Le 25 septembre notre très cher Teckel fêtait ses 50 bougies et c’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes retrouvés chez lui autour de belles bouteilles. Quand je dis nous, c’est surtout les membres de LPV Franche-Comté mais avec la fusion des régions, il fallait bien ramener un peu de bourguignons… Le quota fut donc rempli avec Charles (Garfield) et Guillaume (Vesale). 10 joyeux lurons autour d’un repas organisé par Arnould qui avait pour l’occasion prévu un chef cuisinier à domicile… Les pieds sous la tables, les verres saillants et les gorges qui frétillent ! C’est parti !
Domaine Muré - Crémant « Prestige »
Guillaume (Vesale):Nez relativement riche, mais en bouche c'est bien sec, avec du fruit une une final crayeuse,
Bien
Charles (Garfield) : nez pomme, un peu sucré, bouche vive, amertume finale, saline.
Bien –
Rémy : Joli nez sur la pomme essentiellement, assez gourmand. La bouche possède un bel équilibre entre acidité et sucrosité, finale sur quelques amers, et qui retombe assez vite.
Bien.
Domaine Droin - Chablis 1er Cru « Montmains » 2017
Guillaume : Nez citronné, avec un élevage discret.
Bouche avec une belle tension, de la longueur portée par une belle salinité
On s'oriente assez vite sur un chardo chablisien
Le vin parait jeune et avec pas mal de potentiel
Bien+/Très bien
Charles : Nez sur les fruits mûrs, exotiques pour moi même en bouche (mangue), mousseron, un peu d’élevage bien intégré. En bouche cette richesse présente au nez se retrouve mais avec une très belle tension, finale saline assez longue. Je pars sur chardonnay d’un millésime chaud, la concertation entre convives aboutit sur Chablis de Droin (connaissant la passion d’Arnould pour le domaine c’est pas difficile à trouver).
Bien + / Très bien, encore un peu jeune peut être.
Rémy : Nez sur un beurré léger, pomme, iodé à l’aération. C’est classe. La bouche possède une belle tension et l’on retrouve ce côté iodé/salin, très bel équilibre d’un vin jouant sur la tension mais possédant également de la richesse (citron mais quelques notes exotiques aussi). Seule la température laisse à désirer, d’où, peut-être, quelques amers en finale.
Très bien.
Domaine Leroy - Vin de France « Les Noels de Montbenault » 2017
Guillaume : Nez qui m'évoque l'alcool de fruits mirabelle/poire, c'est très puissant et porté sur l'alcool, avec des petites notes oxydatives
En bouche, c'est un véritable bulldozer, encore une fois porté par l'alcool, longueur énorme mais ça chauffe en finale..
Soit c'est pas du tout en place, soit c'est un peu déviant, difficile à dire...
Mais
déception au regard de l'étiquette
Charles : robe un peu plus dorée que le précédent, nez sur la liqueur de mirabelle (on se croirait en Lorraine), puissant, alcooleux, j’ai aussi pomme blette et une pointe oxydative. Je pense chardonnay du Jura… En bouche le vin est puissant sur l’alcool, il chauffe les joues, grosse longueur avec de la tension cependant mais l’aromatique n’est pas à mon goût. Rémy casse le game en sortant le producteur et la cuvée, on est en Loire chez Richard Leroy en 2017. Même une fois l’étiquette connue je n’arrive pas à placer le vin sur du chenin. Défaut de bouteille ? trop jeune ? trop mûr ?
Assez bien en l’état et décevant car le 15 bu au printemps était très joli.
Rémy : Surprenant ce nez, on sent que le vin va diviser d’emblée… C’est kirsché, vinaigré, fumé au départ, à l’aération je lui trouve des notes de noix.Bouche très puissante mais qui parait pas encore en plus amenant tantôt citron, poire, pomme, fumé. Vin plutôt longiligne avec une finale qui s’étire mais marqué par l’alcool. J’ai beaucoup aimé mais conçoit que je style est pour le moins… Spécial.
Très bien, à voir ce que cela peut donner d’ici quelques année !
Arnould : Bon point pour Eric et Rémy !
Rémy : Bah, tu as dit quoi Eric ?!
Eric : Je sais plus….
Domaine Louis Sipp - Riesling Kirchberg 1971
Guillaume : Nez sur l'encaustique, les champignons
Bouche avec une acidité marquée, toujours sur cette aromatique encaustique et champignon,
Il nous semble reconnaitre (avec Charles) la trame du Louis Sipp que Arnould nous avait déjà fait déguster mais en plus vieux!
