J’ai une théorie pour mieux supporter les fêtes de fin d’année : commencer par faire « prétox » pour ne pas avoir besoin de faire détox après coup. Et ça marche plutôt bien ! J’applique donc cela avec la bande, qui ne se fait pas prier pour répondre présent ! Une date est trouvée et une potée de sanglier est faite pour l’occasion. 

Bulles : 

Champagne Benoit Marguet, Sapience 2011 (50 % Chardonnay, 25 % Pinot Noir, 25 % Meunier, non dosé - 9 ans sur latte) : Le nez est assez discret porté par les agrumes, une légère note pâtissière et quelques fruits à coque. C’est joli sans être démonstratif. Il y a également au réchauffement une pointe de vieux bois. En bouche le vin est sec, on sent une certaine densité dans ce vin mais c’est plus vertical (marqué par le chardonnay) que large de corps (porté par le Pinot noir). C’est long et plutôt Excellent (-) mais ça appelle la table plus que l’apéro pour se déployer. Pas complètement emballé par la bouteille en l’état et la cuvée n’atteint pas le niveau un Krug en terme de complexité aromatique. A revoir dans d’autres circonstances.  

Champagne Benoît Lahaye, Blanc de noirs (100 % Pinot Noir, dégorgement Janvier 2022, Extra Brut): Le nez est expressif et direct. C’est d’emblée assez ouvert. En bouche on est sur un vin confortable (probablement dosé à 3g/l). C’est plus rustique que le précédent mais ça fait bien le boulot. On a affaire à un vin qui est plutôt rond, pas hyper complexe mais qui fait bien le travail. Très Bien à boire sur le fruit sur 3 – 4 ans. 


Blancs :
 


Domaine Ballot Millot, Chassagne Montrachet 1er Cru Morgeot 2008 : Nez frais, porté par le citron, les fleurs blanches, la pomme, poire et l’abricot, un peu de vanille également, d’intensité Moyen +. En bouche le vin est sec, d’alcool haut, d’acidité moyen + et de corps également moyen +. On a en bouche une sensation un peu tannique. C’est assez expressif (moyen +) plutôt sur une aromatique fraîche (millésime 2008 oblige) mais avec du jus bien dense. C’est long et franchement très bien +. Ce n’est pas marqué par les arômes tertiaires mais je pense que c’est le moment de la boire. Je crains qu’attendre plus risque de décharner le vin qui est actuellement sur un très bel équilibre.
C’est presque le genre de vin à servir à Guillaume pour lui montrer qu’il y a des belles choses sur 2008 en Bourgogne. 

Domaine Jacques Carillon, Puligny Montrachet Village 2018  : Nez frais d’intensité moyenne, sur la pomme, l’abricot, avec une pointe végétale et fleur blanche. En bouche, le vin est sec, d’acidité moyen +, d’alcool moyen (moins de 14%) et de corps également moyen. Ça ne paraît pas très dense en terme de jus, le vin s’exprime avec de l’amertume en bouche mais peu de marqueur d’élevage. Le style se veut sur la finesse et c’est assez long (Moyen +), mais un peu gâché par l’amertume qui prend le dessus sur le fruit. Bien +, aurait été très bien si l’amertume n’était pas aussi présente. C’est dommage car le jus était pur et complexe même si peu dense. 

Domaine François Carillon, Chassagne Montrachet Village 2016 : Le nez est un peu plus évolué et rond (moins de citron et plus d’abricot et pêches) tout en gardant de la fleur blanche et un peu plus de vanille. En bouche le vin est sec, d’acidité Moyen +, d’alcool Moyen et de corps Moyen + porté par un gras beaucoup plus présent que sur le vin précédent. Ce gras enrobe aussi l’amertume et l’acidité du vin et l’équilibre bien mieux. Ceci permet d’avoir un vin long et plus complexe que le précédent. C’est Excellent et d’une grande buvabilité. 

Domaine Jean-Claude Bachelet, Puligny Montrachet Village Les Aubues 2014 : Nez d’intensité Moyen + sur les agrumes, les fleurs blanches et les pommes vertes accompagné par une pointe de vanille. En bouche, c’est sec, avec une acidité Moyen +, un alcool moyen et un corps moyen (c’est moins gras et enrobé que le Chassagne de Carillon). L’équilibre est toutefois tout aussi magistral avec une sensation tannique (mais pas amère) marquée sans doute pas l’élevage bois. C’est long et excellent (–) car moins évident que le Chassagne ci-avant.  



