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Un agréable repas accord mets-vins

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Un agréable repas accord mets-vins a été créé par bibi64

Notre grand rendez-vous gourmand annuel est arrivé.
Cette année nous nous rendons au restaurant Le Castel du Pont d’Oly à Jurançon

Le menu a été établi par le chef, et l'un d'entre nous a concocté des propositions d’accord mets-vins que nous allons tester.

Une fois tout le monde confortablement installé par table de 8, nous attaquons par un apéritif au champagne. Nous n’avons pas pris de risque sur ce point, avec une cuvée que l’on connait bien :

Champagne Richomme, cuvée Réserve blanc de blanc
C’est un joli champagne à la robe jaune pâle, qui sent bon le pain grillé, l’acacia et la pâte d’amande.
Il propose une entrée en bouche souple et fraiche, avec une bulle fine très élégante. La matière de ce vin, est fine, ciselée, précise, et souligne parfaitement les arômes de citron, acacia, framboise et pâte d’amande. Une petite rondeur s’installe dans la longue finale.
C’est un très bon champagne, élégant et équilibré.

Après l’avoir goûté seul, les amuses becs arrivent. Ce champagne étant assez passe-partout, l’accord est bon avec les 4 éléments.

 
quiche au fromage, guacamole, velouté de petits pois et wrap jambon-cheddar.


Entrée

Après cette mise en bouche réussie, nous passons à l’entrée :
Le mesclun de la mer à la feuille de saumon fumé maison, « raviole de crevette, flan de tourteaux, quenelle de merlu », fine mousseline citronnée :

 

Pour accompagner cette entrée, nous avons sélectionné 2 blancs d’appellations réputées pour leur fraicheur :

 

Rappel sur mes notations :
0 = raté 1 = médiocre 2 = correct 3 = bon 4 = très bon 5 = excellent
avec des demi points, des + et des – qui permettent d’affiner le jugement et de classer les vins entre eux.


Chablis Premier Cru Les Butteaux 2015, Domaine Eleni et Edouard Vocoret

La robe est jaune verdâtre assez intense.
Le nez est minéral.
La bouche est ample et ronde, avec une petite amertume qui trame l’ensemble. La rondeur s’accentue avec le temps, signe probable du millésime solaire qu’a été 2015. C’est un vin expressif, sur le citron confit, la verveine, le fumé, le caillou mouillé et une note de beurre.
La finale est saline et longue
Conclusion : c’est bon à très bon, rond et salin.
Note : 3,5/5

L’accord avec le plat est très bon.

Jurançon sec, Serres-Seques 2020, Domaine Lajibe

Cuvée à base de Gros Manseng (90%) et Petit Manseng (10%), du jeune domaine Lajibe crée par Jean-Baptiste Semmartin, ancien escrimeur de haut niveau.
La robe est jaune, intense, un peu trouble.
Le nez ouvert sent la tarte normande, le flan aux pommes chaud. C’est entre le pain perdu et la pomme, avec une petite note de réduit et un fond levuré.
L’attaque légèrement perlante. C’est un vin très puissant, salin, tendu comme une arbalète. C’est vif avec une légère amertume. En retro, c’est un peu différent du nez : on a de la pomme, de la vanille, de l’asperge, et toujours ce fond levuré.
Longueur superlative, portée par la tension.
Conclusion : très bon à excellent, original. Jamais je n’aurais reconnu un jurançon à l’aveugle. Ca me fait plutôt penser à un savagnin ouillé comme le 2017 du domaine de la Tournelle.
Note : 4,5/5

Ce vin est très différent du précédent, et pourtant l’accord avec le plat est là aussi très bon.


Poisson

Après cette entrée goûteuse et les accords réussi avec les 2 vins, nos enchainons sur le poisson: le pavé de merlu rôti, éclats de châtaigne en risotto:

 

Pour l’accord avec ce plat, notre choix s’est porté sur deux blancs bien différents, issus de millésimes solaires : un chenin de Loire 2019 et une marsanne du Rhône 2018 :

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Saumur blanc, Les Pouches 2019, domaine La Porte St Jean

Le nez est sur la pomme avec un fond levuré.
L’attaque est souple, fraiche, avec un léger perlant. C’est un vin moyennement puissant, tendu, salin, avec un bel équilibre. Les arômes oscillent entre citron confit, coing, pomme et levure. L’ensemble est de belle longueur.
Conclusion : bon à très bon, ce vin présente des similitudes avec le jurançon bu avant, mais en moins puissant et moins énergique.
Note : 3,5/5

L’accord est bon avec le poisson mais pas avec le risotto qui est très épicé et qui écrase le vin.

