Totolouga en visite chez les Gunthards
=large%Un citoyen du monde, notre ami Totolouga est de retour au Gunthard Club !
Lors de son dernier passage au GC, le Raphaël avait failli y laisser sa chemise après une monumentale panne d'oreiller et une course poursuite avec son TGV restée mémorable.
Que voulez-vous, le breton n'est pas cracheur et les lendemains sont parfois difficiles lorsque le taquin Bacchus assomme son pote Morphée !
Mais cette année, c'est un champion sur-entrainé qui nous revient, affuté comme un riesling !
Z'allez me dire, ça y est, il a appris les vertus du crachoir ?
Non, non, il a juste, selon mes sources bien informées, sacrément travaillé sa technique individuelle auprès d'un marabout nigérian.
Pour avoir une petite idée des progrès de notre athlète, cliquez
ICI
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=x-small%Ça devrait bien pouvoir servir à un ou deux LPViens marseillais...
=large%Alors que le Président Galinsky est parti buller en Champagne et que le Flo vole vers l'Ecosse pour étudier, un peu, la technique de tissage des chaussettes en fil éponyme et, beaucoup, les méthode d'élevage de l'eau de feu tourbée, c'est avec jubilation que nous accueillons le retour de notre rubicond Président du Vice sacrément bobosselé par la vie en ce moment !
Le Gunthard Club ayant dans ses statuts fondateurs la lutte contre l'encroûtage et l'interdiction formelle de verser dans les réunions d'anciens combattants de la dégustation radotant leurs souvenirs de vieilles bouteilles égoïstement partagées, c'est avec un plaisir non dissimulé que nous retrouvons nos excellents amis Quentin A42T et Mathieu Denaire et que nous bizutons une des belles plumes LPViennes, le Pape du CR baroque, l'homme au boizenville mythique
=x-small%(z'en connaissez des types qui viennent en dégustation avec leurs verres, carafes, crachoir, sceau à glace... et glaçons, vous ?! )=large%, j'ai nommé Daniel Popp !
Bon, c'est pas tout ça mais on est quand même pas venu pour beurrer les sandwichs, je sens qu'il y'a Raph' qui s'impatiente !
C'est vrai qu'avec la chaleur qu'il fait sur Paris ce soir, il fait soif !
Allez, en piste ! (
)
Oliv
Nifor Palm Wine, Vin de palme du Nigéria
Un liquide floculent digne d'un smecta trempé dans le pastis apparait dans les verres ! :
Le nez est une ignominie absolue, une sorte de cocktail fait de jambon au torchon pas frais trempé dans du maquereau au vin blanc.
Arrrrrrrrgh !!
Ça, c'est le borborygme émanant de la bouche du premier Gunthard, déviation professionnelle du journaliste d'investigation oblige, qui vient de se risquer à goûter.
La bouche est perlante, sucrée et acide à la fois, j'ai l'impression de goûter une charcuterie liquide infusée dans un Gini.
C'est une horreur absolue, même un amateur de vins natures n'y retrouverait pas ses bretts !
On est à deux doigts de perdre Legui !
Domaine Kientzler, Riesling GC Geisberg, 2006
La robe est cristalline, à peine teintée par un léger jaune paille.
Le nez est totalement fermé, ne transparaissent que de minces notes de citron vert et des senteurs soufrées.
La bouche est tendue comme un arc, très citrique et malgré un ensemble qui ne manque pas de matière, elle refuse catégoriquement de livrer la moindre aromatique.
A revoir. Mais quand ?
Domaine Marcel Deiss, Schoffweg, 2005
La robe est très évoluée, tirant sur l'ambre.
Le nez est puissant, marqué par d'évidentes notes oxydatives qui s'expriment sur la tarte tatin et le caramel au lait, masquant un peu un ensemble sur les fruits exotiques.
La bouche attaque sur un léger perlant et une indéniable pointe douce voire sucrée.
Mais la belle matière du vin et notamment des amers absolument somptueux prennent le relais pour étirer remarquablement la finale.
Pas forcément mon style, notamment par ce côté fou fou mais rien à dire, il y a du vin !
Domaine Pierre Morey, Meursault Les Tessons, 2008
La robe est sur un léger jaune paille.
Le nez quoique peu ouvert est beau, sur des notes grillées très fines et une mince pointe florale.
