je rentre de quelques jours à  Montalcino, 14 ans après y avoir travaillé quelques 7 mois chez Banfi (depuis j'y suis retourné environ 5 fois) et à  part l'énorme renchérissement en italie dû à  l'euro ces derniers mois on peut constater les choses suivantes :

à  l'époque les meilleurs Brunello se payaient 24'000 lires, aujourd'hui 90 à  120 euro

les prix s'échelonnent de 22 euro pour le bas de gamme à  120 euro pour les 98, et je ne parle pas des Biondi santi 95 à  200 euro, etc, dès que les années passent, les prix explosent encore plus, la moyenne se situant à  45 euro

un bon rosso de paie 14 euro contre 5000 lires à  l'époque

il y avait 30 producteurs, aujourd'hui plus de 150 pour 1500 ha de vignes de brunello

il y avait 2-3 oenothèque et les prix oenoteca et caves étaient semblables, aujourd'hui il y a 18-20 oenoteca et les vins sont 20 à  30% plus chers en oenoteca qu'en propriété tourisme oblige

la qualité n'est globalement pas supérieure à  1989 car plus il y de caves et plus la qualité est hétérogène mais le top est sensiblement meilleur voir bien meilleur qu'auparavant

ce succès est dû à  plusieurs facteurs qui devraient faire réfléchir mes compatriotes valaisans:

interprofession très forte

petite appellation pour un fort renom savamment entretenu

tous les mêmes formes de bouteilles, unité de marketing, pratiquement que 3 vins (vino santo, rosso et brunello) pour la campagne marketing

politique de prix assez proches entre les caves

savoir faire en progrès

intérêt de la presse internationale

les prix des terrains et de l'immobilier ont littéralement explosé (plus cher qu'en Valais)

on est passé des 4 ans de vinifications en foudres de bois de 2 à  5'000 litres à  2 ans en barriques françaises souvent toutefois de 300 litres contre 225, ceci a permis aux brunelli d'être plus explosifs et moins tuilés

forte demande sur place de la part du tourisme, avec l'espace Schengen les touristes achètent énormément sur place

j'ai été étonné de voir par exemple que le Castello Romitorio 1997 vendu 43 francs dans mon oenothèque suisse se vendait 55 euro là -bas et globalement le brunello se paie 20 à  30% moins chers en Suisse que sur place pour un achat professionnel ce qui est astucieux de leur part car ainsi le brunello se vend presque dans le monde entier au même prix à  10% près, comme les bordeaux de renom

étonné aussi de voir que les vignes arrivés à  30 ans sont souvent arrachées et replantées (en grandes quantités), je me demande où ils en sont avec les rendements vu l'euphorie ambiante........

c'est tout de même dommage d'être rentré avec 3 fois moins de vins que prévu (24 bts pour 900 euro c'est cher le cigare....) car je paie mon brunello bien moins cher chez mon importateur que sur place

mais quelle belle région, quel beau vin quand il s'y dégage de la magie, dommage qu'il n'y a plus de bonnes affaires à  saisir

salutations

xavier

Banfi, ou quand le nom de lapassionduvin ouvre quelques portes.

Soiree invitation dans un hotel de Bangalore ou Castello Banfi presente sa gamme de vins disponible en Inde sur un repas toscan. Malheureusement presse par un autre RDV, je demande discretement au directeur de Banfi si une petite degustation en 15 minutes est possible pour LPV. Voici les verres alignes ...



Fontanelle Chardonnay 2003
Un 100% chardonnay de l'AOC Montalcino.

La robe est jaune pipi, stable dans sa tenure.
Le nez est beurre avec une presence de noisette. Tres chardonnay a mon gout.
La bouche est fruitee avec une belle amertume et une finale de superbe longueur. L'equilibre est grand.

J'ai beaucoup aime (***).

SummuS 2001, un Montalcino (IGT ?) a 45% de Sangiovese, 40% de Cabernet et 15% de Syrah.
Aromes de cerise, tres frais, avec un cote puissant amene sans aucun doute par la Syrah. La bouche est fruitee, tres sudiste a mon gout. J'aime beaucoup, (***) meme si je lui prefere les vins suivants.

Poggio alle Murra, Brunello di Montalcino 1999
Un vin encore brut de coffre, avec tous les elements pour faire un grand vin demain, mais avec un manque d'equilibre qui est surpasse par une fougue digne d'un cheval du Palio. La touche Sangiovese (fruits rouges maceres en eau-de-vie avec une touche de thym) est bien presente. Tres carre pour l'instant mais avec un bon potentiel. ***(*)

Poggio alle Murra, Brunello di Montalcino 1998
Un millesime pluvieux, plus souple. Il fallait bien la jouer dans les chais et a ce jeu, il me semble que Banfi a fait un excellent travail.
Nez balsamique, sur la cerise rouge, avec un superbe equilibre. Ce vin est tout en rondeur et en finesse, jouant la carte de la force tranquille et du raffinement. L'equilibre des saveurs et des impressions gustatives est son plus bel attribut, car on percoit un certain manque de presence en bouche.

Probablement le vin le plus a bouti de cette gamme a ce jour, a apprecier pleinement dans les 2 prochaines annees. **** pour le plaisir actuel, ***(*) en qualite pure.

Poggio alle Murra, Brunello di Montalcino 1997
Le premier nez est sur la cire (une impression de fart a ski). Je change de verre au cas ou. La bouche est plus amere, les tannins plus marques, mais la matiere est phenomenale. Ce vin est taille pour la garde et il faut l'oublier pendant 5 ans au moins. En plaisir immediat, un *** mais en potentiel, un ****(*) car ce vin va devenir superbe.

Le manque de temps ne m'a pas permi de deguster le Florus Moscadello di Montalcino 2003. Ce n'est pas trop grave vu la qualite intrinseque des vins ci-dessus.

Sans être un connaisseur de vin, j'ai eu l'occasion par deux fois de me rendre à Montalcino, par deux fois de déguster du Brunello, et j'y retournerais, ce vin n'est pas du vin, c'est un nectar, vraiment sous le charme et de ce village et de ce gout...Par contre, j'ai décelé une légère différence entre la production du Signore Sallicetti,, et celui du Castello Banfi, avec un plus pour le premier...