Une visite inoubliable au Clos des Papes
Il y a quelques domaines mythiques sur Châteauneuf-du-Pape que tout amateur rêve de visiter. Le Clos des Papes en est un. Lorsque la visite dure 2h30 en compagnie d’un vigneron pédagogue et généreux, ces moments deviennent vite inoubliables et l’on comprend mieux pourquoi ce domaine est rentré dans la légende. Un « petit » reportage s’impose, pour donner un peu de ce que l’on a reçu.
Vincent Avril, un bourlingueur
Issu d’une famille de vignerons depuis 1600, Vincent Avril part à la découverte du monde à 16 ans. Il part faire ses études en Bourgogne, puis travaille pour Mouton Rothschild, à Bandol (chez Ott et Tempier), aux caves Legrand à Paris, comme importateur à Zurich avant d’aller faire ses armes en Australie et en Californie. Rappelé par son père à 24 ans, il débute lors du terrible millésime 1987, la pire année qu’il ai connu. Un sacré bizutage ! Très vite, il décide de valider ses idées sur le vin par une série de micro vinifications. Il en sort quelques certitudes : il ne fera jamais de bois neuf sur les rouges, et jamais de bois sur les blancs. Fier des terroirs français, il enrage de voir les vignerons français faire trop appel au marketing à l’image des vignobles anglo-saxons, alors que la réputation se joue avant tout sur le contenu de la bouteille.
Le domaine
Le domaine s’étend sur 35 hectares en Châteauneuf-du-Pape et 5 hectares en Cotes du Rhône. Vincent Avril revendique l’appellation bio depuis 11 ans maintenant, mais il précise bien qu’il n’y avait plus d’interventionnisme depuis longtemps. Des écrits transmis de génération en génération ont permis de développer une connaissance importante du vignoble et de bien maîtriser toutes les parcelles. Il pratique une analyse de sol tous les deux ans sur l’ensemble des parcelles afin de corriger d’éventuels déséquilibres. Mais il n’y a rien à corriger, les résultats sont probants depuis plusieurs années déjà. Le Clos des Papes possède les 6 cépages blancs autorisés dans l’appellation. En rouge, on trouve 65% de grenache (une proportion faible pour l’appellation), 20% de mourvèdre, 10% de syrah et 5% d’autres cépages complantés. La star du domaine est le mourvèdre. Nous sommes en limite nord pour la maturité de ce cépage et les conditions doivent être optimales pour arriver à obtenir des raisins de qualité. « Le mourvèdre doit avoir la tête au soleil et les pieds dans l’humidité » explique Vincent Avril. Il ajoute : « Les terroirs, on les a ou on les a pas ». Visiblement, pour le mourvèdre, il les a, et c’est pour cela que le Clos des Papes possède l’un des pourcentages les plus élevés de l’appellation.
Autre cépage caractériel, la syrah, ici en limite sud, a donné bien du fil à retordre au vigneron. Apres des essais à 20%, puis 15%, c’est finalement à 10% d’encépagement qu’il trouve le juste équilibre pour ce cépage au caractère dominant. On retrouve bien la touche du vigneron à la recherche de finesse et d’élégance, qui multiplie les expériences pour trouver sa vérité. Le grenache reste bien sur le cépage le plus important du domaine. Là encore, Vincent Avril a beaucoup tenté avant de trouver la bonne formule. Désireux de réduire le degré alcoolique pour exprimer plus de finesse, il a compris qu’un grenache ne peut pas être mûr à moins de 15°. Il rapporte d’ailleurs nombre de dégustation où ses grenaches à 14° paraissaient beaucoup plus chaleureux que ceux à 15°, car ces derniers avaient la maturité et l’équilibre.
Vous l’aurez compris, Vincent Avril reste fidèle à ses racines bourguignonnes : il recherche d’abord une maturité phoenolique exemplaire (mais pas de surmaturité). Et il prend des risques pour cela. De 2003 à 2007, il a constaté entre 2 et 3 semaines de décalages entre les maturités alcooliques et phoenoliques. Mais ramasser un raisin vert à 14.5° est contre sa religion. Il patiente alors tandis que tous ses voisins vendangent à tour de bras. Il contrôle aussi, et mesure la maturité tous les deux jours. Son équipe de vendangeurs est constituée de locaux qui doivent être très disponibles entre début septembre et la mi octobre (l’ensemble des vendanges s’effectue à la main). Il lui arrive en effet, comme en 2003, d’arrêter les vendanges à plusieurs reprises en attendant que les raisins mûrissent suffisamment, au risque de perdre tout ou partie de la vendange. Le millésime 2008, tant décrié par la presse spécialisée, est emblématique du travail de Vincent Avril. Face à des attaques répétées de mildiou, il aurait pu être tenté de conserver un peu de rendement en ne touchant pas aux ceps bien pourvus en grappe. Dans un souci de qualité, il a pourtant réalisé une vendange en vert, faisant chuter son rendement à 17 hl/hectare ! Ajouté aux faibles quantités de 2007 (peu de jus dans les raisins), c’est l’équivalent d’une perte de 70000 bouteilles auquel le vigneron doit faire face. Cette rigueur de travail se retrouve dans la bouteille (et dans son prix) : 2008 n’est certainement pas une petite année en Clos des Papes, elle serait même digne des millésimes 2001 ou 1999. Un millésime très bourguignons qui se gardera au delà de 15 ans. Avec un peu de recul, le vigneron précise que les années 2000 ne sont que des millésimes d’exception (hormis 2002) pour qui a su maîtriser les maturités.
Par ailleurs, Vincent Avril précise qu’à la différence de 2008 qui était une année de viticulteur, 2009 est une année de vinificateur. En effet, les malos ont démarrés pendant la fermentation alcoolique ce qui demandait un travail de tous les instants en cave. Mais il précise qu’il s’agit d’un grand millésime (encore un !). Enfin, notons qu’à la suite de l’effondrement du toit de sa cave bicentenaire il y a 4 ans (et la perte de 3000 bouteilles de vieux millésimes qu’il essaie de reconstituer partiellement en achetant ses vins lors des ventes aux enchères), Vincent Avril a reconstruit une superbe cave pourvu d’un coin dégustation très convivial. On y voit également une coupe du sol à trois mètres de profondeur, où l’on peut voir et toucher ce sol argileux entrecoupés des célèbres galets de Châteauneuf. Et non, ce n’est pas qu’en surface pour la déco qu’ils sont la !!!!
A la cave
Lorsque les raisins arrivent à la cave, ils ont déjà été triés deux fois dans les vignes (une fois par le vendangeur, une seconde fois dans la benne). La troisième trie sur tapis roulant du quai de réception est, normalement, une formalité. Les rouges sont égrappés à 100% depuis 1991. Vincent Avril recherche d’abord les tannins de la peau plutôt que les tannins trop aléatoires de la rafle, dont la vitesse de mûrissement diffère du raisin. La vinification des blancs est des plus classiques : des grappes entières de différents cépages sont pressées de manière ultra légère (même les escargots en sortent vivants !) puis, après la fermentation, le vin est élevé en cuve pendant l’hiver. Vincent Avril insiste sur la recherche de fraîcheur, en bloquant la malo mais aussi en favorisant la présence de CO2 par un élevage court en cuve (d’où le CO2 s’échappe moins facilement qu’en foudre). Il procède à une légère filtration avant la mise en bouteille pour éviter le départ des malos
in situ. Il se réfère beaucoup à l’école bourguignonne lorsqu’il évoque ses blancs, notamment dans sa recherche de la finesse. Pour les rouges, il procède à une macération lente dans des cuves ultra propres en béton carrelé. Durant cette étape qui dure plus de trois semaines, il procède à deux remontages quotidiens (pas de pigeage ni délestage). La température oscille autour de 32°C, idéale pour l’extraction du grenache. A la fin de la cuvaison, le mout est envoyé dans un pressoir pour une presse légère. C’est une étape critique afin de ne pas écraser les pépins et verdir le vin. Ce dernier reste en cuve tout l’hiver. Un des avantages de cette étape est par exemple de laisser la précipation tartrique s’effectuer dans ce contenant plutôt que dans un foudre beaucoup plus difficile à nettoyer. Le vigneron procède aussi à un collage grossier au blanc d’œuf pour déposer les grosses lies, tout en maintenant les lies fines en suspension. Ces dernières viendront enrichir le vin lors de l’élevage en foudre qui durera 12 mois (sans soutirage, sauf si réduction). Par ailleurs, Vincent Avril est adepte du ni ni ni : ni levures exogènes, ni acidification, ni chaptalisation. Il préfère même manquer d’acidité plutôt que de tartritiser ses vins et sentir la touche métallique qui en résulte. En définitive, il compte plus sur la qualité des tannins que sur l’acidité pour obtenir des rouges de garde. Finalement, la vinification au Clos des Papes est très simple, il n’y a « presque » rien à faire.
