Au cours de discussions fortuites, j’ai souvent relevé que des consommateurs de vin, parlant de leur vin préféré, spécifiaient non sans sérieux et gravité que les bouteilles du vin en question étaient numérotées. Dans leur bouche, cette spécification était manifestement un gage de qualité, une marque indéniable de ‘grand vin’, et si en plus c’est un St. Emilion grand cru…
Je me suis souvent posé la question sur l’intérêt d’un producteur à numéroter des bouteilles, et dans la foulée de l’émotion d’un consommateur lorsqu’il déguste la bouteille N° 79815.
S’agit-il tout simplement d’un argument de vente pour appâter un acheteur peu averti, par des ‘bouteilles uniques’, presque de collection ?
Par ailleurs, numéroter des bouteilles dans une cuvée et un millésime, ne me semble pas être un exercice des plus simple à appliquer.
Et si la numérotation tend vers d’autres objectifs, merci de m’(nous) éclairer.

Bonjour,

Sauf à posséder le n°0001 de la Romanée Conti d'une année, le reste n'est que du pipeau.

Hervé

Perronnet écrivait:

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> Bonjour,
>
> Sauf à posséder le n°0001 de la Romanée Conti
> d'une année, le reste n'est que du pipeau.
>
> Hervé

Heu..? Le N°5112 de 2002 de la DRC fait-il partie du reste ?

Hormis le prix de la bouteille de Romanée-Conti,la bouteille numérotée 5112 ne vaudra pas plus que la bouteille 5111 ou 5113. Et même s'il n'y avait pas de numéro sur les bouteilles, cela ne changerait rien.

Hervé

Certains domaines numérotent leurs bouteilles pour une question de traçabilité .
Tel numéro , issu de telle cuvée , vendu à telle personne , tel jour .
Pour le reste c'est effectivement du pipeau !

Pour lma DRC, c'est aussi (surtout?) piur retrouver les clients qui revendent leurs bouteilles pour les déréférencer dans la foulée.

Quant à l'argument de vente, je suis assez d'accord avec Hervé.

Ca n'a de valeur que si le nombre total de bouteille de cette cuvée est inscrit, comme le DRC. Un numéro venu de nul part n'est que pipeau.

Léo

d'ailleurs, les bouteilles de château Pipeau sont numérotées.

J'ai reçu un catalogue d'une vente américaine, il y a environ deux ans, où un lot a particulièrement attiré mon attention.
Le lot comportait tous les formats possibles de la Romanée Conti DRC pour une année et toutes les bouteilles portaient le numéro 0001.

J'ai immédiatement appelé Aubert de Villaine pour lui demander s'il n'avait pas réalisé une numérotation à la demande pour que tous les n°s 1 de tous les formats se retrouvent tous ensemble. Et il m'a expliqué que les n°s 1 sont tous adressés à l'agent américain de DRC. Et en fait, au lieu de les vendre à des clients, l'agent les avait gardés pour les mettre sur le marché et se faire une marge supplémentaire.
Inutile de dire que cela n'a pas été apprécié.
A part le n°1, je ne vois aucun n° qui pourrait entraîner une émotion particulière.
La numérotation ne peut présenter qu'un avantage de sécurité et comme il a été dit, de traçabilité.
Pour la sécurité : si le domaine indique qu'il a été produit 6.200 bouteilles et que quelqu'un reçoit la bouteille 8.498, il y a comme un loup.
Le n° n'est pas un argument de vente, et je dois dire que je regarde de façon distraite les n°s des bouteilles numérotées que j'ouvre.
Le seul n° dont j'ai été particulièrement fier, et je l'ai déjà raconté, c'est quand j'ai ouvert un Bâtard Montrachet du DRC 1998. Ce vin qui n'est pas commercialisé était un cadeau de DRC portait le n° 00000.
ça, c'est chic !
(petite note pour ceux qui m'ont agoni parce que je parlais du vin rouge d'Yquem : le fait que la bouteille portait le n° 0 ne changeait pas le goût du vin;), délicieux au demeurant).

Moi j'ai quand même toujours un petit doute sur les séries limitées non numérotées, ou alors les crus de Guigal se revendent plusieurs fois et pour d'autres vins il ne s'en boit vraiment pas beaucoup...

Quand même, si le producteur annonce 5000 bouteilles , la numérotation va limiter son ardeur. Encore qu'avec une série de numéros en France et la même à l'étranger le tour soit joué, il y a peu de chances que les bouteilles se croisent !

Chez Jean-Louis CHAVE où les bouteilles sont numérotées depuis 2003, la traçabilité représente un travail énorme au départ : il faut tout enregistrer et ne pas se tromper en plus...

Sinon la numérotation limite quand même l'ardeur des faussaires, qui ont du mal à vendre plusieurs bouteilles ayant le même numéro, du moins à la même personne ! Mais il reste vrai que pour moi la bouteille n° 125.784 n'a aucun sens, à aucun point de vue