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Ganesh da Capo n° 17 : repas à  Bordeaux + Climens

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Repas chez Vincent Mercier et Visite au Château Climens
Vendredi 04 février 2005

Une production Ganesh da Capo

Le contexte :
A l'initiative de Vincent, une soirée de retrouvailles attendue entre amateurs bordelais, parisiens et toulousains.
Participants : Bruno Torsello, Fabrice Beaugrand, Thierry Geoffroy, Franck Bonnet, François Breteau, Eric Fonta, Vincent Mercier, Jacques Prandi, Laurent Gibet (LG), Pascal Perez (PP).
Le repas, pris au restaurant mitoyen de la maison de Vincent, se compose de :
- Gratin de fruits de mer
- Terrine au foie gras
- Civet de biche
- Entremets glacé au caramel
Les commentaires de dégustation sont synthétisés par Pascal Perez.

Les vins :
1. Champagne – Diébolt-Vallois – Blanc de blancs 1976 :
LG16 - PP15,5
- Cuis 1er cru (héritage Vallois).
- Le nez présente des traces oxydées puis de la pomme, de la poire très mûre, des zestes d'orange et de la muscade.
- Son corps est vertébré par une acidité de lame d'épée qui soutient vivement sa finale. Sa bulle est très fine et son volume correct. Sa gamme aromatique sur l'évolution (mousseron, pain d'épices) et un début d'oxydation (pomme) révèlent son âge avancé, alors que sa fraîcheur et sa vigueur le démentent. Un beau fin souffrant toutefois d'un léger déficit d'harmonie.

2. Mosel-Saar-Ruwer – Josef Rosch – Riesling Trocken 1999 (L1/00 ; 11,5°) :
LG15,5 - PP15
- Nez classique d'une grande minéralité, avec de la verveine, de la menthe, des agrumes et de la citronnelle.
- Il affiche une belle tension, de la fraîcheur renforcée par un léger CO2 résiduel et une pureté de fruit certaine, mais des limites aussi (simplicité aromatique et longueur moyenne) qui sont celles de son terroir.

3. Alsace Gd Cru Schlossberg – Paul Blanck – Riesling 1994 :
LG14,5 – PP13,5
- Senteurs généreuses et séduisantes : poire, menthe, épices douces (cumin) et pointe minérale/pétrolée.
- Une bouche particulièrement riche et nourrissante (fruits blancs sur-mûrs, profusion d'épices) conjugué à  un manque flagrant de tonus finissent par donner un vin balourd qui, de plus, semble prématurément usé.

4. Pessac-Léognan – Château de Fieuzal – Blanc 1990 :
LG13 – PP13,5
- Le nez est doux et opulent : vanille, beurre, épices douces et poire blette.
- Malgré un volume respectable, la bouche n'enthousiasme pas avec ses tonalités de crème vanillée, de pêche poêlée au beurre, de miel et de nèfle toutes dépourvues de vivacité. Trop de lourdeur et pas assez d'élan donc.

5. Corton-Charlemagne – Domaine Roumier 1993 :
LGED – PPED
- Le nez comme la bouche se montrent désagréables, tyrannisés par une sensation omniprésente de banane chimique et aussi par du camphre, par une acidité volatile exacerbée et par une matière maigrelette. Sur cette bouteille, le vin est moribond.

6. Saumur-Champigny – Clos Rougeard – Le Bourg 1996 :
LG15 - PP16
- Fruits rouges (cerise, cassis), fleurs tout aussi rouges et menthe cohabitent harmonieusement avec des tonalités évoluées prononcées (cuir, fourrure, sous-bois).
- La patine de la robe et du spectre aromatique surprennent. Pourtant la bouche s'exprime avec beaucoup de finesse et d'élégance. Le fruit (un rien confituré) est toujours présent. De la fraîcheur et de la rémanence.

7. Côtes du Roussillon Villages – Clot de l'Oum – Numero Uno 2002 :
LG13,5 - PP15
- Nez plein sud, suintant le soleil (goudron, burlat, réglisse) mais non dépourvu de relief (amande) ni de minéralité.
- La matière est compacte et offre des inflexions sauvages, burinées et sanguines. Arômes sombres de goudron, de cerise, de marc et de poivre saupoudrés d'épices douces. De l'amertume en final (extraction ?) et des tannins quelque peu rustiques. A revoir.