Comme nous l’avons vu, Vincent Avril tient à protéger ses rouges des fûts neufs. Mais comment procède-t-il lorsqu’un vieux foudre vient à rendre l’âme ? C’est là que le petit vin d’Avril intervient. Cette cuve permet d’user les foudres neufs pendant plusieurs années en assemblant 1/3 de vins passés en fût neuf pendant un an avec 2/3 de vins de cuve. Cet assemblage de 2 millésimes, classé en vin de table, fait déboiser le foudre sans marquer le petit vin.
Vincent Avril est un vigneron qui vit avec ses idées et ses convictions. Il n’y a pas d’œnologue chez lui : « quand tu as un besoin d’un docteur, c’est que tu es malade ». L’un de ses principes, c’est d’utiliser tous les cépages à sa disposition et faire un vin d’assemblage qui marie toutes leurs qualités. Loin de lui l’idée de créer une super cuvée parce qu’un foudre présente des caractéristiques exceptionnelles. A son sens, ce vin doit venir enrichir les autres vins. Tous les Clos des Papes d’un même millésime sont donc issus d’un seul et même assemblage non filtré (Vincent Avril a arrêté la filtration des rouges lors du millésime 1990). La mise en bouteille se déroule en 4 fois sur un mois (100000 bouteilles). Il rêve de pouvoir diviser ce chiffre par deux en ne vendant que des magnums, qui sont pour lui le contenant idéal pour la garde et la mise en valeur des Clos des Papes. En blanc également l’assemblage est favorisé : le grenache et la roussane pour le gras et l’ampleur, la clairette et le picardan pour la finesse et l’élégance, le picpoul et le bourboulenc (30% à eux deux) pour la fraîcheur. Il n’y a qu’une seule mise sur le blanc, dont les volumes sont beaucoup plus faibles (8000 bouteilles). Vincent Avril précise le cycle de ses blancs (qui sera confirmé à la dégustation) : sur les 2 premières années, ils se boivent sur le fruit (poire, pêche, abricot, floral). Ensuite, ils se goûtent sur la minéralité, avec des arômes pétrolés typiques du riesling. Au delà de 10 ans, le blanc se présente sur des notes d’amandes grillées, de miel et de pâte de coing. Il se stabilise ensuite sur ces arômes pendant de longues années (Vincent Avril nous raconte la dégustation d’un blanc de 1955 encore éblouissant). Enfin, il recommande de carafer ses vins 20 à 30 minutes avant de les servir, afin de profiter de l’évolution aromatique dans le verre. Les températures de service idéales sont de 12/13°C pour les blancs, et 15/16°C pour les rouges.
La cave est moderne et propre. On se croirait chez Daguenau. Les moyens sont très importants (climatisations, nombre et taille des fûts et cuves, camions), et Vincent Avril souhaite maîtriser toutes les étapes de cave, y compris l’étiquetage et le conditionnement. « Quand on fait de l’alimentaire, on ne peut pas faire n’importe quoi ». Quand on s’étonne de l’éclat de l’embouteilleuse, il nous explique que toutes les pièces sont démontées et lavées. Effectivement, on minimise les risques d’attaques bactériennes ! Les bouteilles sont en général envoyées juste après le conditionnement final, afin d’éviter trop de périodes de secouage pour le vin. La totalité du vin est mise en bouteille, et 80% de la production est destiné à l’export.