Hermitage blanc, Les Miaux, domaine Ferraton et fils

Le nez est discret ; on y décèle quand même du fumé, du coing, et des notes empyreumatiques entre grillé et caoutchouc.
La bouche est ample, puissante, assez ronde, légèrement glycérinée, et énergique. En retro-olfaction, c’est un peu épicé, avec aussi du coing, de la châtaigne et du pomelo.
La finale est très longue avec des notes de gâteau à l’orange.
Conclusion : c’est bon à très bon, rond et complexe.
Note : 3,5/5

L’accord est médiocre avec le poisson, il y a un côté « vaseux » qui ressort. L’accord est correct avec le risotto qui, sans écraser le vin, domine quand même.


Viande

On n’a pas encore trouvé l’accord qui magnifie le plat ensemble, mais on continue à explorer avec le plat de viande : suprême de volaille en fricassée de cèpes, et ribambelle de petits légumes de saison.

 

Pour accompagner ce plat, diverses options en vins blancs et en vins rouges étaient envisageables. Comme nous avions envie d’avoir du rouge pendant le repas, nous avons opté pour une paire de Gevrey Chambertin 1er cru de 20 ans d’âge du même domaine, pour taquiner le terroir au passage.

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Gevrey Chambertin Premier Cru Les Cazetiers 2002, domaine Philippe Nadeff

La robe est pourpre-brun assez intense.
Le nez est ouvert, sur les fruit cuits, l’humus, le jus de viande et le celeri.
La bouche est souple, suave, fraiche et énergique. C’est élégant et complexe, avec des arômes de fruits cuits, de fruits rouges compotés, de jus de viande, de fleurs séchées et de celeri.
La finale se recentre sur les fruits compotés et le jus de viande, et est associée à une très belle longueur.
Conclusion : très bon, un très beau bourgogne à maturité.
Note : 4+/5

L’accord avec le plat est superbe, le vin soulignant les qualités du plat et vice versa.

Gevrey Chambertin Premier Cru Les Champeaux 2002, domaine Philippe Nadeff

La robe est pourpre-brun assez intense.
Le nez est assez ouvert, sur le jus de viande, les épices, les fruits cuits et les fleurs séchées.
La bouche est fraiche, plus acide que celle de son frère d’écurie, avec aussi une petite amertume en plus. C’est puissant et épicé, avec des arômes de fruits rouges mûrs, et de fleurs séchées.
Belle longueur.
Conclusion : très bon, un très beau bourgogne à maturité, avec encore de l’avenir.
Note : 4/5

L’accord met-vin est bon, mais le vin ne rentre pas en résonnance avec le plat comme l’a fait son compère juste avant.


Dessert

Comme nous avons décidé d’être raisonnable cette année, nous faisons l’impasse sur le fromage et passons au dessert : le duo de fondant chocolat, glace au chocolat blanc et copeaux pimentés.

Pour ce dessert classique, nous avons volontairement ignorer l’option maury/porto pour tenter du plus osé, plus musclé : un duo liqueur d’orange et une eau de vie de prune :

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Liqueur d’orange Orange d’Or, maison Grosperrin

Très belle liqueur, puissante et sucrée, qui porte bien ses 40% d’alcool. C’est très complexe et très fin au niveau aromatique, avec une déclinaison de l’orange sous toutes ses formes, complétée par des touches d’aromes des vieux spiritueux qui entrent dans la base alcoolique de cette liqueur (cognac, armagnac, brandy). C’est très long en bouche, avec une finale dominée par l’orangette et l’écorce d’orange.
Conclusion : c’est très bon, mais une dose me suffit, c’est trop sucré pour y retourner.
Note : 4/5

L’accord avec le dessert est très bon, le chocolat et l’orange faisant très bon ménage.

Vieille eau de vie de Prune, maison Laubade

Quand on met le nez au-dessus du verre, pas de doute, on est bien sur une prune ! (ce qui n’est pas toujours le cas pour les gnôles de prune plus ou moins qualitative…).
C’est en bouche que cette eau de vie s’exprime pleinement. C’est puissant, mais pas agressif, les 42% d’alcool ne « chauffent » pas. La puissance est arrondie par les années en fût, ca donne un ensemble rond, presque suave, qui sert de terrain d’expression aux aromes de prune et de torréfaction.
Conclusion : c’est très bon à excellent, et on y retourne facilement...
Note : 4,5/5

L’accord avec le dessert est moyen, le moelleux au chocolat rend la prune un peu sèche, et la prune n’apporte rien au moelleux ni à la glace.

Nous avons passé une excellente soirée, ce qui était le principal. Cerise sur le gâteau, j'ai eu un accord superbe dans le lot.

Bibi
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29 Déc 2022 17:54 #1

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck