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Caslot-Bourdin

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Caslot-Bourdin a été créé par DavidO

Bonsoir à tous.

Je suis chez l'heureux propriétaire du Saumur-Champigny 1959 de E. Audebert dont je vous ai narré les qualités il y a quelques jours. Avec son autorisation, je viens de récupérer dans la cave un Saint-Nicolas de Bourgueil 1985 de la maison Caslot-Bourdin. C'est un domaine qui m'est inconnu. La bouteille n'est pas encore ouverte. Je vous tiens informer après dégustation.

Bonne soirée chers LPViens.

David.
09 Mar 2007 21:50 #1

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Le vendredi 09 mars 07 à Veneuil : CR: Saint-Nicolas de Bourgueil 1985 — . 17,5-18/20

Le vin n’est pas mis en carafe. 2-3 cm séparent le vin du bouchon. Ce dernier dépasse d’environ un demi centimètre du goulot. La robe affiche une couleur rubis foncé, un mélange d’un rouge rubis auquel sont associés quelques reflets sombres. Les reflets sur les bordures du disque apparaissent quant à eux sous les traits d’une couleur argentée mêlée à une teinte légèrement, très légèrement tuilée. A première vue, le vin semble briller par sa jeunesse et semble vouloir nous faire savoir qu’il ne désire pas rendre les armes prochainement. Les larmes sont nombreuses et coulent lentement le long de la paroi du verre, ce qui signe la richesse du millésime.

Le premier nez se positionne sur des senteurs de cave et de champignons de Paris. En bouche, je perçois sur la première gorgée des goûts de cuir et les émanations perçues au nez, c’est-à-dire des saveurs de champignons de Paris pour l’essentiel et des saveurs de cave dans une moindre mesure. Ceci n’est pour l’instant pas très encourageant, mais je ne désespère pas de voir le bouquet s’améliorer sous l’action de l’oxygène. La structure de la bouche est fluide et possède beaucoup de fraîcheur. Un peu de temps passe. En bouche, le vin a gagné en densité tout en conservant une certaine fluidité en son cœur ; le vin a légèrement gagné en longueur et possède toujours autant de fraîcheur. Il devient de plus en plus plaisant. Au fur et à mesure que le temps passe et que l’oxygène fait son œuvre, les notes de champignon de Paris disparaissent et les notes de cave s’atténuent paisiblement. Le nez se stabilise semble-t-il, et la bouche se veut de plus en plus consistante.

Les odeurs de cave humide qui résistaient plus à l’oxygène que les senteurs de champignon de Paris semblent abandonner leur opposition malgré tout sous l’effet de l’aération prolongée et de l’oxydation croissante du vin. Les senteurs de cave humide disparaissent donc de plus en plus à ma plus grande joie. Le bouquet s’ouvre maintenant sur de très agréables arômes de fruits des bois (framboise, fraise, mûre). La bouche qui se veut plus dense qu’à l’ouverture, possède toujours une certaine fluidité en son cœur. L’alcool se réveille à son tour, mais ne déséquilibre pas la bouche, car l’acidité remplit son rôle plus que convenablement. La fin de bouche est marquée à ce stade par une très, très, très fragile amertume.

Le nez devient semble-t-il plus profond. Les fruits des bois se transforment quelque peu et le bouquet s’oriente à cet instant vers une suprématie des fruits rouges (la framboise et la fraise). Ils se veulent écrasés, comme un peu « compotés », et s’expriment sur un lit aromatique de fruits sauvages (la mûre) agrémenté de teinte forestière. La bouche ne fléchit pas en ce qui concerne la fraîcheur, et la densité semble encore avoir pris une dimension supplémentaire. L’attaque se fait également plus volumineuse.

Plusieurs minutes sont passées. Le bouquet s’exprime maintenant via un mélange intriqué de notes d’épices (la badiane) et d’arômes d’herbes condimentaires (le fenouil, l’anis), ainsi que des senteurs de sous-bois (les fougères) et de végétaux (la ronce). Les effluves fruités se font à ce moment bien discrets au nez. Toutefois, en bouche, ceux-ci sont présents et sont accompagnés élégamment par des fruits sauvages et les senteurs de ronce perçues au nez. Le bouquet se fait un peu plus riche. Ce n’est pas ostentatoire, mais le nez dégage donc une pointe alcoolisée. Le bouquet se métamorphose doucement. Il se positionne sur des arômes de crème de fruits rouges. En bouche, le vin dégage un très beau volume et la longueur est bien plus que convenable. Elle se termine de manière très, très, très légèrement alcoolisée.

Cela fait une 1h00-1h15 que la bouteille est ouverte. Pas de surprise ! Je le répète, mais plus le temps s’écoule et plus l’oxygène agit, et plus le nez tout comme la bouche gagnent en définition, en sensualité, en épaisseur, en consistance. Le bouquet s’ouvre à ce moment sur des émanations de fraises des bois confites. Le vin devient vraiment de plus en plus appréciable, gourmand, voire délicieux. La bouche est dominée par ces arômes de fraises des bois auxquels s’agrègent des effluves de sous bois tels que les senteurs de fougères et de champignons. Avec le temps, le nez s’oriente sur la domination d’arômes de crème de fraise alcoolisée sur un fond de senteurs de framboises et de fougères.

Un peu plus tard, le vin s’oriente sur la fraise (toujours), la crème à la fraise, ainsi que des notes lactées de beurre. A cet instant, le nez se fait plus subtil sur de très légères sous-nuances giboyeuses. Malgré ce délicat surgissement, ce ne sont pas les notes animales aussi nobles soient-elles qui marquent et marqueront ce vin. La bouche s’exprime une fois encore sur une fraise qui domine les débats et à laquelle s’ajoutent des expressions fines d’herbes condimentaires (le fenouil). La bouche se définit comme précédemment par une densité, une consistance, une longueur qui sont bien plus que convenables. La fraise des bois domine aussi bien le nez que la bouche…. J’avoue que je suis agréablement surpris par ce vin qui provient d’un domaine dont je n’ai jamais entendu parler.

Le dernier verre est servi. Du nez, se dégagent les arômes autocrates de fraises des bois, des senteurs de ronce, des effluves minéraux qui font leur apparition par l’intermédiaire de la pierre fraîche, ainsi qu’un peu de badiane et de fenouil qui soulignent avec une certaine élégance les qualités fruitées du vin. La minéralité qui vient donc d’apparaître s’exprime également en bouche par ces senteurs de pierre fraîche. Celles-ci complexifient le vin et accompagnent en bouche les notes de fraises des bois et de ronce. Le vin se goûte tellement bien que je suis partagé entre le finir rapidement ou conserver les dernières gouttes afin d’en profiter le plus longuement possible. La finale se compose de fruits rouges et de minéralité. Très belle bouteille !

David.
12 Mar 2007 15:27 #2

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Caslot-Bourdin

Ca c'est du compte-rendu, ou je ne m'y connais pas ! Bravo et merci !

Luc
12 Mar 2007 15:35 #3

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Réponse de DavidO sur le sujet Re: Caslot-Bourdin

Luc,

Merci pour ces quelques mots.

David.
12 Mar 2007 15:44 #4

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