8. Penedès – Can Rafols dels Caus – Caus Lubis 1997 :
LG10 - PP11,5
- Senteurs peu amènes d'élevage et de fruits rouges à  l'alcool, voilées par une acidité volatile importante.
- Le volume est intéressant mais un goût désagréable de térébenthine et une sécheresse avancée privent le dégustateur de tout plaisir.

9. Ribera del Duero – Pago de Carraovejas – Crianza 1996 :
LG14,5 - PP15,5
- Le nez est suave et oriental (fraise, rose) sur un fond discret de cannelle.
- Sa grande souplesse, sa rondeur, son velouté le rendent extrêmement agréable et immédiatement accessible. Cette sensation de facilité est renforcée par un léger sucre résiduel. La fraise (au sucre donc) domine. Bonne longueur.

10. Bandol – La Tour du Bon – Saint Ferréol 1998 :
LG11 - PP13,5
- Nez sauvage, animal, fruits noirs, amande.
- La bouche apparaît bancale avec une acidité suspecte et une dureté certaine (limite sécheresse). La matière est énorme mais sera-t-elle suffisante pour contrebalancer ces défauts ? Les avis sont partagés.

11. Volnay 1ier Cru Clos de la Pousse d'Or – Domaine de la Pousse d'Or 1988 :
LG14,5 - PP14
- Nez doucereux de rose et de fraise compotée, réveillé par un soupçon d'amande.
- La bouche est fluide, évanescente même, avec une acidité saillante (certes propre au millésime mais, ici, pas seulement) et des notes de cerise toujours présentes. Pas vraiment d'évolution aromatique mais une usure certaine.

12. Pommard 1ier Cru Clos des Epeneaux – Comte Armand 1999 :
LG(13) - PP15,5+
- Le nez exprime des fruits rouges frais et un élevage encore très présent.
- La bouche est compacte, monolithique, équilibrée, fermée et tannique. Le boisé est insistant. Une partie de l'assemblée lui accorde le crédit relatif à  ses mensurations avantageuses même si, le vin ne se livrant qu'avec parcimonie, tout jugement, à  ce stade délicat, relève plus de la profession de foi que d'une analyse objective.

13. Chambertin Clos de Bèze – Domaine Armand Rousseau 1993 :
LG15+ - PP17
- Le nez est fruité (myrtille, agrumes), profond (goudron), complexe (herbes aromatiques, fumée) et boisé (orange sanguine).
- La bouche est elle aussi marquée par l'élevage. Ce dernier confère au vin un style lorgnant vers la Bourgogne moderne. Il apparaît encore, serré, viril et anguleux. Le fruit est pur, vivant et d'une grande maturité, l'équilibre est irréprochable. Très belle finale avec beaucoup d'allonge. A attendre en confiance même s'il n'arbore pas la profondeur du 1990 goûté en décembre 2003.

14. Barolo – Marcarini – La Serra 1996 :
LG13 - PP11
- Nez curieux de café, pruneau et sauce soja.
- La bouche est décharnée, avec des tannins terriblement secs pour les uns et minérale, serrée, crispante pour les autres. Une grande déception de toute façon.

15. Châteauneuf-du-Pape – Domaine du Pégau – Cuvée Réservée 2000 :
LG14,5+ - PP16
- Expression olfactive retenue de tabac et de fumée. Peu de fruit en l'état.
- Même impression en bouche avec un style plutôt droit et altier, tout de même amabilisé par une sensation sucrée. De l'olive noire et des épices. Très beaux tannins et bonne longueur.

16. Côte-Rôtie – Domaine Jamet – Côte Brune 1996 :
LG17 - PP18,5
- Ce nez ne peut provenir que d'une seule origine : une telle sauvagerie, un tel caractère signent son terroir et démasquent ses auteurs. Du lard fumé bien sûr, mais aussi de la violette, de la pivoine, du café, des épices, du goudron et de la ronce.
- La bouche offre une grande densité, beaucoup de profondeur, un très bel équilibre, des tannins admirables, une longueur phénoménale et, surtout, cette idiosyncrasie aromatique unique, extravagante, presque dérangeante mais envoûtante.

17. Saint Emilion Grand Cru – Château Troplong Mondot 1989 :
LG15,5 - PP16,5
- Nez accort, d'une grande maturité, avec de la rose, de la réglisse et du cèpe sec.
- Il nous gratifie d'un très beau volume et d'une cohérence simplement ternie par une pointe de chaleur en final. Il se trouve au point charnière de son évolution où le fruit encore présent (fraise cuite) se combine harmonieusement aux arômes tertiaires naissants. De la longueur.

