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LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

  • Jean-Loup Guerrin
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LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

Lorsque nous avons décidé du thème de cette dégustation, c’est le nom de Vivien qui s’est imposé pour l’organiser. Mais il s’est aussi bien appuyé sur Christophe, autre fan des vins de ce pays. Il faut dire que chacun d’entre eux en détient plus de 300 !:jump:

Dans mon titre je parle de trésors car nous avons effectivement eu droit à des vins très rares et remarquables par leur qualité, et j’ai aussi utilisé l’adjectif « ancien » car, comme attendu, Vivien a puisé parmi les vins les plus vieux en sa possession. Sur les quinze vins blancs, le millésime moyen se situe entre 1994 et 1995, soit presque 25 ans de moyenne d’âge ! :woohoo:

Avec les vins apportés au nom de dégustateurs démunis en vins d’outre Rhin, il a dû en procurer 10 sur 17… Vivien et Christophe nous ont bien dit avoir acquis ces vins il y a 10 ou 20 vins pour une bouchée de pain à l’époque, mais tout de même, quelle générosité ! (tu)

On ne peut que regretter la petite participation, huit dégustateurs, sans doute la plus faible depuis la création du club. Mais les absents avaient de bonnes raisons et avaient fait connaître leur désappointement. A la lecture de ce CR, leur regret devrait se confirmer, d’autant que je ne suis pas un grand amateur de ce genre de vins …

Vivien et son acolyte avaient choisi des domaines tous différents pour pouvoir en explorer un maximum, et présenté des paires et doublettes avec un point commun mais très variable, pouvant porter sur le millésime, le terroir ou la catégorie en termes de vinification et de gamme de sucrosité.
Justement, les ignares :O! , qui représentaient exactement la moitié de l’assemblée, ont eu droit en préambule à un cours sur les auslese, halb trocken, Grosses Gewäcks, TBA et j’en passe… sans compter que le potentiel en alcool ne se mesure pas en degrés d’alcool mais selon l’échelle Oechsle…
Ne comptez pas sur moi pour vous en faire une synthèse : c’est du chinois ! De l’allemand ? Pas mieux, jamais eu la moyenne dans cette satanée langue…:oops:

L’ordre de dégustation était un ordre croissant théorique de « sucres ressentis » et non de sucres réellement dans la bouteille. Pour ne pas trop saturer nos bouches en sucres, le choix avait également été fait de ne pas servir de Trockenbeerenauslese ni d’icewein.

Vous avez soif ? On y va… mais après avoir donné une dernière précision. Ce CR est fait à quatre mains : j’ai fait le plus facile en couchant sur le papier ce que j’ai ressenti. Mais les dénominations de chaque vin sont l’œuvre de Vivien (merci à lui aussi pour cela ! (tu) ). Si j’avais dû le faire, j’aurais été capable de confondre les noms des domaines avec ceux de la région ou de la cuvée et les n° d’AP avec les millésimes… ::sos::

Amuse-bouche : crème de pomme de terre citronnée et cresson

Première paire de blancs secs : un même terroir de schistes

Weingut Heymann-Löwenstein - Mosel - Winninger Röttgen - Riesling GG - 2012

La robe est d’un or assez intense.
Bien ouvert, le nez dévoile des arômes finement pétrolés sur un fond se fruits jaunes et même légèrement exotique.
La bouche possède un léger perlant et un léger sucre résiduel mais n’est pas légère dans son aromatique très pétrolée et sa nette amertume. Un vin de caractère, assez austère.
Bien +

Weingut Van Volxem - Saar - Riesling Kabinett Rotschiefer - 2007

La robe est parée d’un or moyen.
Le nez s’ouvre assez timidement sur des fruits blancs et jaunes, des notes florales et une touche de résine.
La bouche présente également un peu de gaz, mais plus de confort par sa rondeur, son sucre un peu plus marqué et son fruité. Un vin avenant mais sans véritable personnalité.
Bien (+)


Entrée : saumon fumé maison, céleri, pomme Granny Smith, mousse à l’aneth

Triplette de blancs secs : spätlese trocken
Si j’ai bien compris et expliqué de façon grossière, ce sont des vins vinifiés pour être des spätlese (donc déjà assez sucrés du type moelleux) mais dont une grande partie des sucres se sont transformés en fin de fermentation…

Weingut Juliuspital - Franken - Würzburger Stein - Silvaner Spätlese trocken - 1993

Même moi ai trouvé l’appellation à l’aveugle grâce à la forme caractéristique de sa bouteille… :jump: J’avais oublié en revanche que le cépage le plus adapté à cette région de Franconie est le sylvaner.

La robe affiche un or moyen.
D’une très grande intensité (un des plus intenses de la soirée), le nez délivre une aromatique engageante et très fruitée, des fruits exotiques essentiellement, mais aussi teintée de notes truffées du plus bel effet.
En contraste avec le nez, la bouche paraît moins exubérante, d’un profil droit sans être long, le fruit laissant la primauté à l’acidité. C’est d’une noblesse aristocratique, sans monter trop dans la hiérarchie, mais pour moi ce contraste m’empêche de le noter encore mieux.
Bien ++

Schloss Johannisberg - Rheingau - Riesling Spätlese trocken - 1989

La robe est très ambrée.
Le nez bien intense est manifestement sur les arômes tertiaires de noble rancio, de bois précieux, de fruits compotés et de caramel. J’aime !
Les légers sucres apportent du gras en attaque, la bouche possède un beau volume, puis l’acidité vibrante l’emporte loin, jusqu’à la rencontre avec de beaux amers en finale.
Très Bien +

Schloss Vollrads - Rheingau - Riesling Spätlese rosasilber halbtrocken - 1992

La robe est d’un or très marqué sans trace d’ambre. La différence est saisissante entre les trois robes. Ralf me taquine en me disant que mes descriptions de nuances de robes ne sont pas toujours évidentes mais que dans le cas de cette triplette il est en effet important de souligner ces énormes différences. Nous aurons des cas similaires dans d’autres paires.
Bon il est temps de plonger le nez dans le verre… mais nous n’irons pas plus loin : bouchonné ! (td)


Deuxième paire de blancs secs : domaines situés l’un en face de l’autre sur les deux rives de la Moselle, d’âge vénérable et similaire

Weingut Dr. Pauly-Bergweiler - Mosel Saar Ruwer - Graacher Himmelreich - Riesling Auslese trocken - 1985 - AP026-86

La robe est nettement dorée et légèrement ambrée.
Le nez intense donne des indices d’excès de soufre avec ses arômes grillés et de café, complétés par des épices et des fruits jaunes.
La belle rondeur en attaque laisse rapidement la place à une minéralité prégnante et une acidité qui évoque une lame de couteau jusque dans la finale ciselée sur le citron vert.
Très Bien (+) et sans doute mieux si le nez n’était pas aussi marqué par le soufre, peu sensible en bouche.