Le réchauffement révèle un élevage notable mais de très belle qualité.
La bouche est agréable quoique fermée, sur un équilibre acidité matière sans faille.
Une bouteille qui se livre peu en l'état mais qui me semble posséder un très beau potentiel.
Très beau !
Domaine Daniel Barraud, Pouilly Fuissé, Les Crays, 2008
La robe est également sur le jaune paille.
Le nez est discret, assez fermé, sur un léger compromis entre des notes florales, une pointe d'ananas et une touche plus minérale.
La bouche est bien construite, sur une jolie attaque grasse et tendue.
Mais le vin ne possède d'évidence pas l'allonge du Meursault et s'effondre un peu en finale.
Jolie bouteille.
Une paire de blancs pour le moins fermés !
Domaine Jean Pierre Gaussen, Bandol blanc, 2008
La robe est peu teintée.
Le nez est désagréable, sur des notes chimiques de bonbon anglais qui virent presque à la colle au réchauffement.
La bouche est déséquilibrée, mollassonne en attaque mais surtout totalement perturbée par une amertume très forte.
Je n'ai pas aimé du tout.
Ossian, Rueda, 2008
La robe est jeune, sur un doré très léger.
Le nez est très beau, élégant, offrant un superbe compromis entre de fines senteurs exotiques et des notes fumées et minérales.
La bouche attaque sur une belle matière ample et grasse parfaitement élancée par une acidité superbe !
L'ensemble produit est remarquable d'équilibre et de classe.
La finale marqué par de beaux amers est longue et sapide !
Très beau vin !
Tu nous dessines un Président Galinsky ?
Les Terres Noires, Vin de Moldavie, Cabernet Sauvignon, 1999
Alors là, comment vous dire, y'a eu comme un débat sur la cause mais pas sur l'effet !
Certains ont dit bouchon, d'autres pensent, comme moi, que jamais sauvignon n'a rimé autant avec trou fignon que sur ce petit bijou !
Le vin empeste le bosquet de cassis derrière lequel une compagnie de CRS se serait soulagée.
Sa bouche est un hymne à la vacuité de l'existence et attristerait le clown le plus optimiste !
Il parait que notre crachoir est passé au commissariat déposer une main courante pour sévices corporels répétés après ça !
C'est la tronche du Gal' spéciale gamay (ou vin moldave) ?
Viña Tondonia, Rioja, Reserva, 2001
La robe est peu extraite, assez trouble et marquée par une certaine évolution.
Le nez est un compromis entre des notes de fruits épicés à l'alcool (kirsch, vin chaud de noël) et des notes de caramel au lait qui m'écoeurent un peu.
La bouche est stricte, construite autour d'une acidité élevée qu'une matière un peu simplette peine à compenser en l'état.
La finale est marquée par des tanins secs.
Un vin peu avenant ce soir là,
totalement différent de la très belle bouteille bue avec les Tomasi
!
Château Musar, 2001
La robe est peu extraite, avec de légers reflets orangés.
Le nez est marqué par une volatile très élevée qui embrase littéralement les narines.
La bouche est brouillonne, construite autour d'une acidité forte et d'un alcool perceptible.
Si l'ensemble formé par une aromatique tertiaire et cette forte tension est assez bordélique, je trouve tout de même un intérêt certain à cette bouteille.
Est-ce la finale curieusement fraiche ou ma haute tolérance à l'acidité ?
Un vin tout sauf standardisé ou banal.
J'aime bien.
Domaine de Trévallon, Vin de Pays des Bouches du Rhône, 2004
La robe est sur un violet sombre.
Le nez est assez discret et stricte, sur des notes de cassis avec une pointe racinaire et épicée (poivre).
La bouche est à l'avenant, à la limite de la dureté avec des tanins asséchants en l'état.
Si j'ai pu percevoir une jolie matière en milieu de bouche, force est de constater que le vin est dans une phase fort peu amène.
Il semble urgent d'attendre (et d'espérer) !
Euh, y'a que des rouges sudistes ?
Château Bel Air Marquis d'Aligre, Margaux, 1996
La robe est plutôt claire, on voit à travers, sur un ensemble grenat un peu tuilé.
Le nez est d'une élégance remarquable, d'une finesse et d'une grande netteté, sur les fruits rouges épicés.
