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Crémant du Jura. Stéphane Tissot. Cave de la Reine Jeanne[/size].
Je l' avoue, ce cr est un copié-collé d' un cr que j' avais consacré au même vin, il ya un an sur LPV, mais je n' ai rien à ajouter de plus ! Stéphane nous fait là une bulle dangereuse, qui fait craindre l' addiction tant le verre se vide à grande vitesse ( au désespoir des retardataires ! ) et éclaire le regard des convives. C' est frais, c' est fin, c' est savoureux. Derrière la bulle fine et allègre, on est à la fois sur un registre de vin sec et d' un vin étonnament fruité avec une saveur d' abricot bien mûr, éclatant de jus, sur une acidité réjouissante. Le mot émoustillant n' a jamais été mieux porté ! Un vin à l' image de l' oeil pétillant et de la joie de vivre communicative de Stéphane. J' adore, tout le monde a adoré.
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Chignin-Bergeron " sous les amandiers " 2008. 13°. Pascal et Annick Quénard.[/size]
nez floral, légèrement miellé (fleurs blanches, acacia), où apparaissent peu à peu des arômes de poire, tirant vers l' abricot, des touches minérales. Un nez délicat, léger (dans le sens de subtil), un peu discret pour certains. Bouche fine avec une matière un peu tendue par l' acidité qui frisouille le bout de la langue, mais dont la texture fruitée, imbibée de minéralité, se déploye joliment jusqu' à enrober le fond du palais de ses beaux amers déployés sur une finale toute en fraicheur. L' accord idéal sur des escargots aux herbes et à l' ail, selon Ph Faure-Brac, est vraiment superbe, tant le beurre aillé relance à chaque gorgée, le coté sapide du vin !
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Arbois Chardonnay les Bruyères 2000.13°. Stéphane Tissot.[/size]
nez profond, caressant, envoûtant par son équilibre olfactif et la précision de son grain aromatique (citron,amande,beurre), imbibé de minéralité. Un nez bien mûr, ouvert, tout en dynamisme, sans aucune mollesse, avec une fraicheur qui m' évoquait l' iode ce soir là. Cette impression de grain d' arômes précis, bien mûr, mais tout en tension, se prolonge en bouche, avec une texture dense, délicieusement sapide sur le premier toucher de langue à saveur de pomme ( pas blette, je le précise !
), émouvante ensuite par son amplitude de saveurs fruitées, empreintes de minéralité, qui se développent sur de beaux amers fumés, subtilement épicés et une longue finale en forme d' écho automnal entre pomme, noisette grillée, champignons et sous-bois. Quelle belle bouteille, mais c' était ma dernière !
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Roussette de Savoie Altesse 2000. 12,5° Domaine Dupasquier.[/size].
Il ya des vins qui prédisposent à des accords magiques dont l' un des plus beaux, à mon goût, est celui qui lie la Roussette Altesse de Dupasquier au soufflé au beaufort. Une fois n' est pas coutume, mais sur six bouteilles du même millésime, j' ai pu vérifier que la magie se renouvellait, tant dans l' adolescence que dans la maturité de ce vin. Dans sa prime jeunesse, j' adorais sa vivacité acidulée, son léger perlant totalement rafraichissant, sur un registre résolument sec, non dénué de densité et de gras en bouche. Dix ans plus tard, ses arômes de fruits blancs (poire), prennent un coté confit, épicé (touches de gingembre) ; son coté miellé se fond à des arômes de champignons évoquant la morille. Quand on croise ce bouquet d' arômes avec l' odeur puissante du soufflet, on sait déjà que la magie va opérer. A tel point, en se penchant à nouveau sur le verre, que l' on ne sait plus trés bien, si le parfum du fromage ne sortirait pas du verre ! Cette matière odorante, totalement fondue, prend corps en bouche, bordée par un fil acide trés fin qui semble s' appuyer sur des amers bien présents, et on réalise alors que derrière la saveur de fruit bien mûr, la finale laisse en bouche, comme un goût de pierre qui vous émeut. J' adore ce vin, dont, à nouveau, c' était ma dernière bouteille.