Weingut Selbach-Oster - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Sonnenuhr - Riesling Auslese trocken - 1983 - AP014-84

La robe est d’un or prononcé.
Le nez enchante par sa belle intensité et sa complexité : certes le bourgeon de cassis domine, mais il s’enrichit de fruits exotiques, de belles notes truffées et d’une touche mentholée qui rafraîchit l’ensemble.
La bouche est à l’unisson, tant par son ampleur que par son aromatique de cassis et sa belle matière pleine. Le sucre se fait discret et le palais reste léger grâce à une bonne vivacité, la finale élancée état plus minérale et teintée de légers amers.
Très Bien ++


Plat : filet de canette de Challans, betteraves et pruneaux (miam !)

Paire de rouges : du pinot noir assez jeune

Weingut Friedrich Becker - Pfalz - Spätburgunder "B" - 2013

La robe assez sombre est « entre deux », ni jeune ni évoluée.
Très ouvert, le nez présente un beau fruité rehaussé par une pointe de volatile, mêlant cerise, framboise et mûre, avec une touche briochée.
La matière en bouche est bien charnue et mûre mais les légers tanins sont plutôt rustiques et la finale est marquée par une acidité un peu trop vinaigrée. Dommage…
Bien, sans plus

Weingut Bernhard Huber - Baden - Spätburgunder Alte Reben - 2011

La robe assez sombre présente un début d’évolution.
A la fois très intense, élégant et complexe, le nez offre un fruité de cerise très pur, du bois précieux et une touche de ronce délicate.
La bouche réussit avec brio l’alliance d’une matière riche et mûre, d’une belle finesse et d’une rare élégance, d’une grande vivacité et d’une chouette persistance. Bref, un régal !
J’aurais bien aimé avoir ce vin en aveugle face à de bons premiers crus de la Côte de Nuits.
Très Bien ++ / Excellent


On repasse aux blancs, en montant en sucres…

Première paire de blancs sucrés : auslese au niveau max de la catégorie mais ayant mangé une bonne partie de leurs sucres, et cristallins

Weingut Jos. Christoffel jr. - Mosel Saar Ruwer - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Auslese *** - 1994 - AP8-95

La robe est parée d’un or soutenu et très dense.
Le nez développe à l’aération dans le verre une belle aromatique constituée de fruits exotiques, de citron confit, de cédrat et d’un soupçon de fin pétrole.
L’équilibre de la bouche est remarquable, aux bons appuis réalisés par un grand fruit, une acidité vertébrale et un léger sucre. La belle longueur est toute en gourmandise et complexité, avec un goût de revoyure rare pour un vin possédant autant de SR. Quoi, vous avez dit 100 à 120 g / l ? J’en perçois à peine 30…
Très Bien ++ / Excellent

Weingut Fritz Haag - Mosel Saar Ruwer - Brauneberger Juffer Sonnenuhr - Riesling Auslese - 1993 - AP12-94

La robe dévoile un or assez dense.
Le nez présente des arômes de citron yuzu intenses et purs, agrémentés de notes florales.
La bouche est dotée d’une acidité dantesque qui vient harmoniser une matière riche et ample dont le sucre est masqué, la transforme, la rend aérienne, sur une persistance toute en élégance et délicatesse.
Excellent


Deuxième paire de blancs sucrés : spätlese jeunes
Bon, les spätlese, c’est moins sucré que les auslese puisque je vous ai dit que c’est grosso modo du niveau d’un moelleux. Pourquoi les servir après des auslese, qui plus est au max de sucre de leur catégorie ? Ben, étant plus jeunes, leurs sucres ne sont pas encore mangés et le ressenti est supérieur… Ils sont forts, nos experts !

Weingut Willi Schaefer - Mosel - Graacher Domprobst - Riesling Spätlese - 2009 - AP10-10

La robe est très nettement dorée.
Le beau nez d’une grande intensité associe des fruits exotiques et des fruits confits, avec l’émergence de précieuses notes truffées.
La bouche est très confortable, notamment parce que l’on perçoit effectivement plus de sucres que dans les vins précédents, mais aussi par la matière concentrée. Il y a aussi suffisamment de finesse et de longueur pour éviter le travers de l’épaisseur. Mais on n’est pas dans le style abouti des deux vins précédents, donc à attendre !
Très Bien +(+)

Weingut Joh. Jos. Prüm - Mosel - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Spätlese - 2007 - AP33-08

La robe est de couleur paille ! De loin la plus claire de la soirée.
Le nez affiche une très belle intensité mais sur des arômes qui évoquent irrémédiablement le soufre, avec un grillé très dominant.
On ressent essentiellement le sucre et l’acidité en bouche, mais pas suffisamment la matière. A-t-elle été la seule victime, avec la robe, de l’excès de soufre ? Les experts sont divisés, les uns annonçant que c’est normal pour un Joseph Prüm aussi jeune, qu’il ne faut pas les ouvrir avant 20 ans, les autres que même jeunes ils ne se goûtent pas de cette façon et que ce flacon a donc un défaut…
Je serai donc indulgent et privilégierai la deuxième hypothèse. ED


Dessert : pamplemousse, gingembre et rooibos (fraîcheur et saveurs exquises)

