Après 1 h où j'ai dégusté qqs vins tous intéressants mais bien peu correspondant à mon goût (souvent l'entrée de gamme si, mais après on retrouve un trio extraction/boisé/"ambition", quand j'aime la modestie, la gourmandise (d'un vin sans aspérités et donc sans tanins à déchausser mes pauvres gencives et l'absence de perception boisée), je me sers un verre (puisque tout craché lors de la dégust... c'est frustrant) d'une bouteille ramenée du "off" tendance nature du salon d'Angers 2007, au milieu de 5 autres, par un copain.

Saumur rouge 2005 d'Isabelle Suire... que du bonheur.
Un fruit élégant et sans surmaturité, des épices, pas de trace de bois, pas un soupçon de végétal et une bouche aérienne et gourmande, sans lourdeur ni acidité marquée.
Pas un milligramme de tanins plus ou moins assèchants pour venir ternir le tableau (et des tanins j'en avais soupé).
Donc pratiquement tout et son presque contraire. Tout ne signifiant pas qu'on se trouve face à un "graaaand" vin, ce n'est pas son objectif (ni son prix, même si je ne connais pas le détail des prix des vins du carton). Mais que l'on a la maturité sans la surmaturité (et l'alcool, ici on est à 12%), la rondeur sans la mollesse, la fraicheur sans l'acidité, l'absence d'aspérités sans que le vin ne soit lisse, un côté gourmand/nature sans les notes dérangeantes de certains vins de cette mouvance ou un certain alanguissement.
On pourrait dire "équilibre" donc. Mais comme d'autres (minéral, tendu, grand, etc) c'est un mot un peu galvaudé et surtout dont chacun a une définition différente.

Très bon aussi "le canon" de la grande colline. Par contre une autre cuvée issue de grenache (quand "le canon est issu de syrah) me laisse plus que circonspect : l'idée de faire un vin à 11% me séduit plutôt mais je ne crois pas que le grenache dans le sud du rhône soit le compagnon idéal d'une telle volonté. La maturité manque indéniablement.