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Arbois Vin Jaune 1997. 14°. Jacques Puffeney.[/size]
.nez caressant, intense, profondément émouvant, d' une incroyable richesse aromatique, tant la noix comme bordée d' un voile discrètement cacaoté, l' amande séchée, l' abricot sec, tout comme l' empreinte tourbée, presque fumée, qui semble napper l' ensemble, se déploient en nuances subtiles, singulières, merveilleuses ! Un nez rare, d' exception auquel notre écoute n' a d' autre choix que de se donner totalement pour en libérer toute la profondeur. Bouche pleine dont l' incroyable premier toucher de bouche m' évoque un lever de rideau fastueux qui porterait déjà tout ce qui va s' oeuver sur la scène buccale : la texture dense et profonde, la richesse des arômes faits saveurs, l' équilibre en opposition constructive où l' acide et l' amer semblent portés à leur extrème. Il ne reste alors qu' à laisser déployer entre langue et palais, ce que le lever de rideau annonçait : un spectacle étonnant, détonnant dont les rappels en forme de rémanence de saveurs, aprés la longue finale, laissent le spectateur silencieux, profondément touché de se sentir comme un bleu face à un tel monument, un tel mystère.
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Arbois Vin Jaune 1995. 14,5° Domaine André et Mireille Tissot.[/size]
nez trés différent du précédent, tant il apparait plus fruité, plus riant, moins solennel, aussi riche et complexe des arômes précédents ( un peu moins, quand même, à mon sens ! ), mais qui se retrouveraient enveloppés d' arômes de prune, de ces gros pruneaux séchés conservant le moelleux de leur chair, voire de figues séchées, avec toujours cette empreinte tourbée en arrière-plan, mais là nettement moins fumée. Un amateur de whisky ferait des rapprochements passionants entre les nuances tourbées du jaune et les mille nuances que son breuvage favori peut prendre d' une bouteille à l' autre. Pour moi, joker, j' ai du boire deux whisky dans ma vie ! [size=x-small]un peu plus avec du coca when I was young ![/size]. La bouche raconte également une autre histoire, un équilibre plus acide, une texture qui m' émeut moins. J' écris ces lignes trois semaines aprés la dégust', sur des notes prises 4 à 5 jours aprés l' ouverture de la bouteille. Je crois que le Tissot a tenu moins le coup face à cette aération prolongée. Aujourd' hui, je me demande s' il n' aurait pas été vinifié d' une façon différente, son coté oxydatif me paraissant plus light. Le soir du diner sur un sublime poulet de Bresse aux morilles, il me semblait presque impossible de les comparer, d' établir une hiérarchie entre ces ces vins si différents. En les regoûtant quelques jours plus tard, c' est vraiment le Puffeney qui m' a conquis !
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Macvin du Jura Esprit de raisin. 17° Baud père et fil.[/size].
Face au Macvin, je réalise maintenant que j' étais un vrai bleu ! J' en avais bu à l' apero, à quelques reprises, chez des amis, comme j' aurais pu boire un Pineau des Charentes, autre vin de liqueur, appelé mistelle, obtenu dans le Jura en assemblant du moût de raisin frais (2/3) ou ayant subi un départ de fermentation, à du marc de Franche-Comté (1/3), le mutage du moût par l' alcool empéchant la fermentation et préservant ainsi l' arôme et le sucre du raisin [size=x-small]les spécialistes corrigeront si je raconte des conneries ![/size]. En fait, j' ai découvert vraiment ce vin martien, nommé à juste titre Esprit de raisin, au dessert sur une glace au rhum et au raisin [size=x-small]accord démoniaque ![/size]. Un vin que j' ai ressenti à double détente, tant le coté résolument sec du marc, l' impression d' alcool fort (pas tant que çà: 17°), tranche avec le fruité intense ( sur des arômes de raisin, de fruits confits, d' écorce d' orange) du vin à la texture veloutée, puissante et longue, résolument gourmande. Comme une opposition en forme d' alliance de deux corps contre nature, fondus en noces inépuisables, tant chaque nouvelle gorgée semble relancer comme un shoot, cette impression paradoxale. Un vin de liqueur où les arômes de raisin se fondent au marc, que l' on déguste à petites gorgées, comme un alcool fort.
C' est vraiment sympa de faire ce cr aprés la compil Mailloche !
Daniel