Troisième paire de blancs sucrés : auslese certes âgés, mais dans un même millésime très riche

Weingut Karl Erbes - Mosel - Ürziger Würzgarten - Riesling Auslese ** - 1995

La robe est parée d’un or moyen.
Le nez s’ouvre bien sur du citron confit, des notes exotiques et une touche terpénique.
La bouche s’exprime dans un registre rigoureux, presque cistercien, que j’apprécie pour sa franchise et sa buvabilité, avec peu de liqueur et une aromatique sur les agrumes. Elle ne manque cependant en aucun cas de chair ni d’allonge.
Par effet de contraste avec le dessert, le vin reprend des arômes de fruits plus mûrs et moins amers.
Très Bien ++

Schloss Reinhartshausen - Rheingau - Erbacher Siegelsberg - Riesling Auslese – 1995

La robe est d’une couleur plus que vieil or, caramel.
Intense et classieux, le nez est celui d’un vin botrytisé qui possède un très beau rôti, sur des arômes luxuriants d’abricot confit et d’orange sanguine.
La bouche possède une grande amplitude, une chair serrée et riche en sucres, tenue par une belle acidité. La superbe finale très persistante est toute en vivacité et sapidité.
Un superbe vin qui a évoqué de grands Anjou liquoreux pour certains.
Excellent


Deux extras savourés l’un après l’autre

Frühmesse Stiftung Zeltingen - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Schlossberg - Riesling Auslese - 1976

La robe est ambrée, assez dense.
Le nez intense associe avec bonheur orange amère, rôti et truffe.
Le triangle magique ayant pour sommets la matière fruitée, l’acidité et les sucres résiduels est bien équilibré, équilatéral diront les mathématiciens… Les sucres notamment ont été bien « mangés » par le temps (déjà 43 ans !). L’aromatique est bien évoluée, avec des notes de champignons qui s’effacent cependant sur le dessert.
Très Bien ++

On commence à fatiguer… :roll: Je propose un « stop » car la dernière bouteille n’est pas ouverte. Mais elle ne fait que 50 cl… ;)

Schloss Schönborn - Rheingau - Riesling Auslese Goldkapsel - 1990 - AP008-91

La robe est très ambrée, d’un bel acajou bien sombre.
Très intense, le nez séduit par sa classe et sa complexité : tour à tour les arômes de miel, d’abricot, de raisins secs, d’agrumes, de fleurs se succèdent et se fondent…
C’est un véritable délice en bouche, d’une sapidité à la fois impactante et précise, d’une acidité vertébrale magnifique, d’une longueur superlative, et d’une élégance superbe. Et la liqueur dans tout ça ? Je ne l’ai pas mentionnée dans mes notes car elle est parfaitement fondue, bien présente mais sachant se faire oublier. Qui voulait zapper ce dernier vin ? :oops:
Un grand vin. Excellent (+)


Bon, il est plus tard que d’habitude, sans doute à cause des traductions non simultanées, mais qu’est-ce qu’on est bien ! Et le lendemain, même pas de mal à la tête…(tu)

L’expression de remerciements envers Vivien sera toujours insuffisante par rapport à sa générosité, sa soif de partage des vins et de sa connaissance. Christophe a superbement tenu son rôle avec des avis pointus lors de la préparation et des escarmouches endiablées pendant la dégustation, avec même Ralf qui y mettait son grain de sel.
Bravo à tous ! oo,

La prochaine fois, on met un grand coup de barre à l’ouest avec le Muscadet et le Chinon rouge.


Jean-Loup
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15 Mar 2019 17:49 #1

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Il avait sorti l'artillerie lourde le Vivien (tu)
15 Mar 2019 18:43 #2

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

Oui, un Grosse Kanone !

Jean-Loup
15 Mar 2019 18:44 #3

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Et le lendemain, même pas de mal à la tête…

Et pourtant, ces vins sont blindés de soufre. Comme quoi...

Eric
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15 Mar 2019 18:54 #4

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

C'est effectivement en raison de ce soufre important que j'ai été très agréablement surpris.
Bon, il y en a un qui était plus que blindé, c'était du soufre liquide ;)
Et malgré cela...

Jean-Loup
15 Mar 2019 18:58 #5

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Même si ça va à l'inverse des thèses "naturistes", il n'a jamais été prouvé scientifiquement que les sulfites provoquaient un mal de crâne (contrairement à l'alcool ... qui est plutôt faible dans les vins allemands ).

Eric
Mon blog
15 Mar 2019 19:13 #6

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Magnifique sélection ! :woohoo:
15 Mar 2019 19:50 #7

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Magnifique sélection indeed! Pour une entrée en matière pour certains, vous avez été gâtés.

J'ai fini mes Alte Reben de Huber en 2011 l'an dernier, c'était vraiment un délice...
15 Mar 2019 20:25 #8

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Magnifique sélection en effet, qui ne prend tout son intérêt que grâce à un CR détaillé et de qualité. Bravo à tous !
15 Mar 2019 22:24 #9

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Réponse de David Chapot sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

Magnifique dégustation.
On aimerait parfois habiter Versailles pour partager de tels moments! C'est marrant que tu écrives que vous n'étiez que 8, car lors d'une dégust de vins allemands de Haag/Dönnhoff que j'ai organisée à Ampuis avec des Hermannshöhle GG et des Eiswein quand même, nous n'étions guère plus nombreux.
Es lebe die deutschen Weine!
David Chapot.
15 Mar 2019 22:45 #10

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

Magnifique sélection en effet, qui ne prend tout son intérêt que grâce à un CR détaillé et de qualité. Bravo à tous !


J'avais proposé à Vivien d'écrire le premier CR mais il ne pouvait pas le faire avant un certain temps... Je suis sûr que le sien sera tout aussi détaillé et d'encore meilleure qualité pour nous expliquer les subtilités...

Jean-Loup
15 Mar 2019 22:55 #11

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Réponse de Jean-Paul B. sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

Génial !
Quel moment vous avez dû passer !

