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Ganesh n°1 : vins blancs secs autrichiens

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Vins Blancs Secs Autrichiens
Lundi 12 septembre 2005

Une production Ganesh

Le contexte :
- Les vins sont dégustés à l’aveugle, mais découverts par séries de 4.
- Nombre de dégustateurs : 16.
- JP : Jacques Prandi - PP: Pascal Perez - LG : Laurent Gibet.
- Dégustation préparée par Pascal Perez pour le club IDV.
- Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.

Les vins :
1. Burgenland – Schloss Halbturn – Grüner Veltliner 2002 :
JP14 – PP14 – LG13,5/14
- Nez moyennement intense : fruits jaunes mûrs, végétal (géranium), orange, nèfle, beurre, marron glacé dans un boisé vanillé et praliné un peu débridé qui peut rappeler certains vins de Jurançon.
- On retrouve en bouche les notes décelées au nez, avec ce boisé pesant, agrémentées de goûts d’amandes grillées. Cet ensemble puissant provoque une certaine démesure qui ne serait pas si grave si elle ne manquait en plus de classe et surtout de nervosité, le gras et l’alcool imposant leur joug. Finale réglissée un peu trop amère.

2. Kamptal – Weingut Bründlmayer – Grüner Veltliner Ried Lamm 2003 :
JP14,5 – PP14,5 – LG14
- Olfaction nette, florale et fruitée (pamplemousse en tête), qui peut rappeler un muscat. Senteurs additionnelles de menthe, de verveine et de fruits exotiques.
- En bouche, on découvre une tonicité et une minéralité de bonne qualité mais l’amertume reste trop prononcée. Le sucre manifeste (2003 ?) est légèrement compensé par une présence de gaz. Original et riche (en alcool, notamment), mais l’harmonie n’est pas au rendez-vous.

3. Kremstal – Nigl – Grüner Veltliner Privat 2004 :
JP14,5 – PP15 – LG14/14,5
- Les senteurs rappellent ici un spätlese mosellan : prunes (mirabelle, reine-claude), tisane, menthe, fumée, minéral. De la netteté, de la discrétion, de la classe.
- Bouche franche, digeste, convenablement nerveuse (avec du gaz, en plus). Un peu en retrait par rapport aux promesses du nez : sensations frêles de fumée et de minéral, inflexions végétales, pamplemousse, épices. Le verdict concerne aussi le manque de longueur et de complexité.

4. Kamptal – Loimer – Grüner Veltliner Langenlois Spiegel 2003 :
JP15,5 – PP15,5 – LG15,5
- Floralité intense et des exhalaisons diverses : fruits blancs et jaunes, pamplemousse, végétal, craie, cumin, miel. Net surcroît de complexité et de profondeur.
- On trouve enfin ici une texture dense, cohérente, très goûteuse dans son équilibre sucre/amertume. Goûts mentholés fins et frais, pour une expression plus évoluée (légèrement animale).

5. Kamptal – Schloss Gobelsburg – Grüner Veltliner Kammerner Grub 2003 :
JP14,5 – PP15 – LG14,5
- Notes bien mûres et très variées plutôt réjouissantes : lychee, sauge, cumin, muscade raisin frais, ananas, mandarine, tarte meringuée à l’orange, pain d’épices. On peut penser à un « gentil » alsacien, très primesautier.
- Bouche assez enrobée, fruitée, réglissée, mais desservie par sa chaleur et sa lourdeur (avec un soupçon de sucre). Pour certains, elle est presque écoeurante. Elle finit un peu abrupte et amère.

6. Wachau – F. X. Pichler – Riesling Dürnsteiner Kellerberg Smaragd 2003 :
JP15,5 – PP15,5 – LG15,5
- Joli nez fruité particulièrement épicé : fleurs (rose), mangue, mirabelle, abricot, pêche. Favorablement complexe, débridé, il peut évoquer un Condrieu.
- Le développement en bouche est très légèrement sucré, avec l’amertume des agrumes (voire celle de la décoction de tisane), une minéralité schisteuse (qui reste infime) et encore une fois cette chaleur alcoolique qui déséquilibre (certes seulement légèrement) le vin. Restent tout de même de la jeunesse, de l’allonge, de la puissance et une certaine fraîcheur salvatrice.

