Nous devions avoir un thème « Monts » pour cette quatrième session de LPV78 mais l’organisateur était trop pris pour tirer toute la quintessence de ce thème à la fois ciblé et éclectique.
Ce n’est que partie remise…
C’est donc Greg qui a pris le relais au pied levé pour une éclectique sans thème.
Nous n’avons pas eu des monts… mais eu quelques merveilles
… et aussi quelques déceptions.
C’est bien normal car le but était aussi la découverte !
D’ailleurs il est intéressant de noter que les déceptions n’étaient pas forcément les mêmes pour tous, avec peut-être encore plus de divergences que d’habitude.
Cela encline d’autant à ne pas être trop péremptoire dans nos affirmations…
Le repas était hyper copieux et beaucoup ne sont pas allés au bout !
Un vin en solo pour l’apéritif
Clos Veličane – Riesling – 2019
L’or clair de la robe est bien brillant.
Intense et d’abord très fleuri, le nez s’oriente ensuite vers les fruits blancs, surtout la pomme et un peu la poire, avec une touche citronnée intéressante.
La bouche est axée sur la pomme et le citron, ce qui renforce la bonne vivacité. Son volume reste moyen mais la présence est suffisante pour l’apprécier jusque dans la finale bien salivante, plus pierreuse et un rien végétale.
Bien ++
Une triplette de vins blancs du sud-ouest et assimilé
Domaine Arretxea – Irouleguy blanc – Dolia – 2016
La robe parait évoluée avec sa couleur vieil or, mais elle reste brillante.
Très intense dès le premier nez, celui-ci étonne par ses notes de cacahuète, heureusement sur un fond de fruits blancs bien mûrs, dont la pomme. A l’aération, la cacahuète disparait au profit d’arômes miellés et grillés.
La bouche fait preuve d’une belle présence, enrobée d’un voile de gras mais également mobilisée par une bonne tension. La finale bien persistante fait ressortir une acidité plus incisive.
Très Bien (+)
Domaine Imanol Garay – Vin de France – Ixilune – 2015
Assemblage dominé par le petit courbu (85 % !).
La robe est très proche, également vieil or et brillante, un poil plus soutenue.
Le nez est puissant mais c’est aussi dû à une grosse acidité volatile. Il exhale des arômes de limoncello et de … vinaigre.
Il y a du gaz en bouche, ce qui aide un peu à apporter de l’énergie pour équilibrer sa densité.
Tout le monde s’accorde pour dire que l’aromatique en rétro-olfaction est « borderline ». Pour certains, elle est du bon côté et c’est une réussite, pour moi elle est du mauvais, d’autant que la très longue finale fait ressortir le vinaigre.
ED pour moi
Alexandre Lavigne et Julien Bonneau – Charentes – Grains de Confidence – 2018
Ce vin annoncé comme potentiellement proche de la cuvée Talion du domaine Laougué avait logiquement été placé dans la triplette, même si le cépage, chardonnay, est fort différent.
L’or de la robe est dense et brillant (un point commun aux trois vins).
Le nez est puissant, dominé par les arômes d’élevage en fûts, hyper grillés et noix de coco après aération. En cherchant bien on perçoit quelques fruits jaunes et des fruits secs.
La bouche est pleine d’esbroufe et très maquillée par le boisé, masquant le fruit. Elle possède un très gros volume mais peu d’acidité et sa finale dure plus grâce à sa force que sa vivacité.
Bien ++ si on n’est pas allergique à ce type d’élevage.
J’aurais sans doute adoré il y a dix ans mais LPV m’a éduqué…
Une paire de grands crus d’Alsace en complantation
La grange de l’oncle Charles – Alsace Grand cru – Kaepfferkopf – 2017
La robe d’un or clair est un peu trouble, ce qui est normal pour un vin non filtré.
Le nez intense développe une aromatique qui associe un fin pétrole à des arômes citronnés et une touche exotique.
La bouche montre de la prestance, combinant rondeur aimable et dynamisme à la fois. La finale énergique est très persistante, bien précise et salivante.
Très Bien +
Comme quoi j'apprécie certains vins nature...
Notre GO voulait une paire de vins issus de complantation mais, dans la précipitation, n’a pas vu que le deuxième est d’un équilibre moelleux tirant vers le liquoreux…
Domaine Marcel Deiss – Alsace Grand cru – Altenberg de Bergheim – 2014
L’or de la robe est presque ambré et plutôt dense.
Très intense et opulent, le nez explore les gammes des fruits confits et des fruits exotiques, avec un soupçon de citron rafraichissant.
La bouche est large, pleine, rondement assise sur une sucrosité certaine (les dégustateurs l’ont évaluée entre 30 et 50 g/l alors qu’il doit y en avoir environ 70) mais bien digérée par la matière et l’aromatique enchanteresse. Elle est également tenue droite grâce à une belle acidité et la finale de bonne allonge ne paraît pas trop chargée.
Très Bien ++
Une triplette de vins rouges sudistes légers
Deux vins titrent en effet 12,5 ° et le troisième 13°, ce qui est très rare depuis quelque temps, encore plus dans des régions du sud !
