le ZWTG à Etoy avec 4 membres fondateurs de LPV 

Jérôme invité par le Cavesa.ch à présenter ses vins au public, Anthony a saisi l'occasion pour nous inviter Yves, Jérôme et moi à passer le jeudi et vendredi chez lui.
Après la dégustation au CaveSA nous entamons une belle série ... à l'aveugle bien entendu ...


 


Clos Velicane Riesling 2021
malheureusement servi trop chaud pour mon goût perso, apparaissent ces saveurs de cire miellée.
La différence avec le 2019 goûté dernièrement ?  c'est encore plus intense, le vin trace, en fait ce n'est pas une trace, mais un sillon profond, qui structure toute la bouche et l'étire ... assez impressionnant !

Kei Shiogai Gevery Chambertin Les Cherbaudes 2020 
j'avais une terrible envie de partager une bt de ce vigneron que j'admire et dont le vin me touche ...
framboise croquante qui éclate au nez, pureté, précision, un zeste subtil de bois-fumé s‘immisce de temps à autre pour disparaître à nouveau, concentré mais léger et aérien à la fois, note végétale dès le milieu de bouche contribuant à la fraîcheur de l’ensemble. Dénominateur commun avec Les Ruchottes de Rousseau, D. de la Rochette de Tatasciore, Bizot, Arnoux Lachaux, c‘est le type même de PN que je recherche actuellement, c’est malheureusement déjà pour ainsi dire impossible à trouver. 


nous passons à une paire mythique sur LPV à l'aveugle. Zapata avait fait le buzz en 2006 en relatant une horizontale de Pomerol 1998 link  par ici docteur  avec un intrus.
Je voulais voir comment se comporte ce duo 17 ans plus tard ...

 

Vieux Château Chauvin 1998 
beau nez encore sur les fruits rouges et noirs, accompagné d'épices délicates, beaucoup de charme, encore belle vigueur et concentration en bouche, termine malheureusement un poil sec et sur un fil acide n peu décharné en fin de bouche ... ce vin dont je dois avoir bu une 12aine de bt a dépassé son apogée ... je l'ai une fois servi à un ami amateur de Bx qui avait alors déclaré "je crois que c'est le meilleur vin que j'ai bu de ma vie"  ... c'est dire si à une époque il était superlatif ! 
et si vous lisez le CR de la dégustation de Zapata, il était sorti à l'unanimité en 1ère place devant l'Evangile, Trotanoy et tous les autres.

Trotanoy 1998
bu pour ma part plusieurs fois, je suis un peu surpris et désorienté à l'ouverture de la bt. A besoin de beaucoup d'aération pour commencer à prendre des contours et dévoiler sa personnalité. + tard nez sur la subtilité et finesse, avec un grand raffinement de saveurs et beaucoup de race en bouche. Dès la mi-bouche apparaît une mâche encore imposante qui propulse le vin vers une belle finale. Beaucoup considèrent 1998 comme l'un des meilleurs millésime du domaine, perso je suis un poil déçu, j'ai trouvé ce vin excellent mais il lui manque le naturel d'expression ou l'évidence des tout grands vins. Mais comme dit Jérôme, c'est chipoter à haut niveau ... 

 
la paire suivante est aussi relationnée aux débuts de LPV, an 2002 et 2003

 


Château Montelena cab sauv 1995
certains disent le plus bordelais des californiens ... et cela a qqchse de vrai,  plaisir sadique de voir les amis s'agiter autour de la bt et de chercher quel Bx cela pourrait bien être ...   
cassis, tanins noirs, ne se révèle pas encore complètement après 28 ans ! un côté strict-droit, sur l'austérité noble, c'est l'anti-Pamela-Anderson (trentenaire  ) 
ou en d'autres mots bien éloigné de la sensualité débridée voire ostentatoire de certains vins de la Napa Valley ... j'ai beaucoup aimé 

