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Les vins de Noël

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Les vins de Noël a été créé par Manas

                                                            Les vins du réveillon (partie 1)


Festivités en famille, de nombreuses bouteilles dégustées très souvent accompagnées de bons petits plats. Je découpe mon CR en 2 parties pour plus de lisibilité, en distinguant dans cette partie les vins du réveillon, puis, dans une deuxième, les vins du reste de la semaine. 

On commence par : 

CR: Domaine Vincent Dauvissat - Chablis Grand Cru - Les Clos, 2005 



Dégusté à l’apéritif pour moi, n’étant pas très amateur de bulles. Un simple autre petit verre accompagnera les huitres du Bassin d’Arcachon avec lesquelles personne n’a été malade.

En voilà un Clos curieux : à l’ouverture, le vin fait montre d’une richesse certaine, certes attendue de ce climat.
Mais le vin est étonnamment très beurré et dans une moindre mesure vanillé.
L’ensemble est souligné d’une grande sensation florale.

Bouche riche et massive à l’attaque correspondant à tout ce qui me déplaît un peu dans le Chablis ! Cependant, une splendide tension citronnée prend le relais dès le milieu de bouche jusqu’à une longue finale.
L’équilibre s'est donc révélé parfait, et j’ai beaucoup aimé ce vin.

CR: Domaine E. Guigal - Condrieu - La Doriane, 2020

Bue sur 3 jours sans grande évolution, et notamment ce soir du réveillon donc, pour accompagner une belle tranche de foie gras. J’ai voulu cette année rompre les traditions du traditionnel couple Sauternes-Foie gras et cette belle bouteille me paraissait être une Maîtresse idéale pour ce dernier.

Cette Doriane est un cadeau offert à ma compagne au Noel de l’an passé. J’ai voulu ouvrir ce vin jeune pour profiter de son explosivité, soit le profil qui nous plaît tant lorsque nous la dégustons lors de divers salons.

Nez exubérant dans le bon sens du terme, qui dévoile d’intenses parfums de pêche, de vanille d’élevage bien dosé, sur un fond minéral. La bouche se montre disciplinée : on retrouve ces notes de pêche dans une texture très ample voire huileuse, mais bien équilibrée, avec une sensation rocheuse et ce qu’il faut de tension.

Très joli vin.
***
Pour innover cette année, nous faisons l’impasse sur le saumon pour le remplacer par une création du chef Raphaël Vionnet à Thonon-Les-Bains, homard et trompettes. Ah, du homard... Difficile de ne pas repenser à notre déjeuner fabuleux chez Georges Blanc . Direction la cave : ce plat réclame un grand Bourgogne pour l'escorter et aucun autre que Dureuil-Janthial ne paraît être plus approprié pour convenir à la tablée, la même qui avait festoyé chez G. Blanc.

CR: Domaine Vincent Dureuil-Janthial - Rully Premier Cru - Vauvry, 2019 



Quel beau nez, de grande ampleur. On retrouve cet élevage explosif qui enveloppe ce vin à la matière très riche et opulente. Notes grillées, beurrées complètent l’ensemble. La bouche commence riche sur ces mêmes notes, rapidement rattrapée par des notes minérales, fraîches, qui tendent l’ensemble.
Comme d’habitude, superbe, tout comme l’est l’accord avec le homard : accord met-vin de tout premier ordre.

Nous passons ensuite sur deux rouges pour accompagner ce splendide gigot de 7 heures, cuit en cocotte le Creuset, et son gratin dauphinois. Ma compagne qui sait le cuisiner à merveille aura pu faire profiter de ses talents à toute la tablée familiale. 



Pour lui tenir tête, et le sublimer, il ne fallait rien de moins que :

CR: Domaine Mathilde et Yves Gangloff - Saint-Joseph (rouge), 2017
 


Ouvert 3h avant, et épaulé 1h dans cet intervalle.

Yves Gangloff nous avait confessé, dans le joyeux brouhaha du marché aux vins d’Ampuis, qu’il dégustait ses St Jo entre 6 et 8 ans. Ce n’était pas tombé dans l’oreille de sourds, nous avons lorgné sur cette bouteille le réveillon précédent et avions jugé sage de lui laisser une petite année de plus.