Un sacré coup de pub
Il n’y a pas de visite au Clos des Papes sans évoquer le prix de meilleur vin du monde décerné au Clos des Papes 2005. Petit rappel historique
ici par exemple
. Modestement, Vincent Avril remarque que cette distinction profite autant à son domaine qu’à l’appellation Chateauneuf. Il n’empêche, il a vécu sous les projecteurs médiatiques pendant plusieurs semaines, du 20h de Claire Chazal au fameux Paris Match de Carla et Sarko à Disneyland. Lui qui était pourtant un habitué des bons classement du Wine Spectator (n°2 en 2003), il n’avait jamais vu ça. Il a d’ailleurs regretté la spéculation qui a immédiatement accompagné ce prix, voyant des bouteilles s’arracher à 200 euros sur Ebay. Lui n’a rien changé à sa politique de prix, et n’augmente ses tarifs que de quelques euros tous les ans (46€ la bouteille pour le Clos des Papes 2008 rouge). Certes, 2005 est un très beau millésime selon lui, mais est-ce bien LE meilleur ? Il ne sait pas, comparant ses bouteilles à des enfants qu’il aime pour ce qu’ils sont, pour leurs qualités propre. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est de retrouver la signature du Clos des Papes dans tous ses vins et montrer une régularité dans la production de vin de qualité, même dans les petits millésimes.
Le petit vin d’Avril
Voici un vin où le vigneron joue avec malice avec son nom et nos papilles. Vincent Avril a acheté il y a quelques années un lot comprenant un hectare de Chateauneuf et 3 hectares de Cotes du Rhône. Ces 3 hectares, combinés avec 2 hectares déjà en sa possession, constituent l’intégralité de ce vin qui n’a pas vocation à inonder les linéaires. Vincent Avril ne souhaite d’ailleurs pas acheter d’autres parcelles pour augmenter sa production. Les vignes sont travaillées de manière identique à celles du Clos des Papes, mais avec un rendement légèrement supérieur (de l’ordre de 30 hl/hectare). Son but est de produire un vin avec une certaine personnalité, marqué par la gourmandise et la volonté de ne pas se prendre au sérieux. La production (par an) est de 17000 bouteilles de rouge et 3000 bouteilles de blanc (merci au beau frère irlandais). Le rouge dégusté est un vin de table constitué d’1/3 de 2008 passé un an en fût neuf et 2/3 de 2009 laissé en cuve. Le blanc est constitué quasiment intégralement de marsanne, agrémenté d’une pointe de chardonnay.
Petit vin d’avril : le nez est vraiment agréable et complexe, avec des notes d’olives, de mures, de griottes, de camphre. Ca n’a pas la puissance ni l’élégance d’un Chateauneuf, mais c’est diablement agréable. La bouche est souple, gourmande, marqué par le gras et la maturité des tannins. Un vin de plaisir, qui agrémentera avec succès un barbecue ou une bonne soirée foot entre copains. **(*)
Petit vin d’avril : très joli nez mentholé, qui s’ouvre sur des notes de poire. C’est gras, gouleyant, facile, même si j’aurais aimé une pointe d’acidité supplémentaire. **(*)
Clos des Papes
Vincent Avril nous a offert une superbe verticale de ses vins. Nous n’avons pas dégusté sur foudre car les vins avaient été transférés en mars et n’étaient pas encore stabilisés. A noter la classe du personnage qui n’a pas hésité à remplacer au pied lever 2 bouteilles qui lui paraissaient légèrement déviantes, ce que nous n’aurions peut être pas remarqué. Avec Vincent Avril, les verres sont toujours copieusement remplis, on est sur de ne rien rater du vin, et c’est tant mieux ! Les rouges sont servis avant les blancs, vieux réflexes bourguignons qui permet de terminer la dégustation par plus de fraîcheur et de fruits. Mes notes sont sur 4*.