St Francis Reserve King's Ridge cab sauv 1995 
voici la dernière bt d'un vin qui avait peuplé nos années folles ... un vin à l'époque extrême, sur fruit débordant, la cerise amarena, bouché avec un composite synthétique utilisé dans la chirurgie cardiaque ... 28 ans plus tard, chaque molécule est devenue goût, le vin ne présente plus la moindre aspérité, tout est parfumé, cerise (mais plus amarena), cuir fin, tabac blond, petites herbes aromatiques, pointe de caramel, la robe est couleur brique, beaucoup de charme ... le lendemain le fonds de bt partagé avec Yves, n'a rien perdu de son expressivité ... belle re-rencontre 


Yves me tend un verre 

nez fondu et confit, après la 1ère gorgée tout est clair: vieux Bourgogne !  un charme irrésistible, j'aime, mais je note au passage tout de même un manque de concentration en milieu de bouche qui n'entame aucunement mon plaisir ... ce sera la 2ème vin de la paire suivante 

 

Yves annonce, attention il y a un piège dans la paire qui vient

Domaine de la Janasse vv CdP 2005 
le bouquet au 1er abord sur le ventre de lièvre a besoin d'un peu de temps pour se mettre en place ... amélioration superlative, super complexe, myriade d'arômes qui virevoltent s'en- et se délassent, c'est riche et kaléidoscopique, pointe de suavité en bouche ... il est vrai il y a un fort dénominateur entre ce CDP et le Côte de Nuits qui suit. A l'aveugle plus d'un tomberait dans le piège ... comme quoi les vins mûrs et à point finissent par se rejoindre ... excellent bt il faut bin le dire 

Clos de Tart Morey St Denis 2001 
bu à l'époque lors d'un mémorable WE chez Luc, 3 jours d'excès absolus gravés à jamais dans nos mémoires, et comparé au Clos des Lambrays 2001 qui l'avait enfoncé, il a évolué de façon magnifique ... confit, fondu, floral, rose et réglisse, parfaitement expressif, il a largué tout son bois neuf ... j'aime beaucoup ... malheureusement ne tient pas longtemps et s'écroule en fin de soirée pour terminer décharné sur un fil acide ... moralité ne pas ouvrir certains vieux Bourgogne trop tôt avant le service 

bon je fatigue à plus tard 



 

suite 

Domaine Buisson Charles Meusault Les Cras 1er cru 1999
servi bien froid voire un peu trop j'ai bien aimé, en se réchauffant la note oxydative devient trop dominante, ce n'est plus ma tasse de thé 


 

Domaine Mugneret-Gibourg Echezeaux 2009 
comme Jérôme doit bientôt partir, j'ouvre cette bt pour qu'il la goûte ... il est impressionné   
symphonie florale tout azimuth, un délice absolu, l'impression de se promener dans le jardin d'eden,
beau volume en bouche avec une fraîcheur parfaite,
il ne faut pas réfléchir ni se transformer en Hercule Poirot et chercher, tout est là et à sa place,
un vin évident, signe qui ne trompe pas, grand vin ...



 

Thierry Constantin Syrah L'Odalisque 2008
beaucoup de raffinement au nez, + moins puissant que suivant mais plus digeste et charmant à boire, très belle fraîcheur
très bien 

Simon Maye Syrah Chamoson 2006
assez impressionnant, puissant, dense, long, et intense. Obtiendrait un score plus élevé chez un critique que le précédent mais lequel des 2 préfère-t-on boire ? 
une belle paire de haut niveau

 

Ch La Conseillante Pomerol 2010 
je connais quelques millésimes de la Conseillante des années 90 et 2000 et ne reconnais pas du tout le style de la maison toujours un peu ductile et plus sur l'élégance raffinée que sur la force / puissance. Ici c'est du costaud XXL musclé et tannique. Bien structuré et tannique, mûr mais qqpart massif ... à attendre ...