Jean-Paul
15 Mar 2019 22:58 #12

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Je confirme que cela restera parmi les dégustations marquantes de LPV Versailles: nous sommes coutumiers de niveaux de dégustation très élevés mais pour cette fois en particulier, Vivien (et Christophe) nous ont offert un programme à la fois très pédagogique et d'une qualité stratosphérique. Il est des dégustations qui font nettement progresser votre culture oenologique, celle-ci en fait partie pour moi et mes remerciements exprimés ici ne suffiront pas à rendre compte de ma reconnaissance face à tant de générosité et d'égards pour ceux d'entre-nous qui connaissaient très mal ces vins (je parle maintenant au passé :-).

Mes ressentis sont très proches de ceux de Jean-Loup qui a comme toujours retranscrit fidèlement cette soirée. Un niveau général très haut sur tous les blancs, mais selon mes goûts personnels j'avoue avoir rencontrés quelques problèmes avec les amers de certaines bouteilles, dont le Franken, mais c'est un détail.
Si le premier spätburgunder a montré une structure un peu trop anguleuse pour moi, le second n'avait rien à envier à de très belles références nuitonnes.

La progression vers les sucres fût un évident constat: ces vins conservent une légèreté assez magique et développent avec les années une complexité aromatique de très haut niveau, n'ayant rien à envier non plus à nos grandes bouteilles liquoreuses.

Magnifique soirée. Vivien, Christophe recevez nos remerciements renouvelés !
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Loup Guerrin
16 Mar 2019 09:24 #13

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Tout d’abord un immense merci à Vivien pour sa générosité exceptionnelle et son enthousiasme à faire partager non seulement ses connaissances sur cette région qu’il affectionne mais aussi ses raretés accumulées au fil des années. Car nous avons eu accés à des bouteilles exceptionnelles qu’il serait difficile d’acquérir aujourd’hui. Un vrai privilège pour les amateurs que nous sommes! (tu)

Ma participation à l’organisation a été assez marginale. J’aimerai juste souligner que les défections de dernière minute ont conduit à supprimer une paire de Grosses Gewächs ce qui aurait permis de débuter la série par des vins parfaitement secs.

Comme attendu, les 6 Fruchtig (sucrés après les rouges) ont emporté l’adhésion des participants car on était en terrain connu et sur des aromatiques «classiques ». Les Spätlese et Auslese trocken servis avant ont été plus déroutants pour certains (hein Ludo) mais vraiment passionnants. Des témoins d’une époque qui disparait.

Le Alte Reben 2011 de Huber était superbe. Et c’est un chauvin Bourguignon qui parle :)

Les 2 sucres finaux étaient magnifiques. Dans un style Vivienesque de fin de soirée LPV Versailles :)

Merci Vivien.
Christophe
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Loup Guerrin
16 Mar 2019 10:40 #14

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Dire que j'ai manqué cela :unsure:
16 Mar 2019 11:21 #15

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Voici mes notes écrites sans lecture préalable du compte-rendu de référence. Un peu "à l'aveugle":

Dans la première paire j’ai préféré le Heymann-Löwenstein - Mosel - Winninger Röttgen - Riesling GG 2012. Il était plus sec, plus minéral (au point que les notes fumées ont gêné certains) avec un fruité plus frais (TB). Je lui a trouvé plus de caractère qu’au Van Volxem - Saar - Riesling Kabinett Rotschiefer 2007 qui malgré ces 12 ans affichait encore le style fruité (fruits de la passion) et consensuel du domaine (B/TB).

Dans la paire suivante (car le Schloss Vollrads - Rheingau - Riesling Spätlese rosasilber halbtrocken 1992 était bouchonné), j’ai de nouveau préféré le vin plus sec, c’est-à-dire le Juliuspital - Franken - Würzburger Stein - Silvaner Spätlese trocken 1993 (sans doute le meilleur Sylvaner d’Allemagne et peut-être du monde) avec son fruité encore frais et ces notes de champignons (truffe pour certains) typique d’un vin de 10 ans (« chenin de 2008 »). (TB) Sans doute grâce au soufre (constat assez récurrent ce soir-là), ce vin ne faisait pas du tout son âge. Malgré son « trocken », le Schloss Johannisberg - Rheingau - Riesling Spätlese trocken 1989 m’a fait penser à un vin moelleux qui aurait mangé ses sucres avec son fruité épicé (« souvenir de sucre ») (B/TB).

Même impression de sucrosité décomposée avec le Dr. Pauly-Bergweiler - Mosel Saar Ruwer - Graacher Himmelreich - Riesling Auslese trocken 1985 (AP026-86) avec un nez un peu trop sur le caramel mais une bouche plutôt citronnée (B/TB). Son compagnon était lui parfaitement sec et très citronné (yuzu) avec encore un joli fruit (TB). Il s’agissait d’un Selbach-Oster - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Sonnenuhr - Riesling Auslese trocken 1983 (AP014-84). A noter la poésie allemande pour les meilleures parcelles : du Royaume des Cieux au Cadran solaire !

Juste deux rouges : d’abord un Friedrich Becker - Pfalz - Spätburgunder "B" 2013 (cuvée élevée plus longtemps) qui était assez rustique avec son fruit de noyau de cerise (et quelques notes chimiques) et une certaine astringence (B). Il n’était pas au niveau du vin du maître allemand du Pinot Noir : le Bernhard Huber - Baden - Spätburgunder Alte Reben 2011 (une cuvée de milieu de gamme dans un millésime correct) montrait un fruit beaucoup plus mûr (cerise) avec une belle texture soyeuse et une jolie acidité (TB).