Nez magnifique, profond, puissant, racé, de fruits noirs très légèrement lactés, du poivre à gogo (comme dans mon assiette). La bouche est charpentée, poivrée, intense et procure énormément de plaisir. Le sentiment cependant qu’elle est encore un chouilla renfrognée.

Quelle superbe bouteille, il faut la déguster sur ce profil-là, mais je suis persuadé en revanche - et je ne suis pas un ayatollah de la garde - qu’il manque une petite année ou 2 pour qu’elle accède à l’harmonie absolue.

En attendant, les senteurs du gigot confit, rehaussé d’un peu (beaucoup) de poivre noir du moulin, mêlées aux parfums intenses et puissants de ce St Jo resteront comme l’un des grands moments de gastronomie de cette année.

CR: Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande - Pauillac, 1995

 

Dégusté en parallèle, mais surtout à la fin, pour lui même. C'est un vin que je connais déjà car dégusté l'an passé , l'effet de surprise est moins là, mais là qualité reste.

Je peux reprendre mot pour mot ce CR.
Nez classique et hautement délectable, de cassis, de cèdre, de tabac.
L’ensemble est profond, très classe et élégant. La bouche est veloutée et ample.
Le Pauillac en dentelles, qui en a encore sous la pédale.
 
A suivre
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30 Déc 2023 18:57 #1
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Réponse de Manas sur le sujet Les vins de Noël (partie 2)

Les vins de la semaine de Noël (partie 2)
 Suite des réjouissances.

CR: Domaine Pierre et Jérôme Coursodon - Saint-Joseph - La Sensonne, 2018

 

Epaulée 4h avant service, et carafée 1h30 dans cet intervalle.
En accompagnement d’un civet de sanglier.

Nez sur les fruits noirs intenses, qui tire sur le chocolat, profonds, complexes, L’ensemble est soyeux et souligné d’un élevage boisé vanillé encore présent. La matière, enveloppée dans un élevage boisé vanillé très présent mais élégant, est sublime.
La bouche est soyeuse, charpentée, puissante, doté d’un magnifique équilibre.

Une sacrée bouteille, la Sensonne est vraiment une immense cuvée de Saint Jo, d'ailleurs les courses sont déjà faites pour le 2022 sans même l'avoir goûté (ce qui est rare).

Garde : Déjà très bon, mais à attendre, dans 4-5 ans, nous aurons là une admirable bouteille.

CR: Domaine Michel Chapoutier - Châteauneuf-du-Pape - La Bernardine, 2010

Dégusté il y a 2 ans, ce vin était d'une effroyable simplicité, un Côtes du Rhône tout au plus. Ici, et même si je suis fâché avec le domaine, je prends du plaisir avec ce joli nez de Châteauneuf puissant mais qui montre d'une certaine délicatesse, fondu. Petits fruits rouges, garrigue, épices. Bien au dessus (pour une fois) du C9P Guigal du même millésime dégusté récemment. La bouche est en revanche plus simple et légèrement capiteuse. On prend du plaisir malgré tout. 

Bouteille agréable, largement surclassée par la Sensonne au cours du repas (ce pourquoi je recommandais à table de la boire en premier).

 CR: Château Haut-Marbuzet - Saint-Estèphe, 1990 

En magnum



Epaulée 1h avant dégustation. Achat sur internet.

Ce magnum accompagnera de non moins délicieux filets de boeufs Rossini relevés au poivre du moulin, concocté par mes soins. Je m’inspire ici de ma récente expérience au restaurant à Honfleur , et l’envie de le marier à ce Saint-Estèphe était grande.

 

Lors de la mise à l’épaule, le vin est étonnamment clairet.

Mais une fois un verre bien servi, le premier nez confirme que nous sommes en présence d'un magnifique Saint-Estèphe sur des notes puissantes et complexes de cuir, de boîte à cigare, de terre. Tout est en place. En prime, des notes très distinctes de truffe complètent le panorama d'une grande profondeur. C’est un très très beau nez, non en fait, c’est un nez splendide, harmonieux et aboutit.

Et la bouche ne déçoit pas, on y retrouve les éléments du nez dans une bouche ample et veloutée. Elle s'exprime avec une grande intensité.
L’ensemble est long et l’accord magique.

Grand Haut-Marbuzet, à boire.