Ch. Clinet Pomerol 2010 
je connais tous les millésimes de 1988 à 2001 et ensuite 2008 et 2009. Bouquet très particulier sur le fruit riche avec un zeste d'épices exotiques + truffe noire, réglisse ... flots de fruit mûr, dense, tanins très présents mais mûrs et parfaitement enrobés, très structuré. Excellent mais n'a pas la sexiness irrésistible du 2009. Qquepart encore un Pomerol old style ou disons plutôt d'avant 2016. 
top !  ... je le préfère nettement au la Conseillante

 

Vietti Barolo Rocche 2008 
dans le plus pur style Vietti XXL mais attention leur Barbaresco Masseria est tout le contraire ...
alors que la plupart des 2008 sont à point, ici on se retrouve plutôt face à une promesse sur le futur.... à revoir dans 10 ans ?
un vin qui cartonne chez les critiques grâce à sa concentration, profondeur et puissance ...
Perso pas d'émotion et une série de rendez-vous ratés qui s'allonge et s'allonge 
quelque part incriticable mais moi je m'emm..... 

allez, un dernier :

Clos Velicane Pozna Letnia 2021 
le liquoreux de Jérôme à la robe jaune translucide-pâle aux reflets verts ... pur, fruit éclatant, beau fil acide qui tient le vin et lui donne sa fraîcheur 
très bien 


beaux moments d'amitiés 21 ans après la création du forum 
tout ça de pris sur le néant dirait Averroes 





 
 

claudius écrit:

 

Domaine Mugneret-Gibourg Echezeaux 2009 
comme Jérôme doit bientôt partir, j'ouvre cette bt pour qu'il la goûte ... il est impressionné 

 
symphonie florale tout azimuth, un délice absolu, l'impression de se promener dans le jardin d'eden,
beau volume en bouche avec une fraîcheur parfaite,
il ne faut pas réfléchir ni se transformer en Hercule Poirot et chercher, tout est là et à sa place,
un vin évident, signe qui ne trompe pas, grand vin ...

 

Vous avez eu bien plus de chance que nous sur ce même vin qu'Oliv avait apporté il y a juste 2 ans  Vins de niche chez Le Teckel - La Passion du Vin
Une vrai déception pour notre part...sans doute bu dans une mauvaise phase car la bouteille ne semblait pas abimée pour autant.

Oui j'avais lu vos CR ...
de plus cette bt provient du stock de Oliv ... 
je me demande aussi souvent  pourquoi ces différences entre bt ...
il y a certainement aussi le facteur chance avec les paramètres, température, aération, transport, ordre de servince,
ensuite évidemment les bouchons, la variation de bt, le vieillissement ... tant de choses incontrôlables 

pour moi la bt de ces 2 jours 
en jeune le Kei Shiogai
ensuite Montelena et Clinet 

Un voyage de travail en pays helvète … ou comme joindre l’utile à l’agréable, le très utile au très agréable et encore, agréable est tellement loin de la réalité de ce que je ressens quand je revois l’un de ces trois là qu’il est impossible d’exprimer le sentiment quand ils sont tous les trois là, avec moi.
Dès lors, je n’ai qu’une envie, profiter du moment, savourer, me marrer, écouter, absorber.

Le premier rouge, je l’ai assez mal goûté, juste avant que je parte pour le salon, sans doute pas dans les conditions de réception optimale, déjà dans le bon stress des rencontres à venir.

Kei Shiogai Gevery Chambertin Les Cherbaudes 2020
Je reconnais les grandes qualités de ce vin, son fruit croquant, de framboise et de griotte, un très beau soyeux en bouche, un équilibre de grand vin, mais je suis un peu gêné par le boisé pas encore intégré, pas très noble du reste avec des notes vanillées lactées. Mais mon avis ne vaut pas grand-chose eu égard au contexte dans lequel j’ai bu ce vin, très rapidement et la tête déjà un peu ailleurs.

Vieux Château Chauvin Saint Emilion Grand Cru 1998
Du grand et beau Bordeaux Rive droite, dans un très grand millésime pour cette zone, ça donne ça : concentré, plein, structuré sur des saveurs de moka, avec une assise tannique imposante mais sans rudesse : le mariage réussi de grands raisins avec des notes boisées encore présentes, mais nobles. C’est un vin impressionnant qui semble loin de sa fin.

