Lutèce façon grande époque : 3 participants posent leurs CRs !!! J'ai été pris de vitesse mais c'est stimulant
Vin 1 : Johanna Cécillon, Cidre Nérios 2018
Soeur de Julien Cécillon, selon le caviste.
C'est siglé "Vigneronne de pomme".
La robe est ambrée, trouble.
Nez de pomme douce, pomme séchée, une touche de champignon frais.
La bulle est abondante, le toucher de bouche amer, sec et sans concession. Il y a une sacrée astringence. C'est droit et sérieux, ça claque.
Vin 2 : Champagne Marguet, Les Crayères, 2012
Non dosé. Dégorgement mai 2017
Robe légère
Nez très intéressant, beurré, vanillé, crème patissière, champignon frais, banane séchée, citron confit.
La bouche est vive voire tranchant, en décalage avec le nez. La bulle est crémeuse. Il y a du fruit avec le citron confit à nouveau et la pomme verte.
Finale tout en toucher crayeux, épices.
Probablement à garder.
Vin 3 : Domaine Thomas Pico, Vin de France, NM (majorité 2016)
Robe d'or pâle
Nez sur l'amande, le foin, un soupçon d'encaustique.
Bouche grasse, avec une bonne acidité mais peu dynamique.
Correct, c'est un peu raplapla.
Vin 4 : Domaine Benoît Courault, Vin de France, Les Guinechiens, 2017
Nez citronné, pomme verte, fumée. Une évocation de verger. C'est un peu serré au début dans le verre. Ca fait chenin, mais chenin pointu.
La bouche l'est également, pointue. Les aromes de citron sont complétés par une touche herbacée.
Très joli chenin jeune et frais, top. Il lui faut une bonne aération.
Vin 5 : Domaine Gilles Berlioz, Chignin-Bergeron, Les Filles, 2017
Nez discret du verger (poire), un peu de fraise.
La bouche est grasse, sans tension.
Je tente "Rhône", dominante de grenache. Ou de clairette. Bon tant pis.
Pas trop à mon goût.
Vin 6 : Domaine François Raveneau, Chablis 1er cru, Forest, 2006
Nez citronné, très expressif (heureusement, pour surnager dans la fumée du barbecue, le vent a tourné, zut). C'est fruité et harmonieux, fondu.
La bouche est finement grillée, fraiche, à la structure ample et fondue. Quel jus soyeux !
Finale citronnée et longue.
J'aime beaucoup.
Vin 7 : Chateau Simone, Palette Blanc, 2015
Nez fruité intense, vanille et noisette.
La bouche est fluide et tendue par une très bonne acidité mais avec une grosse puissance aromatique et un toucher chaleureux.
Impressionnant, ça en met plein la vue, en prime c'est digeste et c'est bien bon.
Vin 8 : Champagne Pol Roger, Cuvée Winston Churchill, 1999
Nez complexe et mûr, énergique avec tout ce qu'il faut : miel, brioche, citron confit, petit beurre, pomme.
La bouche s'impose d'emblée sur une matière pleine et un équilibre superbe. Beaucoup de fraicheur, fondu, bulle très fine et délicate.
Finale très longue sur une pomme compotée bien acidulée
Tip top. Il en faudrait tout le temps des bulles comme ça.
Vin 9 : La Pialade, Côtes du Rhone, 2014
Ouvert et épaulé 24h avant.
Robe pelure d'oignon. C'est mon apport : à la vue de la robe les collègues me suspectent de tenter d'écouler à nouveau ma propre production.
Nez poivré, fraise séchée, laurier, cranberries. Finalement c'est du Reynaud, l'unanimité se fait à nouveau rapidement là dessus.
L'attaque est plaisante quoique fluide, et puis le constant s'impose rapidement : la jolie fraicheur se transforme en une amertume qui monte avec une matière insuffisante pour le confort des papilles, une fine structure tannique en fil de fer prend le relais.
La bouche finit emportée par l'amertume.
Bof. Le nez est joli tout de même.
Je me demande ce que ça donnerait une fois distillé.
Vin 10 : Chateau Montrose, Saint Estèphe, 2001
Belle robe bordeaux profonde, magnifique.
Le nez est vanillé, avec une pointe de vernis et de la prune. Le boisé au nez me fait penser au Versant 19 goûté y'a pas longtemps. Mais bon je m'égare.
Jolie bouche fondue, profonde, soyeuse et souple.
Très bon.
