Dégusté à cette occasion
Weingut Von Schubert Maximin Grünhauser Abtsberg Auslese Fuder 87 2011
Ruwer (Mertesdorf). Coteaux pentus de schistes bleus. Exposition SE à SO. Teneur en SR aux alentours des 130 gr/lit. selon les millésimes.
Bouquet fin et délicat, presque ensorcelant, sur la verveine citron, les agrumes confits, l’ananas, la mangue et l’abricot avec une touche florale élégante (aubépine et autres fleurs blanches) et un substrat de pierre humide. La bouche est huileuse et sucrée mais d’une élégance superlative grâce à sa fraîcheur et à son équilibre général. Le sucre reste marqué, bien intégré mais doit encore se fondre pour que la matière s’affine et gagne en verticalité. Très grande persistance sur les fruits exotiques bien mûrs. Très beau vin en devenir et sans doute grand dans 10 ans.

Pierre

 Weingut Von Schubert - Maximin Grünhauser Abtsberg Auslese  2012 AP 15 13
L'Auslese "absolument régulier" (ce n'est pas un numéro de fût, ni en provenance des enchères de Trèves) de l'Abtsberg, le meilleur terroir du producteur. 7°. Mosel Fine Wine n°22 lui attribue 92/100 et précise que les raisins n'avaient pas une trace de botrytis. L'échelle de sucre sur l'étiquette indique "früchtig" plutôt que "Edelsüss", ce qui incite à penser que le degré Oeschles devait être plus proche des 85 que de 100°, soit environ 60-80g de SR. Bue pour lui-même en tant que vin de dessert après les Saint-Jacques arrosées au Gemichster Satz. 1/2 bouteille

La robe présente une jolie couleur d'or plein avec de l'éclat. Le bouquet est complexe, typique du style mosellan "at-large" (c'est un Ruwer) : pierre frottée, citron jaune commençant à confire, herbes aromatiques ainsi que du miel. Quoique en lisant la description de Pierre au-dessus, je m'y retrouve bien aussi.
Attaque sucrée, milieu fin et élégant avant une finale en "crosse de hockey" où l'acidité explose sur la menthe et le cassis avant fermeture du rideau. Ce combo menthe/cassis est sensée être la marque du style "Grünhaus" et elle fait à nouveau très plaisir.

Là aussi un très beau vin dès maintenant avec encore énormément de potentiel d'intégration du sucre pour le futur. Grande expérience, non ruineuse en plus (20€ tout frais payés).

Bu ici

Riesling Herrenberg Von Schubert Maximin Grunhaus “24” 2012

Nez sur les fruits tropicaux.

Bouche intense sur un fruit tropical juteux. Construction simple autour d’un jus de mangue et de fruits de la passion plein d’intensité. Pour autant, on est loin des taux d’acidité sur les cuvées plus ambitieuses qui propulsent les vins, même si ici le plaisir est préservé par une belle sapidité. Belle finale, toujours sur l’intensité des fruits tropicaux sur une bonne longueur.

Très bon vin, encore très jeune.

Bu ici

Riesling Von Schubert Maximin Grunhaus Eiswein 1995

Nez d’une intensité rare, un abricot juteux, des agrumes confits, des herbes fraîches et du gingembre.

En bouche, l’intensité est incroyable mais avec une acidité qui tape le rupteur. Cette fraicheur porte ainsi avec légèreté toute la farandole d’arômes exceptionnels qui accompagnent ce vin, une attaque pulpeuse avec un abricot frais, puis une grande variété d’agrumes et de fruits tropicaux confits, saupoudrés par des herbes fraîches, des épices douces, de la cannelle, du gingembre. La complexité qui se dégage de ce vin n’a d’égal que son harmonie rayonnante. L’équilibre catapulte sereinement ce vin sur une grande finale riche et pétrolée. Longueur électrique.

Grand vin de dessert comme j’en ai peu bu.

En arrière plan c'est la bonbonnière dans laquelle Napoléon rangeait ses Michoko ?

Médéric

Riesling Bruderberg Maximin Grunhaus “Jungfernwein” Auslese 2009

Nez sur les fleurs blanches et le pétrole.

Très belle bouche, en demi-corps, mais qui s’étire avec beaucoup d’élégance. L’acidité tend un jus qui ne joue pas du tout sur le registre de l’intensité ou des arômes de fruits tropicaux. Ici le fruit se cantonne au second rôle, laissant la part belle à des arômes floraux qui dominent tout, et une grosse sensation de pierre mouillée avec en fond de bouche une touche de pétrole. C’est beau, sapide et efficace. Ca n’aura pas forcément la capacité de vieillissement des cuvées haut de gamme, mais pour 40€, c’est redoutable. Le vin semble être cueilli à son apogée, avec une belle finale scintillante, toujours aussi florale que minérale. La longueur est un peu courte mais satisfaisante.

Très beau Auslese, sur un terroir, Bruderberg, que je ne connaissais pas. Je l'ai préféré à l'Herrenberg #24 2012 commenté plus haut et vendu 50% plus cher.

 Maximimn Grünhaus - Riesling Auslese Herrenberg 2015 (AP 10)
7°. Auslese régulier du domaine. 94 MFW (n°30). L'échelle indiquant "fruchtig" plutôt que "Edelsüss" laisse penser à un degré Oechsles inférieur à 100°. Le Herrenberg est une partie un peu plus fraîche de la propriété, située en lisière de la forêt notamment sur vielles ardoises. Bue la 1/2 bouteille pour elle-même en tant que dessert dans des Riedel Definition universal.

La robe est d'or fin éclatant sans reflets verts, indiquant une première fenêtre de dégustation proche. Le bouquet ne laisse guère de doute sur le riesling allemand avec sa pierre mouillée très fraîche et les fruits croquants (poire, melon, un peu de pamplemousse) ainsi que les habituelles herbes aromatiques du domaine (menthe glaciale). Le palais est comblé avec cette attaque légèrement sucrée, un peu de miel, une texture crémeuse et légère suivi du cassis et de la menthe. La finale porte la signature du domaine avec cette sensation hédonique d'incroyable fraîcheur et saline, comme un sorbet de restaurant gastronomique. Le registre de l'Herrenberg est sur cette bouteille plus léger que l'Absterg bue le mois dernier.

Le vin présente toute la gourmandise d'un dessert associée à une sapidité géniale.

Weingut von Schubert Maximin Grünhauser Abtsberg - Riesling Spätlese 1996
A.P. Nr. 3 536 014-8-97

 

Une bouteille qui me faisait un peu peur : visiblement couleuse, le bouchon sorti du goulot de quelques millimètres, c'est d'une humeur dubitative qu'on fait sauter le bouchon. Qui s'avère être dans un sale état.

La robe est rassurante : d'un or intense, brillante, superbe.

On est totalement rassuré une fois le nez sur le verre, c'est d'une intensité et d'une classe extraordinaires. Une vraie boule à facettes, il évoque tout d'abord les fruits exotiques, fruit de la passion en tête, mangue, ananas, mais aussi les agrumes confits (citron vert, pamplemousse), un côté floral (sureau), plus légèrement la résine de pin, le menthol, le litchi. C'est absolument magnifique, pleinement ouvert, complexe, on découvre de nouvelles choses à chaque qu'on y met le nez. L'ensemble est très frais et ne montre pas le moindre signe de fatigue.

La bouche est également surprenante, pour un Spätlese de 27 ans c'est dense, plein, intense, et très aérien à la fois, aidé par le fait qu'il n'y ait strictement aucune sensation d'alcool. Rien de mordant non plus, l'acidité est tempérée, la bouche est voluptueuse, toute en rondeur et en fraîcheur aromatique. La longueur est bonne mais pas exceptionnelle.

Un formidable vin, qui semble cueilli au pic de sa forme. Il manque peut-être juste une trame acide un peu plus affirmée (à mon goût) et un peu de longueur pour que l'on soit indéniablement dans l'univers des grands vins. Mais ce qu'il offre est largement suffisant pour rappeler que les grands rieslings allemands sont uniques.

Excellent

Mathieu