18. Saint Julien – Château Léoville-Barton 1990 :
LG17 - PP18
- Il exprime son essence avec libéralité et race, dispensant cerise, myrtille, havane, amande, menthe, humus et fumée à  pleines brassées.
- Ni sa rigueur toute médocaine, ni son fruit, bien présent et étonnement frais, n'ont été pervertis par l'exubérance du millésime. Densité, volume et longueur complètent le portrait de ce grand vin au profil de décathlonien.

19. Vouvray – Domaine Foreau – Moelleux Réserve 1995 :
LG14 - PP13,5
- Le nez est posé et agréable avec de fines senteurs de végétal (tilleul), de mandarine et de zeste d'agrumes.
- La bouche, sans surprise, est bâtie sur une base de grande fraîcheur, avec un bon équilibre global, mais elle reste trop simple (safran, rhubarbe confite) et propose trop d'amertume (zestes). Une déception pour ce domaine et cette cuvée estimés.

20. Sauternes – Primo Palatum 1998 :
LG14,5 - PP14,5
- Les arômes sont bien présents sur les épices douces et le gingembre, le cédrat et la réglisse, avec des composantes assez lourdes aussi (fruits très mûrs et chocolat blanc).
- La liqueur est conséquente, voire un peu pâteuse pour certains. Il ne fait pas dans la dentelle, livrant sans retenue tout ce qu'il a à  proposer : nèfle, pralin, caramel, cannelle et gingembre. Dans cette générosité, l'alcool, malheureusement, n'est pas oublié. Longueur moyenne.

21. Rivesaltes – Château Lafforgues 2002:
LG14,5 - PP15
- Muté sur grain.
- Très beau nez profond, sur la cerise, le noyau et la rafle.
- Il peut faire penser à  un Maury, avec son accroche tannique (âpreté), son sucre très mesuré et sa minéralité. Le fruit (cerise) est simple mais net. L'alcool est présent mais maîtrisé. Un vin attachant qui parvient à  retourner ses petits défauts à  son avantage.

Le lendemain, au cours d'une visite au Château Climens :

Synthèse par Laurent Gibet.

Barsac – Château Climens 1998 :
LG16
- Bouche peu sucrée, fine et fraîche, marquée par des goûts subtils et complexes (à  défaut d'être fracassants) de citron confit, d'épices, de zeste d'agrumes, d'abricot, de fruits confits, de pêche, de vanille. Homogène, longiligne, humble et longue.

Barsac – Château Climens 1978 :
LG17
- Robe peu atteinte par les outrages du temps. Ici aussi, le vin sublime un millésime peu doté en pourriture noble en offrant une matière délicate « griffée Climens », à  la race apéritive certaine. Saveurs multiples : pastille vichy, verveine (pour le côté aérien mosellan, mentholé et végétal), fumé léger, sous-bois, truffe blanche (et le côté prégnant de l'ail, si valorisé dans ce champignon), curry, ananas, abricot sec, angélique, coco. Belle fluidité sur une belle assise (un rien minérale), finale corsée, où les épices (galanga, presque piment) et l'amertume viennent tenir longuement le palais en alerte. Fraîcheur distinguée pour un vin qui n'est assurément pas une bête de concours.

Conclusion :
Dans une ambiance chaleureuse, Vincent nous a concocté un week-end dense et généreux, avec un parcours bachique certes cahoteux, mais toujours plein de motifs de plaisirs et/ou d'enseignements, ponctué par une visite passionnante et hautement instructive au Château Climens.

Laurent
03 Mar 2005 15:14 #1

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Je rebondis sur le Barolo.
Je constate un décalage entre le respect voire la "vénération" pour cette appellation, et les CR de dégustations sur LPV . Très rarement dithyrambiques( 1 ou2) le plus souvent avec quelques réserves quand ce n'est pas la déception comme ce Barolo.
Personnellement le meilleur souvenir de ces dernières années reste le
Paolo Schiafino 1997 ,ensuite seulement le Gaja Sperss 1990 et quelques
vins bus en Italie. Mais presque à  chaque fois je me disais que ça pourrait être meilleur!
Alors le BAROLO de nos rêves :un graal pas souvent trouvé ?