Retour aux blancs, mais liquoreux cette fois :
Deux très beaux vins dans la paire suivante, avec un Jos. Christoffel jr. - Mosel Saar Ruwer - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Auslese *** 1994 (AP8-95) à la fois fruité (fruit de la passion), sucré (juste ce qu’il faut) et pétrolé (TB/EXC). Le Fritz Haag - Mosel Saar Ruwer - Brauneberger Juffer Sonnenuhr - Riesling Auslese 1993 (AP12-94) était peut-être plus complexe avec des notes d’évolution en plus du fruit (citron confit) mais moins harmonieux avec un sucrosité plus forte (TB/EXC)

Le retour sur terre a été dur avec un Willi Schaefer - Mosel - Graacher Domprobst - Riesling Spätlese 2009 (AP10-10) sans doute trop jeune. Il était frais et citronné mais j’ai trouvé le sucre moins intégré (B). Et le Joh. Jos. Prüm - Mosel - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Spätlese 2007 (AP33-08) était l’archétype du vin dans une gangue de soufre avec un nez bloqué et une finale dure.
Après ces vins intenses, j’ai peut-être eu un peu de mal à apprécier le vin plus léger qui suivait - Karl Erbes - Mosel - Ürziger Würzgarten - Riesling Auslese ** 1995 me paraissait demi-sec (seulement deux étoiles !), frais et fruité (citron) (B/TB). Le Schloss Reinhartshausen - Rheingau - Erbacher Siegelsberg - Riesling Auslese 1995 avait la puissance du Rheingau (10% d’alcool contre 7% pour le Erbes) avec un fruité plus riche (abricot puis coing) et plus de chair en bouche (B/TB).

Deux extras hors concours : un vin de 43 ans, Frühmesse-Stiftung Zeltingen - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Schlossberg - Riesling Auslese 1976 avec des notes de champignons mais toujours du fruit frais et un Goldkapsel (une capsule dorée qui indique des raisins plus riches que ceux d’un Auslese normal) : le Schloss Schönborn - Rheingau - Riesling Auslese Goldkapsel 1990 (AP008-91) – un très beau vin complexe entre fruité épice, souvenir de sucre et belle acidité.

Effectivement un série exceptionnelle grâce à la générosité de nos deux collectionneurs. Et qui prouvait un "problème" que j'ai avec les vins sucrés allemands - la nécessité d'attendre plutôt vingt ans que dix ans pour que le sucre (et parfois le soufre) se fondent dans un équilibre harmonieux.

Ralf

Amateur depuis 30 ans, sur LPV depuis 16 ans, caviste depuis 3 ans
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16 Mar 2019 12:50 #16

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Superbe dégustation. Dire qu'il a fallu que cela se produise après mon départ...

Ich möchte gern zurück kommen %tchin
16 Mar 2019 13:50 #17

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Magnifique sélection ! Bravo.
Quelle déception de n’avoir pu être présent...

Denis
16 Mar 2019 18:11 #18

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Réponse de vivienladuche sur le sujet LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands

LPV Versailles à la recherche de trésors anciens allemands


Merci à tous d’avoir contribué à former la légende autour de ma personne. :kiss: :kiss: :kiss:
Je n’ai aucune légitimité pour recevoir tous vos remerciements et vos encouragements, mais néanmoins, je peux vous assurer qu’ils me vont droit au cœur. oo, oo, oo,

Cher Jean-Loup, ma contribution reste marginale, au regard de ton grand cœur et de ta générosité que nombre de LPViens peuvent vanter, moi en premier. (tu) (tu) (tu) (tu)
C’est avec un immense plaisir que j’ai concouru un peu plus que d’habitude à cette soirée à laquelle je tenais tout particulièrement, même si bizarrement, je n’avais pas songé de prime abord à porter sa candidature (merci Arnaud !!!) :miam:

Les vins allemands pour moi, c’est assez sentimental (je laisse de côté les premiers émois langoureux avec les jolies teutonnes de mes années de teenager), :oops: c’est presque ma première culture œnologique avant les vins français bien de chez nous. Cela fait maintenant 25 années que je collectionne, recherche ou déniche quelques jolis flacons germaniques. J’ai eu la chance de traverser la Rheingau une première fois à l’été 1994, une journée achevée par l’ascension de la célèbre Lorelei.

J’ai eu la chance d’arpenter la région du Württemberg en long, en large et en travers autour de Stuttgart entre 1996 et 2002, à une époque où le Weingut Gerhard Aldinger n’avait pas la réputation internationale qu’il possède aujourd’hui (c’était même assez rustique à Fellbach !!!). J’ai eu la chance de visiter presque tous les plus beaux domaines de la région : Ernst Dautel, Karl Haidle, Graf Adelmann, Jürgen Ellwanger, Staatsweingut Weinsberg, Hans-Peter Wöhrwag, Herzog von Württemberg, Fürst Hohenlohe Oehringen… Il n’y a guère que Graf Neipperg, Drautz-Able, Albrecht Schwegler et Rainer Schnaitmann chez qui je ne suis jamais allé (ce dernier étant nouvellement né)…
Il n’y a pas que la qualité des vins qui m’a ébloui, j’y ai rencontré des vignerons très attachants, presque toujours abasourdis qu’un gamin français s’intéresse à leur travail dans la langue de Goethe (d’ailleurs il m’est arrivé d’avoir des conditions d’achat parfois très avantageuses et non avouables…). J’y ai arpenté des paysages absolument magnifiques, il ne m’est que de penser par exemple à la Grabkappelle qui domine Stuttgart au milieu des magnifiques vignobles de Rotenberg et d’Untertürckheim… Et puis, cela me permet de ne jamais oublier l’amie proche qui m’a motorisé et accompagné dans ces longues traverses et qui est décédée voilà peu. oo, oo, oo,
De cette époque ne me restent plus beaucoup de flacons… Un pinot gris Beerenauslese 1979 du Staatsweingut Weinsberg a été bu en votre compagnie le mois dernier chers amis versaillais, un beau souvenir d’ailleurs.

Voilà pour le contexte de ma passion pour les vins allemands !!!

