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IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

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Club toulousain In Vino Veritas
Blancs secs de France : quelques cépages et terroirs
Mardi 9 octobre 2007

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Philippe Ricard


Quelques commentaires de contexte :
Petite dégustation de révision sur les cépages blancs sec de France en corrélation avec leurs terroirs.
Nombre de dégustateurs : 9
Les verres utilisés sont les «Expert» de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – LG : Laurent Gibet – PR : Philippe Ricard – CD : Christian Declume.

Expression des cépages de Savoie

1. Vin de Savoie Apremont : Domaine Adrien Vacher "Les Adrets" (100% Jacquère) 2006 – 11,5°
DS13,5 - PC12 - LG14,5 - PR13,5 - CD13,5 . Note moyenne : 13,4. - Prix : 6 €
• Robe limpide, fluide, très claire, presque aqueuse, avec des reflets gris.
• Nez de fleurs blanches, pêche, pamplemousse, citron : frais, sympathique, mais un peu bloqué par le soufre.
• Bouche assez vive, simple, sur du fruit plutôt mûr (citron, orange, pêche blanche), mais sans trop d’arrondi, une sensation minérale. Finale gaie et fraîche, un peu abrupte.

Sentation pour beaucoup de se trouver devant un échantillon de Muscadet.

2. Roussette de Savoie : André et Michel Quénard (100% Altesse) 2006 – 13°
DS14,5/15 - PC14,5 - LG15,5 - PR14,5 - CD15 . Note moyenne : 14,9. - Prix : 5,50 €
• Robe limpide, fluide, bien claire, tout juste paille avec quelques reflets gris.
• Nez frais, charmant : fruit bien mûr (pomme, poire), fleur d’acacia.
• Bouche presque surmûre, fruit gourmand (pomme, poire, pêche blanche), avec une pointe de sucre, de la rondeur, mais belle reprise en finale, avec tonicité.

3. Roussette de Savoie : "Altesse" : André et Michel Quénard (100% Altesse) 2005 – 13°
DS14,5 - PC14 - LG15 - PR13,5 - CD14 . Note moyenne : 14,2. - Prix : 5,50 €
• Robe limpide, assez fluide, jaune aux reflets or lumineux.
• Nez très mûr : fleurs jaunes, poire, pomme.
• Rondeur et gras plus présents, surmaturité plus nette (fruits exotiques, abricot, muscaté), notes confites, pointe de sucrosité. Léger regain de fraîcheur en finale, avec une pointe d’amertume, sans toutefois éviter une certaine mollesse.

4. Vin de Savoie : Chignin-Bergeron Domaine André et Michel Quénard "Les Terrasses" (100% Roussane) 2005 – 13,5°
DS13,5 - PC14 - LG14 - PR13,5 - CD14 . Note moyenne : 13,8. - Prix : 8,50 €
• Robe limpide, fluide, jaune avec des reflets or.
• Nez assez riche, mûr, fruité (touche exotique), épicé, avec une légère sensation d’alcool.
• Bouche langoureuse, ample, marquée par un alcool chaleureurx, une forte maturité, la guimauve. Finale épicée, mentholée, avec une pointe d’amertume, mais n’évitant pas non plus un léger coup de mou.

5. Vin de Savoie : Chignin-Bergeron Domaine André et Michel Quénard "Le Grand Rebossan" (100% Roussane) 2006 – 13°
DS15 - PC14,5 - LG15 - PR14,5 - CD14,5 . Note moyenne : 14,7. - Prix : 9,90 €
• Robe limpide, fluide, jaune avec des reflets or, des pointes de vert.
• Sensation florale, épicée, fumée, une pointe d’alcool.
• Bouche assez large, riche, grasse, mûre, charmante et quelque peu alcooleuse, légèrement sucrée : bonbon, sucre d’orge, pêche blanche. Mais de la tenue : fraîcheur, petite amertume (gentiane), des épices (poivre). Jolie finale, juste un peu chaude.

