une structure complexe. Dans l’état, il peut se boire mais il est recommandé de l’encaver afin qu’il puisse mieux s’ouvrir.je pense que si la bonne impression se confirme sur le 2012, c’est celui-là que je choisirai chez Rollin.
Nous laissons nos coordonnées afin de recevoir le nouveau listing avec les dispos des 2012 sur le dernier trimestre. La dégustation a été très sympa et l’accueil excellent. Nous reviendrons avec plaisir.
Pas le temps de souffler aujourd’hui, nous repartons illico-presto au
Domaine Dubreuil-Fontaine situé à peine 3 minutes plus haut dans le village.
Les 1ères impressions sont très bonnes. Je trouve le site magnifique. Nous entrons et direction les « bureaux ». Nous sommes reçus par Christine Dubreuil mais la dégustation se fera avec la fille.
Direction la cave de dégustation avec la fille. Pas mal de bouteilles sont proposées à la dégustation, on voit qu’ils ont beaucoup de passage.
Nous attaquons les hostilités bourguignonnes.
1. Pernand Vergelesses « clos Berthet » 2012. Nez très fruité. Bouche aux tanins arrondis, c’est gourmand, une belle finale légèrement acide. Très bon à boire dès maintenant.
2. Pernand Vergelesses « île des vergelesses » 2011. Nez de fruits rouges très puissant. Bouche d’une grande concentration avec des tanins bien présents mais déjà assouplis. A noter une belle longueur. C’est très bien fait et devrait très bien se garder car on ressent un bel équilibre.
3. Volnay village 2012. Nez sur les fruits noirs je trouve. En bouche, comme tout Volnay, c’est délicat, une touche soyeuse et une impression de gourmandise. L’ensemble est bien équilibré.
4. Savigny les Beaune 1er cru « les Vergelesses » 2011. Nez expressif de fruits rouge et noir. En bouche, c’est une impression de velouté qui nous séduit au 1er abord, puis de beaux tanins ronds. Il y a une belle matière et un équilibre certain. Longueur moyenne. Très bon à mon goût. Sur ma liste pour le retour en Octobre.
5. Aloxe Corton Village 2012. Nez sur les petits fruits des bois. Bouche puissante, il y a une belle matière, une belle structure. Un poil fermé cependant aujourd’hui, un peu de cave lui fera le plus grand bien.
6. Aloxe Corton 1er cru « les Vercots » 2011. Nez très epxressif de type compotée de fruits rouges. En bouche, c’est bien équilibré mais on sent qu’il en a sous le capot, une très belle longueur là encore. Léger retour de boisé.
7. Pommard 1er cru « les Epenots » 2012. Nez où se mélangent des notes boisées et du fruit rouge. En bouche, de beaux tanins, c’est velouté et il y a une belle matière. La puissance dans un gant de velours. C’est notre 1er Pommard « les Epenots » difficile d’avoir du recul afin de savoir si cette bouteille se classe dans le haut du panier de l’appelation ou non. Nous allons demain dans un domaine à Pommard qui a , entre autres, des Epenots également.
8. Attention les choses sérieuses commencent. Corton « Perrières » grand cru 2012. Nez très complexe, notes boisées, fruits bien mûrs. En bouche, les tanins sont bien présents et s’inscrivent dans un cadre très bien équilibré. Un beau retour sur le fruit. La charpente est solide. Nul doute que nous sommes montés de plusieurs crans. Je sens que la CB va chauffer…
9. Corton « clos du Roi » grand cru 2012. Nez sur les arômes de fruits des bois et d’épices, le boisé en fond toujours. En bouche, c’est gourmand, suave, les tanins sont bien présents. La structure est complexe. C’est très viril. La plus belle découverte jusque là ! nous achetons des bouteilles de ce grand cru.
Fin de cette superbe dégustation ! super accueil, super maison. Quand je pense à tout ce qu’ils vont mettre en bouteilles en millésime 2012 après les vendanges j’ai vraiment peur pour le portefeuille. Tout est bon ici et encore nous n’avons pas pu goûter le Beaune 1er cru « Montrevenots » qui n’est pas proposé en dégustation. Vivement la suite !
L’après midi est bien entamé et j’ai raté la dégustation à laquelle j’étais convié chez
Capitan-Gagnerot à Ladoix. Dommage, j’irai une prochaine fois pour goûter leur production. Si quelqu’un a déjà goûter des vins de chez eux je suis preneur d’un retour.
Nous tentons de faire un détour chez Daniel Rion à l’entrée de Nuits Saint Georges mais une colonie d’anglais est présente. Tant pis je n’ai pas le courage de « faire la queue », nous tenterons d’y retourner au prochain séjour.
L’après midi est maintenant consacrée à la balade, nous retournons sur Beaune se promener avec le petit en centre ville et manger une glace. Nous en profitons pour réserver une table au Fleury juste derrière les Hospices à 2 pas de la « p’tite cave »
le Fleury
Honnêtement, c’était pas mal mais un peu « guindé » par rapport à ce que nous nous attendions. 13/20.