Domaine La Giuva - Valpolicella - Il Valpo - 2018
Le nez intense propose des fruits rouges et des notes plus végétales, de ronce, de poivron vert, et d’herbe coupée.
La bouche est fluide, d’une aromatique d’abord portée sur le fruit mais rapidement à l’aération le végétal revient puis le fumé l’emporte. La longueur n’est que correcte mais on ne s’en plaint pas !
Assez Bien
Cette bouteille s’est révélée très différente de celle bue et commentée en septembre 2021. Elle n’avait également rien à voir à son ouverture, en début de repas, d’après son apporteur.
Domaine de l’Anglore – Vin de France – Nizon – 2018
La robe est très claire, tirant sur le cuivre et l’orangé, et très trouble.
L’intensité du nez n’est pas folle mais l’aromatique est très attirante : c’est fruité en diable, en privilégiant les petits fruits rouges comme la fraise et la groseille, et agréablement teinté de pamplemousse rose. J’aime !
La bouche est à l’avenant, d’une matière juteuse et d’un fruité croquant. C’est tellement friand et gourmand qu’on a une impression de légère sucrosité. Le vin gagne en force et en volume sur la deuxième partie de bouche, jusqu’à une finale nette qui donne envie de se resservir.
Très Bien (+) et donc pas du tout le même ressenti que Benji. Pour être honnête, la majorité des dégustateurs devait être plus proche de son appréciation.
Domaine Le Roc des Anges – Côtes catalanes – Las Trabassères – 2014
La robe bien sombre paraît encore assez jeune.
D’une bonne intensité, le nez propose, avec une pointe de volatile, un bel assortiment de fruits rouges et noirs, ainsi qu’une touche de graphite plus austère.
C’est cette caractéristique qui domine en bouche, mais l’austérité est assez classieuse, marquée par une empreinte tellurique.
Dynamique en raison d’une acidité certaine, rectiligne mais arrondie par la matière qui a gardé du fruit et des tanins souples, la bouche bénéficie d’une grande allonge et d’une finale précise.
Très Bien, sur un profil pas du tout sudiste
Une paire de vins rouges de caractère sur le millésime du siècle en France (jusqu’à présent
)
Domaine La Terrasse d’Elise – Coteaux du Languedoc – Elise – 2010
La robe est bien sombre et dévoile des reflets tuilés sur la frange.
Le nez expressif fait preuve d’une belle complexité, alliant fruits noirs, arômes balsamiques et de garrigue.
L’équilibre en bouche est remarquable : une chair dense et généreusement fruitée, un toucher soyeux, des tanins fins, une remarquable fraicheur et une chouette longueur composent ce très beau tableau.
Très Bien ++
Domaine des Tours – Vin de Pays du Vaucluse – 2010
La robe relativement sombre a des atours brunis, voire roussis.
Très intense, le nez est envoutant, d’une aromatique pure de petits fruits rouges, principalement la fraise, et de touches rafraichissantes d’écorce d’orange, l’ensemble étant teinté de notes mentholées élégantes.
La bouche est magnifique ! Il y a tout ce qu’il faut mais c’est le raffinement qui domine au palais : aromatique exquise en rétro-olfaction, alcool gommé par une grande fraicheur, volume gagnant en largeur et en profondeur, final long et beau sur l’orange sanguine.
Excellent (+)
Le style Reynaud a été immédiatement trouvé par tous et les avis étaient partagés entre Rayas et Pignan…
Seul son apporteur est resté sur terre …
Un vieux Champagne en solo pour accompagner les fromages
Champagne Franck Bonville – Blanc de blancs – 1976
La robe montre les marques du temps qui passe, en étant bien ambrée.
Intense, mais surtout fin et élégant, le nez exhale de beaux arômes tertiaires tels que le sous-bois, mais aussi ceux que l’on retrouve habituellement dans les vins oxydatifs, de céleri et de curry mais sans la noix.
Plus perlante que dotée de véritables bulles, ou alors très évanescentes, la bouche développe une aromatique toute en finesse, bien soutenue et mise en valeur par une grande vivacité.
La finale sur le moka dure, dure, dure et c’est tant mieux !
Très Bien +
Un moelleux pour terminer en douceur
Schloss Reinhartshausen – Rheingau – Erbacher Marcobrunn – Riesling Spätlese – 1990 – AP 015-91
Vivien, immense connaisseur, nous dit qu'Erbacher Marcobrunn est un des plus beaux terroirs d'Allemagne...
La robe très ambrée tire sur l’orange.
Le nez très généreux et élégant s’avère également très complexe, déroulant une aromatique foisonnante, avec de l’écorce d’orange, du zeste de citron, des raisins secs, du bois précieux…La bouche est bâtie sur un équilibre remarquablement allemand, peu alcoolisée, aux sucres bien fondus, d’une superbe fraîcheur, toute en raffinement. La finale hyper persistante est tendue par une acidité citronnée qui sait rester gourmande.
Très Bien ++ / Excellent
Un grand merci à Greg qui a réussi à nous faire voyager, avec un programme superbe sur le papier, et à l’arrivée avec des bas et des hauts, mais je ne retiendrai que les hauts !
Jean-Loup