CR:Bon !
Devant l'insistance de Gildas - et pour ne pas que celui-ci me fasse la gueule vendredi à l'ouverture du SNV
- je me lance dans un bref résumé de mes impressions sur cette première dégustation. C'est un peu tard, je sais, mais c'est toujours plus rapide que pour les autres dégustateurs RE;).
J'ai été très impressionné par
Salon 90. Jusqu'à présent, je m'étais toujours refusé à mettre plus de 25 € dans un champ' parce que je n'avais bu que de la - n'ayons pas peur des mots - £¤%§& ! Par exemple, le BSA de Bollinger ne m'a jamais transcendé. C'est pour moi l'exemple-même du faux bon rapport Q/P.
Mais avec Salon... Mazette ! On joue dans une autre cour et je comprends désormais mieux les contributions de certains d'entre-nous.
La robe jaune paille à reflets gris n'était pas, en soi, une merveille. Mais le nez, puissant, vineux, m'a séduit d'emblée. Je lui ai trouvé des notes de curry, de noix, de pomme verte... en fait pas mal de senteurs analogues à un vin du Jura ! Désolé pour les puristes, mais c'est vraiment la perception que j'en ai eu. La bouche fut magnifique également. Je n'avais jamais perçu une telle finesse de bulle dans un champagne. Portée par une délicate acidité, elle s'est révélée d'une très longue persistance. Un champagne magnifique et un grand Merci à Vetshow pour cette délicate attention.
Le
Montagny 2005 de Stéphane Aladamé apporté par Marc m'a bien plu par son côté friandise.
Le
Bourgogne blanc 2001 de Marc Rougeot Dupin, tout en délicatesse et vêtu d'une très belle couleur jaune doré, a bien eu du mal à s'imposer après la cuvée Quintescence de Stéphane Aladamé. Et face au saumon fumé, il s'est malheureusement incliné. Mais je persiste à dire que sur une cuisine plus délicate (des coquilles notamment) il offre sa discrète et délicate palette pour sublimer le plat. A boire rapidement néanmoins.
Je confirme quasiment mot pour mot le compte-rendu de FGSuperfred sur la cuvée
Ineptie. Avec juste un léger bémol : une légère amertume en fin de bouche qui m'a très légèrement ennuyé. J'espère que j'aurais l'occasion de regoûter ce vin qui reste malgré tout très intéressant.
Arrive ensuite un des "champions" du repas et des commentaires :
Suduiraut 1962.
Je me suis fait avoir comme un bleu : pour moi, il s'agissait d'un vieux Tokaji hongrois (j'écris Tokaji volontairement). Le fait de l'avoir dégusté comme ça... en plein milieu du repas était également déstabilisant. Tout, je dis bien tout poussait à l'analyser comme un Tokaji :
- couleur marron-roux,
- nez opulent, "oxydé", agrumes confits, cire d'abeille, miel, orange amère, rôti, raisin de Corynthe,
- bouche riche, grasse, onctueuse, très longue, avec une acidité encore bien présente... Un Tokaji quoi !
Ben... Tu r'passeras par la case départ et sans toucher 10 000 F ! Pour une première confrontation avec un vieux sauternes, c'est bluffant ! Du coup, je regarde mes malheureux Filhot 89 et 90 différemment...
Les
perles de Cornélie m'ont parues honnêtes et bien faites. Nez de petits fruits rouges, bouche fruitée, jolie fraîcheur. Un vin que je boirai avec plaisir cet été si Fred m'en ramène !
Arrive une "Star" de LPV : la
Mondeuse de Trosset : Le nez très épicé, poivré, un peu viandé, livre également de délicates senteurs de violette. Bouche tendue, quoiqu'un peu fluide. La persistance est moyenne. Un vin que je sens et ressens, un vin qui m'interpelle, m'interroge, joue la séduction tout en refusant de se livrer complètement. Une belle gitane aux yeux de braise déjà partie au moment même où l'on tombe sous le charme. Une rencontre marquante. Et une folle envie de la revoir...
