Après une présentation imagée par notre hôte (carte à l’appui) et efficace
de la région et des principales appellations, d’autant plus efficace que
j’ai manqué celle-ci (heureusement, y’a de la lecture) ou me suis laissé
happer par la verve poétique du Maestro Giovanni Francesco, alias JF, enfin
bref, nous entamons la soirée par les blancs. Précisément, par une bulle.
Euh… je commence à lire les références du premier vin, ça commence bien, je
suis perdu !
1/ Franciacorta (DOCG) Lombardie
Antica Fratta Ponticelli Brusati
Chardonnay MEB 05
Ah Chardonnay, ça je connais, c’est le cépage. MEB, bon pas trop compliqué à
déchiffrer (mise en bouteille). DOCG, c’est bon signe, c’est comme nos AOCE,
mais au moins DOCG existe ;-) Lombardie, c’est dans le nord de l’Italie…
youpi ! le reste c’est le nom du domaine.
R/B : robe légère, fines bulles, diaphanes. On peut les compter, car assez
peu nombreuses (enfin assez kamême).
N : variétal, pierre à fusil, floral.
B : encore variétal, tourne assez court, manquant de vivacité, même si la
matière n’est pas si mal. Amertume finale qui semble confirmer une
impression de manque de maturité.
PF 20 € Est-il nécessaire de préciser qu’on trouve tellement mieux à ce prix
?
[Message subliminal on] buvez des Vouvray [Message subliminal off] ;-)
2/ Maculan 2004
Breganze di Breganze
Frioul
PF 10 €
Bon, alors là, c’est pas comme le précédent. Frioul n’est pas le nom d’un
illustre cépage, mais celui de la région (Frioul – Vénétie Julienne). Le
cépage majoritaire se nomme le tocai friulano (avec du pinot blanc)
Robe pâle, nez qui sauvignonne gaiement (buis, bourgeon de cassis, agrumes…)
assez entêtant. Ben non, y’a pas de sauvignon. Un vin pour plantade
collective !
Attaque en bouche grasse, mais tout se rétrécit brusquement en milieu de
bouche laissant une sensation de creux. Finale fort courte. Vin assez simple
A boire frais sous la tonnelle en débranchant les neurones.
3/ Sangiovese di Romagnana 02 (DOC)
Azienda Agricola Bissoni
Vous l’avez reconnu, le cépage est celui roi de Toscane, le fameux
sangiovese.
Légère volatile au nez, s’affinant à l’aération (m’évoquait les cornichons).
Herbes sauvages, encre, poivre, fruits.
Bouche marquée par une acidité marquée, sans toutefois arracher les dents.
Joli équilibre, vin très bien travaillé, sur une matière probablement à
peine mûre.
PI 8,5 €
(rappel important à ce stade : PF = prix en France, achat effectué auprès
d’Idea Vino, Paris XIème ; PI = prix direct d’Italie)
4/ Valpolicella Classico Superiore DOC 2003
Luigi Righetti
Cépages majoritaires : black corvina, rondinella, molinara
Mis à macérer sur des marcs d’Amarone après avoir été vinifié classiquement
(peut aussi se nommer technique du ripasso). Attention, il semble que ce
type de vin peut être vendu sous la dénomination Superiore mais aussi en vin
de table. Reste à savoir si Superiore signifie toujours « vin macéré sur
marc d’Amarone » ?
Nez puissant, sur les fruits cuits, chocolat au lait puis note plus racée de
tabac.
Tanins souples, mais légèrement piquants en finale, qui sèche et brûloe un
tantinet. Assez facile à boire. Pas l’extase, mais c’est joliment fait.
PF 10 € c’est bien.
J’ai regoûté entre temps mon (joli) Valpolicella Classico Superiore 01 de
Tedeschi (10 €), il m’a semblé retrouver les belles notes d’encre/graphite
voire de « poussière » rencontrées hier soir.
5/ Valtenilla Superiore (DOCG) 2002 (Lombardie)
Vefesto/Inferno
Le cépage est le nebbiolo, illustre cépage de l’Italie du Nord (et de la
Corse), qui laisse ses lettres de noblesse à Barolo et Barbaresco.
Le nez évoque la cerise au chocolat (mais oui, mon chéri ;-), un poil de
réduction le parasite mais à l’aération on décèle du cuir et de la framboise
Joli.
Longueur moyenne, acidité pas trop marquée, finale légèrement amère.
PI 9 € très bon rapport Q/P.
6
/ Barbera d’Alba 2003 (DOC)
Ciabot/Camerano
P Macarini
Le cépage est ici le barbera. Nous entrons ici dans le Piémont, l’une des
deux grandes et fameuses régions de l’Italie, avec la Toscane.
D’entrée de jeu, la robe est plus foncée. Le nez assez subtile développe des
notes balsamique et mentholée du plus bel effet. Relative déception en
bouche, tanins asséchants en finale - mais le maître des lieux me trouve
trop dur sur ce point -, malgré une certaine souplesse en bouche. Bref, pour
moi, un vin nasal ! PF 12 €
7/ Monsordo 2001
Domaine Ceretto
Terroir d’Alba (Langhe)
Parfois la première impression est la bonne, et ma nature de Filou (p’tit
certes) me conduit parfois à des révélations stupéfiantes, e.g. en donnant
les 3 cépages avant que le vin ne soit servi : cabernet sauvignon, pinot
noir et merlot… dommage que je ne suis pas resté sur cette idée assez
géniale (oui, j’aime la modestie ;-))
Mais revenons au vin : séducteur, semble un peu artificiel, très (trop pour
moi) travaillé. Tanins puissants, assez asséchants et durs. Jouant sur le
charme, mais pas sur le plaisir. Prix démesuré. PF 25 €
On entame la série consacrée aux grands terroirs, avec trois rouges
exclusivement issus du nebbiolo. Vins carafés 3 h avant dégustation.
8/ Barbaresco 1999 (DOCG)
Luigi Voghera
PI 21 €
Robe assez foncée. Nez assez classique, sur la fraise, le sous-bois, floral
(pivoine). Réduction manifeste.
Grosse densité tannique, grande mâche, tannins puissants, astringents, très
serrés, limite féroces mais de qualité. Longue finale racée, évoquant le
tabac. A oublier de longues années en cave.
[
Aparte on] pour se refaire le palais et souffler un peu après le Barbaresco
99, superbe, mais difficile d’accès, notre hôte nous sort de sa musette un
vin ouvert pour la première soirée Italie du Nord : Scamandre 2003. Ce
Costières de Nîmes tient parfaitement la route et offre beaucoup de plaisir
après au moins 5 jours d’ouverture. Belle matière. [Aparte off]
9/ Barbaresco 00 (DOCG)
cuvée Asij
Azienda Ceretto
Fermentation inox + élevage 2ans dans de grands fûts de chêne
PF 40 €
Joli nez, évoquant le pruneau, la figue, la framboise, les fruits cuits.
Elégantes notes florales de pivoine et de rose.
Bouche un poil marquée par l’alcool. Tanins fins, soyeux, belle longueur
soutenue par une acidité maîtrisée. Vin tout à fait convainquant.
10/ Barolo (DOCG)
Azienda Briccho Roche Prapo 96
Appartenant à Ceretto
PI 27 € ( ?) / PF 40 €
Domaine apparemment de grande réputation, dont j’avoue la découverte
complète chez Didier.
Nez complexe, évoquant principalement le cassis, le caoutchouc, puis le
poivre, note de poussière (assez indéfinissable), de tabac et de rose.
Belle fraîcheur en bouche, jolie attaque, tanins puissants, serrés, mais
plus aimables et plus fins que ceux du premier Barbaresco. On retrouve une
certaine sécheresse des tanins en finale. Très jolie bouteille.
Les deux derniers vins sont des liquoreux. Rappelons le goût immodéré de
Didier pour ces divines douceurs (et il n’est pas le seul ;-))
11/ Picolit Colli Orientali del Friuli 2002 (DOC)
Azienda Georgico Colluta
PI 35 € (35 cL)
Ce vin est issu du cépage picolit, raisins passerillés sur pied puis
disposés un mois dans une pièce à humidité contrôlée
Robe assez légère, nez sur la tarte aux pommes, la compote, caramel, pain
grillé, cannelle, amande grillée. Note herbacée pas déplaisante.
Bouche manquant de tension, tombant un peu à plat. Le sucre est fondu, mais
le vin manque de fraîcheur, de ressort. Le prix n’est manifestement pas en
rapport avec la qualité du produit, mais avec sa rareté.
12/ Vin mystère…
Enfin, quand on a déjà goûté ce type de vin, on reconnaît immédiatement, ce
vin en est même un (bel) archétype.
Si je vous dit litchi, rose, vous me répondez… gewurztraminer et là vous
avez tout bon ! Y’a aussi du miel et une jolie note de cire qui apportent de
la complexité.
La bouche est doté d’une fraîcheur d’école. Sucres parfaitement fondus, fins
De la dentelle. On retrouve de la cire, mais aussi des notes minérales du
plus bel effet. J’aime beaucoup ce
gewurztraminer Vendanges Tardives Grand
Cru Clos Saint Landelin 1997 de René Muré. Très joli travail ! PF ( ;-) env.
30/40 €
www.mure.com/index2.htm
Le maître des lieux; que je remercie publiquement pour sa générosité et sa
passion communicative (sur Iacchos aussi ;-) nous a aussi fait goûté le
restant de la
cuvée Renaissance 01 de Rotier : ce Gaillac doux est toujours aussi beau, même ouvert depuis près d'une semaine. La cuvée 2002 m'a
récemment éblouie par sa complexité et son équilibre magistrale, qui doit en
remontrer à pas mal de liquoreux bien plus onéreux (10 € les 50 cL)
Hier soir, j'ai eu l'occasion de redéguster (à l'aveugle) le gewurz VT 97 de
Muré : mêmes impressions, je l'ai reconnu par sa fraîcheur et son élégance.
Superbe bouteille ! Cr à venir d'une belle dégustation consacrée aux vins d
Alsace "everything but riesling".
Bon w.e. à tous
Phil