Quel plaisir de recevoir Jean-Paul et Agnès à la maison (Rémy aussi, mais c'est bien plus souvent
), mais toujours un défi pour tenter de se mettre "au niveau" tant gastronomique (celui qui n'a pas gouté la cuisine d'Agnès ne peut pas savoir), qu'œnologique (niveau découvertes, Jean-Paul est un Maitre !) des invitations à Boulogne !
J'ai pris quelques notes, mais comme j'étais (un peu) occupé à la cuisine et au service, je me contenterai de quelques ajouts sur les commentaires de mes hôtes, d'autant que mes ressentis sont assez proches, sauf que je n'étais évidemment pas à l'aveugle.
Le
Champagne de Boulard est une belle surprise. Comme évoqué par Rémy, une première bouteille bue à la maison il y a quelques années en compagnie d'Oliv, n'avait pas cette qualité il me semble. Là, ça commence à joliment se patiner, même si personnellement je n'ai pas ressenti du tout ce coté oxydatif (que j'ai pourtant cherché). Jolie longueur pour cette bulle qui descend toute seule.
C'est la troisième et dernière bouteille de
La Bégou 2018 que je bois et probablement la plus aboutie. Moins "simple" que les 2 premières, plus expressive et avec une impression de matière plus dense tout en conservant la fraicheur de sa jeunesse. Je suis même un peu plus enthousiaste que mes hôtes d'autant que l'équilibre n'oriente pas spontanément vers le sud...Je dirais "Très bien" en intégrant la prime à l'accord (nickel avec le tartare de saumon).
A l'origine, cette bouteille de
BBM de Carillon n'était pas dans ma short list de la soirée mais un récent échange avec Samuel et Rachid m'a incité à la proposer à l'aveugle à des amis (non réfractaires au chardonnay boisé
). La magnifique robe dorée annonce un vin d'un certain âge, et ce n'est pas démenti par ce nez très mur et dont les restes d'élevage auraient pu orienter vers la bourgogne (mais comme tout est plus simple quand on sait...). La matière est énorme, large, riche, profonde et provoque une longueur interminable.
Pour tout dire, et compte tenu de ma précédente expérience sur ce vin, je ne l'attendais pas comme ça...aussi évolué. En tout cas, 2 "certitudes" : 1, on ne l'a pas goûté comme Samuel et Rachid et 2, je suis content de l'avoir ouvert vu le stade d'évolution de cette bouteille.
Je me faisais un plaisir de "jouer" cette paire à l'aveugle entre 2 beaux vins dont j'avais bu la sœurette il n'y a pas très longtemps. Je ne fus pas déçu même si l'ordre de préférence me semble avoir été inversé.
Le nez floral, sur l'eucalyptus avec un coté sanguin, associé à une bouche juteuse aux tannins fondus, font emporter les suffrages pour cette
Mondeuse de Trosset cueillie à parfaite maturité.
Quant à la
Cote Rôtie de Jamet, mon second et dernier exemplaire de 2009 fait moins près que celui bu dernièrement. Le vin fait plus "sérieux" et moins gourmand que la Mondeuse...peut-être moins bon tout simplement, il faut peut-être l'avouer.
Le vin de
George Comte n'est pas le meilleur que j'ai bu, mais il tient bien la route pour une production locale que j'aime faire découvrir à l'aveugle tant elle peut rivaliser avec celle du (proche) Jura et même de la (chère) Bourgogne.
Pour le dernier vin (
Pozna Letina 2019 du Clos Velicane), j'avais demandé quelques conseils de préparation à son géniteur.
Ne l'ayant jamais bu, mais à la vue des CR déjà sortis, je me disais que ça devrait faire un joli accord avec le dessert...et surtout une belle "excuse" pour le faire goûter à l'aveugle à mes hôtes que je sais attentif à la production du domaine.
Mais du coup, j'avais une petite appréhension, celle que le vin ne plaise pas autant qu'on l'espère et qu'on doive l'écrire en toute honnêteté tout en sachant que son géniteur lirait avec attention nos ressentis et que cela peut, évidemment, le blesser.
Et du coup, quelle jolie "récompense" (enfin j'imagine) que ce vin soit reconnu à ce beau niveau à l'aveugle totale (car servi en carafe).
Je l'ai, moi aussi, beaucoup aimé avec son nez complexe, entre le floral, le miel et les fruits (pêche / poire) même si je me rends compte que nos descriptions divergent pas mal. Mais c'est la structure du vin qui m'a bluffée, cette bouche "enrobée", parfaitement équilibrée et gourmande rendant l'ensemble d'une buvabilité incroyable. Reste à mon sens, une aromatique qui ne demande qu'à se développer encore avec le temps (qui ne fera pas peur à cette belle bouteille).
Encore une belle soirée, une de plus...et dont il faut savoir apprécier la douceur quand autour de nous, proche ou loin, les choses ne vont pas toujours très bien.