Le fond de verre évolue sur le café
Une bouteille que l'on apprécie plus pour le chemin qu'elle a parcouru que pour ce qu'elle exprime encore
Charles : Pas eu le droit de jouer aux devinettes sur celui-ci car Arnould nous avait prévenu (guillaume et moi) qu’il sortirait un vieux S(l)ipp pour ses 50 ans. Robe très dorée, superbe, on voit qu’on est sur un vieux vin. Le nez fait évolué, complexe, agréable, on retrouve la cire, le miel, les champignons, les épices (safran). La bouche est un peu en deux parties, une première assez courte ou on a l’aromatique du nez et rapidement une deuxième ou seule persiste une acidité encore très présente, que j’apprécie personnellement mais qui n’accompagne pas les arômes du vin. Ca me rappelle furieusement le kirchberg 91 de Sipp bu chez Arnould en aout, mais en plus évolué, et pour cause il a 20 ans de plus.
Bien intrinsèquement,
très bien vu l’âge et la tenue dans le temps. Un vin d’émotion !
Rémy : Nez d’un vieux vin qui a encore des choses à raconter, cire, champignon mais aussi pain d’épice avec une pointe de grillé. J’aime beaucoup.
Bouche sur des arômes tertiaires, le vin montre une acidité plus large que longue, beaucoup de fraîcheur s’en dégage, courte finale pour ce vin d’émotion, comme le dit Charles. Une très jolie expérience en tout cas. Gouté à nouveau plus tard, le nez a totalement changé et évoque le café sans pour autant que la bouche ait bougé !
Bien ++ « C’est violent mais c’est bon ! »
Domaine Weinbach - Riesling Grand Cru Schlossberg « Cuvée St Catherine » 2008
Guillaume : Nez qui ne laisse pas trop de doute sur l'origine du vin
Agrumes, floral, fond pétrolé qui vient juste ajouter un peu de complexité sans dominer
La bouche est un modèle d'équilibre, d'élégance, grande longueur
Superbe
Charles : on sent tout de suite qu’on est sur un très beau Riesling, le nez est complexe et complet, on a les notes florales, pointe pétrole, la richesse qui fait plutot pencher pour l’Alsace que l’Allemagne, c’est très très séduisant. La bouche est à l’unisson, superbe, complète, dense et longue sur les arômes parfaitement équilibrés floraux et agrumes sucrés. Grosse persistance. On tâtonne pour le domaine, finalement trouvé ainsi que la cuvée.
Excellent/grand vin, le meilleur Riesling bu à ce jour. Un vin à son apogée je pense.
Rémy : magnifique nez d’un riesling (très) bien né, agrumes, citron, pointe de pétrole, que c’est fin, que c’est classe…
La bouche est dans un style similaire, d’une grande richesse avec un touché de bouche soyeux, doté d’un équilibre magistral entre arômes d’agrumes penchant parfois sur un côté sucré, et une acidité maitrisée. Grande finale citronnée, salivante. Que de changement sur ce vin bu il y a quelques année avec Arnould et que nous avions trouvé trop jeune et beaucoup trop sur un style « laser », sans richesse mais possédant une acidité mordante.
Grand vin.
Domaine Ballot-Millot - Meursault 1er Cru « Perrières » 2002 (magnum)
Guillaume : Nez "Beaunois", qui semble jeune, avec une belle réduction légèrement grillée, des agrumes, perception très minérale,
En bouche, le vin fait vraiment jeune, et assez "protégé", un vin tout en verticalité, il est construit en longueur avec une finale très minérale et fraiche, l'aération dans le verre lui fait du bien et lui fait prendre de l'ampleur.
Impossible d'imaginer un vin de cet âge là.
Plutôt
très bien mas j'ai envie de le revoir dans quelques années quand il sera sorti de sa gaine
Charles : robe jaune fluo, étonnante, nez initialement très réduit, soufré même je pense, qui s’ouvrira sur des notes de fruits exotiques, un peu noisette, suffisant pour m’orienter sur un chardonnay de chez nous. La bouche prendra également de la consistance à l’aération (malgré le carafage initial) avec une dimension verticale importante sur la salinité. Au réchauffement apparaitront des notes d’élevage un peu caramélisé / torréfié en bouche. Connaissant les gouts d’Arnould, j’évoque Perrières Ballot-Millot devant ce profil très droit en bouche (le vin, pas Arnould). En revanche pour le millésime tout au plus je tente un 2010 ou 2008, pas du tout c’est incroyablement jeune pour un vin de 2002. Garde assurée ! Manque un peu de complexité et de largeur pour prétendre au statut de super premier cru je trouve, mais bien plaisant.
