Le Mourvèdre et la Carignan, je suis fan!
On a peut-être un problème d'image non des vins du sud, mais de ces cépages qui n'ont pas encore aquis leurs lettres de noblesse dans l'imaginaire collectif. Ca vient doucement.
Je sais pas trop quoi dire, la discussion est intéressante et j'aurais aimé continuer, mais j'ai comme le sentiment qu'on est pas du tout à notre place dans la rubrique Mas Jullien.
Un gentil modérateur pour nous déplacer dans Languedoc mais sous un nouveau titre?
Depuis le message de Jérôme (Date: jeudi 4 septembre 2008 08:38:53) je crois qu'on peut tout mettre dans un sujet different.

J'ai un peu perdu le fil car je suis coincé en formation professionnelle dans un trou perdu...

je pense que je me suis mal exprimé au départ. En aucun cas je ne pense qu'équilibre est en contradiction avec sudiste, bien au contraire.

Je connais bien le Mas Jullien et je m'attendais évidemment à un vin austère et à des notes de réduction (que j'ai également observées sur 2 jours). Je trouve MJ 2005 magnifiquement équilibré.

Dans mon esprit, un beau vin sudiste bu récemment fut le Prieuré St Jean de Bébian 2000. Je le trouve équilibré, mais là je suis sur des arômes d'épices et de garrigue, et de tapenade, qui m'évoquent le sud. Pour un vin jeune, lorsque je bois un vin sudiste, je m'attends en général à un fruit assez démonstratif, mûr, des arômes d'épices et d'herbes aromatiques; mais je ne m'attends pas à de la lourdeur, ni à une acidité trop faible par rapport au degré d'alcool et à la matière.

Cela dit, je rejoins l'avis de certains: est-ce vraiment important de savoir si un vin est sudiste ou pas? Ce qui compte pour moi, c'est qu'il soit bon et équilibré, et qu'il m'apporte du plaisir, de l'émotion.

A+

JC

Effectivement, on a un peu dérivé, je n'en dirai pas plus en généralités.

'Cela dit, je rejoins l'avis de certains: est-ce vraiment important de savoir si un vin est sudiste ou pas?'

Je pense qu'en tant qu'amateur par forcément.Par contre si j'étais vigneron, je trouverais cela très important. Et par conséquence, comme il est toujours intéressant de retrouver un peu l'esprit du vigneron dans le verre, je dirais que oui, quand même, il est intéressant de retrouver un cararctère qui nous ramène vers le lieu où a été conçu le vin, chez ce vigneron.

Que dirait-on si un jour on trouvé un caractère bordelais dans une Romanée Conti.

Certes le Languedoc est une mosaïque mais bon, ce n'est pas le climat du Nord, ce ne sont pas les cépages bourguignons pour les rouges ....

Jmm

J'ai dégusté dernièrement Mas Jullien rouge 2005 au restaurant, après 1/2 heure de carafe : pas la moindre note de réduction, mais un peu fermé au départ. Effectivement un vin que j'ai trouvé magnifique, fin, frais, mûr, équilibré, long.

Mon épouse par contre n'a pas aimé, me disant, je cite, "trop léger pour un Languedoc"...

dommage que toi et ton épouse Laurent ne l'ayez pas gouté à côté de Montcalmès pour l'aspect "leger pour un languedoc"!
visiblement le carafage est efficace alors.

"trop léger pour un Languedoc"...

Tu devrais lui sortir des C 9 P ....à 15 ° ) ...

Le Mas Jullien Etats d'âmes 2003

Robe très jeune, sans trace d'évolution, sombre, profonde.
Classique réduction à l'ouverture puis notes épicées, mûres, très grenache, vintage.
Le vin est très équilibré, il s'ouvre assez rapidement dans le verre donnant un sentiment d'une forte proportion de grenache. Le millésime n'est sans doute pas étranger à ce sentiment.
Aucune lourdeur, ce vin se paie même le luxe d'une certaine fraîcheur.

Hello Jmm,

oui c'est vrai, quand je choisis un flacon du languedoc, je n'ai pas envie d'avoir l'impression de boire un Bordeaux ou un Bourgogne. Mais je trouve le terme "sudiste" un peu trop vague: finalement, dans le sud il y a le Rhone sud, la Provence, le Languedoc, le Roussillon, avec une multitude d'appellations différentes en leur sein! j'ai du mal à trouver un point commun que je puisse résumer en "sudiste". Mais effectivement, comme toi, j'aime retrouver dans un vin un caractère "typique" du coin d'où il vient.

A+

JC

Enzo,

Effectivement, je ne pense pas que mon épouse aurait apprécié Montcalmès.
Je n'ai pas dégusté le 2005, mais je garde un bon souvenir du 2004.