Le
Marsannay Champs Salomon du Domaine BART est prometteur, mais encore jeune. Le nez pinote doucement. La bouche, épicée, révèle un joli cassis porté par un bois légèrement présent. "Plus corsé que corpulent" tranche Laurent. Je le rejoins tout à fait. Un joli vin en devenir.
Le
Cornélie de l'ami PatrickG m'a plu, quoique dans une phase ingrate. Face aux vins très expressifs dégustés précédemment, il n'a pu s'imposer. Mais comme je le disais à Gildas en privé, c'est un coureur de fond qui se révélera probablement splendide dans 10 ans.
Le
rioja Vina Tondonia Reserva 1997 du domaine Lopez de Heredia m'a scotché. Première rencontre avec un espagnol 100% tempranillo. Beau touché de bouche, de fines notes de sous-bois, de venaison, avec un fruit très mur pourtant laissé intact par un long élevage sous bois. Très beau vin, jolie découverte.
Le coteaux du Loir
domaine les bellivières 1999 pinot d'aunis m'a paru un peu "fatigué". Contrairement à Gildas, j'ai vraiment eu la sensation de boire un très vieux vin. D'où ? Mystère, jusqu'à la découverte de la bouteille. Robe rouge orangée ("oeil de perdrix" aurit-on dit il y a belle lurette), nez épicé, certes, mais livrant également des senteurs de géranium, attaque sur la fraise, la framboise, bouche fluide mais légèrement poivrée, persistance moyenne. A boire ou à garder ? Je tranche : à boire... et vite.
Le chateauneuf du pape
clos de Saint-Jean 1998 m'a beaucoup plus séduit par son nez tout en épices et en finesse, sa bouche capiteuse et sa belle longueur. Un vin de gastronomie qui ferait sans doute des merveilles sur un lièvre...
J'ai trouvé le chateau
les justices 1989 plutôt bien fait, bon, mais pas marquant. Il faut dire que face aux calibres précédents, on en arrive vite à être blasé. Mais nul doute que sur une tarte fine aux mirabelles et à la canelle il aurait livré tout son potentiel.
Arrivent "mes" p'tites fillettes de
Gewurtz Grand Cru Zotzenberg 2000 Cuvée exceptionnelle. Vous en parlez mieux que moi, inutile d'en rajouter.
Je voulais juste vous dire que j'ai lu, un jour, dans une célèbre revue et par la plume d'un célèbre agrégé, qu'il n'y avait pas de bons viticulteurs à Mittelbergheim. Ben moi, j'en ai trouvé un ! Par contre... Je n'ai plus de cuvée exceptionnelle et Freddy n'en propose plus à la vente.
Avant dernier vin : les
vendanges dorées 2001 du domaine d'Escausses.
Je n'avais jamais bu de jus de coing ! Diiiiingue ! Nez de coing monolithique ! Du coing brut ! Un grand coup de coing dans la gu... ! Bouche très, très riche, acide, sucrée, marquée par le..... coing ! Longueur moyenne mais quelle découverte !
Benoît ! Tu m'en r'mettras deux caisses ! Une future star de l'apéritif !
15/ comme il est tard et que j'ai été long : copié collé du post de FGSuperfred :
pour finir une curiosité très sympa :
domaine rené rieux 2004 méthode gaillacoise. Des bulles fines, un nez qui respire la fraicheur et surtout la pomme, très joli en bouche, désaltérant, un vrai bonbon, un jus de pomme avec des bulles !!!!
100% d'accord !
Mon Top cinq : (Classement tout à fait idiot, mais que j'assume quand même)
1er : Salon
2ème : Suduiraut
3ème : Mondeuse
4ème : Rioja
5ème : Vendanges dorées
Voilà les gars ! C'est fait !
Vougeot