Quand il n'y en a plus, il y en a encore ! Profitant que certains d'entre nous sommes encore en région parisienne, nous avons décidé de nous retrouver dans notre antre au centre de Paris.
Encore une fois, une superbe ambiance à souligner et le plaisir de partager des belles bouteilles.
Vin 1 : Domaine Le Pas Saint Martin, Saumur, Jurassique, 2016
Le nez est sympa sur le coing, un léger citron confit, une petite note végétale accompagné d'un boisé intégré. Pour moi, on est en chenin dans un style mûr.
La bouche est classique sur le citron avec une attaque presque pataude, heureusement l'acidité arrive en milieu de bouche et recouvre une matière en demi-corps. Pas de gras, finale avec un léger manque de tension et une longueur de 10/15 secondes (donc moyenne).
Une bonne mise en bouche pour attendre les retardataires.
Vin 2 : Champagne Emmanuel Brochet, Le Mont Benoît, 2017
Le nez est très sympa, intense sur un mélange de pomme, de brioche, de beurre et même un petit grillé. Le nez envoie clairement, on est sur un fruité avec de la profondeur et un côté "sexy". J'aime beaucoup.
La bouche possède une attaque vive avec une acidité bien présente enrobant une matière importante. En bouche, l'explosion de fruits confits arrive, se termine avec une très belle finale sur la pomme rôtie et dure plus de 20 secondes. Les bulles sont d'une finesse extrêmement délicate, peu d'amertume ressentie ce qui donne un vin facile à boire, sur l'acidité.
Une très belle découverte (jamais goûté le domaine même si je connaissais de réputation).
Vin 3 : Champagne Piollot, Corne des Talents
Le nez fait très élégant, racé et délicat sur un mélange de citron, de chair de poire fraîche et de la frangipane. Moins intense que le précédent, il faut chercher un peu ce nez.
La bouche est élégante, sur le citron frais avec une acidité qui tient le tout et donne qu vin un aspect vineux. L'amertume survient en milieu de bouche mais l'acidité le chasse pour revenir sur de la tension/acidité. La finale est lancinante sur ces arômes citronnés et la bulle aussi fine. La longueur est moyenne.
Un beau champagne même si ce n'est pas le coup de cœur du Brochet. On est ici plus sur un profil tendu, moins fruité et peut être plus élégant/délicat et donc moins facile d'accès.
Vin 4 : Domaine Thibault Boudignon, Anjou Blanc, 2020
Le nez est très fruité sur le citron acide, un peu de coquille d'huître. C'est simple mais agréable. À l'aveugle, on hésite entre le melon de Bourgogne et l'aligoté.
La bouche confirme cette impression avec une attaque sur l'acidité, une matière extrêmement fine sur un mélange d'eau de roche citronnée. La finale présente une amertume tout à fait bienvenue même si la matière reste très fine. La longueur est moyenne mais on a envie de se resservir facilement.
Un bon vin mais dont j'ai été surpris par cette absence de matière. Pour avoir goûté la même bouteille la semaine dernière, j'avais goûté avec des arômes de chenin et de boisé qui sont tout à fait absents sur cette bouteille.
Vin 5 : Maverick, Barossa, Beechen, 2013
Mélange de chardonnay et sémillon
Le nez ferait presque alsacien avec du pétrole bien présent, du fumé et du citron confit.
La bouche est riche avec une attaque grasse, sur ces arômes de citron confit. Assez simple/monotone de manière générale et on peut aussi lui reprocher un manque de tension. La finale est sur ces arômes fumés et pétrolés. La longueur est moyenne.
Un vin bien fait, clairement dans le style nouveau monde mais manquant légèrement de personnalité. C'est toujours sympa pour la découverte.
Vin 6 : Domaine Pierre Yves Colin Morey, Saint Aubin 1er cru, Les Champlots, 2017
Le nez est intense, impressionnant qui claque sur un mélange de citron, de fruit jaune et un élevage bien présent sur ce mélange d'allumettes, de sésame grillé. J'adore, c'est complexe, sexy, on sent le bon Chardonnay bien élevé.