Domaine Claire Naudin, Hautes côtes de Nuits Clementis Vitalba 2019 : Nez expressif mais assez simple sur coing et les fleurs blanches. En bouche, le vin est sec, l’acidité est moyen + voire presque haute. L’alcool est haut (14,5%). Le vin est beaucoup sur le fruit, moins sur l’élégance que les Puligny et Chassagne. Même si le corps est moyen, j’ai la sensation d’un manque d’équilibre (comme si l’acidité était mal intégrée et que le demi degré d’alcool était en trop, c’est un peu lourd). C’est un vin plutôt direct moins adapté à la dégustation à l’aveugle. Bien

Chateau Perray Jouannet – Remi Pivert, Anjou Blanc 2021 : Nez prononcé de coing, de pomme, poire, fleurs mais aussi d’abricot, de pêche et de mangues. Ce sont des fruits à noyaux et tropicaux qui marquent ce vin. En bouche, le vin est sec, d’acidité haute, d’alcool également haut (14%) et de corps moyen +. L’intensité aromatique est prononcée aussi en bouche mais peut être un peu plus simple que la série des Bourgognes. C’est long et Très bien +. A revoir toutefois sur un millésime plus chaud pour voir si l’équilibre est toujours là, car 2021 est plutôt un millésime frais et le vin ne manquant pas de d’arômes bien murs et est déjà à 14 % d’alcool…  

Rouges :


Château Branaire (Duluc - Ducru), Saint Julien 1989 : Je ne suis habituellement pas convaincu par les Bordeaux, mais là, je dis chapeau : nez d’intensité prononcée sur les fruits noirs, le tabac, le cassis, les épices, une légère pointe végétale vient rehausser le tout. En bouche, c’est sec, d’acidité haute, avec des tannins hauts mais fins. L’alcool est moyen tout comme le corps moyen. C’est long et excellent. C’est à maturité parfaite et il y a ce petit confort lié à la matière qui manque parfois sur certains vieux Bordeaux. Merci Julien ! 

Domaine Bart, Marsannay Au Champ Salomon 2017 : Nez d’intensité moyenne portée par le fruit rouge et la pivoine. En bouche, c’est sec, d’acidité haute, avec des tannins moyens mais fins, un alcool moyen et un corps moyen -, l’intensité aromatique est moyenne. La longueur est Moyenne (une pointe d’amertume limite la longueur) et le vin est globalement très bien. Je ne vois toutefois pas un gros potentiel de garde même si le vin peut se conserver sur 5 ans. 

Domaine Mayard, Châteauneuf du Pape 2021 : Nez prononcé de fruits rouges, grenadine, bubblegum, ça fait très grenache. En bouche, c’est sec, d’acidité moyenne, de tannins assez haut mais plutôt soyeux. L’alcool est haut (au dessus de 14,5%), et de corps Moyen et de longueur Moyen + (car un peu trop porté par l’alcool). C’est très bien et assez direct, je comprends les gens qui parlent d’un style Reynaud, même si je trouve l’alcool mieux intégré que chez son auguste confrère.  

Domaine Gourt du Mautens – Jérôme Bressy, 2014 : Nez prononcé de fruits rouges et noirs. En bouche le vin est sec, d’acidité moyen +, les tannins sont hauts mais fins peut-être un peu asséchant, l’alcool est haut (14%) et le corps Moyen. L’intensité aromatique est prononcée, l’amertume présente est bien canalisée de part la grosse densité du vin. Excellent. Ce vin est tout jeune malgré ses presque 10 ans. Un style très différent du style Mayard mais que je trouve très convaincant. 

Oxydatif

Domaine Macle, Côtes du Jura 2014 : Nez expressif sur la noix, le curry, les épices et un peu de pomme verte. EN bouche, c’est sec, d’acidité haute, d’alcool moyen et de corps Moyen -. L’intensité aromatique en bouche est Moyen + avec ces mêmes arômes de noix, curry, pomme verte. C’est long et porté sur l’amertume. Très bon. 

Puis susucre pour finir 

Domaine Camin Larredya – Jean-Marc Grussaute, En Capceu Jurançon 2017 : Le vin a un problème et le corps est dissocié. Dommage

 

Merci POP pour l'invitation et pour le premier CR. Voici mes quelques impressions complémentaires

Bulles : 

Champagne Benoit Marguet, Sapience 2011Joli champagne plus dans l'élégance que la démonstration. Néanmoins je ne suis pas sûr que des années en cave supplémentaires lui fasse beaucoup de bien. A marier impérativement avec un plat.

Champagne Benoît Lahaye, Blanc de noirs Beaucoup plus expressif et consensuel. Dosage pas trop grossier qui rend le champagne très agréable et immédiat. C'est moins fin et élégant mais un parfait champagne d'apéritif.