Au cours du temps et avec certains contacts noués avec quelques cavistes en Allemagne ou en Belgique, j’ai réussi à recueillir quelques jolis flacons provenant de tout le pays qui ne sont certes pas des trésors mais que j’affectionne particulièrement.
Je ne goûte que peu la course aux sucres, il y a donc peu de BA, de TBA ou d’Eiswein dans ma cave. Mon truc à moi, c’est l’Auslese. Rien ne fera jamais plus plaisir qu’un bel Auslese patiné produit en Rheingau, en Mosel ou même en Franconie (je devrais dire une Auslese puisque c’est féminin en allemand). ::run::

Jean-Loup a évoqué le nombre de bouteilles allemandes que je possède, bizarrement, il ne s’y trouve presque (plus) aucun rouge et uniquement très peu de secs…
Reproduire la même dégustation avec de très vieux trocken me sera désormais difficile… :dry:
Ce qu’a également mentionné Jean-Loup n’est pas tout à fait vrai : bien que certains flacons de cette dégustation aient figuré depuis fort longtemps dans ma cave, il y en a certains qui ont été acquis seulement l’an passé…

Au lieu de baratiner, passons aux choses sérieuses. Je tiens vraiment à remercier Christophe (tu) (tu) (tu) pour le temps qu’il m’a consacré pour préparer le bon ordonnancement. Nous avons bien passé plus de 3 bonnes heures au téléphone. Il a parfaitement supporté et contenu mon caractère impétueux et virevoltant dans tous les sens…
J’avais un objectif initialement en tête, c’était de ne pas goûter deux fois le même domaine. Ainsi, nombres de back-ups sont restés dans les sacs…
Un grand merci à tous ceux qui ont partagé cette top soirée, et malheureusement, désolé pour les absents…

Un vrai regret concernant les absents, il y aurait en effet dû y avoir une paire de rieslings Grosses Gewächs de la Nahe qui devait être la suivante : Halenberg 2012 d’Emrich-Schönleber vs Felsenberg 2009 de Dönnhoff… Tant pis !!! :unsure:

Je profite des largesses du forum pour mettre des photos complètes des vins dégustés dans la mesure du possible pour que le lecteur puisse juger de la complexité de la législation allemande. ::spm::

Un immense merci comme à chaque fois à toute l’équipe du Verre Y Table, pour sa très belle cuisine à la fois de tradition et d’invention. %tchin




Malheureusement, le fait d’être MC, à la fois maître de cérémonie et maître de conférence a entraîné un déficit de notes de mon côté (on ne peut être partout !!!), voici donc plus une perception générale sur les vins dégustés.

Le déroulé est le suivant :
• 7 blancs « trocken » (ou presque…)
• 2 rouges « trocken »
• 8 blancs « fruchtig puis lieblich »


Le Teutone Reise de LPV Versailles

Les blancs « trocken »


Paire n°1

Vin n°1 :
La robe est or. Le nez pétrole, puis évolue citron vert, pierre mouillée, fumé. La bouche est un peu perlante, c’est salivant, avec des notes fumées et de pamplemousse, un petit trait d’essence (Benzin), bon équilibre amers/acidité. Le vin demeure néanmoins assez austère et droit en l’état. Il est totalement sec pour moi. Bien +

Vin n°2 :
La robe est or clair, brillante. Le nez est assez délicat. La bouche… mais il y a du sucre là-dedans ??? Elle est aimable, florale, avec un léger gaz, c’est plein de fruits, c’est très fin et long avec une belle acidité. Le ressenti se fait autour d’une trentaine de grammes, sur un équilibre un peu plus poussé que feinherb. Bien ++

L’objectif de cette paire était d’avoir un aperçu des vins issus de terroirs de Schiefer à l’opposé dans la région (haute Mosel et Saar). Pour le second vin, malheureusement, son généreux apporteur me l’a vendu comme sec alors qu’il s’agissait d’un Kabinett. Pas dramatique…

Il s’agit de :
Weingut Heymann-Löwenstein - Mosel - Winninger Röttgen - Riesling GG – 2012
Weingut Van Volxem - Saar - Riesling Kabinett Rotschiefer - 2007




Triplette n°1

Vin n°3 :
La robe est or. Le nez présente de fort belles notes intenses de fruits blancs, de fleurs, avec une légère note truffée et une sensation acidulée. La bouche est de très beau volume, avec une belle largeur, portée par de très beaux fruits blancs associés à de beaux amers. C’est un vin très classe, de grand volume, de jolie texture, présentant une belle acidité. Je suis totalement fan. Très bien +(+)
A noter que j’ai toujours adoré les vins de ce domaine, donc mon avis manque certainement d’objectivité…

Vin n°4 :
La robe est d’un or doré très prononcé. Le nez présente des notes de crème brûlée, de caramel, de rancio, de délicieuse vanille bourbon, puis de fruits blancs. La bouche est de grand caractère, à la fois pure, mais presque tactilement huileuse en sensation, de superbe aromatique, avec un grand équilibre acides/amers, avec des fruits exotiques délicieusement goûteux. C’est un vin de grande longueur porté par une subtile acidité. Je crois que Christophe et moi avons été conquis par ce vin… Très bien ++ / excellent

Vin n°5 :
La robe est d’un bel or. Hélas, le nez est pleinement bouchonné… C’est dommage car la bouche présentait une très belle matière… ED

L’objectif de cette triplette était de présenter trois Spätlese +/- trocken dans la force de l’âge, provenant de domaines réputés.

Il s’agit de :
Weingut Juliuspital - Franken - Würzburger Stein - Silvaner Spätlese trocken - 1993
Schloss Johannisberg - Rheingau - Riesling Spätlese trocken - 1989
Schloss Vollrads - Rheingau - Riesling Spätlese rosasilber halbtrocken - 1992




Paire n°2

Vin n°6 :
La robe est or clair, brillante. Le nez présente des notes d’allumette, de phosphore, de truffe, de fruits blancs et jaunes, avec une belle touche de nouveau champignonnée en fin de nez. La bouche est d’une grande droiture, tranchante au sabre laser, avec un superbe pamplemousse et un délicieux ciron vert, presque à la limite du cédrat, grand ressenti minéral. Très bien +

Vin n°7 :
La robe est or clair, avec peu de traces d’évolution. Au nez, on se croirait à Sancerre, ça sauvignonne bellement, bourgeon de cassis, légère truffe, fleurs. La bouche est de grande énergie, à la fois de grand volume, mais dans un esprit purement aérien. C’est un vin de grande race, avec un superbe jus, une acidité pure, une grande salinité, et une magnifique déclinaison de pamplemousse domptant d’autres agrumes. Grande longueur. Hautement remarquable. Excellent.