Jean-Luc,

Je citais l'opinion émise par mon épouse, car elle n'est que peu motivée par le monde du vin, et je trouve toujours intéressant d'entendre la première réaction de quelqu'un de moins "impliqué".
Mais je te confirme qu'elle apprécie beaucoup les Châteauneuf...

J'ai goûté au domaine le 2006, il s'avère remarquable avec une sacrée fraîcheur.

Les vignes oubliées 1998:
Une belle robe dorée, dense, des notes où transparaît la patines des ans, des notes tertiaires et très minérales, hydrocarbure comme un vieux chenin, truffe blanche. Bouche ample, très savoureuse de ce que le nez évoquait et une longue finale où l'amertume noble se conjugue avec un peu de chaleur. C'est très long. Bien belle évolution. Hormis la finale solaire, on aurait pu se croire à Savennières. (tout ça pour relancer le débat sur la typicité)

Puisque j'ai parlé de ce vin dans une autre rubrique, voici un petit C.R.

Mas Jullien, Cailloutis, 1996 (Magnum)

Nez d'une sublime vivacité dans la magie d'une petite réduction pleine de charme.
Bouche : présence discrète de l'élevage, expression harmonieuse d'un fruit légèrement réduit rendu gourmand par un toucher assez liquide mettant en valeur la finesse. Structure très souple et néanmoins bien serrée dans un grand équilibre. L'âge est déjà très détectable par une sensation ferrugineuse/sanguine.

Ce vin par son excellence fait oublier si il était besoin la (légère) déception dont je faisais part avec le 99 : on tenait là un grand Languedoc et un grand vin tout court, avec toute la finesse qu'on pouvait en espérer (et qui faisait pour moi défaut sur le 99 dégusté précédemment.)

Nez soufré comme si on brûlait une allumette. ça ne part pas, même après une longue aération (plusieurs jours) en revanche, la structure du vin ne change pas sur cette durée. (comme certains chardonnays de la côte de Beaune)
Bien dommage car l'équilibre et la fraîcheur sont très beaux, mais les saveurs ressemblent trop à ce nez et me dérangent. Acidité remarquable, grande longueur.

Même remarque olfactive que le précédent an moins agressif et plus supportable. Vin plus dense, plus gourmand aussi (presque une sensation d'un léger résiduel). Bonne longueur et bon équilibre. Texture et volume impressionnant.

Mais je fais les mêmes remarques au niveau des saveurs, saveurs que je retrouve souvent sur des Mas Jullien blancs un peu âgé et que je n'aime pas trop.

pas ces notes dérangeante, un vin puissant mais doté d'un bon équilibre, jamais lourd. Moins complexe et abouti que les précédentes (2000 et 2001), mais sans faux goût.

regoûté ce 2003 après un long moment d'ouverture : mais où donc Olivier Jullien a-t-il trouvé autant de fraîcheur en 2003 ?

J'achève cette petite verticale des blancs du domaine par ce 2002 : sans doute le meilleur de la série : très complet, ample, gras, riche, doté d'une très belle fraîcheur et d'une harmonie de saveurs remarquables : fruits blancs, miel, noisette.
Un très beau vin que l'on boit sans souci. Les ans lui ont donné du poids sans qu'il soit pour autant empesé. Bon à très bon sans être exceptionnel.

Jérôme,

Je reste moi aussi stupéfait par la fraîcheur de Mas Jullien blanc 2003.

Mas Jullien Les Etats d'Ame 2005

A l'ouverture, le nez n'est pas causant du tout.
Après 4h de carafe, les progrès sont spectaculaires... Peu de fruit, mais un côté animal agréable, et du thym, du cacao. La bouche, assez peu aromatique mais d'une grande fraîcheur, est portée par une acidité assez marquée (surtout en attaque). Les tanins sont quasiment fondus, et la finale, tendue, est assez longue.
Bien

Ce vin profite de l'aération de façon spectaculaire ; ne pas hésiter à le carafer longuement à mon avis.

Florian

Meme impression sur une bouteille ouverte la semaine passee. Tres animale et avec un cote souffre a l'ouverture, elle s'est revelee a son avantage apres 24h de carafe.

Les États d’Âme 2004

Épaules dégagées pendant 2 heures

Rien à signaler au niveau de la robe.
Le nez est puissant et très pur sur la prune, le cassis, le réglisse, la garrigue. C'est un nez qui flatte le museau et qui donne envie de tremper les lèvres dans le verre.
En bouche, l'attaque est franche sur les mêmes arômes, on retrouve en plus des notes d'épices et de poivre qui nous rappelle que nous sommes dans le Languedoc.
Cette bouche est sphérique, souple, les tannins sont enrobés et la finale se termine avec beaucoup de fraîcheur. J'aime beaucoup !!

