Repas chez Pascal Perez
Mercredi 16 mars 2005

Une production Ganesh da Capo

Le contexte :
- Les vins sont dégustés à  l'aveugle.
- Participants : Roger Tauzin, Jocelyne Puibusque, Pascal Perez (PP), Laurent Gibet (LG).
- Synthèse des commentaires de dégustation par Laurent Gibet.

Le repas est très soigné, construit à  base de beaux produits :
- Crème d'épinards au sésame et oeuf poché
- Compote de queue de boeuf au foie gras poêlé
- Fromages de chez Xavier (avec un greuilh immaculé)
- Pommes au safran et poivre en mini-soupière lutée

Les vins :
1. VdT – J.C. Garnier :
PP16 – LG15
- Millésime 2003 et un néo-vigneron d'Anjou (très) proche d'Angéli.
- Nez un peu dur à  cerner, engoncé. Il faut aller chercher ces notes discrètes d'agrumes, de pomme cuite, de safran, d'ananas, de coing, de miel, de banane flambée.
- Bouche grasse, légèrement oxydative, épicée, pure et fine. Laissons lui le bénéfice du temps car elle est en l'état un peu rechignante.

2. Chablis 1er cru Forêt – Domaine François Raveneau 1995 :
PP17,5 – LG17
- Le nez, très expressif pour le coup, déploie un florilège de senteurs authentiques très délicates : craie, noisette grillée, pêche jaune très mûre, fleurs blanches, crème anglaise, citron, menthol, verveine. Très belle évolution racée : miel fort (châtaignier), mousseron. Complétude chablisienne racée.
- Bouche parfaitement en place. Puissance tangentielle d'un premier cru mais calibre parfait et équilibre serein pour une expression très fine et savoureuse. Le miel prégnant, la minéralité (sans tranchant excessif car la douceur est préservée), la réglisse participent de sa rémanence.
- Un vin à  point désormais et pour encore au moins 5 à  10 ans. A noter que l'air développe beaucoup le bouquet en laissant intacte la structure.

3. Nuits-St-Georges 1er cru Les Cailles – Domaine Philippe et Vincent Lécheneaut 2000 :
PP16 – LG16,5
- Enivrantes senteurs de beau pinot noir : framboise, cerise noire, épices, rose, ronce. Elevage luxueux encore présent, sans outrance.
- Bouche soyeuse, puissante, réglissée, dotée d'un très beau grain.
- Prometteur, sans conteste, gourmand, même si on peut lui reprocher un léger manque de profondeur, un aspect un peu facile. Ce n'est pas la première fois que les vins du domaine nous séduisent par leur style moderne (sans excès), avec notamment un superbe Chambolle-Musigny 1er cru 2000 (floral, fruité, fin, rythmé). Nous devrions le visiter en juin 2005.

4. Côte-Rôtie – Marie et Pierre Bénetière – Cordeloux 2001 :
PP16,5/17 – LG16
- Hésitation olfactive entre Côte-Rôtie et Hermitage (minéralité austère relative) : cassis, rafle, poivre marqué, violette, réglisse, cerise, havane, pointe fumée.
- On a pu penser à  un "petit millésime" : sveltesse, manque d'envergure pour un vin fuselé certes mais qui ne jouit pas de la sensualité des meilleures cuvées du secteur. Cela reste prometteur, nature, racé, digeste. Pascal est plus enthousiaste et trouve le vin sanguin, sincère, vigoureux.

5. Domaine André Ostertag Gewurztraminer Fronholz VT 2002 :
PP16,5/17 – LG17,5
- Nullement variétal mais typé et optimal dans sa transparence florale et fruitée : pomelo bien mûr, poire au sirop, rose, lychee, mirabelle croquante, épices subtiles, citron lumineux, orange sanguine (qui résonne bien avec la confiture de Christine Ferber accompagnant les fromages).
- Craquant, croquant, ciselé (vin d'esthète qui pouvait paraître précaire plus jeune), comme en apesanteur. Tellement bon aujourd'hui, avec cet incroyable fruit muscaté en goguette, on ne voit pas très bien ce que le vieillissement pourrait lui apporter de plus.
- Distinction ultime, comme pour un gewurztraminer de chez Weinbach, avec peut-être moins de puissance toutefois.

Conclusion :
- Un superbe repas (merci à  nos 2 hôtes pour leur attention) et une superbe brochette de vins, proches qualitativement, distinctifs, racés et digestes.

Laurent

Message edité (21-03-2005 16:07)