"Nous ne commentons que des vins que nous avons goûtés"

Voici un extrait de la version actuelle de la Charte de LPV...

Je pense me souvenir que dans la version initiale, il y avait également la notion de "payés".

Je me pose cependant la question de l'objectivité face à une bouteille offerte:
est-il possible de publier une note de dégustation totalement indépendante dans ce cas?

En ce qui me concerne, je me vois mal descendre un flacon qui m'a été donné par un professionnel et que je n'aime pas.
Question de caractère, mais je sais que "mon éducation", dans ce cas, serait un frein à un commentaire totalement impartial...
Je préfère ne rien publier.

Je préfère commenter des vins que j'ai payés

Je parviens par contre plus facilement à retrouver mon objectivité face au cadeau d'un ami proche qui souhaite savoir ce que je pense vraiment de la bouteille...

Et vous?

Cordialement,
Thierry

je pense pouvoir rester objectif dans le commentaire d'un vin que l'on m'a offert

....c'est peut-être pour cela que l'on ne m'en offre pas et que je ne commente que des vins payés de ma poche ou offerts par des amis, (y compris pour les bouteilles de la semaine)

mais si quelqu'un veut me faire goûter un vin pour avoir mon avis d'amateur, pourquoi pas ?

cordialement

Yves Zermatten

Et que dire des bouteilles que nous offrons "gratuitement"...à des, soit disant, amis, et que ceux-ci, nous obligent de boire....

J'avais l'habitude de fourguer mes piquettes (ou soupçonnées comme telles) à mon beau frère....jusqu'au jour où il a compris la combine et a décidé de n'ouvrir que les bouteilles offertes par mes soins quant il nous invitait chez lui.

Depuis, j'amène des fleurs...!!!

Nidal

pas bête !!

par extrapolation je pourrais présenter des femmes charmantes à ma belle soeur !

sérieusement je ne me soucie pas spécialement de l'origine d'un vin dont je parle. MAis c'est vrai que je préfère, dans le cas d'une bouteille qu'un vigneron m'offre ou me fait déguster, lui faire part personnellement de mes réserves. J'ai "l'honneur" et la chance de connaitre qqs vignerons qui me font le plaisir de me demander mon avis ce n'est pas pour que je leur dise c'est très bon si je n'apprécie pas vraiment.

A l'inverse j'espère garder suffisamment d'impartialité pour ne pas me laisser aller à trop de louanges pour des vins qu'on m'a offerts.

Je reviens au sujet, dans une période où nous repensons les textes d'introduction de LPV...

Un exemple:

Mon beau-fils passe sa première commande sur coste-du-rhone.com.
Jean-Louis lui adresse, comme pour tout premier achat "correct", un cadeau de bienvenue: un Combier blanc 2005, dans son cas...
J'avais envie de boire et de commenter ce vin.
J'en ai mis 2 puis 5 (après dégustation;)) bouteilles dans mes commandes de juin et c'est une de ces bouteilles payées, que j'ai pu commenter en toute indépendance...

Je n'aurais pas aimé n'avoir que le cadeau fait à Martin comme sujet de commentaire

Cordialement,
Thierry

Mon avis se rapprocherait de celui de 20sang.

En cas de bouteille offerte, je ne me vois pas faire un post négatif. Au plus, je le signalerais au producteur. S'il me plait, pourquoi ne pas le dire ?

J'espère que les vignerons que je cotoie (il y en a très peu, cela tient sur les doigts de la main...), ne me donneraient pas de bouteille "sélectionnée", encore que vu mon influence sur le monde du vin, cela me flatterait grandement !

François

D'accord avec toi, François:
Dire du bien d'une bonne bouteille offerte, pas de problème...
Mais, dans le cas contraire... Que faire?

Bien cordialement,
Thierry

que faire ? dire la vérité, avec des égards peut-être, mais la vérité s'impose à mes yeux.

personnellement, je n'adapte pas mon appréciation parce qu'une bouteille m'a été offerte.

Yves Zermatten

Totalement en accord avec Yves. On peut utiliser un langage plus "adapte" a une bouteille offerte par un ami et qui ne nous plait pas.

Lors d'une soiree bangalorienne dirigee par un consultant en vin londonien samedi soir, un parre-terre constitue principalement de novices s'est bloque sur le principe que le consultant ne pouvait pas leur donner la liste des 10 meilleurs vins au monde. Difficile pour un neophyte, de surcroit si attire par l'etiquette et le renom, de comprendre que le meilleur vin au monde, c'est celui qu'on aime, pas celui que son voisin adore.

Ceci dit, je trouve dommage que l'on prive le lectorat de LPV de commentaires dit "negatifs", simplement car la bouteille a ete offerte et que l'on ne veut pas "offusquer". Nous avons voulu un site ou l'indepedence d'opinion est de mise, et cela vaut dans les deux sens. Ce n'est pas l'ecole des fans ...