6. Vin de Savoie : Chignin-Bergeron Domaine André et Michel Quénard "Le Grand Rebossan" (100% Roussane) 2005 – 13°
DS15,5 - PC15,5 - LG15,5 - PR14,5 - CD14 . Note moyenne : 15. - Prix : 9,90 €
• Robe limpide, fluide, jaune avec des reflets or, des pointes de vert.
• Nez chaleureux : caramel dominant, épices, pointe fumée, touche d’alcool.
• On retrouve les caractéristiques du 2006, mais avec encore davantage de rondeur, de richesse : sur-maturité plus prononcée (caramel, bonbon), style plus chaud (alcool et sucre plus sensibles) et plus gourmand. Finale assez puissante, sur les épices (poivre, gingembre), une pointe d’amertume.

A retenir de cette première série :
Alors que Jacquère et Altesse expriment davantage de fraîcheur (par leurs arômes, mais aussi par leurs textures, fluides), la Roussane (Chignin-Bergeron) adopte un style plus large, avec plus de richesse de matière, une texture plus cireuse.
Les millésimes 2005 et 2006 sont bien marqués, avec, comme on s’en doutait, une maturité plus affirmée sur le premier : l’alcool, surtout, y est plus sensible (tout en restant raisonnable).
A noter une intensification progressive de la coloration des robes : très claire pour la Jacquère, à peine plus colorée en Altesse, mais jaune plus évident en Chignin Bergeron.


Expression des cépages Sauvignon et Manseng


7. Sancerre : Alphonse Mellot "La Moussière" (100% Sauvignon) 2006 – 13°
DS14,5 - PC14,5 - LG14 - PR14 - CD14 . Note moyenne : 14,2. - Prix : 14 €
• Robe limpide, fluide, paille assez clair.
• Nez frais, jeune, moyennement aromatique, assez strict : citron, fleurs blanches (acacia), menthol.
• Bouche campée sur l’acidité : ferme, presque sévère, timidement minérale (craie) et fruitée (pomme, poire). Finale droite, sur une pointe d’amertume, une sensation anisée.

8. Cheverny : Domaine des Huards (Sauvignon 85/Chardonnay 15) 2005 – 12,5°
DS13,5/14 - PC13,5 - LG14,5 - PR13,5 - CD14 . Note moyenne : 13,9. - Prix : 5,10 €
• Robe limpide, fluide, paille clair aux reflets gris et verts.
• Nez jeune, particulièrement végétal : herbacé, ortie, badiane, touche moisie, fromage.
• Bouche également herbacée, mais dans un style plus mûr qu’au nez, avec une matière s’assouplissant. Fraîche, assez minérale, elle reste cependant droite, voire un peu dure en finale.

9. Pessac-Leognan : Château La Louvière (Sauvignon 85/Sémillon 15) 2004 – 12,5°
DS12,5 - PC11 - LG12 - PR13 - CD13 . Note moyenne : 12,3. - Prix : 17,10 €
• Robe limpide, fluide, paille quelque peu jauni.
• Expression du végétal sauvignon, buis, bourgeon de cassis, dans le style typique de l’élevage en fût dominant (vanille, bois).
• Bouche un peu forcée, sous le charme artificiel d’un boisé dominateur, prenant le pas sur une matière pas très mûre, végétale, citronnée, un peu amère. Manque d’harmonie et de fond.

10. Bergerac sec : Les Tour Des Verdots (Sémillon 55/Sauvignon blanc 25/Muscadelle 12/Sauvignon gris 8) 2005 – 13,5°
DS15,5/16 - PC15 - LG14,5/15 - PR14 - CD14 . Note moyenne : 14,7. - Prix : 10 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair aux reflets or lumineux.
• Nez frais, sur des notes végétales, mais mûres, le cassis.
• Bouche droite, ferme, à la limite de la dureté, tenue par une minéralité typée (roche), doublée de notes végétales. Strict, mais belle matière, du volume, de la finesse, une finale imprégnante.

11. Irouleguy : Domaine Brana (Gros Manseng 55/Petit Manseng 35/Petit et Gros Courbu 10) 2005 – 13,5°
DS14,5 - PC14,5 - LG14,5 - PR13,5 - CD14,5 . Note moyenne : 14,3. - Prix : 11 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair aux reflets dorés,vifs.
• Caramel au lait, boisé, brûlé, citron et zeste au premier nez. Révélation lente de notes végétales : buis, bourgeon de cassis.
• Bouche plus mûre, arrondie, avec une touche sucrée, lactique, presque tendre et gourmande, mais jamais molle : fraicheur citrique, légère amertume, pointe fumée, le vin garde l’équilibre.