La bouche présente une grosse matière bien supportée par une acidité importante, une vraie élégance générale. Le fruit est aussi bien là sur le citron et les fruits jaunes. La finale se termine sur ces arômes de sésame grillé et une sensation qui reste au fond de la gorge. Très très bonne longueur (+30 secondes).
Un super vin, une nouvelle rencontre avec ce producteur. J'adore ce style.
Vin 7 : Domaine Fontaine Gagnard, Pommard 1er cru, Les Rugiens, 2009
Le nez ne trompe pas, on est sur un beau pinot avec de la cerise noire, le noyau de cerise, des notes de 5 épices chinoises, un léger pivoine un peu lavé (ce qui fait dire à certains que le vin est vieux/passé).
La bouche est élégante sur le noyau de cerise avec une vraie finesse, léger creux en milieu de bouche. La finale reste sur ces arômes de cerise noire et de pivoine. La longueur est bonne (15/20 secondes).
Clairement une surprise au vu de la légèreté/manque de matiere pour un Rugiens et un 2009.
Vin 8 : Bodega Chacra, Patagonie, Barda Pinot Noir, 2009
Le nez est puissant clairement sur les fruits noirs mais aussi rouges, un boisé prégnant sur la vanille. On a aussi des épices avec un mélange poivré et cannelle.
La bouche présente une attaque avec une acidité présente, beaucoup de fruits noirs mûrs et bien présent. Une certaine élégance qui se termine sur une finale riche avec une sensation alcooleuse avec des arômes de cannelle et de boisé. La longueur est moyenne/longue (10/15 secondes, parfois plus mais trop riche pour être agréable).
Un pinot du nouveau monde. On sent le style international et la richesse mais encore une fois intéressant pour la découverte.
Vin 9 : Domaine Jean Pierre Gaussen, Bandol, 2007
Le nez fait sudiste avec un mélange de fruits noirs, de la mûre, de la garrigue, des herbes de Provence et même du menthol. Un vin très élégant, assez jeune même si l'on sent que ce vin a un peu d'âge.
La bouche reste fruitée avec une belle matière sur les fruits noirs et une acidité présente qui donne une belle gourmandise. La longueur est bonne et le vin plaisant avec une finale sur les herbes de Provence.
Un très beau vin, élégant sans renier son approche sudiste. Très sympa.
Vin 10 : Maison Guigal, Côte Rôtie, La Turque, 1993
Le nez est superbe, complexe sur un mélange de fruits noirs, de la fraise, des petites épices, un côté fumé délicieux. C'est juste extrêmement complexe et totalement différent de ce que j'ai bu.
La bouche est un modèle avec un mélange de matière sur la fraise écrasée, des épices, du poivre, un grand équilibre, de la matière et en même temps un côté gouleyant superbe. La longueur reste présente pendant plus d'une minute sur une finale poivrée. C'est long, fin avec l'équilibre des grands vins.
Juste superbe et grand coup de coeur pour ce grand vin
Vin 11 : Domaine Marcel Deiss, Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles, 2002
Le nez est juste ouvert, sublime sur le rôti, l'ananas, le safran mais aussi un mélange de litchi et de rose, l'orange confite. C'est super complexe encore une fois et même un petit menthol arrive avec l'aération.
La bouche est riche sucrée et en même fine avec une grosse acidité qui emporte le tout. Cela permet au vin d'avoir un superbe équilibre sur le sucre et l'acidité qui se complètent laissant une sensation de rondeur et de gourmandise. La longueur est impressionnante sur ce litchi rôti.
Chapeau, l'un des plus grands sucres bus (en tout cas cette année je ne me rappelle pas d'un sucre qui m'aurait autant plu)
Vin 12 : Château de Fargues, Sauternes, 1995
Le nez est sur le safran, presque entêtant avec du rôti, du fumé et des arômes de fruits confits. Sympa sans avoir la complexité du vin précédent.
La bouche présente du fruit rôti mais pas une immense complexité, un léger manque d'acidité et une finale alcooleuse sur la crêpe suzette. La longueur est moyenne.
Un bon vin sucré. Sympa et bel hommage à Lur Saluces.
Encore une superbe soirée, plusieurs coups de coeur finalement dans chaque couleur avec dans l'ordre La Turque, le Deiss, le PYCM et le Brochet.
Bonne dégustation,
Matthias