C'est un peu radical comme point de vue... en l'occurence les dégustations primeurs à Bordeaux (personnelemnt je n'en achete pas donc je ne me sentirais pas vraiment frustré) et les CR de visite chez les vignerons n'auraient plus leur place sur le site. Lors d'un repas entre amis (par extension lpviens) où chacun ramene une ou deux bouteilles, chaque participant ne devra alors plus que commenter les vins qu'il a ramené et uniquement dans le cas où la bouteille a été payée. Au fait, doit on demander une preuve d'achat à ses amis?

Je ne veux pas critiquer les journalistes, mais il est évident que le commentaire d'essai et de conduite d'une Bugatti fait par un journaliste n'est pas du tout le même que le commentaire de celui qui l'a achetée.

Un jour j'ai été frappé d'une chose. J'ai des Pétrus 1982, mais je n'en ai encore bu aucun.
Je rencontre un jeune journaliste qui pourrait être mon fils et on vient à parler de ce que l'on a bu. Il m'a dit qu'il a bu¨Pétrus 1982 six fois. Quand je lui ai dit n'en avoir bu aucun, ça l'a étonné. Il ne se rend pas compte que c'est infiniment plus facile de boire des vins rares quand on n'a pas à les payer.

D'où la différence fondamentale que je fais : celui qui commente Cheval Blanc 1947 qu'il a payée n'en parle pas de la même façon que le journaliste qui se la fait ouvrir.

Je cite souvent la seule fois où Romanée Conti 1929 que j'ai décidé d'ouvrir était morte et absolument pas sauvable. Je n'ai aucun regret, parce que j'assume ce risque. Mais mes sensations ne sont évidemment pas les mêmes que celles de celui qui n'a rien payé pour la boire.

Je peux être objectif (l'est-on vraiment ?) sur mes vins et déclarer quand ils sont mauvais. Mais mon objectivité a une autre nature que celle d'un homme qui ne finance pas ce qu'il boit.

François, ce que vous relatez est également valable pour le Marcillac 2001 de Teullier:) . Mais ce n'est pas le sujet initial. On n'offre pas des vins aux journalistes, me semble-t-il, à moins que je n'aie pas bien compris le fonctionnement... Ce qui change avec les journalistes, c'est qu'ils émettent un avis après avoir accordé moins d'une minute à une bouteille.

La question initiale pose davantage la priorité de la courtoisie sur l'objectivité : un vrai débat sur la déontologie. Pas si facile.

François Audouze a écrit:

---

...... Il ne se rend pas compte que c'est
> infiniment plus facile de boire des vins rares
> quand on n'a pas à les payer.
........
Si vous avez le truc pour le LPVien moyen, merci de développer, ca pourrait intéresser du monde!

Et une pièce de plus au dossier :
Si je trouve dans une vente aux enchères un vin au tiers ou au quart de sa valeur marchande, comment je me positionne pour le commenter???

Il se peut que je sois hors sujet, et je m'en excuse.
Il se peut aussi qu'on puisse interpréter mon propos comme une critique du travail de journaliste.
Dans ce cas, je préfère qu'on ne se méprenne pas.
Le journaliste remplit une focntion, et nous en utilisons tous les jours les services en lisant leurs papiers.
Leur travail d'information les conduit à juger pour nous ce que nous pourrions acheter. Ils le font dans le cadre de leur fonction et de leur organisation, avec toute la compétence, l'honnêteté et l'objectivité qu'ils ont.

Mais même le journaliste le plus compétent ne pourra pas avoir la même sensation et la même émotion si on lui prête aujourd'hui une Porsche et demain une Ferrari que l'amateur qui aura fait un chèque à six chiffres en euros pour s'asseoir dedans.
Ma remarque n'avait que cette visée là, et ne constitue en aucun cas un jugement sur une profession qui agit selon ses propres règles d'éthique que je ne remets en aucun cas en cause. Ils agissent comme ils l'entendent.

Ma question initiale, peut-être mal comprise, peut se résumer ainsi:

J'ai du mal à souligner dans une note les défauts d'un vin qui m'est offert: je me sens obligé de rester courtois et je péfère alors ne pas laisser de commentaire...

Suis-je le seul dans ce cas?

Cordialement,
Thierry

Il m'est arrivé une expérience à ce sujet.

Un bon ami fêtait ses 25 ans et est né en 1980 ! (pas de chance)

Il a sorti pléthore de bouteilles bordelaises de cette année.

Malheureusement, tous les vins avaient passés (orangé, bouchons imbibés, bref imbuvable). Lui, ne connaissant pasle vin (ains que la plus part des convives de ce jour) était ravi. Il était alors difficile de lui dire quoi que ce soit
sans paraître rude, voir impoli.

ps ce soir là j'ai bu de la bière

Amicalement,

Guillaume

il est vrai que ce n'st toujours facile de critiquer 1 vin quand on est ami avec le vigneron,meme si je pense prendre le recul nécéssaire,
mais lors d'un repas chez l'ami en question,en degustant tout a l'aveugle,il glisse 1 bouteille de sa production,et la on ne peut pas se dire qu'on triche,ce fut le cas ce week end.
C ETAIT 1 RIESLING 99 KAEFFERKOPF QUE J AI DECRIT COMME UNE TRES BELLE REUSSITE