Petite balade hier matin au Salon des Vins de Toulouse. J’ai un petit espace temps disponible dans un planning hyper chargé et j’en profite pour me détendre autour de quelques stands.
Premier arrêt chez JOGUET, pour y découvrir une Cuvée de la Cure 2003 très belle, un poil animale, à la texture serrée et aromatique. Puis la Cuvée Chêne Vert 2003, sensuelle et à la belle maturité. Enfin, la Cuvée La Dioterie 2003 superbe de maturité exquise, d’élégance, de puissance et de profondeur.
Petit passage ensuite chez RICHOU où je découvre tout d’abord la Cuvée Chauvigné 2004 pour laquelle je note un petit manque de maturité mais de belles notes d’agrumes. Vient ensuite la cuvée Les Rogeries 2003, toujours aussi belle, équilibrée et élégante. Pour finir, une petite bombe en la personne d’un Anjou Village Brissac VV 2003, mûr, aux tannins puissants, aux arômes marqués, un vin parfumé, long et structuré.
La suite me conduit au CHATEAU D’OR ET DE GUEULE, un Costière de Nîmes qui présente, tout d’abord, une pure Syrah, La Syrah de Charlotte 2004, aux douces notes de poivres et de Fraises confites, en souplesse et générosité. Puis, Trassagum 2001 encore trop marqué par l’élevage et qui ne me séduit pas. Enfin, La Bolida 2004, un grand vin superbe d’équilibre et de finesse. Une structure toute en dentelle et expression. 22 euros tout de même mais elle mérite qu’on s’intéresse à elle.
L’étape suivante, c’est le MAS DE LAVAIL, un domaine de Maury, digne représentant du Roussillon. Ma révélation de l’an dernier avec une cuvée EGO 2002 superbe. Cette année, EGO 2003 est au diapason avec une acidité impeccable et une structure plus élaborée et riche encore que sa cadette. Puissant et profond, frais et équilibré, sur de tendres notes chocolatées et de fruits rouges, c’est concentré sans lourdeur. Bref, c’est du tout bon encore une fois.
Je reste dans le Roussillon avec le domaine SOL PAYRE. En fait, je n’en retiens rien de fameux. Tout d’abord Imo Pectore 2001, à base de vieux carignan (75%), de Syrah (20%) et de grenache, aux notes oxydatives trop marquées, un vin sans attrait. La cuvée suivante, Scelerata 2001 (45% Syrah, 45% Carignan, le reste en Grenache) présente les mêmes caractéristiques que le premier vin, et qui me feront dire que je suis en face d’un Maury, sans la richesse de ces derniers, avec en plus une attaque dérangeante, déviante.
Remontant un peu géographiquement, je débarque dans le Languedoc au Domaine CLOS ROCA, ma révélation du Salon ! Tout d’abord, le Coteau du Languedoc Clos Roca 2003, nullement marqué par la canicule, le vin est frais, digeste, aux notes d’épices intenses et de fruits rouges bien éclatants. Belle acidité et un gras qui maintient le tout à un très bon niveau. Ensuite, en VDP (Cabernet, merlot et Syrah), la cuvée Idée Reçue 2003 aux notes de poivrons rouges et de poivre de Cayenne. C’est superbe d’équilibre et de tensions. La bouche est ample, généreuse, concentrée mais sans excès. Une très belle découverte.
Pour terminer dans cette région, c’est vers le MAS DE DAUMAS GASSAC que je me dirige. Tout d’abord, le Mas de Daumas Gassac Blanc 2004, superbe, riche et gras, minéral et équilibré. La première fois que je me régale avec ce vin. Puis, le Mas de Daumas Gassac Rouge 2003, plus solaire mais qui garde toute sa finesse et une élégance rare. Belles notes de fruits rouges et d’épices, de la rondeur et du volume et surtout cette texture soyeuse et douce.
On continue la remontée pour atteindre les terres de Chateauneuf-du-Pape avec LA GARDINE. En premier lieu, CDP La Gardine Rouge 2003, mûr et généreux avec une matière homogène et dense, puissante et concentrée mais tout en gardant le fil d’une belle onctuosité. Vient par la suite CDP La Gardine Cuvée des Générations 2003 qui monte le niveau avec ces fines touches de vanille, d’épices, de fruits noirs, de cuir et de sous-bois. Jolie complexité, grosse présence, longueur bien présente. Très beau vin à l’élevage discret et maîtrisé. Enfin, pour terminer, CDP la Gardine Blanc Marie Léoncie 99 aux arômes très intenses d’épices, de camphre, de curry, de safran. Un vin au mariage parfait avec un plat indien. Un peu court en bouche, cette cuvée se rattrape sur les notes épicés qu’elle dégage.
Plus au nord, la Bourgogne avec le domaine MICHEL NOELLAT. Je ne vais pas m’y attarder trop longtemps, ne goûtant que le Vosne Romanée 2003, aux notes légèrement oxydées en bouche, bouche qui se montre un poil trop chaleureuse, manquant d’acidité et de fraîcheur. Le Vosne Romanée Les Suchots 2003 se montre, pour sa part, beaucoup plus convaincant mais pas suffisamment cependant pour me faire adhérer totalement à ces vins. Sa longueur, plus que moyenne, et son élevage bien trop appuyé, le trahiront.
Pour terminer, retour tout en bas, vers le profond Sud-ouest avec un domaine de Madiran que j’avais, là encore, découvert sur ce salon l’année dernière avec son superbe 2002. CLOS BASTE. J’en profite pour déguster le Clos Basté 2003, puissant, solaire mais qui conserve suffisamment de tension pour donner au vin un équilibre certain. Sur de belles notes d’épices, de fruits sauvages, de cuir, de vanille, d’encens, cette cuvée 03 est généreuse et avenante.
Je reste en bas pour faire un dernier saut sur les terres de Jurançon avec CLOS THOU. Je ne vais m’intéresser là qu’aux moelleux, délaissant les secs. Tout d’abord, Clos Thou Cuvée Julie 2004 sur les fruits exotiques et les notes de curry. Charnu, élégant et suave, manquant un peu de sucrosité et de volume toutefois pour en faire un must. Puis, Clos Thou Suprême de Thou 2004, sur des notes de noix, d’agrumes, de litchis, de mangues. Cette cuvée dévoile une intense richesse et une amplitude de haut vol. Superbe vin. Je n’en reste pas là car c’est le 2003 qui se profile. Clos Thou Suprême de Thou 2003. Une première bouteille bouchonnée (et à moitié vide !) et une seconde, un peu lourde en bouche, sur des notes de poires et de fruits exotiques, manquant de finesse, sur une expression de fruit très mûrs.
Je quitte Toulouse avec quelques bouteilles de Mas de Lavail, Ego 2003, et de La Dioterie 2003 de C.Joguet auxquelles se joint le Suprême de Thou 2004.
Belle matinée que voilà.