L’objectif de cette paire était d’associer deux rieslings Auslese trocken d’âge vénérable, provenant de deux grands terroirs relativement voisins (non en face de l’autre, je me suis trompé mais de villages voisins de la rive droite de la mittel Mosel).

Il s’agit de :
Weingut Dr. Pauly-Bergweiler - Mosel Saar Ruwer - Graacher Himmelreich - Riesling Auslese trocken - 1985 - AP026-86
Weingut Selbach-Oster - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Sonnenuhr - Riesling Auslese trocken - 1983 - AP014-84





Les rouges


Paire n°1

Vin n°8 :
La robe est grenat. Le nez m’apparaît dans un style nature, avec cerise fraîche et un peu de volatile. La bouche est assez rustique, avec néanmoins une jolie déclinaison de fruits rouges, un joli fruit. C’est simple, frais et facile. Bien

Vin n°9 :
La robe est rubis, soutenue, un peu brunie. Le nez pinote pleinement, avec de délicieuses notes de cerise puis de mûre. La bouche présente une superbe structure, un très bel ensemble d’une évidente cohérence, le jus est d’une grande sapidité, alliant complexité et belle aromatique. C’est juteux, gourmand, de grande fraîcheur, de belle profondeur et surtout de grande intensité. Je crois qu’il aurait tenu plus que la dragée haute à nombre de premiers crus de Chambolle par exemple… et pour deux à trois fois moins cher !!! Très bien ++ / excellent

Il n’y avait pas de cohérence dans cette paire, j’ai dû faire avec les moyens du bord…

Il s’agit de :
Weingut Friedrich Becker - Pfalz - Spätburgunder "B" - 2013
Weingut Bernhard Huber - Baden - Spätburgunder Alte Reben - 2011





Les blancs « fruchtig puis lieblich »


Paire n°1

Vin n°10 :
La robe est or, brillante. Le nez allie cédrat confit, bergamote, citron de Menton, avec un fin exotisme, quel délice !!! Une bouche avec de la profondeur, de la cristallinité, une vraie noblesse d’équilibre, de la pureté, un très fin perlant. Le vin titille et exacerbe toutes les papilles. On retrouve une grande minéralité, une superbe salinité, un grand jus et surtout une acidité de la plus remarquable justesse. Les sucres sont pleinement intégrés et leur ressenti est faible. Magnifique. Excellent

Vin n°11 :
La robe est un poil plus clair que le vin précédent. Le nez est plus floral, plus aérien encore, avec une fine note de miel de fleurs, une petite touche d’encaustique, une délicate touche d’exotisme. C’est fin, complexe et racé. La bouche est d’un très grand équilibre souverain. C’est aérien, salin, mais de grande profondeur aromatique où la matière et la concentration arrive progressivement. C’est un vin sur une déclinaison aromatique autour du cédrat, avec une acidité absolument éblouissante. Le sucre est totalement intégré dans cet exceptionnel ensemble. Du grand art. Grand vin.

L’objectif de cette paire était d’associer deux grands Auslese dans leur phase de vrai début d’apogée selon mon goût, avec des équilibres relativement cristallins, des sucres intégrés, provenant de deux grands terroirs chacun d’un côté de la Mosel, de deux très grands millésimes et de deux domaines non moins réputés dont l’un est véritablement celui que je placerais dans mon panthéon personnel…

Il s’agit de :
Weingut Jos. Christoffel jr. - Mosel Saar Ruwer - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Auslese *** - 1994 - AP8-95
Weingut Fritz Haag - Mosel Saar Ruwer - Brauneberger Juffer Sonnenuhr - Riesling Auslese - 1993 - AP12-94

Cette dernière bouteille a présenté bien plus de panache que celle dégustée chez Harry et les loirétains .



Paire n°2

Vin n°12 :
La robe est or, brillante. Le nez est confit, agrumes, citron vert. C’est un superbe jus très fin, très axé sur le citron vert que l’on retrouve en bouche. C’est à la fois aérien, subtil, pas encore pleinement en place, avec des sucres bien présents, mais avec une matière et un jus superbes et une grande longueur. C’est un beau bébé bellement né. Très bien (+) en l’état

Vin n°13 :
La robe est or très pâle. Le nez est marqué par des notes de cédrat, de citrus, de pamplemousse. La bouche est très austère, avec une grosse présence soufrée qui durcit et cadenasse le vin à double tour, et pourtant le vin a été ouvert 24 heures à l’avance. Je n’y vois pas de défaut particulier, mais connaissant le domaine, je ne suis pas surpris que cela soit à ce stade complètement comprimé et mutique. Il va falloir attendre longtemps… Assez bien en l’état

L’objectif de cette paire était de présenter une association de deux « jeunes » rieslings Spätlese pour lesquels les sucres seraient clairement ressentis, malgré une concentration moindre que la première paire. J’avais choisi une grande origine pour les deux, avec deux terroirs qui se font presque face de part et d’autre de la Mosel.

Il s’agit de :
Weingut Willi Schaefer - Mosel - Graacher Domprobst - Riesling Spätlese - 2009 - AP10-10
Weingut Joh. Jos. Prüm - Mosel - Wehlener Sonnenuhr - Riesling Spätlese - 2007 - AP33-08




Paire n°3

Vin n°14 :
La robe est or clair. Le nez est une parfaite déclinaison de citron, avec de une fine empreinte terpénique. La bouche est de superbe équilibre, le vin est vibrant, de grandes intensité et acidité. La bouche est à l’unisson du nez sur la déclinaison de citron. L’acidité est également au diapason de la longueur, superlative. Absolument délicieux. Très bien +(+)

Vin n°15 :
La robe est d’un or doré, profond. Le nez présente de délicieuses notes d’abricot confit, de pêche confite, de fruits caramélisés, de poires confites. La bouche est baroque, d’une grande richesse, avec des notes de pêche et d’abricot bien mûr. Elle évolue sur le jus d’abricot et la tarte tatin abricot. On y retrouve des notes rôties du plus bel effet et même quelques perceptions de coing et de poire qui ont fait revenir certains en pays angevin… Absolument remarquable, un vin de très grande complexité. Excellent (+)
Je suis un mordu absolu des vins de ce domaine !!!