Clos des Papes 2008 : voila une entrée en matière de très beau niveau, avec un vin qui allie gourmandise et finesse. Les arômes sont plus réglissés, avec une pointe de griotte. Le toucher de bouche est superbe, c’est soyeux et dense, accompagné d’une belle fraîcheur. J’ai trouve pour ma part la finale légèrement chaleureuse mais j’y suis sensible et je suis sur que ça ne se sentirait pas à table. Fraîcheur et élégance caractérisent ce millésime ou pour la première fois depuis longtemps, les maturités phoenolique et alcooliques sont arrives en même temps (avec un rendement de 17 hl/hectare, rappelons-le). ***
Clos des Papes 2005 : nez plutôt fermé, on sent que ce vin en a sous la pédale mais le moment n’est pas venu d’en profiter pleinement. C’est encore plus parlant en bouche, ou le vin, très soyeux, se présente très (trop) jeune, dans une complexité encore brouillonne. La longueur est déjà impressionnante mais le vin n’est pas prêt à boire maintenant au regard de son potentiel. ***(*)
Clos des Papes 2004 : à la différence du précédent, voila un vin prêt à boire, juteux, plein de fruits rouges. Les tannins sont très plaisants et c’est très bon.***
Clos des Papes 2000 : nez très riche, on sent qu’on a affaire à un vin exceptionnel. Les épices sont particulièrement présentes, ce qui est caractéristique des vieux Clos des Papes quand le mourvedre commence « à sortir » et équilibre le grenache. Nous sommes vraiment dans le Clos des Papes classiques, sur la richesse et la puissance, avec de jolies notes fruitées qui apparaissent à l’aération. La bouche est fraîche et complexe, les tannins sont bien serrés et soyeux, c’est très légèrement chaud mais rien de grave, et la longueur est immense. Plus ça vieillit, et plus c’est bon ! ***(*)
Par ailleurs, Vincent Avril recommande d’attendre les 2007 qui rentrent dans une phase de fermeture. Il attend toutefois énormément de ce millésime qui allie la finesse de 1978 et la puissance de 1990 selon lui.
Clos des Papes 2009 : le vin a été mis en bouteille au mois de mars. La bouche présente des arômes de poire et de pomme golden, mais ce qui marque surtout c’est la forte minéralité du vin, caractérisée par du silex notamment. C’est très vineux, avec un superbe équilibre acidité/gras, et une longueur très plaisante. ***
Clos des Papes 2004 : la démonstration que Vincent Avril veut nous donner quand à l’évolution de ses vins est lumineuse. Nous partons ici sur un nez de riesling alsacien typique, marqué par des notes pétrolées, auxquelles s’ajoutent des arômes de menthe, jasmin et tilleul. C’est déjà très beau. Mais la bouche nous sidère par l’équilibre idéal sur le sec, et cette minéralité à croire que l’on boit du jus de caillou. Selon Vincent Avril, c’est le 2009 dans 5 ans, ça promet ! J’ai adore. ***(*)
Clos des Papes 2000 : le coup de grâce. On a beau savoir que le blanc ne passe pas en fut, les odeurs de grillé sont si fortes que l’on se croirait à Meursault ! C’est d’ailleurs un pirate idéal pour les verticales de Meursault et Vincent Avril réussit généralement bien son coup et son effet de surprise. Abricot et verveine viennent se mêler à ces odeurs de grillé pour proposer un parfum intense et envoûtant. Le vin en bouche est marqué par une grande fraîcheur et une complexité diabolique avec ces arômes de bois sans bois et ce caillou qui reste sur la langue pendant toute la très longue finale. Un grand vin de gastronomie, tout en élégance bourguignonne, et le meilleur de la dégustation selon moi. ****
Tous les vins de cette dégustation ont été vraiment convaincants. Ils sont marqués par l’équilibre, la maturité et une intégration quasi parfaite de la matière. Pour dévoiler tout leur potentiel, il ne faut pas hésiter à les oublier en cave et les attendre 10 ans au moins.
Remerciements
Ce fut un plaisir de rencontrer Vincent Avril, un homme simple, sobre, généreux. J’ai très vite adhéré à son discours comme j’avais, précédemment, adhéré à ses vins. Sa manière d’accompagner la fabrication du vin me semble pleine d’intelligence. Je suis ravi de vous ravir lorsque je vous dis que vos vins sont les plus bourguignons des Châteauneuf-du-Pape que je connaisse
Et merci à Bernard bien sûr, sans qui cette superbe visite n’aurait pas été possible.
Sylvain
Histoires de vins