5ème et dernier jour : Au Revoir et à bientôt !
Il est temps de boucler les valises et de faire cap sur la Haute Savoie.
Nous aurons passé 4 super journées à voguer à travers la Côte d’or.
Mais nous n’allions quand même pas quitter ce coin sans un dernier saut chez un producteur ! En effet, nous avions trouvé porte close 2 jours auparavant. Je retente donc ma chance aujourd’hui et bingo !
La maison
Vaudoisey-Creusefond peut nous accueillir, le fils Alexandre est présent au caveau. Je voulais vraiment y aller car on m’avait vanté leurs Pommard.
Je fais les présentations et nous descendons dans la cave.
1er constat : des fûts en très grand nombre. Pas mal pour une maison qui ne fait pas d’export et qui ne vend qu’un tout petit peu de son moût à des négociants.
Après un court échauffement du poignet et du coude, j’empoigne mon verre et c’est parti :
1. Auxey Duresses 1er Cru « le Val » 2012. Nous avons tenu à le goûter afin de le comparer avec celui acheté 3 jours avant chez Michel Prunier à Auxey. Nez : notes légèrement boisées, arômes de cassis et framboises bien mûrs. Bouche : c’est assez équilibré, les tanins sont présents mais assez souples, il y a de la matière, c’est joliment fruité. Etant donné l’écart de prix avec celui de Michel Prunier (ce sont 2 familles cousines qui exploitent à elles seules les 2/3 des vignes dans l’appellation), je pense que je me refournirai chez Vaudoisey-Creusefond à l’avenir.
2. Volnay village 2012. Nez expressif sur les fruits de bois avec une note florale j’ai trouvé. En bouche, c’est velouté, subtil, les tanins sont fondus, le tout est bien équilibré. Nous avons pu goûter plusieurs Volnay. Celui-ci est dans les meilleurs à mon goût mais je reste sur mon avis comme quoi c’est trop subtil pour moi, pas assez de caractère.
3. Pommard Village 2012. Nez simple sur le fruit rouge. Bouche ample, veloutée, corsée. Les tanins sont puissants, il y a une sensation alcooleuse. C’est un village qu’il faudra garder un peu pour l’apprécier je pense.
4. Pommard « croix blanche » 2012. Nez un poil plus complexe, notes boisées, fruitées et légèrement épicées. En bouche, les tanins sont plus fondus, c’est plus équilibré, plus velouté. La puissance est toujours là. Un bon village c’est bien fait.
5. Pommard 1er cru « les Charmots » 2012. Le nez est épicé, complexe avec des notes boisées, du pain toasté. En bouche, c’est gourmand, ample, il y a pas mal de matière. Les tanins sont souples et il y a un bonne acidité en fin de bouche. La longueur est satisfaisante.Les Charmots sont en bordure des Epenots. Une bien belle parcelle aussi. Nous en prenons des magnums et des bouteilles. Je me suis régalé.
6. Pommard 1er cru « Poutures » 2012. Le nez est tout aussi expressif, il y a un peu moins cette sensation de boisé mais aussi moins d’épice. En bouche, c’est très bon également mais il manque un je ne sais quoi de « relief » par rapport aux Charmots. Il passe plus inaperçu que son précedent cousin. Je passe mon tour.
7. Pommard 1er cru « Epenots » 2012. Nez très complexe, notes boisées, fruits bien cuits. Bouche ample, très belle équilibre, une forte concentration et des beaux tanins assouplis. Nul doute que la garde devrait être bien belle. La cuvée qui sort du lot. Rebelote nous prenons magnums et bouteilles. Hâte de goûter les premières d’ici 5/6 ans pour voir l’évolution.
Nous sommes heureux d’avoir pu faire le détour par cette maison qui ne paie pas de mine. Alexandre, le fils, a été de très bonne compagnie et nul doute que cet endroit deviendra pour nous un point de passage obligé.
Les derniers cartons chargés nous reprenons la route définitivement vers la Haute Savoie en pensant déjà à la prochaine fois.
En résumé, au niveau vin, il semble que le Pommard et le Pernand Vergelesses soient les appellations que nous avons le plus apprécié – je ne parle pas des Cortons grands crus car ce ne sont pas des bouteilles que nous achèterons par dizaine.
Toutefois, afin de confirmer cette 1ère impression, il nous faudra y retourner lorsque la majorité des 1ers crus 2012 seront dispo, peut être que nous ferons d’autres découvertes merveilleuses qui nous conduirons à changer d’avis.
Bien évidemment, mes commentaires sur les vins dégustés ne sont que des impressions d’amateur ressenties à l’instant T. Certains férus parmi vous n’auraient pas dit les choses comme moi ou n’auraient peut-être pas eu les mêmes sensations.
Merci à tous ceux qui ont contribué à me fournir certaines adresses.
Olivier
Ps : dès que j’ai le temps j’essaierai de mettre quelques photos afin d’illustrer mon CR.
ps2 : s'il vaut mieux que j'ouvre un topic exprès pour le CR dîtes le moi.