12. Jurançon sec : Domaine Cauhapé "Chant des Vignes" (Gros Manseng 100%) 2005 – 13,5°
DS14 - PC13,5 - LG14 - PR14 - CD14,5 . Note moyenne : 14. - Prix : 9 €
• Robe limpide, fluide, jaune presque bouton d’or.
• Nez expressif, au fruité très mûr : fruits de la passion, pomelo, citron.
• Bouche assez simple mais gourmande, ronde, mûre et nette : fruits exotiques, pomelo, fleurs blanches. Finale avec une pointe d’alcool, mais restant harmonieuse.

A retenir de cette seconde série :
Les expressions de Sauvignon ligérien se sont révélées assez strictes, minérales, et fermes.
Le sauvignon bordelais plus typiquement végétal, mais surtout très boisé, le tout ne faisant pas de doutes sur ses origines.
Le Gros Manseng de Jurançon a été très expressif, au style plus fruité, gourmand, au plaisir plus accessible.
Le Bergerac s’est peut-être affirmé avec le plus de tempérament : minéral, végétal, finesse et volume ont été dans son cas plus évidents.
A noter des robes plus claires en Loire qu’au sud.


Expression du cépage Chardonnay


13. Chablis 1er cru : William Févre (négoce) "Montée de Tonnerre" 2005 – 13°
DS16,5 - PC15/15,5 - LG15+ - PR15 - CD15 . Note moyenne : 15,4. - Prix : 19,70 €
• Robe limpide, fluide, paille clair aux reflets gris.
• Nez très frais, typé fleurs blanches, miel d’acacia. Notes de pomme, pointe de beurre et de noisette.
• Bouche encore jeune, mais pure, droite, presque austère (minéralité crayeuse, pointe végétale), juste attendrie par un fruité élégant (citron, agrumes, poire, pomme). Belle finale, perçante.

14. Arbois Chardonnay : Domaine André et Mireille Tissot "La Mailloche" 2002 – 13°
DS15,5/16 - PC16 - LG14,5/15 - PR16 - CD16 . Note moyenne : 15,7. - Prix : 13 €
• Robe limpide, fluide, jaune or lumineux, vif.
• Nez réduit (levure), mais très pur, classe, à la façon de nobles Côtes de Beaune.
• Matière racée, large, sapide : belle réduction, note organique (jaune d’œuf) beurre, grillé, pointe fumé. Amplitude et tenue acide : belle bouteille.

15. Meursault : Jean Latour-Labille & Fils "Clos des Meix Chavaux" 2004 – 13°
DS14,5 - PC14,5 - LG15 - PR14,5 - CD14,5 . Note moyenne : 14,6. - Prix : 14 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair, quelques reflets verdâtres.
• Léger côté réduit et végétal au nez, grillé et citron. Frais.
• Bouche nerveuse, tendue : grillé, beurre, citron, encore un peu de boisé. Moyennement complexe, mais joliment fait.

16. Macon Milly Lamartine : Les Héritiers des Comte Lafon "Clos du Four" 2004 – 13°
DS14 - PC14,5 - LG13 - PR14 - CD13,5 . Note moyenne : 13,8. - Prix : 14,50 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair, reflets verts.
• Fraicheur et élégance discrète au nez : citron, noisette, grillé, pointe verte plus ou moins marquée selon les dégustateurs.
• Matière mûre, ouverte, grasse mais sans mollesse : boisé encore présent, beurre, grillé, noisette, notes lactiques, pointe végétale. Assez simple, mais offert.

17. Pernand-Vergelesses blanc : Benoit Germain "Les Combottes" 2004 – 12,5°
DS13,5 - PC13,5 - LG14,5 - PR13 - CD13,5 . Note moyenne : 13,6. - Prix : 10 €
• Robe limpide, assez fluide, jaune plus coloré, aux reflets or et verts.
• Nez modeste, notes végétales, boisées, citronnées.
• Bouche marquée d’un boisé flatteur, une matière allanguie, un peu plate, timidement aromatique : vanille, bois, agrumes. Finale assez courte, sur une pointe de vert et d’alcool.