Bien cordialement
Eric (encore un)

Etats d'âme 2000 (VDP)

Pas de carafage, servi à 17° pifométrés.
Au nez on retrouve le style de la maison, avec du fruit (mûre, myrtille), une note animale très typée Jonquières, et l'élégance apportée par des touches de fumé, de boite à cigares. Complexe et envoûtant.
Bouche très soyeuse, qui joue davantage dans le registre de la finesse que de la démonstrativité, c'est encore sur le fruit, avec des tannins parfaitement fondus désormais, un toucher de bouche qui peut presque rappeler un pinot bourguignon, grande finesse malgré l'évidente présence solaire.
Miam slurp, d'autant que l'alcool est à peine perceptible : la bouteille n'a pas fait long feu, à deux, et sitôt finie on regrettait qu'il n'y en eut pas d'autre ...

Clairement à point aujourd'hui, mais peut sans doute être attendu encore une paire d'années pour voir, même si je ne suis pas convaincu que le vin y gagne encore.

Eric

Mas Jullien rouge 1998

eh non je ne bois pas que des vins "nature"...
en tout cas cette cuvée était un vrai régal : puissant et élégant à la fois. Sans ostentation et avec une certaine classe.

J'ai retrouvé chez mes parents 2 bouteilles d' Etats d'ame 1998 que j'avais achetées il y a bien longtemps. Les 2 ou 3 premières bouteilles s'étaient avérées imbuvables, pétillantes et acides. je les avais jetées à l'évier assez rapidement. Ayant depuis lors évolué et appris des choses, j'ai saisi l'occasion de ces retrouvailles pour tenter une expérience. J'ai donc envoyé une bt dans une belle carafe, me disant que le temps ferait peut-être disparaître le CO2 et que le vin n'était peut-être pas si mauvais que cela! Après 2 ou 3 heures de carafe, le vin est toujours légèrement pétillant, mais ne me semble pas avoir de défaut majeur si ce n'est d'être un peu chaud (alcool). les arômes sont plutôt sur la garrigue, les tannins sont fondus. Je n'ai pas encore d'avis définitif; j'ai remis le vin en bouteille, sous bouchon "vacuvin", et je continue l'expérience demain.

Je me demande ce qui a pu se passer sur ces bouteilles, qui ont été achetées en même temps, chez un caviste sérieux, qui ont été transportées immédiatement vers la cave, fraîche et humide, qu'elles n'ont pas quitté depuis lors (ça devait être en 2000). Quelqu'un a-t-il eu des problèmes avec ce vin sur ce millésime?

Merci d'avance pour vos commentaires,

JC

Jean Christophe,

cette année là, il y a deux cuvées Etats d'âme. Les étiquettes étaient différentes : l'une "vue de Jonquières", l'autre "la roulotte bleue".

Je ne connais que la première : un pur grenache absolument génial pour ceux qui ont eu la chance d'avoir des bouteilles qui ne sont pas reparties en fermentation. (si je perds chez Barral, j'ai toujours gagné chez Jullien sur cette cuvée en tout cas).
Un vin aléatoire, mais dans le meilleur des cas, absolument délicieux, baroque : du très beau grenache.

Merci Jerôme. Mes bouteilles sont également des "Vue de Jonquières". Je suppose que le dégagement de CO2 signifie qu'elles ont refermenté, et que donc le vin est "foutu" par rapport à ce qu'il aurait dû être?

Pour la petite histoire, je me souviens que le caviste avait été réticent à me vendre ces bouteilles. Au départ j'ai cru qu'il préférait les garder pour des clients "privilégiés", puis il a fini par en lâcher 6 en me disant de faire très attention aux conditions de transport et de conservation, mais sans m'expliquer pourquoi. Les bouteilles ont dû passer 30 min en voiture (sans clim) avant d'être encavées dans une bonne cave (sous terre, fondations en pierre, avec sol très humide, etc). Je ne pense pas que la t° de cette cave dépasse jamais 15°c.

Petite question technique: qu'est-ce qui explique cette refermentation en bouteille? l'absence de souffre? a partir de quelle t° cette refermentation s'enclenche-t-elle? s'agit-il toujours d'une fermentation alcoolique, ou d'une autre forme?

Merci d'avance pour les commentaires,

JC

Jérôme, mince...."un vin aléatoire"...

C'est juste une petite provocation, rien de bien méchant.

une pointe de sucre résiduel.
J'aime bien ce terme de vin aléatoire.

oui mais bon, il y a des tas de vins qui ont un peu de sucre résiduel et qui ne refermentent pas aussi facilement, non?

JC

oui, c'est vrai : ceux qui sont massacrés aux sulfites n'ont aucune chance de repartir. Je sens que je vais faire sourire certains.
Un bon indicateur : la capsule sur le bouchon légèrement gonflée, c'est mauvais signe.