Tous les vins de cette dégustation ont été dégustés à l'aveugle, servis en carafe sauf pour les trois liquoreux servis dans leur bouteille masquée.
Clos Habert 2002 Montlouis, François Chidaine demi sec
Belle robe dorée et dense. Très beau nez de chenin bien mûr : aubépine acacia et note minérale évidente.
Superbe équilibre très frais et grande longueur. Très beau avec cette finale citronnée caractéristique de ce magnifique millésime.
Château Montels doux 2003, Gaillac :
C'est le générique de la maison.
Robe or soutenu. Le nez est intense sur la mandarine confite. Bouche grasse et gourmande, moyennement longue. Un vrai plaisir pour maintenant, c'est bon, sans conteste.
Domaine Rotier, Renaissance 2002, Gaillac :
La robe est très dense, or soutenu avec des tonalités ambrées.
Grand nez sur la poire, le coing, l'abricot, légèrement amylique, mais qui se plaindrait de ce volatile qui porte si bien ce nez.
Très grand volume en bouche, ce vin s'impose de façon évidente comme un grand liquoreux tant l'équilibre est magnifique. La finale fait la queue de paon, très longue sur un festival de saveurs et dans une grande fraîcheur. Superbe et grand vin.
Château Montels trois chênes doux 2001 :
Ce vin a un peu souffert de passer derrière le monument qui précédait, mais il n'a pas fait du tout pâle figure : je crois même que Vincent l'a préféré.
Très ambré sur des notes de poire fine, c'est très bon avec cette belle finale présentant une belle et légère amertume.
Engel, Echezeaux 1997 :
Robe de pinot un peu trouble.
Le nez est très animal, avec des notes de cacao et de griotte, mais le côté animal me dérange car je le trouve agressif.
En bouche, c'est groseill, l'acidité est trop marquée tout comme les tanins rêches. Problème sur la bouteille ?
Château Petrus 1993 :
La robe est bien jeune, grenat sanguine.
Le nez affiche très clairement son origine bordelaise et on devine le merlot qui s'exprime de belle manière. C'est un très beau nez, simple, mais élégant, avec des notes de réglisse.
La bouche en revanche est moins séduisante, certes très fraîche mais on sent quand même un certain manque de maturité avec une amertume en fin de bouche. Longueur moyenne.
Vega Sicilia, Unico 1990, Ribera del Duero :
La robe est très sombre. Le nez présente des notes originales de coquille d'huître et d'amande douce.
En bouche, c'est un vin très flatteur, gourmand et suave. Le boisé toasté est appuyé, mais s'intègre assez bien.
Légère touche de mousseron sur la très longue finale. C'est très bon, avec un bémol pour le boisé, actuellement.
Château de Beaucastel 1983, Châteauneuf du Pape :
La robe est tuilée.
Le nez est très minéral, presque hydrocarbure. J'y retrouve également les notes balsamique (ou sparadrap) du mourvèdre qui m'ont orienté vers Bandol 83.
Des notes de caoutchouc brûlé sont quand même un peu moins valorisantes.
En bouche, on trouve une grande fraîcheur et la longueur est au rendez-vous. A boire, car même si la structure est intacte, l'évolution aromatique n'est pas des meilleures.
Domaine Leflaive, Pulligny Montrachet Clavoillon 1999 :
Le nez me rappelle cette hésitation qui avait été la mienne à l'évolution de Mailloche 2000 avec des notes agressive dont je ne sais pas si elles sont minérales ou déviantes. Derrière, il y a néanmoins un beau fruit.
C'est très fin, pur, peu éloquent. Attendre sans doute.
Quintessence de petit Manseng 1990, Domaine Cauhapé, Jurançon :
Je suis parti sur un Xeres Olorosso. Dans ce cas, ce vin, dans un style oxydatif aurait été conforme avec ses botes d'amnade et de noisette sur un léger rancio. Mais c'est un liquoreux de Jurançon ; il y a un problème !
Xeres, Tintilla de Rota, Lustau
La robe est noire, café, impressionnante.
C'est encore le café qui vient à l'esprit en humant et en goûtant, mais ce serait bien trop réducteur ! C'est très fin malgré la puissance, sans être aussi liquoreux que les Pédro Ximenez. Sans doute plus élégant. Excellent vin.