Vin 11 : Domaine Bachelet, Gevrey Chambertin VV, 2017
Robe entre rubis et grenat
Le nez est boisé-vanillé-crémeux, trop pour moi au début, c'est presque vulgaire. L'aération améliore l'affaire et le fruit commence à poindre : fraise, cassis, grenade.
La bouche est accessible et gourmande, facile, souple. Il y a une amplitude charnue.
Avec beaucoup d'aération, c'est bon. Surement trop jeune.
Vin 12 : Domaine Harmand-Geoffroy, Mazis-Chambertin Grand Cru, 2014
Au nez ça pinote tout de suite joliment, framboise, orange, sous-bois, c'est tout de même un peu aristocratique et pointu.
La bouche est fine, projetée par une structure ferme et saline. C'est tout en lignes droites et en angles droits.
Tanins un peu séchants en finale, pour lui reprocher quelque chose, mais c'est très bon. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi mais quand j'ai voulu regoûter c'était évaporé. Si j'en avais je l'attendrai un peu.
Vin 13 : Domaine Marquis d'Angerville, Volnay 1er cru Clos des Duc, 2011
Le vin est servi un peu trop froid.
Nez pas très expressif mais magnifique avec une ribambelle d'arômes qui pinotent sur un registre un peu sombre : mûre, pivoine, réglisse, ronce, ...
La bouche est acidulée, sur le noyau de cerise, parfaitement définie, nette et pointue. On sent une vigueur pas tout à fait assagie.
Finale longue.
Superbe.
Vin 14 : Domaine Tardieu-Laurent, Côte Rotie, 2006
Robe grenat un peu évoluée.
Nez sur la cendre, cerise, cassis, sous-bois, lard. On est passé à de la syrah.
La bouche est finement structurée, elle délivre immédiatement un plaisir finement juteux sans nuage. Il y a du confort avec une certaine rondeur, idéalement équilibrée par une fraicheur lumineuse, l'aromatique fumée-lardée danse tout autour.
Le vin parait d'une évidence et d'un naturel incroyable.
Très très bon et pourtant sans prétention, sans ostentation. Dur à recracher. Comment planquer la bouteille ?
Vin 15 : Produttori del Barbaresco, Barbaresco, 2001
Robe grenat, légèrement grisée
Nez sur des senteurs sucrées de fleurs fanées et de bâton de réglisse machouillé.
La bouche est un gros coup de badine cloutée dans les gencives avec des tanins intenses, assortis d'une acidité tout autant intense. La matière parait légère de par le côté acidulé, mais c'est riche. L'équilibre réussit un tour acrobatique surprenant. L'aromatique reste sur cette notion de fleur fanée.
On a patiné pour trouver l'origine, on n'a pas su sortir de France.
C'est un délice, très original et surprenant.
Peut être à consommer en pantalon en cuir clouté en écoutant Judas Priest.
On est passés au fromage et à deux blancs secs.
Vin 16 : Domaine Jaboulet Ainé, Hermitage Blanc, Chevalier de Sterimberg, 2003
Nez sur la mie de pain, pâte d'amande, vanille, une note camphrée.
La bouche est ronde et ample, grasse, j'ai une sensation de poire sucrée, ponctuée d'une fine amertume.
Beau vin mature.
Vin 17 : Domaine Marcel Deiss, Alsace Grasberg, 2012
Nez qui se présente plutôt sous l'angle tropical, avec du citron, fruit de la passion, mangue, mie de pain, et de la poire pochée.
La bouche est veloutée, ample et ronde avec une sensation de SR fondu. L'équilibre est frais, soutenu par une acidité très satisfaisante, ce qui avec les petits SR fait partir
certains tout le monde de l'autre côté du Rhin.
Très joli, et très polyvalent sur les fromages !
Vin 18 : Disznoko, Tokaji, 5 Puttonyos 1989
La forme de la bouteille est évocative.
Robe marron sombre, trouble
Nez sur le café, le caramel, abricot sec et pistache
La bouche est suave et patinée mais traversée d'une intense acidité et d'une noble amertume qui apporte quelque chose de végétal (dans le bon sens du végétal).
Très bon.
Vin 19 : Domaine Klein Constantia, Vin de Constance, 2007
La aussi la forme de la bouteille sous la chaussette est assez reconnaissable
Nez sur le thym citronné, le caramel, le chocolat au lait.
L'attaque est goudronneuse mais la sensation est fraiche et plutôt digeste, fine acidité, légère amertume.
Très bon également.
Quels vins ! Surtout la série de rouge, superbe.
Je repars avec en tête les Churchill, Angerville, Tardieu-Laurent, Raveneau, Barbaresco...