La bouche attaque sur de belles notes kirschées avec une pointe de réglisse et de poivre.
Le vin manque toutefois un peu de chair pour compenser une acidité élevée, ce qui lui fait perdre en évidence et en potentiel.
Une belle bouteille qui manque un peu de fond !
Château Rauzan-Gassies, Margaux, 1990
La robe est d'une belle jeunesse.
Le nez attaque sur un joli fruit, des notes de cassis et une légère pointe fûmée. Je ressens également un peu de volatile.
La bouche de demi corps semble toutefois un peu diluée pour un millésime de cette qualité.
Le vin manque de présence en bouche et sa finale se délite très vite.
Je ne suis pas convaincu !
Je veux du pinooooooooooooot !
Weingut Dr Thanisch, Riesling Auslese, Bernkasteler Lay, 1988
La robe est sur un doré clair.
Le nez n'est pas très puissant, sur des notes minérales, de naphte et de menthe poivrée.
La bouche attaque sur un léger perlant et semble un peu légère.
Si le vin se place bien en bouche notamment par un joli équilibre acidité sucrosité très mosellan, il ne possède pas de réserve de puissance et semble manquer d'énergie pour se relancer.
Encore plus que
sur la bouteille bue en fin d'année
, s'il vous en reste, je crois qu'il est temps de les boire !
Château Filhot, Sauternes, 1983
La robe est sur un beau doré tirant sur le bronze.
Le nez est très joli, en particulier au repos dans le verre, présentant un beau compromis entre des notes de pierres frottées et de beaux aromes de confiture d'abricot.
La bouche en revanche est plus discrète, semblant avoir mangé une partie de ses sucres et présentant une acidité un peu dissociée.
La finale bien étirée par de beaux amers est agréable.
Joli vin mais son voisin va lui faire du tort !
Château Yquem, Sauternes, 1983
La robe est l'exacte copie du Filhot !
Le nez est assez discret, sur des notes d'orange confite et cette pointe de pierre humide (?) que je retrouve souvent sur les sauternes.
Attention, accrochez vos ceintures, la bouche arrive !
Le vin frappe par sa concentration qui tapisse d'emblée le palais et par une puissance qui ne met que quelques secondes à se mettre en branle.
Le vin est d'un équilibre incroyable entre une liqueur superbe et une acidité d'anthologie !
Dès le milieu de bouche, cette puissance se relance en vagues successives qui, chacune, constitue une claque et un véritable bonheur gourmand.
Je n'ai senti cette capacité d'énergie que sur les plus grands vins que j'ai bus et même pour un bec à sel comme moi, aucun doute que cet Yquem 83 en fait partie !
Grand grand vin !
La claaaaaaasse !
=large%Si, comme vous avez pu le constater, les vins se sont présentés de manière parfois rétive, état que certains se sont empressés de mettre sur le compte de l'absence de pinot et de syrah, pêché pour lequel j'ai d'ailleurs risqué le goudron et les plumes, je peux vous dire qu'on s'est bien gondolé la couenne quand même ! :)o
Je remercie sincèrement mes loulous de savoir toujours conserver leur humour face aux curiosités viniques que je leur impose parfois tout comme lorsque leur apport se fait tailler en pièces par des dégustateurs talentueux mais sans concession.
Les susceptibles au vin aussi triste que leur ego est pavanant n'ont pas la cote au GC, ils ne tiendraient pas le choc !
En plus des rires et du partage, cette soirée a été l'occasion d'un monumental hymne à l'aveugle où, en tant qu'organisateur, j'ai pris un plaisir intense à écouter mes dissipés collègues disserter sur la paire finale de sauternes et repérer unanimement la très grande classe de l'Yquem !
Notre Raph' devrait avoir rejoint son bateau au large du Nigéria lorsqu'il découvrira ce post.
M'est avis qu'il devrait avoir encore quelques cheveux qui poussent en dedans et des klaxons pleins les oreilles mais que ce ne sera pas de notre faute !
C'est qu'un titre de championnes de France, ça se fête !
Et sur LPV, on le sait, les handballeurs, ça a du bras, surtout quand y'a un verre au bout !
-D
=large%Un énorme merci à tous mes Gunthards pour cette nouvelle soirée d'enfer !
Bises à tous et à très bientôt pour de nouvelles aventures !
Oliv
Une production du
=x-small%
Crédit photos :
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