Bien + , souffre probablement de l’effet séquence (et du soufre…)
Rémy : Je mentionne rarement la robe des vins (ça ne m’intéresse pas plus que cela) mais celle-ci est tout de même particulière ; jaune fluo comme j’en ai rarement vu. Réduction importante au nez, arôme de comté également puis après quelques remuages, c’est citronné, salin mais également mentholé. Ca sent la Côte de Beaune tout cela… La bouche possède une belle concentration avec une acidité importante, le vin gagne de complexité à l’aération, superbe longueur mentholée/citronnée.
Très bien + A la tombée de la chaussette on se dit que c’est assez impressionnant de jeunesse….
Burlotto - Barolo Monvigliero 2014
Guillaume : Nez très joli avec beaucoup de fraise fraiche, un peu de volatile mais qui personnellement ne me dérange pas, ça donne une certaine fraicheur.
La bouche n'est en revanche pas au niveau, elle est dure, avec des tanins fermes et astringent,
Longueur correcte.
AB/Bien-
Charles : Nez ou la volatile écrase tout le reste surtout dans les Zalto Bourgogne, dans l’autre verre la fraise ressort plus. En bouche le vin est très tannique, rapeux, pas une grosse acidité qui aurait pu nous orienter sur le cépage.
Assez bien - , pas du tout mon style de rouges.
Rémy : Nez désagréable qui sent le démaquillant puis après un long remuage vient la fraise écrasée, compotée
La bouche est dans un style bodybuildé mais sous stéroïdes ; des tanins beaucoup trop agressifs, durs masquant les arômes.
Je n’ai pas aimé.
Domaine Jacques-Frédéric Mugnier - Nuits-Saint-Georges 1er Cru « Clos de la Maréchale »
Guillaume : Nez très élégant, fruits noirs, prune, floral, on évoque Gangloff au départ,
La bouche nous ramène sur du pinot, les tanins sont fondus, la bouche est construite en finesse,
La longueur est bonne mais pas au niveau attendu d'un 1er Cru, mais ça reste un joli vin pour un 2007.
Bien +
Charles : Nez bien plus appétant ou on retrouve aussi une pointe de volatile mais aussi de la prune/quetsche, des fruits rouges. Au début je crois reconnaître aussi du lard/violette et ca m’oriente vers une Cote Rotie Gangloff, mais progressivement je m’éloigne de cette option pour revenir en Bourgogne car il s’agissait probablement de réduction, on ne retrouve rapidement plus le côté lardé. La prune m’oriente sur un Nuits du Sud, assez typique de cette partie de l’appellation. Gagné, et avec un peu d’aide d’Arnould on trouve le domaine et la cuvée. J’étais parti sur 2011, raté c’est un autre « petit » millésime, 2007. C’est
bien, mais assez simple, pour moi niveau village seulement, probablement l’effet millésime.
Rémy : Un nez bien plus avenant, mélange de fraise et de prune(au), c’est élégant.
La bouche possède belle concentration, un joli fruit (cerise/fraise), contrairement aux bourguignons je lui ai trouvé une certaine finesse et surtout un bel équilibre. Seul bémol, une longueur moyenne.
Très bien.
Domaine de la Grange des Pères 2010
Guillaume : Nez qui "claque", fruits noirs et rouges, épices, de la fraicheur avec des notes mentholées.
En bouche, c'est puissant, large, long, ça évolue à chaque gorgée, les tanins sont encore présents mais sans agressivité.
Un vin équilibré malgré sa puissance énorme,
Très bien+/Excellent
Charles : Oh la la, la ça cause…. Nez super complexe, épices, fruits rouges, cuir (mais pas moustache), menthol/végétal. Bouche à l’unission avec superbe équilibre, grosse matière très soyeuse, tanins parfaitement fondus, grande longueur, ambiance grand vin. On part sur un rouge du Sud avec du cabernet dedans à cause de la pointe végétale qui apporte de la fraicheur, n’ayant aucun référentiel sur ces contrées lointaines j’acquiesce à Trévallon que Guillaume suggère. J’aurais imaginé la GdP bien plus garrigue/olive noire et plus alcooleux, que nenni l’équilibre ici est somptueux même pour un irréductible bourguignon.
Excellent/grand vin
Rémy : Magnifique d’emblée ; le nez est complexe, mentholé, fumé, épicé et pas en reste côté fruits ; cassis, mure. Le tout est embaumant.
En bouche, une acidité marqué mais pas exubérante donne le ton de bout en bout, les tanins sont fondus, ça pète le fruit par moment puis le vin semble évolué sur les notes de garrigue, de griotte. Finale pleine d’énergie et de fraîcheur.Le « wahou » effect !
Grand vin !
Domaine Jamet - Côte-Rôtie 2009
Guillaume : Nez moins complexe mais très séduisant, avec un coté coulis de fruits noirs, un peu de violette.
