Noà«l 2004 :
1. Divers :
Coteaux du Languedoc la Méjanelle – Mas Clavel – Les Garrigues 1998 (14,5/20) : Superbe de typicité (garrigue, fruit, cacao, poivre, agrumes, pain d'épices), de finesse fraîche et de friandise. Consciencieux et nullement fatigué après ces quelques années, malgré une densité modeste.
Suisse Luins Serreaux/Dessus Monnard/Nicolas 1998 (14/20) : léger perlant, joli fruit, touches fleuries et de noix, bel équilibre vivacité/gras.
Sainte-Croix du Mont Loubens 1989 (15/20) : Senteurs attendues de fruits confit (ananas), de zeste d'agrumes. La bouche est relativement fine, dotée de beaux amers mais elle reste trop simple, en panne d'inspiration (le 90 bu récemment était plus à la hauteur).
Bourgogne Jadot couvent des Jacobins 1999 (13,5/20) : modeste, velouté, corsé, notes de fruits (cerise, groseille) et de fleurs, de réglisse, de fourrure. Fruit un peu éteint toutefois et alcool perceptible.
St-Estèphe Calon-Ségur 1989 (16/20) : le nez déploie un bouquet typé de qualité : réglisse, cassis, havane, herbes aromatiques. Bouche fine, non dénuée de sveltesse, encore longuement fruitée et corsée. On détecte dans cette expression appliquée une virilité très « St-Estèphe » compensée par le soyeux dû au millésime.
Muscadet Domaine de l'Ecu Granite 2002 (15,5) : Parfums de végétal, de citron pour une expression sans bavure dotée d'une superbe minéralité. Bouche pleine, mûre et presque cinglante en raison d'une sève percutante, très légèrement perlante. Un muscadet de haut vol, au prix infiniment doux.
Meursault Jadot 1997 (16,5-17/20) : Nez superbe, dégageant des odeurs accueillantes de beurre, de fleurs, de miel, de citron, de vanille. Bouche relativement opulente, valorisée par une minéralité de classe. Le grillé est subjuguant de finesse. Une cuvée de base magnifique.
2. Repas/dégustation chez les « amis de M. Noly » :
Champagne Doquet-Jeanmaire 1988 (16,5/20) : un blanc de blancs crémeux, goûteux et particulièrement raffiné.
Chablis Raveneau Montée de Tonnerre 1996 (17/20) : le vin décline des flaveurs d'agrumes, de miel, de fruits exotiques. Pureté, minéralité et une acidité de grande classe, représentatives de l'appellation.
Riesling Clos Ste-Hune Trimbach 1996 (18/20) : remarquable expression typée empreinte de noblesse, pour cette cuvée emblématique, avec des flaveurs de miel, d'agrumes, de menthol, de fruits exotiques portées par une minéralité envoûtante. La richesse est trompeuse car le vin (presque fantasque eu égard au style de la maison) est dans un registre plus sec qu'il n'y paraît. Grand avenir.
Hermitage Domaine du Colombier 1999 (16,5/20) : Senteurs corsées de violette, d'olive, de cacao, de cassis rayonnant ; bouche veloutée, fruitée, à l'acidité modérée semble-t-il. Une réussite dans un style certes plus facile d'accès (très doux en l'occurrence) que chez Chave par exemple
Romano Dal Forno Valpolicella Superiore Vignetto di Monte Lodoletta 1996 (corvina, molinara, rondinella – 17,5/20) : Odeurs insolites et saisissantes de VDN (porto), de végétal (fève, petit pois frais), de riz soufflé, de cerise, d'amande. Trame minérale mais enrobée et gourmande, pour une structure éblouissante. Un exemple confirmé à chaque dégustation de l'excellence italienne, dans cette région de Vénétie (un Bonneau italien, en plus jeune ?).
Côtes-du-Rhône Gramenon ceps centenaires la mémé 1997 (15,5/20) : Robe trouble. Nez évolué, bouqueté, comprenant des senteurs de pruneau, de violette, de tapenade, de framboise (on peut penser à un pinot ou à un grenache sans soufre). Bouche imparfaite (mais naturelle ?), contenant encore du gaz, qui conserve du charme même si on peut lui reprocher d'être un peu naturiste, du moins époumonée (le monde du sans soufre et ses énigmes).
Vosne-Romanée 1er cru Les Suchots Confuron-Cotetidot 2002 (16/20) : Robe délibérément foncée, disons de pinot « moderne ». Inflexions typées : ronce, épices, fruits (framboise en tête), liqueur de fruits, fleurs, qui pourraient être plus aériennes toutefois (on cherche ce côté arachnéen des grands pinots, si vertueux mais si rare). Bouche sur ces notes, à l'acidité typée, profonde, confiturée, confirmant ce léger lest qui freine l'atteinte des sommets.