Cordialement,
Raymond
06 Mar 2005 16:50 #2

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Re: Ganesh da Capo n° 17 : repas à  Bordeaux + Climens

Raymond,

Le cépage Nebbiolo a, je pense, peu (pas ?) d'équivalent de texture dans les cépages français.

J'ai personnellement dégusté les deux grandes écoles qui "s'affrontent".

Les traditionnalistes, partisans d'un élevage "à  l'ancienne", fermentation longue et élevage long en grand volume (foudre usagé).
Les vins jeunes font apparaître des robes brunes/orangées, une acidité exacerbée et des tanins très durs.

L'école des modernes prônent une fermentation plus courte (quelques jours parfois), sur peau, quelques fois en cuve rotative pour une extraction plus douce puis un élevage en barrique neuve.
Les vins jeunes présentent des robes plus foncées, des nez plus fruités mais la matière semble plus enrobées aussi.

Après quelques années de vieillissement, je constate que les vins "traditionnels" conservent leurs robes claires mais que la bouche s'harmonise tout en conservant encore un côté acide et tannique.
Les vins "modernes" voient leur robe s'éclaircir légèrement mais les années apportent ce côté acidité/tanins.
Il est moins prononcé, c'est vrai, que les vins élevés en foudre mais c'est comme si le cépage "reprennait" la main.

Après ce constat, je me demande si l'amateur de vins français n'espèrait pas (secrètement) que le vin se fonde complètement pour avoir une bouche satinée.

Est-ce que ce pourrait être le cas ?
Est-ce bien la nature du nebbiolo élevé sur le terroir de Barolo ?

Mes plus vieux Barolos (1996) n'ont pas encore répondu affirmativement à  la question.

Cordialement,

Olivier

Message edité (06-03-2005 18:31)
06 Mar 2005 18:08 #3

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bonjour RaymondM,

je vous ai répondu dans un post que je viens de mettre dans la rubrique Italie sous "Barolo".

Salutations rda
06 Mar 2005 18:45 #4

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"Après ce constat, je me demande si l'amateur de vins français n'espèrait pas (secrètement) que le vin se fonde complètement pour avoir une bouche satinée."

Merci Olivier,

Je crois que tu as parfaitement résumé le problème du Barolo. Vin difficile
d'accès mais dont on sent que si on tombe sur la bonne bt ça peut être
très très grand ! Hélas ça n'arrive pas souvent !

Une fois de plus (je dois passer sur LPV pour un ancien combattant car j'ai déjà  dit la même chose pour les Bordeaux et les Cote-Rotie!) mes quelques expériences dans les restaurants italiens ,avant que Gaja ne fasse flamber les prix, me font préférer les traditionnels!
Tes plus vieux Barolos ne sont pas assez vieux(bbb)

Cordialement,
Raymond

Ton post mériterait d'être copié dans la rubrique Barolo du forum Italie!
06 Mar 2005 21:24 #5

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Moi ce que je remarque le plus c'est encore une fois la note et l'appréciation excellente pour la Cote Brune de Jamet (en tête d'une dég. GAnesh avec "stars" sur mill. 1999 avec une note encore sup.).
Avec ma toute petite expérience de cette app et les deux C.B. de Jamet bues (1991 et 1999 bonne pioche !) je place cette cuvée au sommet de l'appellation et de la région ... et pour 2/3 fois moins cher que d'autres stars, même si les prix ont singulièrement grimpé.
06 Mar 2005 22:04 #6

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Raymond,

Pour moi, les barolo sont des vins difficiles d'accès, y compris parfois dans les styles moins traditionels, plus modernes.

Qq repères :

Barolo – Gianfranco Alessandria – San Giovanni 1996 :
PP16 – PC16 - LG16 – JP15,5
- Les arômes lorgnent du côté de la Valpolicella : surmaturité, raisins secs, essence et noyaux de fruits noirs (burlat), cuir.
- La bouche est à  l'unisson avec ses tonalités raisinées et de fruits confits (cerise). Les tannins sont très présents mais bien enfouis dans la chair. Elle affiche une belle personnalité en jouant sur le registre de la puissance tout en conservant amabilité et équilibre grâce à  une fraîcheur bienvenue.