L’objectif de cette paire était d’allier deux beaux Auslese d’année solaire, un de Mosel et un de Rheingau.

Il s’agit de :
Weingut Karl Erbes - Mosel - Ürziger Würzgarten - Riesling Auslese ** - 1995
Schloss Reinhartshausen - Rheingau - Erbacher Siegelsberg - Riesling Auslese – 1995

A noter que pour la bouteille de Schloss Reinhartshausen une sur-étiquette de 750 ml a été recollée sur un 375 ml. Je suis presque assuré que cette bouteille (comme certaines autres que je possède) provient de la réserve du château et a été ré-étiquetée




Les extras


Vin n°16 :
La robe est orangée. Le nez est marqué par l’orange amère confite, le coing confit, les fruits confits plus généralement ainsi que le sucre d’orge et le miel. La bouche a presque totalement mangé ses sucres, toujours néanmoins cette délicate perception de sucre d’orge et un subtil équilibre entre l’acidité et les amers. La perception aromatique évolue vers quelques notes truffées. C’est un très beau vin de méditation. Très bien +

Il s’agit de :
Frühmesse Stiftung, Zeltingen - Mosel Saar Ruwer - Zeltinger Schlossberg - Riesling Auslese - 1976



Vin n°17 :
La robe est caramel, ambré, brillante. Le nez est un pur délice de fruits confits, de miel, de fleurs. La bouche est énormissime, avec une acidité extraordinaire, jouissive, l’ensemble est d’un équilibre proche de la perfection, avec de la profondeur, un vrai côté charmeur, une grande élégance, un fruit très pur et prégnant. Grande longueur. Une vraie claque !!! Grand vin

Il s’agit de :
Schloss Schönborn - Rheingau - Riesling Auslese Goldkapsel - 1990 - AP008-91
Qui a dit qu'il ne fallait pas ouvrir cette dernière bouteille??? :DD




Le débrief

Comme l’a si bien mentionné Jean-Loup, nous avons terminé bien plus tard que d’habitude…
J’en conclus donc quelque chose de très intéressant et de très valorisant : c’est que ces vins ont très clairement engendré la discussion et de très nombreux échanges. Cela a été renforcé par le fait que nous n’ayons pas été très nombreux, ce qui fait que les discussions n’ont pas été fractionnées en petits groupes rapprochés…

Je suis très heureux que vous ayez été parfaitement réceptifs à l’univers des vins teutoniques. C’est un magnifique univers à mes yeux.
Je regrette amèrement que ces vins n’aient que si peu de visibilité en France.
Nous ne sommes pas si nombreux à partager sur LPV une vraie passion des vins allemands.
Il ne faut pas oublier non plus que la surface totale du vignoble allemand est plus petite que la surface du vignoble bordelais…

Pas de classement, mais une bien belle série et mes chouchous s’en sont très bien sortis !!! %tchin


Au grand plaisir de revenir faire un tour du côté du Rhin romantique à l’avenir si vous êtes partants !!! ::dance::


En avril, retour plus terre à terre, en terre moins hostile, comme l’a si bien mentionné notre ami Rémi avec « des melons parmi les Chinon » ::oups::


D’ici là, portez-vous bien +++
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Benji, Gildas, Jean-Paul B., dt, Eric B, rkrk, didierv, Gibus, peterka, bonaye, Jean-Loup Guerrin, GILT, Vaudésir, mauss.th, tomy63, Frisette, AgrippA, éricH, Kiravi, Garfield
29 Mar 2019 11:32 #19

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vivienladuche écrit: Malheureusement, le fait d’être MC, à la fois maître de cérémonie et maître de conférence a entraîné un déficit de notes de mon côté (on ne peut être partout !!!), voici donc plus une perception générale sur les vins dégustés.


Vivien, on en vient donc à vérifier le célèbre théorème de Einstein: E=MC2! (Erudit=Maître de Cérémonie x Maître de Conférence, au carré)
Merci Vivien pour cette retranscription exhaustive (tu) (tu) (tu) .
J'avoue que la complexité des différents types de vins allemands est encore pour moi un frein. Je reconnais cependant que j'ai généralement toujours beaucoup aimé les quelques exemplaires que mes divers copains LPViens m'ont servis.

Flo (Florian) LPV Forez
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Loup Guerrin, vivienladuche
29 Mar 2019 17:33 #20

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Eric B écrit: Même si ça va à l'inverse des thèses "naturistes", il n'a jamais été prouvé scientifiquement que les sulfites provoquaient un mal de crâne (contrairement à l'alcool ... qui est plutôt faible dans les vins allemands ).


A priori, on a plutôt prouvé l'inverse, à savoir que ça ne donne pas mal à la tête.

Moi, j'utilise tout le temps deux points de comparaison : les vins sucrés et les fruits secs. Si on n'a pas mal à la tête en en consommant, ça exclut le soufre (qui de toute façon se retrouve dans plein de trucs sans poser de problème).

Par contre, l'alcool... ça c'est certain. Et comme tu le notes bien, dans les vins Allemands, il est rarement supérieur à 11%, plus souvent vers 8-9%. Et ça change manifestement beaucoup de choses :)

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
17 Avr 2019 09:06 #21

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Bravo pour cette superbe dégustation et merci à Vivien de nous avoir fait partager le contexte historique et émotionnel dans lequel il s'est familiarisé avec cette région et ces vins.
Une pensée particulière pour cette amie proche, qui l'a accompagné dans ses équipées teutoniques, et décédée depuis peu ...

Ma modeste connaissance des vins de ces contrées remonte à la remontée du Rhin et à la traversée de la Franconie à l'occasion d'un voyage à Bayreuth pour le festival 1975.
De biens beaux flacons pour se préparer à partager le Graal dans Parsifal !
17 Avr 2019 15:42 #22

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