Trotanoy  Pomerol 1998
Puisqu’il s’agit d’une paire et qu’il faut les comparer, je décerne ma palme à Trotanoy même si j’ai beaucoup aimé Vieux Château Chauvin. Le tweed face au velours côtelé. L’élégance parfaite de ce vin qui a tout intégré, fruits, tanins, élevage et qui livre un vin au naturel confondant. C’est un grand vin.

Château Montelena cab sauv 1995
Voilà un autre sommet que l’on peut d’ailleurs tout à fait comparer et l’étonnement naît du fait que l’on a le sentiment qu’il ne se livre pas encore totalement. Mais quelle délicatesse, quelle élégance, quelle matière soyeuse et comme le souligne Claude, aucun tapage dans ce vin dont la retenue incite à dire qu’il doit donner encore plus.

St Francis Reserve King's Ridge cab sauv 1995
Dès le service, on voit bien que la robe est très brunie. Le nez donne également des signes d’évolution, mais le parfum reste noble. De même en bouche, le vin est clairement sur le versant post-apogée, mais délicieux, et sa grande force réside dans sa très grande fraîcheur et une très belle longueur. Délicieusement décadent sur des saveurs de grand Xeres.

Domaine de la Janasse vv CdP 2005
On dirait le Sud. Voilà un vin très impressionnant, ça je le reconnais, pas forcément ma tasse de thé, mais je reconnais que c’est un vin de très haut niveau qui cependant pour mon goût actuel manque un peu de délicatesse et d’élégance.

Clos de Tart Morey St Denis 2001
à l’opposé de Claude, je pense que je n’aurais jamais pensé à loger ce vin en Bourgogne, car c’est son côté sudiste qui m’a marqué, solaire et même si Yves avait prévenu qu’il y avait un piège, je ne pensais pas à celui-ci. Son côté florale m’a fait penser à une très belle syrah et comme la thématique semblait être celle des vins qui avaient marqué l’histoire de LPV, je suis parti dans de nombreuses directions et d’ailleurs fort loin. Si le Janasse m’a impressionné, j’ai tout de même préféré ce vin dans cette paire pour son supplément d’élégance, mais je dois aussi avouer que, petit buveur, je commençais à saturer, d’autant que l’après midi fut riche en vin également au cours du salon.

Domaine Buisson Charles Meusault Les Cras 1er cru 1999
Belle robe dorée, qui évoque un vin âgé, mais je n’aurais pas misé sur 24 ans quand même. Joli nez mêlant un joli boisé à des notes de truffe blanche, un peu de mirabelle. En bouche, c’est large, confortable, sapide : ça se boit avec plaisir. Mon voisin (Yves) se demande s’il n’y a pas un peu d’oxydation ; personnellement, je ne la ressens pas : j’aime bien ce vin à qui il manque peut-être un peu de swing en finale.

Domaine Mugneret-Gibourg Echezeaux 2009
Je dois prendre la route et m’apprête à partir mais Claude me dit qu’il va me faire goûter un rouge avant que je ne parte. Je comprends vite au regard qu’il me lance que je n’ai pas intérêt à refuser, le genre les yeux plantés dans les miens avec le sourcil droit relevé, autoritaire. Bon, ok, je vais rester encore un peu. -) J’ai bien fait.
Sans doute le vin des ces deux jours pour moi : une évidence absolue, une délicatesse et une gourmandise de génie, sur des notes florales - un parfum que dis-je ! – une texture soyeuse et une fraîcheur divine. Un vin parfait qui se présente spontanément, sans fard (j’avais dit dans le dépouillement, ce qui pouvait paraître péjoratif, mais pour souligner sa pureté). Du plaisir et rien d’autre mais c’est cela qui fait son côté génial.

Je n’ai pas bu les suivants, devant m’arracher à cette si belle compagnie. Mon voyage fut agrémenté des images de ce trop court intermède helvète, des vins somptueux que nous avons bus, des discussions, des fous-rires, des regards, des souvenirs remontés, de tout ce qui fut dit : Merci ! (Anthony, je passe volontairement sous silence la branlée au tennis, ça n’est jamais arrivé)