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Une (très) belle dégustation

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Une (très) belle dégustation a été créé par Guest

Une belle dégustation pour fêter les 50 ans de Bleuzen du Pontavice, auteur de La Cuisine des Château, La Cuisine de l'Amour, Le Blé Noir , etc...
J'ai mis le compte-rendu détaillé sur perso.wanadoo.fr/du....

Pour résumer les vins de cette soirée:

Jurançon sec Cuvée Marie de Charles Hours 2001: une gourmandise acidulée aux arômes d'agrumes. Délicieux.

Anjou blanc de Jo Pithon, cadeau du Banquier, curieuse bouteille achetée 3,91 euros sans les agios chez un soldeur, étiquette minimaliste, bouchon seul millésimé, vin sec (?) mais surmûri, bref curieux. On est friand des surprises en Bretagne Intérieure.

DEBUT DU MENU OFFICIEL

CHAMPAGNE VEUVE, qui clôt le premier cinquantenaire de Martine.Un champagne de grande cavalerie certes, mais régulier et séduisant par sa corpulence. Plus je vieillis, plus j'aime la Veuve Clicquot, que je préfère de loin au Moët.

PREMIER SERVICE

Dégelée de poulet au foie gras ( Kerdréan et Gers)

Pour l'accompagner:

Bonnezeaux Château de Fesles 1947 "petite fenêtre", une des 7 cuvées de Fesles dans ce grand millésime, bien entendu hors commerce. Robe orangée soutenue, botrytis sensible, mais noble amertume. Bien. Pour mémoire, les 6 autres cuvées: l'assemblage, très bon mais qui a tendance à madériser. Le "petit coteau" plus sec et droit. "La Chapelle" excellent. La Minée. La cuvée PN, pourriture noble, très botrytisée mais moins typée Bonnezeaux. Et un "1947 sec" d'une puissance phénoménale, l'exemple de ce que serait un Savennière idéal. Mais qui peut en avoir? A mon point de vue, tous ces grands vins s'inclinent devant un Fesles 1943, qui est une merveille.

En bis: Fesles "normal" 1989: joli vin mûr, mais quand même un peu simple, symptomatique de la baisse de ce cru à l'époque. Ne vaut pas La Chapelle.

Yquem 1967: logiquement le grand vin de la soirée, sans aucun doute le plus cher. Arômes mûrs et fins, abricot etc..., grande longueur en bouche, bien sûr très très bon. Mais l'Expert déclara qu'il avait un meilleur souvenir d'autres millésimes, particulièrement de la force du 1975 ou de l'opulence de 1976.

LA DEGUSTATION

surprise et à l'aveugle. Les dégustateurs étaient seulement avertis qu'ils goûtaient cinq bouteilles de Bordeaux, avec ce curieux titre: "L'ART DE L'ASSEMBLAGE". A dix heures, l'Expert a lâché un premier indice: 1989. A 10 heures 15, le second: Moulis.

Il s'agissait en fait d'un assortiment exceptionnel de Château Poujeaux 1989. 5 bouteilles du même millésime, l'assemblage, et les 4 cépages qui y entrent différemment. Ces vins qu'on goûtent parfois séparés au tonneau, nous avions une occasion unique de les comparer 15 après. Je ne crois pas trahir mes commensaux en disant que cette expérience a dominé notre soiré, même l'Yquem 1967, même le Cahors 1880. Voici les résultats chiffrés sur 30, avec entre parenthèses les miens:

Poujeaux 1989 cuvée cabernet-sauvignon: 19,61 (21,3, tanique et de grande classe).

Poujeaux 1989 cuvée cabernet-franc: 19,58 ( 20,5, droit).

Poujeaux 1989 cuvée merlot: 18,17 ( 15,5, gras, vulgaire).

Poujeaux 1989, assemblage: 17,28 ( 18,8, dur).

Poujeaux 1989, petit verdot: 14,26 ( 18,3, très sec, classe).

