Magnifique soirée hier à Gex chez FredSallins (que Yves Paski et Milleret ont pu rencontrer chez moi en décembre dernier) et quelques amis. Magnifique et délicieux repas, ambiance festive et vins remarquables dans l'ensemble. Je suis un grand admirateur de l'eclectisme oenologique de notre ami Fred, que je remercie (ainsi que Véronique son épouse) de sa grande générosité. Malgré les paquets de neige et la T° largement négative, nos papilles ne sont heureusement, pas totalement anesthésiées!
Gewurtztraminer Altenberg de Bergheim Grand Cru 1997 - Marcel Deiss
Couleur dorée, profonde. Nez floral, d'une grande richesse aromatique. Attaque ample avec une belle définition du fruit, bel équilibre entre douceur et acidité, très fin. Une bien belle bouteille probablement non loin de son apogée.
Sancerre 2001 - Les Monts Damnés - Pascal Cotat
Robe citron très pale. Le nez est plutôt fermé mais exprime de douces effluves d'amande, de résine et de banane. En bouche, la structure, bien que droite, est plus aboutie avec davantage de complexité et une touche épicée qui équilibre agréablement la dominante de pâte d'amande déjà identifiée au nez. Finale harmonieuse, très "Sauvignon". Encore quelques années de patience devraient permettre à ce vin à la trame très pure de s'exprimer totalement.
Sauvignon - Domaine du Grand Clos 2002 - Charles Novelle (à Peney, Genève, Suisse)
La comparaison des différences de style avec Les Monts Damnés de Pascal Cotat en parallèle est absolument frappante! Un gouffre sépare en effet ces deux Sauvignon. Celui de Novelle est d'un or déjà bien marqué. Le nez est d'une richesse aromatique étonnante, très fruité, épicé et un léger rappel de "papet vaudois" (poireau à la crème pour les non-helvètes)! En bouche c'est particulièrement flatteur. On retrouve une dimension de pâte d'amande, mais c'est beaucoup plus large que le Cotat. Un élevage moderne qui met bien en évidence les qualités du cépage pour un plaisir immédiat. Le potentiel de garde semble cependant assez relatif.
Saint-Joseph - Le Berceau 2001 - Bernard Gripa
Belle robe d'un or profond. Arômes charmeurs de vanille et d'agrumes, légèrement fumé. Dès l'attaque en bouche, on est frappé par son côté beurré, onctueux, solaire et bien gras. On sent une légère pointe alcooleuse, mais cependant bien équilibrée par une acidité sous-jacente. Finale marquée par des sensations iodées avant de terminer sur un fruit bien mûr. Beaucoup de plaisir avec ce bel exemple de blanc Rhodanien.
Vieilles vignes 2002 - Gauby
Robe jaune claire, presque pâle en comparaison du Saint-Joseph de Gripa. Nez expressif de raisins de Corinthe, moka et tilleul. Bouche d'une grand pureté, fraîche et bien élancée, d'une formidable finesse. Excellente persistance et beau final terminant sur un goût d'agrumes un peu acidulés. Un vin quelque peu déconcertant en rapport à nos repères habituels sur les blancs du Languedoc, mais remarquablement bien fait. Je vais attendre quelques années avant d'ouvrir la suivante.
Côte Brune et Blonde 1995 - Guigal
Rouge très profond. Malgré le carafage, il peine d'abord à s'exprimer. Puis en se réchauffant on décèle de fines effluves poivrées, de pruneau mûr et de sous-bois (feuilles mortes). Dès l'attaque, on perçoit une structure très présente, tendue, avec des tannins non entièrement fondus et un quelque peu envahissants. Peut-être que les fruits auraient pu être plus concentrés? Malgré une légère impression asséchante en finale, l'ensemble reste élégant. Sera probablement plus harmonieux d'ici 3 - 5 ans.
Chambolle Musigny - Domaine Vougeraie 1999
Me voici une fois encore quelque peu emprunté pour décrire un Bourgogne. A l'aveugle, dès le nez, j'identifie clairement le Pinot Bourguignon. Soit. Belle finesse, rappel de griotte pas tout à fait mûre. Peu de relief au nez, mais beaucoup plus intéressant en bouche avec une trame de belle élégance, fine et fraîche. Bonne longueur mais structure malgré tout un peu unidimensionnelle. Paraît quand même manquer d'un peu d'ambition au vu du millésime.
Château Gruaud-Larose 1996
Robe d'une très grande profondeur. Bouquet de myrtilles, baies rouges, légère torréfaction et réglisse. Attaque franche avec des tannins marqués, mais moins impénétrables que mes derniers souvenirs du Gruaud 1995. Belle ampleur relevée par une excellente persistance de la matière. La bouche continue de s'élargir jusqu'à la finale, longue et équilibrée. Un très beau Gruaud-Larose empreint d'un grand classicisme. S'exprimera probablement mieux après 2010.
Grand Puy Lacoste 1990
Robe totalement juvénile, sans aucune trace d'évolution. Arômes complexes de fruits rôtis, tabac, muscade et de terre humide. En bouche c'est une palette flamboyante de cassis de grande pureté, vin soyeux et robuste à la fois, rond et ample jusqu'à la finale, remarquable de persistance. Un vin qui porte à une certaine méditation sur les merveilleuses potentialités des beaux Médoc dans les très grands millésimes.
Empreinte 2000 - Vin passerillé - Charles Novelle
Second vin de la soirée de Charles Novelle, le producteur Genevois, adepte depuis plus de 15 ans de la biodynamie sur son domaine. Robe relativement foncée. Nez très appétissant de pâte de coing, abricots et truffe blanche. L'attaque est vive et de beau volume, faisant ressortir des fruits plus exotiques dont la mangue. Garde une belle fraîcheur jusqu'à la fin. Un vin original au style résolument différent des magnifiques liquoreux valaisans. Assurément une belle découverte qui mérite largement un petit détour du côté de Peney.
Amitiés
Alain
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