18. Vin de pays du val de Montferrand : Domaine de L'Hortus "Grande Cuvée" (Chardonnay 60/Viognier 25/Roussane 15) 2006 – 13,5°
DS13 - PC13 - LG14 - PR13,5 - CD13,5 . Note moyenne : 13,4. - Prix : 14,50 €
• Robe limpide, assez fluide, jaune-or lumineux.
• Nez expansif : pomelo, rose, muscaté, abricot, menthol, léger grillé.
• Bouche relâchée, affable, à la richesse flatteuse, mais mollassonne : style sudiste, chaleureux.

A retenir de cette troisième série :
La matière de ces chardonnays reproduit assez fidèlement la fraîcheur des latitudes qui les ont vu naître : droite parfois jusqu’à l’austérité en Chablisien, elle s’élargit en Côte de Beaune tout en restant sapide et tenue (même remarque chez Tissot), davantage ouverte en Mâconnais (maturité plus significative) et enfin large et généreuse au sud.
Les robes ont suivi une évolution comparable, s’intensifiant en allant vers le sud : seul l’Arbois de Tissot ne suit pas cette règle (c’est le plus coloré).

Expression des cépages et terroirs "souples"

19. Vin de Savoie : Chignin-Bergeron Domaine André et Michel Quénard "Les Terrasses" (100% Roussane) 2006 – 13°
DS13,5/14 - PC14 - LG14 - PR13 - CD13 . Note moyenne : 13,6. - Prix : 7,90 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair aux reflets verts.
• Nez assez simple, mais frais et expressif : caractère floral dominant, notes de pamplemousse.
• Expression aimable, un rien fluette, d’une matière élégante, à l’expression facile et ouverte : floral explosif, poire, léger muscaté, c’est très sympa, aérien, bien fait.

20. Hermitage blanc : Cave de Tain "Les Hauts de Pavières" (Marsanne 100%) 2002 – 13°
DS14 - PC14 - LG14,5 - PR13,5 - CD14 . Note moyenne : 14. - Prix : 17,50 €
• Robe limpide, moyennement fluide, jaune bouton d’or.
• Nez organique (jaune d’œuf, lait caillé), pointe de réduction, note de curry.
• Matière assez grasse, beurrée, aromatiquement sobre (boisé encore présent, grillé, noisette). Notes d’amer et de végétal en finale, austère, avec une présence alcoolique rémanente.

21. Condrieu : Guigal "La Doriane" (100% Viognier) 2004 – 13,5°
DS16 - PC16/16,5 - LG16 - PR15,5 - CD16 . Note moyenne : 16. - Prix : 39 €
• Robe limpide, assez fluide, jaune assez clair, avec des reflets dorés et encore verts.
• Effluves omniprésents d’abricot laissant une place timide au camphre, une pointe minérale. Séduisant, classieux, mais manquant un peu de variété.
• Bouche d’un très beau raffinement, avec à la fois du moelleux et une rigueur irréprochable : droite, sans relâche ni lourdeur, elle reste tendue (légère amertume, minéralité), précise, aromatique (abricot, orange, camphre), parfaitement cohérente.

22. Patrimonio : Domaine Leccia (Vermentino 100%) 2005 – 13°
DS15 - PC14,5/15 - LG15 - PR14 - CD14 . Note moyenne : 14,6. - Prix : 15,50 €
• Robe limpide, fluide, paille clair aux reflets gris-jaunes.
• Nez assez strict, mais de la prestance : légèrement iodé, pointe végétale, mais aussi fleurs blanches, miel d’acacia.
• Bouche assez austère, serrée, sur sa fraîcheur acide : pamplemousse, fenouil, floral prononcé. Belle rigueur.

