Ma contribution fera peut-être double emploi avec ce que certains ont déjà écrit avant, mais ce message a été rédigé en grande partie hier midi, ensuite… plus le temps de revenir sur LPV (ddd). Qu'importe, les redites et confirmations ne sont parfois pas inutiles…
Partant du principe que quiconque veut exporter (à l'exclusion donc de ceux qui n'attendent pas le client à leur porte…) a tout intérêt à s'adapter au marché qu'il vise (je parle de l'aspect marketing, pas de l'essence même du produit évidemment !), ce qui doit, à mon avis, passer par une communication dans une langue compréhensible par un maximum de personnes - en l'occurrence l'anglais - pourquoi ferait-on, en France, toute une histoire des suggestions faites dans le sens d'une meilleure "lisibilité" de la présentation des vins français, si ce n'est, une fois de plus, au nom de la sacro-sainte "exception culturelle française" ?
Si je ne m'abuse, bon nombre de producteurs, industriels, etc. anglo-saxons, asiatiques ou du "Nouveau Monde" qui souhaitent percer sur le marché européen adaptent tant le conditionnement que la communication sur leurs produits aux langues pratiquées dans les pays qu'ils visent. Ce ne serait donc pas "dénaturer" le vin français, et encore moins mettre en péril le système des AOC, que d'apposer une contre-étiquette informative à l'usage des consommateurs étrangers. Je connais d'ailleurs quelques producteurs français qui se sont déjà "pliés" (mais serait-ce cela que certains ne supportent pas? (bbb)) aux exigences du marché étranger, en apposant une contre-étiquette en anglais, pour les Etats-Unis par exemple, où, à ma connaissance, des mentions légales ou réglementaires relatives aux effets de l'alcool, notamment sur les femmes enceintes ou sur les conducteurs, sont obligatoires sur les bouteilles.
"Indiquer le ou les cépages sur l'étiquette d'un vin d'AOC ou encore sur une contre-étiquette ne feront pas de ce vin d'AOC un clone des vins "basiques" du Nouveau Monde!"
David,
Attention de ne pas assimiler tout vin de monocépage à un vin "basique"! Mais peut-être considères-tu comme tels les vins de Bourgogne, d'Alsace, et la plupart de ceux du Rhône septentrional, pour ne citer qu'eux? A moins que ceux-ci ne soient aussi l'expression de l'exception française (aaa)?
""Personnellement avec les vins du nouveau monde je m'ennuie..."
Moi aussi, avec une grosse majorité d'entre eux, mais certainement pas avec les meilleurs. Et une majorité de la production française m'ennuie tout autant, il serait temps de le reconnaître."
Entièrement d'accord avec toi, Luc.
"je trouve qu'on a déja trop entendu et vu le monde entier se plier à la toute puissance du gout (!!!dingue!!!beurk!!!) et du reste, des américains et je ne veux pas trouver mes bouteilles aux étiquettes qui me plaisent et que je trouve très lisibles et jolies ressembler à certaines bouteilles du "nouveau monde" vinicole. Tout est dans le terme. Moi j'aime bien les bouteilles de la "vieille europe"."
Stéphane,
Une contre-étiquette informative n'a rien d'une standardisation "à la Coca-Cola". Moi-même qui suis un consommateur (francophone, à défaut d'être tout à fait Français (aaa)) très régulier de vins français, j'apprécierais vraiment ce type de communication, même si, à l'ouverture d'une bouteille de Faugères, de Gevrey-Chambertin, de Côte-Rôtie ou de Saint-Emilion, je pense être capable de me rappeler les cépages de chaque appellation, à défaut d'avoir la prétention de pouvoir tous les identifier (sauf pour le Gevrey, en fait (bbb)). En outre, la mention d'autres informations pourrait s'avérer utile car, comme le dit Luc, la qualité et la signature d'un vin ne se résument pas à un terroir et à un (des) cépage(s).
"Ca me rappelle une photo que j'avais envoyé à Jérôme, une photo d'une canette en fer, comme le coca, de vin rouge MADE IN FRANCE que les ricains buvaient lors de barbecue... vive l'évolution, mais pas en régression."
Stéphane,
Si c'est un moyen de leur fourguer les stocks de gros rouge français, pourquoi pas?!! (aaa)(aaa)
"Par contre si en mettant une contre étiquette celà peut amener les américais à consommer du vin Français d'entrée de gamme tant mieux.
Il y en aura bien quelques uns qui intrigués chercherons à en savoir plus."
Tout à fait, Robert, d'ailleurs ne dit-on pas que la (saine) curiosité est le début de la sagesse??
Enfin, pour conclure mais sans vouloir donner de leçon, je crois qu'il ne faut pas se laisser entraîner dans un anti-américanisme primaire sous le couvert de la défense de l'identité française; l'image de marque des vins français a besoin d'autre chose que ça, et même si on (moi itou) peut souvent être irrité des aspirations hégémoniques des Américains, ne perdons pas de vue qu'un des principes du commerce reste, pour qui veut vendre, de trouver des clients... Et celui qui ne veut pas vendre aux Américains n'a qu'à se tourner vers d'autres marchés... (bbb)
Cordialement,
Phil, qui n'est pas spécialement "pro-Parker", mais qui pense que quand il a raison, il faut le reconnaître, et qui vous demande pardon d'avoir été si long (bbb).
Message edité (23-06-2004 15:41)