Voici les commentaire de ma dégustation de Margaux du 30/10/02 :
(les notes et cotes ci dessous sont la synthèse des commentaires et des cotes données par les 13 participants, dont Michel Debock qui m'a fait le plaisir de participer à cette soirée. (Le pirate fut Italien.)
1. Dauzac 95 (11,10/20)
Robe : Rubis foncé, brillante.
Nez : Lors du carafage, du fruit frais jaillit littéralement de la bouteille (fraise, framboise). Dans le verre, il apparaît d'abord assez fermé, on perçoit néanmoins de la cerise, de l'humus et une touche de cacao. L'alcool se fait sentir également et dérange quelque peu. Après un long séjour dans le verre, il s'épanouit légèrement sur des notes torréfiées.
Bouche : Vin encore dissocié à ce stade mais offrant une belle fraîcheur, de la puissance, du fruit (noir) et de la torréfaction (fumé). Les tanins sont très présents et un peu astringents ; la finale un peu courte présente de l'amertume. A revoir dans quelques années, le potentiel est certain et la note sera sûrement revue à la hausse.
2. Pouget 96 (10,20/20)
Robe : Rubis, traces d'évolution et aspect pas net (matière en suspension).
Nez : Animal (écurie), champignon, poussière et cerise à l'alcool vieillie.
Bouche : Dense avec de la matière mais pas d'équilibre. Acidité marquée, tanins un peu acerbes, pas de fruit, manque de fraîcheur et toujours ce côté poussiéreux. Curieuse impression que d'avoir ainsi côte à côte des indices de jeunesse et de sénilité.
Bouteille défectueuse ? Mérite une seconde chance.
3. Prieuré-Lichine 93 (15,00/20)
Robe : Rubis foncé, étincelante.
Nez : Très élégant, sur la cerise noire un peu confiturée et le poivron mûr.
Bouche : Ample et fraîche, avec un magnifique équilibre entre les fruits rouges et noirs, les tanins élégants et enrobés et les épices (poivre, cannelle). L'élégance du nez est confirmée en bouche. Dans ce petit millésime, l'élevage à fait ici des merveilles.
Paraît encore jeune.
4. Desmirail 95 (14,60/20)
Robe : Rubis foncé, brillante.
Nez : Cerise au chocolat avec une pointe de poivron et des épices. Touche de vanille également, le bois est assez présent. Il évolue sur le cuir et le pain grillé.
Bouche : Ronde et soyeuse, malgré des tanins bien présents en fin de bouche et légèrement astringents ; léger creux et petite amertume dans la finale moyennement longue. Un vin assez flatteur (pas au sens péjoratif).
5. San Léonardo 96 (Haut-Adige, Italie) (14,20/20)
Robe : Rubis pourpre foncé.
Nez : Dominante sur le poivron mur et les épices (poivre), touche mentholée et animale, avec du fruit et du fumé ; beaucoup de complexité. Il évolue sur des notes caramélisées puis franchement beurrées.
Bouche : Fraîche avec une belle acidité. Tapisse bien la bouche. On retrouve le poivron et les fruits noirs ainsi que des tanins légèrement asséchants. Plus difficile à appréhender que le précédant mais très bordelais dans sa constitution. Tout est là pour faire une belle bouteille dans 2-3 ans.
6. Palmer 88 (16,10/20)
Robe : Rubis à grenat, légèrement évoluée.
Nez : Evolué et complexe, avec de la compote de pruneaux, de la fourrure, du sous-bois et des épices exotiques.
Bouche : Ronde, ample et bien équilibrée malgré une acidité bien marquée qui assure la charpente. On est résolument dans les arômes tertiaires avec du chocolat, du cuir et de la torréfaction. Les tanins d'abords légèrement astringents finissent par s'arrondir dans une finale bien fondue mais pas très longue.
7. Lascombes 90 (16,90/20)
Robe : Grenat à acajou, brillante.
Nez : Très complexe et puissant, avec de la violette au premier nez, des fruits murs (pruneaux et mûre) et du poivre puis du bois de cèdre, du cuir et du cigare, une bien belle palette.
Bouche : Belle structure bâtie sur une bonne acidité, belle matière fruitée (compote de fraises) et épicée et bonne longueur.
Un beau vin complexe.
8. Durfort-vivens 85 (16,70/20)
Robe : Acajou, brillante. Très évoluée.
Nez : Puissant, sur le poivron, les pruneaux, les épices exotiques, le chocolat et la torréfaction.
Bouche : Puissante et structurée, avec un curieux équilibre entre une acidité marquée et un aspect doucereux (ou douceâtre) et des tanins légers. On retrouve de la compote de pruneaux et une belle finale persistante chocolatée avec une petite touche de menthe poivrée. Belle complexité.
Son apogée semble derrière lui et il ne faut plus attendre pour finir les dernières bouteilles.
9. Rausan-Ségla 86 (17,00/20)
Robe : Rubis pourpre foncé sans traces d'évolution.
Nez : D'abord très net, sur les fruits noirs (cassis, cerise noire), le cuir, la réglisse et le fumé. Très raffiné. Il évolue dans le verre pour donner des arômes compotés de figues mûres.
Bouche : Puissante, équilibrée. Concentré de matière, tanins imposants, très grande race. Ce vin est totalement fermé actuellement mais laisse entrevoir un potentiel énorme.
A revoir dans dix ans.
10. Margaux 92 (17,20/20)
Robe : Grenat, évoluée.
Nez : Fortement marqué par la torréfaction. C'est d'abord le moka qui jaillit du verre, suivi par du chocolat, du concentré de fruits noirs et des notes de vanilles. Il continue à évoluer vers des arômes très purs de pain grillé.
Bouche : Ample, ronde, équilibrée. Tanins concentrés mais enrobés, quoi que laissant paraître une légère astringence. Arômes évolués sur les épices, le tabac, le cuir, le café et la réglisse. Belle longueur, belle complexité. Ce vin à encore un bel avenir.
Didier