A cette question, si on l'élargit au riesling en général, la question a été débattue il y a peu dans le sujet reisling/temps /terroir
Mon constat, c'est que les structures restent admirables très longtemps, mais aussi que les arômes et les saveurs d'évolution peuvent déplaire, mais aussi beaucoup plaire. En tout cas, cela divise.
En général les arômes d'évolution des vins, de tous les vins, peuvent surprendre et déplaire… ou enchanter… mais en tout cas quand on boit un Bourgogne de 25 ans ou un Médoc de 30 ans on est sur une autre planête que celle que l'on connait si l'on est habitué à la dégustation des vins sur le fruit de jeunesse !!
Personnellement je déplore un peu la vogue actuelle (qu'on retrouve dans tous les domaines malheurerusement… pas que dans le vin : la vitesse, le plaisir immédiat aux dépens de l'apprentissage et de l'initiation*) de la valorisation de la fougue et de la jeunesse des vins. On préfère l'explosion à la compléxité et à la patine crée par le temps.
Alors qu'on peut apprécier les deux… !!
Même si je pense par exemple qu'il est inutile de sacrifier des vins issus de grands terroirs (de garde…) sur l'autel de l'explosion du fruit…
Buvons Monbousquet jeune et Ausone à point !!
Buvons un très beau riesling de fruit ou même issu d'un beau terroir granitique et d'une vinif recherchant la séduction immédiate… et gardons les Rosacker, Geisberg et autres Schoenenbourg pour les apprécier après 20 ou 30 ans et + (dans les bons millésimes et chez les bons vignerons… les doigts des 2 mains suffirront…)
Buvons un 1er cru de Charlopin assez jeune et gardons un Bonnes-Mares de Roumier (ou même un Grand Cru de Charlopin… !) pour demain !
Je partage tout à fait l'avis de Vincent concernant la garde des vins.. quant au riesling de Deiss Bennwihr 1998, on peut le boire, selon Deiss lui-même, juqu'en 2007 (bravo Luc tu n'étais pas loin). Quant aux arômes, ceux de ce riesling ne sont déja plus beaucoup sur le fruit mais sur des notes de bitume ou d'hydrocarbure, loin d'être désagréable !! (bbb)