7. Kamptal – Hirsch – Riesling Heiligenstein 2003 :
JP15 – PP15,5 – LG15,5
- Le nez balaie des senteurs agréables et fort nettes de fruits blancs, de minéral, de verveine citronnelle, de citron, de menthol.
- Bouche assez fringante, dotée d’une minéralité et d’une végétalité satisfaisantes. Certains sont déçus par son manque de tension, sa dilettante qui la met un peu en roue libre. D’autres louent l’équilibre de cette matière élancée. On peut quoiqu’il en soit lui reprocher sa relative simplicité.

8. Wachau – Alzinger – Riesling Dürnsteiner Höhereck Smaragd 2004 :
JP16 – PP16 – LG16
- L’ouverture du nez à l’aération qualifie un vin de bon potentiel, offrant des odeurs de pastille vichy, de pomme, d’orange, pour une minéralité qui se déploie parfaitement.
- La bouche possède beaucoup de cachet et bénéficie d’un tonus remarquable. Volontaire, presque cinglante dans ce contexte, elle réveille incontestablement le palais avec ses goûts propres et tranchés de citron, de citron vert, de végétal. Le vin semble encore fermé mais vieillira bien en raison de sa densité, de son acidité et de son équilibre irréprochable (ce joli côté sec des rieslings alsaciens sans trace de sucre résiduel). Un vin de salle de garde selon un dégustateur. Dynamisant !

9. Wachau– Prager – Riesling Wachstum Bodenstein Smaragd 2004 :
JP15,5 – PP16 – LG15+
- Belle promesse minérale, nette, accompagnant des nuances fruitées de poire et de coing.
- Pas mal de gaz encore en bouche pour ce vin juvénile, sorte d’étalon qui délivre ses ruades gustatives encore brutes. Serré, long, prometteur certainement, le vin ressemble à celui d’Alzinger. A revoir dans quelques années.

10. Wachau – Schmelz – Grüner Veltliner Pichl Point Smaragd 2004 :
JP16 – PP16 – LG15,5+
- Senteurs assez classiques, opulentes, florales (fleurs de fruitiers), fruitées (poire, pomme verte), avec du menthol, du poivre, du calisson et du minéral.
- Ce vin possède un beau caractère, de la plénitude, de la fermeté. Il est relativement gras mais sans lourdeur (car pas trop alcoolisé et avec un équilibre acide correct), encore sur la réserve.

11. Wachau – Weingut Knoll – Grüner Veltliner Ried Loibenberg Smaragd 2003 :
JP14,5 – PP14,5 – LG14,5
- Rebelote en ce qui concerne nez pour les fleurs, les fruits, la réglisse et le poivre, avec une légère « coquetterie » olfactive.
- On retombe ici d’un cran pour une matière plus évasive, faiblarde, avec une dissociation fâcheuse entre l’alcool et le sucre.

12. Wachau – Franz Hirtzberger – Riesling Spitzer Singerriedel Smaragd 2004 :
JP16,5 – PP17 – LG16,5
- Nez direct et précis : végétal, rose, poivre, lychee, épices, fruits exotiques, biscuit « chamonix » (chocolat/mandarine/orange).
- La bouche est valorisée par une belle race fruitée ; elle est sèche (i.e. sans sucre), puissante, poivrée, minérale à souhait et valorisée par d’amènes goûts de gingembre, de zeste d’oranges, de pamplemousse. Elle est déterminée mais sans aucune outrecuidance.
- Un vin de très bonne qualité, idéal pour clore cette série en demi teinte.

Conclusion :
- Une dégustation moyennement satisfaisante (vu la sélection des domaines et des cuvées), avec quelques réussites et des déceptions (en raison d’une chaleur alcoolique et d’un manque d’élan).
- Elle se déroule heureusement crescendo.
- On rappelle que ces 2 millésimes sont difficiles.
- Des vins parfumés, puissants, avec parfois cette expansivité autrichienne florale et fruitée capable de panache.
- Il n’est pas toujours aisé de discriminer le Riesling du Grüner Veltliner.
- La série, qui permet quoiqu’il en soit un parcours inédit sur les meilleures cuvées autrichiennes dans cette catégorie de vins.
26 Sep 2005 16:21 #1

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck