Bonsoir à tous,
Première soirée thématique de l’année 2023 pour notre petit groupe de Turons. Le thème est plutôt original et excitant : pinot noir du monde entier. En piste !
Après un fond d’Irouléguy blanc Domaine Etxondoa cuvée Xut 2021 ouvert de la veille par Dim, que j’ai trouvé manquant de densité et de précision (le vin, pas Dimitri, toujours affûté !), avec des amers contrebalancés par quelques notes d’agrumes (bouteille notée Bien -), on passe à 2 bulles avant d’attaquer la thématique de la soirée à proprement parler.
La première bulle développe des notes crayeuses au nez, notes beurrées également, peau d’agrumes ; ça nous oriente vers un chardo. Bouche fraîche, toujours sur des amers type peau d’agrumes. L’ensemble reste peu complexe et d’une longueur moyenne. Bien + pour ce Champagne BdB « les vignes de Montgueux » du Domaine Lassaigne.
La seconde bulle est un rosé à la robe très soutenue, éclatante. La bulle est fine et très présente. Le nez est sur les fruits rouges, la confiture de fraise bien mûre notamment. L’attaque en bouche est vive et gourmande, l’ensemble est vineux et laisse apparaitre encore une légère pointe d’élevage. C’est néanmoins très bon pour ce 100% Pinot Meunier Champagne Rosé de Saignée 2019 du Domaine Emmanuel Brochet.
On passe donc ensuite à une série de 14 pinots, à l’aveugle bien sûr ; chaque vin est noté sur 20 par chaque dégustateur. J’indique ici la moyenne et le classement final sur 12 de chaque cuvée, car 2 vins seront écartés. L’ordre des vins est aléatoire et le fait que les 3 vins allemands soient servis en premier est un pur hasard. Les millésimes sont assez récents, afin de pouvoir les comparer au mieux entre eux, sans effet d’évolution trop marqué.
Domaine Franz Keller « Enselberg Jechtingen GG » 2019 (17/20 ; 1er/12) : on commence donc très fort avec un nez ouvert et très avenant, qu’on pourra trouver simplement un peu entêtant à la longue. Mais on ne boude pas notre plaisir avec la bouche qui est une véritable infusion de pinot, avec un parfait équilibre et une jolie tension en bouche. Légères notes fumées, poivre, épices. Superbe !
Domaine Markus Molitor « Haus Klosterberg » 2017 (13,8/20 ; 10ème/12) : Nez végétal noble, ronce, un peu de pivoine. Bouche plus simple que le premier vin mais avec de la profondeur et une belle matière. L’ensemble reste malgré tout assez monolithique. Le vin livre ainsi un profil assez froid et austère en l’état.
Domaine Friedrich Becker « Spätburgunder » 2018 (14,1/20 ; 9ème/12) : Nez sur les fruits noirs, la mûre. Attaque « classe », crayeuse et mentholée. Bouche fraîche qui laisse ressortir l’élevage. Belle puissance, mais finale quelque peu asséchante.
Domaine Jérôme Bretaudeau « Statera » 2020 (16/20 ; 2ème/12) : nez floral et fruits mûrs, très ouvert et engageant. Bouche d’une grande élégance associée à une vraie profondeur qui étire le vin. Très beau.
Noir de florette, Lucy M 2020 (Australie) : NN : bonne grosse souris…
Pinot noir « Sous la tour » 2017, Stéphane et Mireille Tissot : NN : Bouchon
Peter Max « Crystallum » 2021, Afrique du Sud (12,8/20 ; 12ème/12) : Robe limpide et d’une belle intensité. Nez torréfié, boisé. Bouche caramel ++, finale chaleureuse, mais belle matière malgré tout.
Domaine des Croix, Beaune Grèves 1er Cru 2017 (14,8/20 ; 4ème/12) : Robe sombre, nez puissant sur la cerise. Bouche très jeune mais qui laisse pressentir un vrai potentiel. Elevage vanillé encore présent, mais malgré tout finale élégante.
Pinot Noir Ardoise 2016, Daniel Twardowski (14,8/20 ; 4ème/12) : Nez fruits rouges, groseille, un peu d’élevage. Bouche aromatique et de demi-corps. Belle acidité mais ensemble encore marqué par l’élevage.
Running Fence Vineyard Cuvée Catherine – Occidental 2018 (14,4/20 ; 8ème/12) : Nez plus profond, classe, sur le menthol, la ronce, le cassis. Bouche en revanche un peu dissociée, dominée par le cassis.
Domaine Storm « Hemel en Haarde » Pinot noir 2017 (15,8/20 ; 3ème/12) : Belle fraîcheur, fruité élégant, léger floral associé à des notes de fruits rouges (framboise). Très bon et belle délicatesse !
Coteaux champenois « Les Montées » 2019 Domaine Bérêche & fils (12,9/20 ; 11ème/12) : très typé « nouveau monde » (!), sensation presque de sirop, boisé caramel. La relance est malgré tout plus gourmande.
Felton Road « Block 5 » Pinot Noir 2019 (14,3/20 ; 7ème/12) : belle complexité sur les fruits rouges et noirs, avec un fond élevage typé caramel / carambar. Quelques amers en finale.
Bourgogne Pinot Noir Domaine Fourrier 2019 (14,5/20 ; 6ème/12) : Ronce, notes orange amère. Belle aromatique en bouche, sur la fraise des bois ; relance fraîche sur la fougère mais là encore ressortent des notes d’élevage.
Pour terminer un cidre du domaine Dandelion : robe trouble, jolie effervescence rafraichissante. Bouche dominée par une grosse acidité, ensemble un peu foufou avec des notes oxydatives (noix, pomme évidemment), du sucre et des notes médicinales. Bien +.
En conclusion, et au-delà de ce ressenti un peu imprécis (j’ai de plus en plus de mal à être rigoureux dans mes prises de notes…), et une notation qu’il faut prendre avec un peu de recul (des moyennes assez proches alors que la variabilité inter dégustateur était importante pour plusieurs vins), je retiens :
- Le pinot assez évident sur tous les vins, quelle que soit leur origine.
- Des notes d’élevage (bois, vanille, caramel, café...) assez récurrentes. Est-ce dû au fait qu’on avait pas mal de vins étrangers et que cela renvoie à un goût attendu, ou bien que l’on avait des vins jeunes, pour beaucoup prévus pour une garde plus importante ? Sans doute un peu des deux.
- On s’est fait la réflexion en fin de soirée qu’on avait très peu évoqué le terroir, la notion de classement bourguignon (village, 1er, grand cru), alors que c’est central dans nos discussions « habituelles » autour des pinots bourguignons. Peu de mots associés au champ lexical du terroir sont apparus dans nos commentaires de dégustation… conditionnement des dégustateurs (on savait qu’on allait goûter une majorité de vins étrangers) ?
Bien cordialement,
nicolas
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