Didier,
Il ne s'agit pas d'une seule dégustation mais bien d'une synthèse des différents vins qui nous ont particulièrement marqués lors de ces "3 glorieuses" de Bourgogne (bien que décalées d'une journée pour nous!).
Nous en avons profité pour déguster les 41 cuvées des Hospices de Beaune 2007 dont ressortaient le Savigny "Forneret", les Beaune "Guigone de Salins" et "Nicolas Rolin", le Volnay "Blondeau", le Pommard "Dames de la Charité", le Corton "Docteur Peste" ainsi que le Clos de la Roche "Georges Kritter". Contrairement aux années précédentes, les vins ne sont plus élevés dans 100% de bois neuf ce qui explique qu'ils se goûtaient plutôt bien, avec un joli fruité soyeux. Cela ne fera cependant probablement pas des monstres de concentration. A l'inverse, les blancs se présentaient assez mal et je réserve donc mon avis quand à leur qualité mais je n'ai pas été très impressionné.
La dégustation du Comité de viticulture (au palais des congrès) a été une occasion supplémentaire de tester une soixantaine de crus supplémentaires en 2007 répartis sur les 2 côtes. Il en ressort les points suivants :
- Les vins présentent une acidité malique forte et les malos commencent déjà pour certains ce qui est relativement tôt. Il est donc fort à parier que les goûts et les textures font fortement évoluer prochainement.
- Les blancs présentent souvent une finale citronnée vivifiante (cf point précédent). Vont-ils la garder?
- A ce stade j'ai préféré les côtes de nuits rouges aux côtes de Beaune qui paraissent moins francs et intenses.
- Les vins suivants se sont particulièrement bien goûtés : Meursault Coche Dury, Genévrières Bouchard, Puligny Pucelles Leflaive, Chas Romanée Dancer et Pillot, Chas Dents de Chien Morey Coffinet, Charmes Chambertin C Dugat (le top), Clos de Beze Rousseau, Bonnes Mares Roumier, Nuits Vaucrains Chevillon et Gouges, Grands Echezeaux Drouhin.
Pour ce qui est des vins commentés par Charles, j'ajouterai les points suivants :
- Le Clos St Jacques 1988 Rousseau était vraiment un vin archétype pour les amateurs de pinot classique, délicat mais entêtant, doté d'une acidité rafraîchissante mais développant toute la panoplie des arômes tertiaires les plus nobles.
- Comme le souligne Charles, le Chambertin 1993 Rousseau est apparu beaucoup plus dense mais aussi plus austère. Il n'est à mon avis, pas encore prêt à boire même si on prend du plaisir à le boire (le meilleur reste à venir).
- J'ai moi aussi adoré le Corton Charlemagne 1997 de JFCD : amplitude et très grande longueur sont au rendez vous d'un grand moment de plaisir. Une mention spéciale aux vins rouges de JFCD, Volnay et Pommard Vaumurien, qui sont, a mon humble avis, des modèles de finesse, d'élégance et d'équilibre tout en gardant matière et longueur. Chapeau bas.
- J'ai aussi très bien goûté le Chassagne Montrachet "La Romanée" de Paul Pillot que ce soit sur 1985 (encore frais, précis et long en bouche) ou bien sur 1989 (un peu plus gras mais aussi évolué sur des notes d'encaustiques, parfait sur un foie gras!) ou même un 2006 très prometteur ainsi qu'une Grande Ruchotte du même millésime! En bref, un bien beau domaine dont les vins vieillissent très bien!
- Le Rayas 1997, comme l'indique Thierry, a démontré de très belles qualités. Au début, il a un peu souffert de passer après le Chambertin (il faut recaler la bouche sur un équilibre matière/alcool bien différent) mais à la seconde gorgées, la finesse du crû a fait son oeuvre ... J'ai beaucoup aimé.
- Le Latour 1990 était effectivement servi avec 2 à 3 degré de trop, mais, malgré cela, il a été à la hauteur de sa réputation! Un très grand vin.
- Les Nuits St Georges de Moillard sont indéniablement des vins qui vieillissent très bien. Aux émouvants 1921 et 1962 décrits par Charles, je rajouterai un NsG PC Clos des Corvées 1972 très prometteur (dans un style délicat de sous bois et d'humus) et un NsG "aux St juliens" 1959 sur le cacao. Un très beau moment et un grand merci à nos hôtes dont la générosité n'a d'égale que la sympathie et la convivialité.
- Le Chambolle 1er cru les Cras 1999 Roumier a été servi en "fausse aveugle" (Charles avait malicieusement permuté les carafes) à côté du Clos des Lambrays 1999. Il s'en est suivi une bonne période de doute avant de deviner la supercherie et d'identifier correctement les vins. Comme Jean Luc, j'ai trouvé Le Clos des Lambrays plus évolué, moins précis et moins gourmand. A revoir au vieillissement.
- Finalement je terminerai par le Volnay Santenots 1966 de Thevenot (Arnaud tu confirmes?) que j'ai trouvé encore plein de sève et de fruit, d'une densité étonnante pour un millésime que je croyais plus acide et tendu. Joli vin, parfait pour terminer une dégustation.
Un grand merci à Arnaud pour nous avoir ouvert tant de portes et permis tant de belles rencontres.
Christophe