Vouvray Huet Clos du Bourg 1990 (14,5/20) : Nez rétif (abricot, truffe, mangue, coing) desservi par une note liégeuse. Bouche à l'avenant, charnue mais usée, à la finale vacillante. Ce vin pâtit apparemment d'une déviation aromatique.
3. Vins bus avec Patrick Henquel :
VdP Oc Cave des vignerons de Frontignan Terres Blanches Muscat sec 2000 : 14/20
Notes fines et fraîches, muscatées : miel, ananas, fleurs, raisin mûr. Expression simple mais franche, sèche et nette, qui s'affranchit surtout de vulgarité et de mollesse.
Mâcon Bussières Texier TVV 2002 : 16/20
Goûts un peu baroques également, tourbillonnants, notes oxydatives et remarquable acidité; grande personnalité pour un profil confit et frais à la fois. Un style encore différent de ceux de Guffens et de Guillemot-Michel.
Coteaux du Languedoc Mas Jullien blanc 2001 : vers 17/20
Remarquable, très bourguignon (grillé, finesse, tension acide et minérale, un peu comme chez Dom. Leflaive ou Coche-Dury) justement; faussement académique, donc, vu les cépages (grenache, blanc, carignan blanc, viognier, chenin, clairette, roussanne) et la géographie. Un grand blanc du Sud confirmé, talentueux. Pas encore prêt. Aussi réussi que le 2000, dans un style différent.
Savennières Coulée de Serrant 99 : 17/20
Superbe, svelte, baroque, causante même si intransigeante; on ne pourra pas dire que ce vin souvent énigmatique au point d'en devenir occulte (cyclothimique à mon avis) n'est jamais bon (mais le carafage avait été poussé).
VdP côtes catalanes Domaine les portes Cool Moon 2003 : 13,5/20
Nez légèrement oxydatif et minéral : pomme, poire, miel, verveine citronnelle, champignon, réglisse, fenouil, gentiane, badiane. Du caractère et de la complexité. Malheureusement, la bouche ne confirme pas en raison sa langueur miellée et de guimauve citronnée, peut-être sexy mais manquant de nerf (profil « nounours » alcooleux) et d'harmonie (acidité un peu à côté).
Côtes du Roussillon Marcevol 2000 : 13/20
Bourgeon de cassis, violette, poivre, rafle, cerise confite. Amylique et soufré. Bouche décevante, fade (notes frêles de végétal et de fruit), bourrue, déséquilibrée par trop d'alcool.
Collioure La Pascole 2002 (Duchêne) : 15,5/20
Robe légèrement turbide (signe annonciateur ?). Senteurs fraîches d'agrumes, d'olive, d'épices (girofle, cardamome), de géranium léger et un côté sanguin et animal (ce côté sans vergogne des certains sans soufre) qui se développe joliment à l'aération. Un vin sans soufre de grande qualité, car il ne démérite ni en netteté, ni en profondeur sapide (densité raisonnable et relief préservé, alors qu'il me paraît souvent faire défaut aux vins sans soufre, trop coulants), ni en complexité. Goûts intenses de réglisse, qui confère de la persistance et de l'accroche, précisément.
VdT P'tiot Tomeu L 2002 (Duchêne) : 13,5/20
14° - 25g de sucre - grenache blanc, grenache gris, maccabeu. Fermentaire, bizarre (sans soufre) avec ses notes de frangipane, de poire, de pomme, de coing épicé. Bouche difficile à juger (pas terminée ?), joliment sucrée, qui rappelle un poiré. Autant le rouge est réussi, autant le blanc déroute.
Sauternes Château Lamothe 1997 : ED
Comme annoncé dans la presse (RVF), échantillon bloqué aromatiquement et structurellement, défectueux (bouchon).
Sauternes Cru Barréjats 2000 : 15/20
Robe de belle intensité. Olfaction bien présente : viande grasse (botrytis limité ?), agrumes, zeste d'orange, tarte à l'orange meringuée, vanille, et une intéressante note de zeste de yuzu d'Hokkaà¯do (je sors d'un macaron de la pâtisserie Hermé rue Bonaparte). Bouche dotée d'une belle amertume, sur les zeste d'agrumes, le kumquat, le citron confit, le miel, le safran, l'abricot. La liqueur n'est pas superlative mais reste expressive, suave, fine et pure, au final plus qu'honorablement complexe et appétissante (vu le millésime).
Laurent