Novembre 2021 (tiens, un léger retard de CR à combler ?)
Je prends prétexte de quelques heureux événements de l’année pour inviter quelques amis à découvrir avec moi la variété des effervescents de nos vignobles, autour d’un bon repas. Merci à Eric B qui m’a conseillé pour établir l’ordre de service et les accompagnements des vins.
Stéphane Tissot, Crémant du Jura, BBF
100% chardonnay, élevé majoritairement en fût, dosage extra-brut (brut nature ?), 4 ans sur lattes.
Doré. Bulle un peu présente. Très Jura au nez (fruit jaune + coque), une convive dit « vin jaune », je trouve plutôt que ça rappelle les chardonnays ouillés de la région. Matière ++ un peu tannique. On commence fort avec un très joli vin, de caractère.
Domaine Follet-Ramillon, Champagne, Le Chardonnay 2015
100% chardonnay, extra-brut (dosage 4g/L), vieillissement (sur lattes ?) 6 ans
Plus pâle. Joli cordon de bulles. Très discret, au nez comme en bouche, fin et tendu. En regoûtant, plus sympa avec un côté citron + bien beurré, mais reste dans la finesse et ou la discrétion, pourtant à l’ouverture je l’avais trouvé assez expressif sur ces mêmes notes aromatiques.
Domaine Follet-Ramillon, Champagne, Les pinots 2015
Pinot noir 67%, pinot meunier 33%, extra-brut (4g/L), vieillissement (sur lattes ?) 6 ans
Couleur intermédiaire. Bulle plutôt fine. Joue aussi dans la discrétion mais plus présent que le chardo. « Classique Champagne » sur des notes de pomme je trouve, un peu yaourt. En bouche, présent mais fin, avec fine amertume et salinité, matière et bulle sympa. J’aime mais je n’adore pas, dans le style et la gamme de prix je préfère le classique familial (Bandock Cuvée des Lys), mais sur cette unique dégustation bien sûr.
Alain Voge, Saint Péray, Les Bulles d’Alain 2015
100% marsanne, vinification et élevage en cuve, brut nature, élevage sur lattes >3 ans
Plus doré. La bulle semble plus grosse. Joli nez sur la poire, notes florales. En revanche, en bouche c’est la douche froide, ou plutôt chaude : assez déséquilibré, sur l’amertume et surtout un alcool présent, qui masque même les jolies notes aromatiques du nez. Ça ne s’arrange pas à l’aération. Bon, ça reste buvable et avec certaines qualités aromatiques, mais face aux autres vins l’équilibre semble quand-même moins bon.
François Chidaine, Montlouis Brut Nature 2007
100% chenin, vinification en demi-muids, vieillissement 11 ans sur lattes
Très doré. Très gourmand, coing à fond. En bouche l’effervescence est à la limite du perlé. Sensation de sucrosité (brut nature pourtant ??), c’est très très bon.
Philippe Martin, Champagne, Rosé de saignée
Sur Cumières, 50/50 pinots meunier et noir, récolte 2013 je pense au vu du numéro de lot (je croyais 2014 initialement), dosé à 8g/L
Superbe couleur translucide, rouge-rose saumoné. Fruit rouge, dont la framboise, côté écorce d’orange / clémentine ? Caressant en bouche, entre une bulle un peu dense au début et une matière ronde, sans tanin.
Une soirée très sympathique, avant tout placée sous le signe de la découvert partagée ! Sur les vins, je retiens le Montlouis, quelle gourmandise, un brut nature de 14 ans, vraiment ? Contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, j’ai trouvé le caractère jurassion du BBF assez affirmé, et même détecté (ou intuité ?) par des amis pourtant à l’aveugle et assez profanes. Je retiens aussi que ce type de dégustation, qui aligne pas mal de vins mais sans la rigueur d’une véritable dégustation, peut se montrer assez « injuste » et défavorable à certains par effet séquence… d’où potentiellement mes petites déceptions sur les Follet-Ramillon qui je pense avaient autre chose à montrer que ce que j’en ai perçu à l’instant T. Ouverts un peu tôt sûrement aussi, mais bon, le but était aussi de goûter ces vins !
Joseph