La bouche est suave, concentrée mais sans lourdeur paradoxalement. Grande longueur.
Très bien+/Excellent
Charles : On voit rapidement la différence (« c’est pas le même », running joke du déjeuner), robe sombre, nez plus lardé/violette/poivre, c’est de le Syrah ! L’équilibre est plus septentrional, plus austère aussi mais classieux. En bouche c’est droit, précis, bien fondu également, moins complexe que le précédent mais joli cependant. On se met d’accord sur une Côte Rotie, que j’aurais placé sur un millésime moins chaud vu le profil.
Très bien
Rémy : Nez plus direct, moins complexe que le précédent sur l’olive noir, les herbes de Provence, la violette.
La bouche est un modèle d’équilibre et de finesse, c’est surtout le côté velours/soyeux qui m’impressionne, un vin plus intellectuel selon moi, qu’il faut aller chercher. Magnifique longueur pleine de fraîcheur, d’épices et de fruits (framboise/cerise).
Excellent ! Christophe, taquin : « Deux très belles bouteilles, il était temps ! »
Domaine Georges Comte - Les Pèlerins 2002
Guillaume : Nez avec une réduction marquée, du foin,
Bouche assez comprimée par la réduction, avec une jolie persistance,
Mais l'aromatique peine à se développer sous cette réduction,
Moins plaisant que le 2004 bu dernièrement.
Bien
Charles : Robe jaune paille, nez sur le foin, le végétal, bouche sur les mêmes aromes mais assez courte. On reconnaît avec Guillaume le style Georges Comte mais avec une bouteille moins homogène et moins complexe.
Bien -
Rémy :
Nez réduit tout d’abord puis infusé/floral sur la verveine, le foin également. La bouche est dans le même style avec une salinité importante. Finale courte, un vin qui a divisé mais qui me parait
bon. Eric, dans un style bien à lui : « Pour moi c’est un vin qui est dégeulasse, c’est tout ! »
Domaine Stéphane Tissot - La Tour de Curon 2010
Guillaume : Oxydé ! On doit être dans le Jura!
Ah mais là par contre ce n'est pas volontaire...ok
Charles : Oxydé…
Rémy : Arf, ça fait mal car la dernière rencontrée avec Arnould était très bonne !
Domaine de la Pinte - Vin jaune 1971
Guillaume : Oxydé mais là c'est fait exprès !
Noix curry, agrumes confites, texture sirupeuse,
C'est assez déstabilisant pour moi, mais l'accord sur le comté est top il faut avouer
Charles : Notes de noix très dominantes, curry. Bu seul c’est un peu difficile, avec le fromage ça passe mieux, j’ai quand même l’impression que ça manque de finesse et que la noix emporte un peu tout, aucune expérience sur ces vins mais peut être que l’apogée a été dépassée ?
Bien -
Rémy : Joli nez de vieux vin jaune (même si je partais sur un Château-Chalon
), noix, céleri, agrumes confits.
Grande puissance en bouche avec une acidité qui tapisse le palais, c’est très long avec une finale légèrement marqué par l’alcool.
Bien ++
Château Gilette - Sauternes « Crème de tête » 1971
Guillaume : Un nez sur le safran, la marmelade, la cire
En bouche on retrouve encore étonnamment pas mal de sucre, une acidité assez marquée,
L'apogée est dans doute déjà passée,
Bien -
Charles : Nez très sauternes sur les fruits jaunes rôtis (abricot), le safran. On part donc la dessus à raison, et sur 71 vu le contexte… domaine qui a à priori la particularité de faire des élevages très longs. En bouche c’est assez court bizarrement, sur une aromatique classique de sauternes mais manquant un peu de fraicheur ( à pondérer avec le moment du repas, malheureusement les sucrés sont souvent défavorisés par leur passage après des séries de vins secs je trouve).
Bien -
Rémy : Nez sur le safran, le pamplemousse avec une pointe de coing. La bouche est un concentré d’agrumes et d’orange amère, il y a du sucre bien entendu mais ces arômes ressortent clairement. cela manque un poil de fraîcheur et la finale est marquée par de l’amertume.
Bien.
Un
immense merci à Arnould qui nous a reçu comme des rois ! Les choix de vins étaient éclectiques, comme j’aime et s’il fallait retenir quelques bouteilles… En blanc le Weinbach qui atteint un niveau incroyable, Le Ballot-Millot dont le style semblait un peu éloigné des vins actuels du domaine mais le Sipp fut une très jolie expérience également. En rouge la paire GDP et Jamet était de très, très haut niveau assurément.
Vivement ses 60 berges