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Ganesh da cap n° 22 : repas/dégustation

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Repas chez Jacques Prandi
Samedi 5 mars 2005

Une production Ganesh da Capo

Le contexte :
- Les vins sont dégustés à  l'aveugle.
- Participants : Jocelyne Puibusque, Anne-Marie Zigna (notre hôtesse également), Camille Prandi, Jacques Prandi (JP), Pascal Perez (PP), Laurent Gibet (LG).
- Une rencontre conviviale pour continuer à  préparer le voyage en Bourgogne et Champagne du Printemps 2005.
- Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.

Le repas est fort sympathique :
- Risotto à  la crème de truffe blanche (bon, la truffe ne fait pas la roue, mais elle reste gentiment alliacée et le riz ainsi parfumé est savoureux)
- Tajine de mouton à  l'artichaut et aux petits pois
- Fromages de chez Xavier (toujours aussi brillamment amenés à  leur apogée)
- Clafoutis de mangue

Les vins :
1. Champagne - Agrapart 1985 :
JP15 - PP14,5 – LG15,5
- Blanc de blancs.
- Senteurs complexes et mûres : grillé, pêche, brioche, réglisse, pointe végétale, exotique et oxydative.
- Bouche peu dosée, corsée, non dénuée de minéralité.
- Ses moins : peu long, peu dense.
- Ses plus : complexité, finesse et un caractère apéritif plutôt réjouissant.

2. Nuits-St-Georges 1er cru Clos de l'Arlot – Domaine de l'Arlot – Blanc 1996 :
JP17 – PP17 – LG16,5/17
- On parcourt de belles fioritures pour un style flamboyant (fruits blancs et jaunes, minéral, menthol, épices). Tonalités complémentaires : végétal (sauvignon ?) et exotique (chardonnay du mâconnais ?).
- Bouche convaincante, dans un style glamour. Le vin est pansu mais nullement endormi, corsé, un brin chaleureux. Remarquable et inédit pour une luxuriance maîtrisée (la densité, la droiture, la minéralité sont bel et bien présentes).

3. Liban – Château Musar 1986 :
JP16 – PP15,5 – LG16,5
- 12 à  15 mois de fût de chêne de Nevers. Cabernet-Sauvignon, cinsault, carignan, grenache, mourvèdre, syrah (selon les millésimes).
- Robe patinée, peu intense, encore bien brillante. Reflets orangés.
- Nez marqué par une volatile au service du vin, contribuant à  extirper des senteurs nobles et fines de café, de fraise confiturée, de nuoc-mam, d'herbes aromatiques, de champignons, de cuir (tatanes ou plutôt babouches, en l'occurrence), de fourrure, de bouquet séché et une superbe évocation de havane.
- Lascivité toute orientale, parfaite sur le plat, délicatement épicée, avec son goût de fraise confiturée qui peut rappeler le Sud de la vallée du Rhône. En dépit d'un peu de sucre résiduel, le vin reste tenu, nullement racorni, malgré son âge respectable. Pour Pascal, beaucoup de sucre résiduel tout de même.

4. Haut-Médoc – Château Sociando-Mallet 1990 :
JP17,5 – PP17,5 – LG17,5
- Niveau assez bas dans le goulot, un peu inquiétant.
- Parure présentant un début d'évolution.
- Le nez, d'emblée net, rassure : il déploie un début de bouquet de notes prestigieuses, racées, typées « Médoc d'année mûre » : fruit puissant (cassis, myrtille, mûre), herbes aromatiques, bois précieux (santal), végétal noble (poivron) et caractère empyreumatique (encens).
- Bouche plutôt étincelante, toute en fraîcheur malgré la maturité du fruit, cohérente grâce à  cette fermeté minérale et réglissée, encore jeune ; le vin se déguste mieux (moins « inexpugnable » mais très aristocratique) que lorsqu'il fut aligné dans une horizontale de Bordeaux grands crus 90 en novembre 2001.

5. Muscat du Cap Corse – Clos Nicrosi – Muscatellu n.m. :
JP14,5 – PP15,5 – LG14,5
- Probablement 1995.
- Nez trahissant une certaine variétalité du muscat muté, fruité (raisin, abricot, zestes d'agrumes – cédrat en tête) et empyreumatique (thym). Le tout est rehaussé d'odeurs intéressantes de miel puissant (châtaignier, bruyère) et même de géranium (sans que cela soit gênant).
- Bouche un peu brusque, plutôt acide, un peu brouillonne (indomptable). Le sucre se fait discret mais l'acidité et l'alcool (qui rend le vin ardent) ne se triangulent pas harmonieusement.

Conclusion :
- Un Nuits-St-Georges blanc « découverte », au caractère affirmé, à  l'alacrité presque sudiste.
- Un Musar de qualité, endurant, très poussah.
- Sociando-Mallet est excellent, sans atteindre des sommets. Je ne pense pas qu'il puisse (du moins dans cet état) rivaliser en termes de race, de profondeur ou de volupté avec des vins comme Lafite 88, Mission-Haut-Brion 89 (voire 90) ou autres Pichon-Comtesse 86 et Figeac 89 bus récemment.

Laurent
14 Mar 2005 11:16 #1

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