A noter que contrairement aux millésimes plus anciens, ce vin n’a plus de CO² résiduel, signature des vins qu’Yves Leccia avait vignifiés au domaine familial jusqu’au 2004.
Depuis, il a créé son propre domaine E Croce, où il a reproduit cette caractéristique…

23. Châteauneuf-du-Pape blanc : Vieux Télégraphe (Clairette 40/Grenache 30/Roussane 15/Bourboulenc 15) 2005 – 13,5°
DS14 - PC14,5 - LG14,5 - PR14,5 - CD14 . Note moyenne : 14,3. - Prix : 29 €
• Robe limpide, assez fluide, jaune aux reflets dorés.
• Nez peu bavard en l’état, avec une pointe d’alcool, mais frais et sérieux.
• Matière assez grasse, plutôt large, avec une confirmation de l’alcool en bouche. Avare en arômes, une pointe d’évolution, d’amertume : vin plus sérieux que généreux. Encore bien jeune.

24. Coteaux-du-Languedoc : Prieuré de Saint Jean de Bébian (Roussane 60/Bourboulenc 10/Clairette 10/Grenache 10/Picpoul 10) 2000 – 14°
DS12 - PC13 - LG13 - PR13 - CD13 . Note moyenne : 12,8. - Prix : 25 €
• Robe limpide, assez fluide, or jaune aux reflets presque orangés.
• Nez peu raffiné, sur un boisé dérangeant, des notes de vernis, de résine, le caramel : profil « chimique ».
• Bouche au profil flatteur artificiel, sans trop de subtilité : boisé dominant, vanille, bonbon, réglisse, suggestion de sucre, rondeur langoureuse, voire mollesse.

A retenir de cette quatrième série :
Là aussi les matières marquent assez fidèlement l’origine des vins, prenant davantage de rondeur et de gras en allant vers le sud.
Exception faite du Vermentino corse lequel, si bien maîtrisé, préserve une fluidité étonnante (par sa fraîcheur, sa minéralité) : sa robe est aussi la plus claire !
La patte des vignerons est ici non négligeable : on admire ainsi la finesse et la précision du Condrieu alors qu’on souligne l’embompoint d’un Coteau du Languedoc à l’ambition débordante...

Expression des cépages et terroirs "frais"

25. Muscadet de Sèvre et Maine : Domaine de l'Ecu "Expression de Gneiss" (100% Melon de Bourgogne) 2002 – 12°
DS(15?) - PC16 - LG(14) - PR14 - CD14 . Note moyenne : 14,6. - Prix : 7 €
• Robe limpide, fluide, paille à peine jauni, avec des reflets verts.
• Nez liégeux, mais pas seulement : très iodé, sur l’huître, le minéral. Particulièrement sévère.
• Matière légèrement frétillante à l’ouverture, fermée, peu flatteuse : stricte, tenue par son acidité, sa minéralité, nerveuse, citronnée, un brin rigide. Mais quelle tenue ! Finale par contre un peu courte.

Doute sur l’échantillon : là où certains croient en l’expression d’un vin au terroir très affirmé, d’autres voient dans ces traits « liégeux » un accident de bouchon…

26. Vouvray : Domaine Huet "Le Haut Lieu" sec (100% Chenin) 2002 – 12,5°
DS15,5 - PC15,5 - LG15,5/16 - PR16 - CD15,5 . Note moyenne : 15,6. - Prix : 12 €
• Robe limpide, fluide, jaune aux reflets dorés.
• Nez au profil passerillé (raisin sec, fruits confits, pomme cuite), épicé, un brin éthéré. Très élégant.
• Expression de demi-sec (douceur aimable de fruits très mûrs, sur la pomme cuite, la poire) pour une matière de vin sec, ferme, sapide, frais, épicé. Sveltesse et finesse pour un très joli vin, encore un peu fermé.

27. Chablis : Jean-Marc Brocard 1er cru "Fourchaume" (100% Chardonnay) 2006 – 13°
DS14 - PC13,5/14 - LG14,5 - PR13 - CD13 . Note moyenne : 13,7. - Prix : 12 €
• Robe limpide, fluide, paille légèrement jauni et grisé.
• Nez frais, expressif : très floral, mais aussi pêche blanche, pomme, grillé et noisette.
• Bouche moins aimable, un peu ingrate (amertume, légère verdeur, maturité mesurée), austère, moins bavarde, vive (citrique), stricte (minérale).