On notera que l'assemblage du tout ne sort pas premier. Que le cabernet-sauvignon le dépasse largement. Est-ce inquiétant? Peut-être, mais le Poujeaux 1989, s'il est bon, n'est pas une merveille.
Le lendemain midi, l'Artisan nous sortit un Poujeaux 1986 qui surclassait largement le 1986: plus de bonne sève bordelaise, plus fondu et complexe.

PREMIER TROU ALGERIEN, souvenir de la conception de Martine Bleuzen, pendant que son père ignorait la guerre d'Algérie en plantant des balises IGN dans les montagnes du Sud du pays. Ces vins que nous goûtons régulièrement sont des mises de la maison Sénéclauze provenant d'Oran. Ils ont en commun leur excellente conservation et leur générosité; ils nesont pas très subtils mais nous donnent bien du plaisir. Ici le 1959, très bon.

GIGOT DE CHEVREUIL A LA FACON DE LA CUISINIERE ET TARTE DE JACQUES.

Le chevreuil est bien sûr sauvage et de chasse loyale. Ici, il est cuit à la façon du gigot de 11 heures, mais en six heures, d'abord saisi puis en cuisson très lente. La sauce était une tentative, réussie, de Martine pour remplacer l'habituelle marinade par "autre chose" de breton. Donc roux à la farine de blé noir et au muscadet, d'où une certaine acidité finalement fort bienvenue. C'était accompagné de:

Gevrey-Chambertin Lavaux-Saint-Jacques 2001 et 2002 de Charles Rousseau. Nous aimons beaucoup le secteur des Saint-Jacques pour leur fraîcheur, et ce domaine reconnu. Les vins ont été décevants. Trop jeunes sûrement, et sans doute desservis par cette sauce assez déroutante. C'est comme ça.

Jacques, c'est le végétarien, et ses tartes ne sont pas destinées qu'à sa consommation personnelle, car elles sont toujours délicieuses.

SECOND TROU ALGERIEN, Sénéclauze d'Oran 1952. Moins bon, mais on le savait avant.

DEUX CAHORS PRE ET POST-PHYLLOXEMARTINE

Le Clos de Gamot est un domaine emblématique de Cahors, célèbre pour son grand pouvoir de vieillissement. J'ai de grands souvenirs des 1969 et 1970. Le 1966 restait fort, rond et puissant, très fondu, mais un peu neutre. Le second était un 1880 rebouché au Clos dans les années 1960. Nous étions tous émus de goûter un vin d'avant le phylloxera: robe très claire, presque rosée, bouquet aérien de roses, bouche légère mais soutenue par une acidité importante. Un vin de rêve, du taffetas que nous n'oublierons pas.

TROISIEME TROU ALGERIEN, Sénéclauze d'Oran 1953, très bon comme toujours et bien "rentre-dedans".

COTEAU DE FROMAGES

Bons fromages bien affinés et choisis par le Banquier et la Mumuse. Accompagnés de Côte-Rôtie La Mouline 1983 et 1984, deux grands millésimes à maturité. Le 1983 est un grand vin, avec ce caractère "monolithique" qui plaît tant au Grand Robert. Bien sûr que c'est très bon et que ça coule comme l'eau de ma source, mais je préfère un Margaux de la même année. 1984 était remarquable, avec une certaine dureté bienvenue.

LE MENU ETANT TERMINE, il était temps d'un petit sacrilège avec un Pommard Clos des Epeneaux 1993 du Comte Armand, un oncle éloigné. On le boit toujours trop jeune. J'ai eu la chance de vendre un lot de 1961, 1962 et 1964 qui étaient merveilleux.

AU LIT! Tiens, on a oublié la bouteille du chimiste! Jasnières Calligramme 2002 de chez Nicolas. Du nerf pour s'en rappeler et de la douceur pour aller se coucher.
05 Sep 2005 23:31 #1

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