CR: Château Thivin - Côte de Brouilly - Zaccharie, 2020 



Dégusté autour d’une jolie fondue savoyarde.

Un nez pas tout à fait ouvert, malgré 3h de carafe.

Comme pour le Gangloff, le profil me plaît ainsi (j’aime les beaujolais jeunes), mais là le vin est encore sur la réserve.

Pour autant, beaucoup de plaisir : une aromatique autour d’un joli fruit rouge gourmand, principalement cerise, framboise, c’est très joli et classe.

Garde : à revoir dans 2-3 ans (pour mon goût) 

CR: Domaine Fréderic Berne - Chiroubles - Les Terrasses, 2020

Une aromatique similaire au Thivin bu la veille, à la différence que ce Chiroubles se livre, et à merveille. Là aussi une aromatique sur les petits fruits rouges très gourmands. Beaucoup de plaisir, y compris pour le père un peu fâché avec le gamay.

J'ai beaucoup aimé, comme l'ensemble de la tablée. 

CR: Domaine Vincent Dauvissat - Chablis Premier Cru - La Forest, 2009 



En accompagnement d’une tranche de saumon fumé.

Très beau nez d’un Chablis évolué, avec une typicité que je commence à discerner sur ce climat : à savoir une noble austérité. De fait, au milieu de nombreuses erreurs que l’on peut faire lorsqu’on déguste à l’aveugle, je me souviens avoir réussi à deviner ce climat lors d’une dégustation à l’aveugle au domaine, il s’agissait d’un 2003 de mémoire.

Pour en revenir à notre Forest 09, on a ici un nez intensément miellé, surtout à J+1, conjugué à des notes de coquille d’huître. La trame globale de ce vin est soulignée par cette noble austérité pré-citée.

On retrouve ces notes de miel intenses dans une bouche riche, bien dans son millésime, cependant bien contrebalancée par une tension laser.

Fermé il y a 2 ans, ce Chablis se livre désormais sans complexe pour le plus grand bonheur du dégustateur.

CR: Château Poujeaux - Moulis en Médoc, 1990 



Pour accompagner des pavés de rumsteck sauce poivre.

Je poursuis mon exploration du splendide millésime 1990 avec cette bouteille achetée également sur internet. Millésime qui confirme, s’il en était besoin, sa grandeur avec ici un excellent Poujeaux. Peut-être le meilleur dégusté jusqu’alors et en tout cas largement au-dessus du 1988 dégusté il y a 3 mois .

Très beau nez, tellement bordelais, flamboyant sur les fruits noirs, le cuir, un peu épicé, le sous-bois. L’ensemble est profond et vraiment expressif.

Seule la fin de bouche un peu courte rappelle que nous ne sommes pas sur les plus grands terroirs du secteur. Mais pour une trentaine d’euros - et je ne parle pas du prix de l’époque - c’est un excellentissime RQP.

Garde : à boire, mais aucune presse, contrairement au 1988. 

CR: Domaine Gérard Dupplessis - Chablis Premier Cru - Vaillons, 2018 



Invité dans ma belle famille, je suis venu notamment avec un joli Premier Cru. Jolie bouteille qui a provoqué chez moi deux regrets : le premier, mais indépendant de sa volonté, de devoir se limiter à un verre, prenant le volant dans la foulée du repas ; le second, d’avoir ouvert certains Chablis de ce producteur, mais aussi d’autres, trop tôt… Déjà dit précédemment, je ne suis pas un ayatollah de la garde mais celle-ci me paraît incontournable pour mon goût en Chablis. Ah, mais si on avait une place illimitée en cave aussi, les choses seraient plus simples… 

En tout cas, ce vin cause bien mieux que ma précédente dégustation, et pour 20 balles à l’époque, c’est un super RQP. Les marqueurs chablisiens sont bien là avec un nez citronné et iodé ; j’aime ce climat pour son intense minéralité que j’ai retrouvée bien exprimée ici.

Très beau volume en bouche, rappelant que nous sommes sur un Premier cru. Belle finale évolutive.
Le vin prend son envol avec des tagliatelles, homard et aneth.

Garde : bien maintenant et nul doute qu’il sera encore mieux dans 2-3 ans.
Bonne année LPV ! 
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31 Déc 2023 10:40 #2

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