Barolo - Podere Rocche Dei Manzoni - Vigna Cappella di S. Stefano 97 :
LG15 - PC14 – PP14,5
- Expression très transalpine, un peu austère (l'austérité semble toutefois un peu gommée par la générosité du millésime - on pense alors plutôt à  Barbaresco), avec des notes très caractéristiques et intenses de fruits rouges, d'amande fraîche. Un vin droit, intransigeant qui semble posséder moins de classe, de race, que les vins précédents. L'acidité et le mordant potentiel des tanins paraissent également tempérés par la richesse du millésime (à  moins que ce ne soit par la “ modernité ” de l'élevage ?). Notre appréciation inclut-elle un “ biais culturel ” ?

Barolo Paolo Scavino Cannubi 1988 :
PC : 16 - LG : 15,5 - PP : 16 - DS : 15,5 - Note moyenne : 15,75 - Prix : environ 200 F
• 100% Nebbiolo.
• Robe moyennement intense, présentant des signes d'évolution.
• Nez assez intense et complexe, tertiaire, marqué par des notes animales, de cuir, de poivron, de cacao, de fleurs séchées, de menthe, de fruits à  l'eau de vie. Il reste frais avec ses notes d'amande fraîche. On pense à  un pinot noir bourguignon.
• La bouche, moyennement concentrée, s'avère relativement austère avec une bonne trame acide, pimentée, et dotée d'une finale un peu sèche. Mieux regoûté le lendemain (plus souple), ce vin (de garde et de repas) mérite, comme la plupart des vins (à  l'expression sévère, même pour certains producteurs modernistes) de son appellation, une longue aération. On peut commencer à  le boire.

Barolo Giacomo Conterno 96 :
Notes : PP16,5 – DS15? - PC17 - LG15,5+ - VM17 - RT16,5/17 - Note moyenne : 16,25
- Senteurs d'amande fraîche, d'anis, de menthe, d'eucalyptus.
- Bouche extraite à  la trame serrée, encore un peu renfrognée avec une finale tannique un rien féroce et légèrement astringente. On est ici chez un producteur "traditionaliste" de barolo (les vins, non éraflés, subissent un passage de 4 ans en foudre). Un style transalpin, qui divise les dégustateurs. A revoir dans 5 ans car la densité et le fruit sont prometteurs.

Barolo, Gaja "Sperss" 1993
Note moyenne : 14 - Prix : 432 F
• Robe assez évoluée, centre rouge-brun, bords vieux rose.
• Bouquet relativement intense, déjà  tertiaire, dominé par le sous-bois et les notes fumées.
• Bouche sapide, toujours dans un registre de fumé et de feuilles mortes ; la matière est dense, mais la texture sèche n'est pas rendue plus aimable par la forte acidité, procurant une impression générale de minceur revêche.

Fratelli Revello, Barolo "Rocche dell'Annunziata" 1996. Prix : 280 F
Notes : PC 15,5 ; LG 15 ; DS 15 ; PP 15,5 - Note moyenne : 15,25
• Robe intense, centre noir goudron, bordure orangée.
• Nez profond et concentré, réglissé : gelée de mûre, viande fumée, viandox.
• Belle matière concentrée et sapide en bouche, qui reste équilibrée et élancée, marquée par un boisé puissant (brûlé, grillé, violette), belle longueur.

Barolo Cerequio Roberto Voerzio 95:
Note moyenne : 15 vers 15,5 ? - Prix : 280 F
• Robe présentant des signes d'évolution précoce.
• Nez peu charmeur mais profond sur l'amande, la rose fanée et le cuir.
• Bouche manquant de fruit et aromatiquement surprenant. Une belle matière soyeuse mais moyennement expressive, manquant d'un soupçon d'acidité et surtout relativement courte développe des notes un peu lourdes et manquant d'élégance de cuir, de châtaigne, de goudron (ici encore, l'évolution se fait sentir et la rose fraîche cède le pas à  la rose fanée).
• Ce vin qui apparaît compact et fermé est à  revoir dans 5 à  10 ans. Il est souhaitable que cette austérité juvénile s'estompe. Ancien ou nouveau style de vinification, il est difficile d'identifier en l'état un barolo.
Barolo Rocche di Costamagna 1996 :
Notes : PC14 - PP13 - DS13 - LG13,5 - Note moyenne : **
Rubis tendre avec une nuance brune. Nez fermé qui livre quelques notes de rose fanée et de cuir. Bouche peu accorte en l'état, mince et tiraillée entre tannins et alcool.