28. Sancerre : Henri Bourgeois "La Vigne Blanche" (100% Sauvignon) 2006 – 12,5°
DS14,5 - PC14,5 - LG14 - PR13,5 - CD13 . Note moyenne : 13,9. - Prix : 14 €
• Robe limpide, fluide, paille assez clair, avec des reflets verts.
• Nez variétal, vif, assez simple, mais net : buis, bourgeon de cassis.
• Bouche jeune et pétulante, bâtie sur son acidité : vive (citron), végétale (lierre), la matière reste tendue pour finir un peu durement.

29. Jurançon sec : Domaine Cauhapé "Sève d'Automne" (100% Gros Manseng) 2005 – 14°
DS14,5 - PC14,5 - LG14 - PR14 - CD14 . Note moyenne : 14,2. - Prix : 12 €
• Robe limpide, fluide, jaune clair avec quelques reflets verts.
• Nez assez simple, mais frais, net et expressif : très floral, pomelo.
• Bouche juteuse, aimable : fluidité et rondeur, fraîcheur et maturité, plaisir fruité (mandarine, fruits exotiques) sans renier une belle tenue acide. Boisé encore un peu sensible, mais ensemble bien fait.

30. Riesling : Domaine Ostertag "Clos Mathis" (100% Riesling) 2004 – 13°
DS14 - PC13 - LG14,5 - PR14,5 - CD15 . Note moyenne : 14,2. - Prix : 21 €
• Robe limpide, moyennement fluide, jaune aux reflets or.
• Nez un peu médicamenteux, avec des notes pétrolées et fumées affirmées, plus une pointe végétale.
• Matière quelque peu baroque, large, plus charmeuse et facile que racée, sur des notes de rose, de pétrôle. Harmonie mesurée.

31. Muscadet de Sèvre et Maine : Domaine de l'Ecu "Expression de Granite" (100% Melon de Bourgogne) 2002 – 12°
DS15 - PC15,5/16 - LG15 - PR14,5 - CD14,5 . Note moyenne : 15. - Prix : 7 €
• Robe limpide, fluide, paille à peine jauni, avec des reflets verts.
• Nez crayeux, iodé, résiné, terpénique. Pointe de végétal, citron, miel, dans une impression globale assez stricte.
• Léger frétillement temporaire en attaque, puis expression rectiligne d’une matière minérale, serrée, à peine attendrie d’un fruit pourtant net (pomme, poire). Long, assez pénétrant.

A retenir de cette cinquième série :
Hormis le Riesling à l’expression baroque, les nordistes ont préservé leur réputation : acidité, droiture, rigueur tant dans l’expression aromatique que dans la matière.
Si le Gros Manseng préserve une jolie fraîcheur, de raffinés arômes floraux, il exprime davantage de maturité : rondeur et arômes exotiques marquent une identité remarquée dans cette série.
Il faut aussi souligner l’expression étonnante des terroirs minéraux des Muscadet de Guy Bossard, bien identifiés par certains (le Gneiss 2002 reste quand-même assez polémique).

Conclusion

Cet exercice de dégustation à l’aveugle montre combien il est difficile de se retrouver parmi la multitude d’appellations françaises : l’humilité est plus que jamais de mise !
Pourtant, bien des échantillons étaient représentatifs…

Essayer d’identifier l’expression aromatique d’un cépage n’est pas la seule garantie de satisfaction : sauf exception concernant certains échantillons caractéristiques de notre longue série (Sauvignon bordelais, Riesling, Chablis de renom, Condrieu, Chardonnay caractéristique de Côte de Beaune, chenin ligérien voire Muscadet de l’Ecu) relativement isolés, il faut la plupart du temps prendre le temps d’étudier d’autres aspects, comme les robes, mais surtout les matières, pour avoir une chance de choisir la bonne voie…

La dégustation par groupe de vins se révèle en tout cas un exercice très pédagogique : la comparaison des 6 verres est une source d’enseignement des plus riches.
23 Oct 2007 14:47 #1

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  • laurent saura
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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Bref,ça bosse...

Un titre à défendre...Le meme à ravir aux copains!

A plus Laurent!
23 Oct 2007 15:31 #2

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Laurent,

C'est la première et il y en a 5 à venir

Tu sais, je fais cela pour 3 raisons essentielles :
picoler
saucissonner
oublier que je vais mourir :)

Bon, Monbazillac approche et les parisiens sont à bloc, aussi !
Les bordelais de Langon sont bien affutés.

Mais je pense que Pierre sera difficile à battre ! (à moins d'une grippe carabinée ?)

PS : j'ai sciemment laissé Philippe Ricard simplifier l'analyse des synthèses par région !;)
23 Oct 2007 15:58 #3

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  • L'Agathois
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Réponse de L'Agathois sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Belle degustation bravo dommage que toulouse soi si loin??:(
23 Oct 2007 16:37 #4

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Belle degustation bravo dommage que toulouse soi si loin??

Ce ne sont que quelques mots, bien fragiles, sur des entités éphémères (mais bravo à Philippe Ricard pour son énergie, lui qui ajoute aussi de belles photos).:)

Liquides nourriciers (aliments), périssables (malgré tout), pas trop chers (sur cette série, mais cela dépend tout de même du pouvoir d'achat de chacun)

Lubrifiant social : non
convivialité : assurément

Loin de quoi ?:)
23 Oct 2007 16:43 #5

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  • laurent saura
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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Laurent,tu sens et tu expérimentes que tu es éternel(Spinoza).

Ne t'appropries-pas cette phrase,elle concerne chacun d'entre nous.

De la connaissance(et la re-connaissance) de la matière découle notre savoir et notre éternité.

je sais,c'est de la philo à deux balles,mais bon,je n'ai pas trop le temps d'argumenter.

affutes tes lames pour le Périgord,nous allons quand meme bien rire:Il y a pleins d'Anglais là-bas,peut-etre meme au concours!
23 Oct 2007 16:56 #6

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Ne t'appropries-pas cette phrase,elle concerne chacun d'entre nous.

Je suppose que tu reviens sur le 3ème alinéa, Laurent !:)o
(et je n'ai pas de smiley "saucisson")

Je ne me l'approprie pas, je l'assume en conscience (et sans aucun caractère mortifère)

J'aurais pu aborder cela dans la rubrique "qu'est-ce que vous aimez dans le vin".

Je serai ravi de te revoir à Monbazillac.

PS : on continue à affuter jeudi soir avec des Bordeaux 2004, pour voir !;)
puis ce sera une verticale de Rugiens de de Montille !

"L'oubli est la condition indispensable de la mémoire" (Alfred Jarry)
23 Oct 2007 17:03 #7

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  • laurent saura
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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Encore 5 à venir!ça va etre dur de vous battre!

Meme si j'ai mes repères et que j'en retrouve certains dans ces beaux commentaires,la dégustation à l'aveugle fait place avant tout à l'expérience,et pas seulement à la lecture.Tu as raison,il faut boire,boire et boire encore et toujours si on veut progresser et mettre en place des réflexes mnésiques plausibles,en adéquation avec ce que l'on ressent devant son verre.
C'est un exercice passionnant,qui fait appel à nos connaissances et qui met en valeur toutes nos limites.
Tu parles d'humilité:bien sur que oui!se tromper est tellement normal,surtout si les vins présentés ne reflètent pas leur(s)cépage(s),et leur terroir d'origine!
C'est un reproche qui avait été fait à Philippe De Cantenac à Vouvray quand il nous avait sorti ce Vin de table de Carignan.Dur!Il est en effet plus "normal" de valoriser la reconnaissance du typé que de mettre en avant l'exceptionnel.

Moi aussi,j'aurai beaucoup de plaisir à te revoir,Laurent.

Un tuyau:les vins corses sont souvent marqués par la fraicheur,je ne l'ai ai jamais trouvé lourdingue.OK ?
23 Oct 2007 17:57 #8

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Un tuyau:les vins corses sont souvent marqués par la fraicheur,je ne l'ai ai jamais trouvé lourdingue.OK ?


Quid ?:S
24 Oct 2007 09:53 #9

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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

C'est la superbe faute d'orthographe que tu tiens à souligner ?
24 Oct 2007 11:38 #10

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Je ne sais pas de quoi tu parles, Laurent !
corsé ?
quel vin lourdingue ?

je pense qu'un vin peut être corsé et lourd
24 Oct 2007 12:33 #11

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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Quiproquo:les vins de l'ile de Corse sont souvent marqués par la fraicheur etc...

Es-tu d'accord avec cela ?
24 Oct 2007 15:47 #12

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Quiproquo:les vins de l'ile de Corse sont souvent marqués par la fraicheur etc...

Es-tu d'accord avec cela ?


Pas spécialement, non
lequels ? ceux de Patrimonio ? ceux du Sud de l'ile ?
les rouges ? les blancs ?
plus de fraîcheur qu'en France Sud ?
24 Oct 2007 16:02 #13

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J'ai souvent que les vins de Patrimonio/cap corse avait une fraicheur aussi étonnante que bienvenue. Notamment les plus beaux muscats de France pour moi (pour une appellation entière, dans un domaine en particulier j'avoue ma préférence pour ceux du petit domaine de Gimios). Une influence maritime peut-être particulière. Je ne sais pas.

«Un homme se doit de croire en quelque chose... Moi, je crois que je vais boire un autre verre !»
24 Oct 2007 16:13 #14

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Réponse de laurent saura sur le sujet Re: IVV : entraînement sur les cépages blancs de France

Plus de fraicheur qu'en france sud, oui.Les muscats du cap corse sont vraiment désaltérants dans leur ensemble.Mais cette fraicheur ne s'arrète pas aux vins du nord de l'ile.De nombreux vins au sud,comportant une bonne part de sciaccarello,ont aussi une fraicheur séduisante.Quant aux vermentino,je pense qu'ils sont absolument merveilleux en Corse,mais pas tant que ça dans l'autre Sud de la France.Cette "fraicheur" est sans doute liée au fait que la Corse soit une ile,tout simplement?
24 Oct 2007 16:22 #15

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20sang,

Pour le muscat, ma préférence va aux muscats naturellement doux, moins chargés en alcool, qu'ils viennent du Sud de la France (Gimios, Lacoste et même Muré en SGN), d'Espagne (Casta Diva/Alicante, Telmo Rodriguez/Malaga, Chivite en Navarre), d'Autriche (Kracher), d'Italie (Enzo Voyat en Val d'Aoste, Murana à Pantelleria, Rivetti ou Galliano en Piémont), ou encore de Grèce (Parparoussis).

Sans oublier bien sûr l'Afrique du Sud (Klein Constantia)

Beaucoup aimé Muscatellu 2000 du Clos Nicrosi, tout en légèreté et retenue alcoolique.
24 Oct 2007 16:24 #16

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Je parlais des VDN
là tu parles d'autres vins.

et ça n'explique pas cette sensation de plus de fraicheur dans les vins de Corse que ceux de Provence

«Un homme se doit de croire en quelque chose... Moi, je crois que je vais boire un autre verre !»
24 Oct 2007 16:28 #17

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et ça n'explique pas cette sensation de plus de fraicheur dans les vins de Corse que ceux de Provence

Avant de tenter le l'expliquer, il faudrait peut-être l'établir en la circonscrivant plus précisément, non ?
24 Oct 2007 17:01 #18

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Ce qui est sûr, c'est que les encépagement sont différents.

Alors, oui, belle fraîcheur dans le bianco gentile d'Arena, tout comme dans le CdL de Jullien ou les vins de Gauby par ex.
24 Oct 2007 17:07 #19

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Je pense effectivement que l'altitude du vignoble joue un rôle important, voire primordial. J'ai pu goûter récemment de nombreux vins blancs du Sud sur ce type de terroirs : Céphalonie (Grèce), Priorat (Espagne), Douro (Portugal), ... et quelques blancs de Corse.
De plus, la présence maritime permet des échanges thermiques intéressantes, notamment nocturnes (rafraîchissement plus important), mais aussi diurnes (le vent souffle régulièrement, provoquant un assèchement des raisins, une concentration des acidités, peu de maladies et absence de botrytis). Les cépages locaux utilisés apportent également de la fraîcheur, grâce à leur adaptation au climat.
24 Oct 2007 17:22 #20

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