Blancs :
  
Domaine Ballot Millot, Chassagne Montrachet 1er Cru Morgeot 2008 : ça sent très bon mais je pars sur un chardo du nouveau monde avec un élevage un peu poussé . En bouche c'est beaucoup plus frais. C'est très bon comme à chaque fois avec ce domaine. Mais pour moi il y a un léger déséquilibre Nez / bouche. Mais dans ce sens ça me va car pour moi la bouche est bien meilleure que le nez laissait présager impression un peu pataude, trop élevé)

Domaine Jacques Carillon, Puligny Montrachet Village 2018  : Je préfère le nez içi, classicisme bourguignon. En bouche ça se gâte pas de grosse densité et des amers qui gâchent un peu la finale . Ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas au nivreau du Ballot Millot mais pour un village 18 c'est plutôt bien fait.

 Seconde paire de blanc

Domaine François Carillon, Chassagne Montrachet Village 2016 : Nez plus expressif et élevage un peu plus marqué qui n'est donc pas totalement digéré. Joli gras qui tapisse le palais et qui se prolonge sur une finale plus longue que le précédent et celle-ci n'est pas gâchée par les amers. Très bien et confirme ma préférence pour François. 

Domaine Jean-Claude Bachelet, Puligny Montrachet Village Les Aubues 2014 : Nez très similaire au précédent mais l'élevage parait içi plus integré? En bouche c'est plus pur et droit que le chassagne et d'une longueur très honorable. J'ai adoré merci Pierre..  

Bon cette fois-ci j'ai pris le rôle de Flo et amené des vins peu protégés.

Domaine Claire Naudin, Hautes côtes de Nuits Clementis Vitalba 2019 : Nez ultra expressif (un peu trop qui donne un côté certes gourmand mais presque écœurant). En bouche on ressent l'alcool ce qui fatigue un peu le palaus et nuit à l'éuilibre. Ceci dit l'acidité est assez haute ce qui donne un vin assez long et immédiat mais pour moi demande de la garde pour que le jus s'apaise un peu. A revoir?

Chateau Perray Jouannet – Remi Pivert, Anjou Blanc 2021 : Nez sur le fruit exotique c'est très mûr (trop?). A noter que le nez a évolué en bien car à l'ouverture vers 10 h le matin le nez était épouvantable à mi chemin entre le petit pois (???) et l'écurie. Aromatique exotique là aussi. C'est très bien fait mais moins à mon goût. Je suis plutôt inquiet sur des millésimes chauds car une aromatique telle sur 21 c'est étonnant. 

Rouges :

C'est parti sur les rouges sur un bourguignon de sanglier. 

Château Branaire (Duluc - Ducru), Saint Julien 1989 : Vin dont j'vais coraviné deux verres 5 jours plus tôt et ouvert à midi. Nez classique de bordeaux à maturité : on a du tabac, des épices douces, du fruit noir, un peu de végétal ça sent toujours aussi bon cette histoire. La bouche est tout ce que je recherche sur ce genre de vins volume très agréable , belle acidité le vin n'est pas décharné. C'est excellent et même les anti bordeaux sont conquis. Mon discret travail de sape porte ses fruits

Domaine Bart, Marsannay Au Champ Salomon 2017 : Nez assez végétal , pour moi ça reste un pinot mais autour de moi on crie gamay. En bouche volume moyen, longueur moyenne, amers qui gâchent la finale. C'est pas génial mais je serais moins sévère que mes camarades.

Domaine Mayard, Châteauneuf du Pape 2021 : Robe assez claire. Nez sur les fruits rouges, la grenadine. ça me fait beaucoup penser à Reynaud mais je suis peut être influencé par ce que j'ai entendu de ce vin car j'avais vu le bouchon.. En bouche c'est pas mal du tout, assez fins, tanins peu accrocheurs et beaucoup moins de sensation d'alcool que son illustre voisin. Plutôt très bien mais je ne suis pas convaincu par l'intérêt de garder ce vin..


Domaine Gourt du Mautens – Jérôme Bressy, 2014 : Au nez j'ai un peu d'épices et de fruit noir je pars plein fers sur de la syrah. C'est bien... un grenache. En bouche les tanins sont accrocheurs, l'alcool un peu haut pour moi donne une impression de chaleur et une amertume un peu trop présente. Pas très fan aujourd'hui mais grosse bouteille en devenir probablement. En tout cas le jus est là. 

Oxydatif

Domaine Macle, Côtes du Jura 2014 : Pour le coup içi je pourrais recopier mot pour moi le CR de POP. Ces vins sont clivants mais moi j'adore. 

Puis susucre pour finir 

Domaine Camin Larredya – Jean-Marc Grussaute, En Capceu Jurançon 2017 : On a beaucoup mieux goûté cette bouteille lors d'une session précédente. C'est anormalement vieilli. C'est bon mais ça devrait être excellent. 

Merci les copains pour cette belle session et à ce soir !

J