Italie : Barolo – Luciano Sandrone "Cannubi Boschis" 1997.
DS15 – PP14 – PC14 – LG14,5 – JP14 – TK14,5. Note moyenne : 14 - Prix : 140 €
Cépage : Nebbiolo
- Aspect dense avec quelques reflets orangés.
- Nez intense mais assez simple : cerise, tabac, pointe viandée (viandox, sauce soja).
- Le fruit apparaît nettement confit, solaire, confinant au caramélisé, avec des saveurs assez prenantes de cachou et de goudron ; la finale semble un peu mince, avec de la chaleur et une acidité volatile marquée.

6. Italie : Barolo – Roberto Voerzio "Brunate" 1997.
DS13,5 – PP13,5 – PC14 – LG13 – JP12,5 – TK13. Note moyenne : 13,5 - Prix : 137 €
Cépage : Nebbiolo
- Encore une robe fournie, avec des reflets plus bruns qu'orangés.
- Premier nez réduit (camembert), puis un fruit très mûr (myrtille), compoté, massif, monolithique.
- Très dense, tannins serrés manifestant une certaine raideur. Un bâti puissant, sans charme ni personnalité pour l'instant – à  revoir.

Italie : Barolo – Roberto Voerzio "Cerequio" 1997.
DS16,5 – PP17 – PC17 – LG17 – JP16 – TK16,5. Note moyenne : 16,5 - Prix : 114 €
Cépage : Nebbiolo
- Robe profonde, dense, orangée en bordure.
- A la fois très puissant et racé, précis au nez, personnalité aromatique pénétrante, terrienne et solaire : goudron, sauce soja, racine de réglisse, terre battue, quinquina…
- Beaucoup de tannins et d'alcool en bouche, un fruit surmûr, mais aucune lourdeur. Texture épaisse, serrée, portant une saveur profonde qui reprend le dialogue terre/soleil commencé au nez.

Barolo Rocche di Costamagna "Bricco Francesco" 1996 :
Notes : PC14-14,5 - PP16 - DS14 - LG14,5-15 - Note moyenne : **
Toujours assez peu d'intensité colorante. Nez retenu mais déjà  complexe et racé : noix, tabac, épices, noyau de cerise. Malgré une belle matière longue et mince, la bouche apparaît à  ce stade raide et intransigeante (tannins sévères), prometteur.

• Barolo Cascina Francia 1997 : Robe orangée peu dense, reflets ambrés ; grande finesse au nez, gibier à  plume, fruits confits, encens, vraiment complexe et élégant. Belle bouche tout en suavité et en finesse, on sent la maturité du millésime - l'expression d'une classe naturelle et éthérée à  l'opposée des vins espagnols goûtés juste avant. 16,5

• Barolo Monfortino 1993 : Nez complexe, automnal : écorce d'orange, quinquina, épices, gibier, feuilles mortes ; bouche austère, longiligne sans être décharnée, longue, élégante, finale sur l'amande amère – vin racé mais sévère, sans le charme du précédent. 15-15,5

Barolo, Fontanafredda “Vigna Lazzarito” 1982. Notes : DS14 - LG14,5 - PP14,5 - RP15 - PC15. Moyenne : 14,6.
• Robe très évoluée, orangée, mais encore dense.
• Nez expansif, très aromatique, typé et complexe : cuir, goudron, violette, rose fanée.
• Bouche concentrée, savoureuse et longue mais sous-tendue par des tannins secs.

Barbaresco est souvent plus aimable (Margaux vs Pauillac ?!)

Laurent
07 Mar 2005 10:17 #7

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Réponse de Olivier Mottard sur le sujet Re: Ganesh da Capo n° 17 : repas à  Bordeaux + Climens

Raymond,

De toute façon, je pense que les Barolos sont des vins "à  manger".

Je veux dire par là  que ils sont mal à  l'aise en dégustation pure pour nos palais habitués à  des tanins et à  des acidités plus "contenus".

En revanche, à  table, si le plat choisi s'accorde avec le vin, c'est là  que l'on peut, selon moi, réaliser les plus beaux accords.

Mais je patiente tranquillement pour l'apogée de mes Barolos ! (bbb)

Cordialement,

Olivier
07 Mar 2005 13:26 #8

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Personnellement j'ai beaucoup aimé (et une bonne partie de la petite tablée ce jour-là ) le sperss 1993 bu en 2000.
Ce soir là , préféré à  La Turque 1995, Fleur de Gay 1988 ou Chambertin Mortet 1994.
Un style en retenue, un peu austère certes mais pas revêche pour moi... enfin ce jour là .
07 Mar 2005 14:42 #9

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Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck