Bonjour,

Bu hier soir une bouteille de Bel Air Marquis d'Aligre 1996. Le vin a été épaulé deux heures.

La robe est étonnamment évoluée, tuilée et selon l'angle de vue, presque brune. Le nez est d'une intensité très moyenne, sur les feuilles mortes et le tabac. La bouche est encore bien jeune, avec un fruit noir très présent, un beau volume, des tanins fondus. Le tout étant très fin et d'une bonne longueur.

Une bouteille que nous avons bien appréciée, même si nous avons été un petit peu déçu par le nez sur le retrait.

Serge

Bel Air Marquis d'Aligre 2001
Au nez, de la cerise, de la prune, un air presque cacaoté et madérisé. En bouche, cela s'exprime sans grande complexité, un brin dilué... C'est pas très long, et voilà un vin de 10 ans qui est vieux avant l'âge. J'ai bu quelques Bel Air Marquis d'Aligre splendides, mais son manque de régularité, les défauts récurrents des diverses bouteilles me lassent.... C'est quand même dans les 30 euros la quille....
Cordialement
Frédéric

J'ai goûté ce vin pour la première fois sur le millésime 95 il y a environ 5 ans. J'ai été surpris au départ par la robe de ce vin qui m'a semblé très clair pour un bordeaux. C'est vrai qu'à l'oeil on s'approche plus du cotê bourguignon. Puis le nez était discret et après un long carafage (j'avais pris des infos sur la toile à ce sujet) le vin était plus ouvert et beaucoup plus flatteur et la finesse en bouche était un véritable enchantement. Je précise que je suis un amateur qui boit du bon vin depuis une dizaine d'années et je dois dire que l'un des meilleurs vins que j'ai eu l'occasion de boire c'est Bel Air Marquis d'Aligre 1961. J'ai fait connaitre ce vin à mon meilleur ami et ce dernier réussi à avoir un rendez-vous avec Mr BOYER et j'ai profité de l'occasion pour commander plusieurs bouteilles dont le fameux millésime 1961. Et nous l'avons goutê et je dois dire que ce fût fantastique et je n'éxagère pas. Le nez est flatteur, racoleur même ; le côté mentholé ressort et à l'agitation la truffe vous explose au visage. Puis en bouche on retrouve la truffe et une faicheur pour un vin de 50 ans. J'étais comme un gamin lors de cette dégustation et mon meilleur ami était aussi ébahi devant ce parfum magique. Et depuis j'ai ouvert d'autres flacons de ce margaux dans d'autres millésimes, excellents d'ailleurs mais sans retrouver la magie du 61....

Dégusté au cours d’une soirée Racines et Découvertes

[size=large]Château Bel Air Marquis d'Aligre, Margaux, 1995[/size]
Cabernet Sauvignon et Franc, Merlot et Petit Verdot, vinifié comme au XIXème siècle : un Claret de l’époque. !
Pas d'élevage sous bois neuf, pas d'extraction poussée.

imageshack.us/a/img4... Bouteille ouverte 12h avant le repas et laissée au frais mais ce n’est malheureusement que le lendemain après 36h que tout le fruit se sera développé.
Bouchon imbibé sur 1/4.

Moi
La couleur n’est pas si claire que cela. Un peu tuilée, elle est encore bien vive.
Le nez a des accents boisés qui viennent sans doute plus du cépage que des fûts. Cerise confite.
Le début de bouche est typée cabernet, puis viennent champignon et cuir, du pruneau et de la cerise. Belle longueur sur la cerise en liqueur.
(Le lendemain il semble beaucoup plus fruité, toujours sur la cerise)
Les tannins sont fins mais là aussi le vin est puissant. Je le trouve un peu alcooleux malgré la température de service assez basse, je ne m’y attendais pas. Je ressens aussi une certaine sucrositée…
Mais contrairement à ce que laisse entendre la palette aromatique telle que décrite précédemment, je trouve les arômes de ce vin assez atypiques. Est-ce l’âge, le style du vin ? Je ne saurais le dire. Mon expérience des vieux Bordeaux reste assez limitée.
Bien Le lendemain je le noterais Bien+.

Groupe
Framboise, cerise, accents du sud, fort en alcool. Globalement moins apprécié que l’Arbois de Loye 1985 bu en même temps.

chateau Bel-Air Marquis d'Aligre 1983 margaux

Nez marqué par des notes de poivron plutot vert et de poivre fraichement moulu, petite note de café froid aussi, notes de feuilles en décoposition , plutot automnal comme nez
à noter que la robe du vin est plutot légère et fortement orangée donnant l'impression d'un vin très évolué
la bouche présente des notes plutot âpres mais qui laissent vite place à un joli juteux genre cassis pas trop mûr et c'est finalement pas mauvais du tout même si le vin manque sérieusement de finesse, ce qu'il prendra à l'aération avec des notes d'écorce d'orange du plus bel effet
petit début de complexité mais on est quand même sur une impression de vin plutot à la fin de sa vie qu'au début
la finale tombe très rapidement confirmant cette impression, mais le vin ne s'écroule pas pour autant en milieu de bouche, restant équilibré et fortement agréable
1983 a été une très belle année en margalais, mais ce millésime a vite évolué en général, donc ce n'est pas une surprise, même si le niveau était à 1 centimètre du bouchon (celui-ci en miettes par contre)
bien mais à boire vite

Salut Fred,

j' ai envie de m' offrir le 86 tant les retours sont laudatifs (2 fois ce soir!). Je voulais
connaître ton avis sur ce vin si tu l' as bu, merci d' avance.
Beau cr sur le 83, comme d' hab!

j'en ai une mais pas encore ouvert, désolé

Bel Air Marquis d'Aligre 1995

Ouvert et carafé mardi matin pour le midi, la dégustation ne fut pas très heureuse. J'ai lu avec amusement, sur un fil autrement polèmique, la provocante description d'un BAMA : un petit cabernet avec un gout terreux. Certes, mais n'empêche, c'était pas loin de mon ressenti d'alors.

Retour bouteille, rebouchée et laissée à température ambiante 48h.

Et ben ce soir c'était vachement bon ! En place, puissant, d'une très belle maturité.

Mais question : comment ce vin d'âge vénérable peut supporter pareille oxygénation ? Je n'en reviens pas.
Qu'est-ce qui explique cette tenue ? Le long élevage en cuve béton ? Si oui pourquoi ?

Eric, peut être ?

Gildas

Gildas,

Oui, c'est un vin "polémique" (quoique ce terme n'est peut-être pas le mieux choisi) à plus d'un titre...
Cependant, je connais Mr Boyer depuis pas mal d'années; aussi, je manque vraisemblablement d'objectivité.
Mais revenons au vin.
On a souvent comparé Bonneau et Boyer, et je dois dire qu'il n'y a pas que la première lettre de leur nom qui les lient; chacun se fera son avis en visitant l'un et l'autre domaine.
Oui, j'ai très souvent remarqué qu'une longue oxygénation transformait le vin; il me reste quelques millésime des années 80 et, par expérience, je les ouvrirai (épaulé), au minimum, un jour avant dégust (voire deux).
Il existe quelques constantes cependant : à l'ouverture, le vin semble fluet, simple sur la rose fanée, la terre, un petit côté suranné qu'on aime...ou pas. Puis, bien souvent, le vin se transforme et se complexifie. Je ne saurai l'expliquer. Cuve béton ? encépagement particulier ? patte du vigneron ? plateau de virefougasse (gélif et particulièrement sensible aux aléas climatiques) ? proximité d'un prestigieux voisin (non, là je déconne!) ?
Je lis, çà et là, que de nombreuses bouteilles déçoivent. J'ai la chance de n'en avoir pas encore rencontré mais ça ne saurait tarder..!!
Je lis encore qu'un vin doit être bon quel que soit son âge, sa préparation (ouverture...), etc...Mouais, probablement, mais parfois c'est un peu plus compliqué et d'autres paramètres rentrent en compte (ah!! je sens que je suis moins objectif là).
Après, on mystifie peut-être un peu trop BAMA, qui est certes un vin différent des canons modernes, mais qui n'est qu'un vin parmi d'autres. Il y a fort à parier que lorsque Mr Boyer passera la main (certains attendent çà avec impatience du côté de Margaux), BAMA deviendra culte. Il a augmenté ses tarifs ces dernières années et on devient certainement plus exigeant (à juste titre).
Bref, en ce qui me concerne, c'est un des rares vins qui me procure de l'émotion, qui me parle. Et j'insiste, quand on a passé quelques moments avec Mr Boyer, écouté son (ses) histoire(s), respiré les lieux etc...on se dit que ce vin vaut bien quelques incompréhensions:). Maintenant, comme tout les vins, certaines bouteilles peuvent être défectueuses et certains millésimes mieux réussis que d'autres, c'est clair.

Franck.

Merci Franck pour ce très intéressant témoignage de première main.

monta écrivait:

---

> On a souvent comparé Bonneau et Boyer, et je dois
> dire qu'il n'y a pas que la première lettre de
> leur nom qui les lient;

La deuxième aussi peut être ?

Merci pour ce sympathique retour, je suis aussi sensible au charme et au mythe un peu suranné de BAMA.

Mais n'empêche j'aimerais bien qu'un spécialiste nous apporte des éclairages sur cette mystérieuse résistance à l'air pour un vin aussi vieux.

Gildas

Je ne verrais pas ça comme une résistance à l'air, mais plutôt comme un vin qui a longtemps manqué d'air en restant en cuve. Il est donc totalement fermé à l'ouverture et a besoin de respirer un grand coup avant de s'exprimer pleinement.

comment ce vin d'âge vénérable peut supporter pareille oxygénation ? Je n'en reviens pas. écrit:

pour info le 1970 a eu besoin de 9 heures pour s'ouvrir la dernière fois...

Eric B écrivait:

---

> Je ne verrais pas ça comme une résistance à l'air,
> mais plutôt comme un vin qui a longtemps manqué
> d'air en restant en cuve.

Très long élevage en milieu hermétique donc (ce n'est pas poreux le beton ).

Cela pourrait expliquer l'aromatique particulière et tout à fait spécifique des BAMA ?

Gildas

D'une part, il y a béton et béton. En l'occurence, à BAMA, on doit être plutôt sur des cuves en ciment dont les parois sont étanchéifiées.

D'autre part, comme je l'avais écrit sur un autre fil auquel tu faisais référence un peu plus haut, le volume de la cuve joue un rôle important. Quand tu vois qu'un magnum vieillit deux fois plus lentement qu'une bouteille, imagine toi ce que ça peut donner dans une cuve de 10.000 litres...

Heureusement qu'il y a ensuite le vieillissement en bouteille pour faire évoluer le vin...

PS : j'avais goûté au Domaine Ravanès un vin qui était en cuve de ciment depuis une quinzaine d'années : on aurait dit un vin de l'année...

D'une part, il y a béton et béton. En l'occurence, à BAMA, on doit être plutôt sur des cuves en ciment dont les parois sont étanchéifiées.

il y a en effet des bétons qui sont poreux et d'autres pas car protégé par un revêtement étanche. Tout dépends du résultat attendu.

J'ai pigé. Merci Eric pour tes explications.

Gildas

J'ai pigé

Sur Bordeaux, on dit plutôt "j'ai remonté"

Pour la viande, c'est un Château Bel-Air Marquis d'Aligre Margaux 1966 qui a été prélevé dans la cave, lorsque mon fils m'y a accompagné.
Le bouchon s'était brisé en de nombreux morceaux.

Le vin est presque noir, lourd, et comme il n'est pas encore épanoui dans nos verres, il est imprécis. Il faudra de longues minutes avant qu'il n'atteigne la grâce que nous attendons. S'il est agréablement velouté, fort, tannique, avec des évocations de fruits noirs, je dois dire que je suis resté un peu sur ma faim car j'attendais mieux de ce vin.
C'est certainement un problème de bouteille ou de stockage avant que je ne l'acquière, car il nous a montré que le potentiel est là. Ce vin riche aurait encore de belles choses à dire. A essayer de nouveau.

BAMA, tannique ?

C'est l'impression que j'ai eue en intégrant le fait que c'est un vin qui a 47 ans, donc forcément en évocation.
Par ailleurs cette impression pouvait provenir du déséquilibre qui m'a gêné.
Mais si tu me dis que je n'aurais pas dû le ressentir, tu as sans doute raison.

Mais si tu me dis que je n'aurais pas dû le ressentir, tu as sans doute raison.

J'ai écrit cela comme ça ? Je suis juste étonné qu'un vin qui n'a pas vu le bois puisse sembler tannique.

Ceci dit, mieux vaut tannique que t'amer

Je suis juste étonné qu'un vin qui n'a pas vu le bois puisse sembler tannique.

Pourquoi ?

Luc

les anglais boivent leur thé avec du Brie. Pourquoi ?

parce que le Brie est tannique et le tea est tannique
D'ailleurs le brie coule comme le tea tannique.
Et le Bel Air est beau tannique, ce qui justifie mon impression.

Je suis juste étonné qu'un vin qui n'a pas vu le bois puisse sembler tannique.

Pourquoi ?

J'ai pris un raccourci hasardeux, je complète :

Je suis étonné qu'un vin qui n'a pas vu le bois, qui n'est pas extrait, qui est issu de raisins éraflés, puisse sembler tannique.

Hello Michel,
une bonne partie des tanins viennent des pépins. Tout dépend alors de ce que l'on entend par "pas extrait", tout vin rouge est extrait sinon il n'y aurait pas de couleur, peu de stabilité...
Certes, un vin peu extrait est, toutes choses égales par ailleurs, moins tanique s'un vin très extrait. Mais bon, des vins qui ne voient pas le bois semblent parfois boisés, alors au niveau des tanins...
A très bientôt
Benji

une bonne partie des tanins viennent des pépins.

Et tu ne savais pas chez BAMA, on épépine les raisins ?

on épépépine et on dépiauce aussi

Petite verticale de Margaux, Bel Air Marquis d'Aligre

J'ai eu la chance de goûter ces vins lors d'une dégustation très intéressante.

Voici simplement mes impressions à posteriori, sans prises de notes:

2004: nez agréable, fruité. Bouche assez fluide, et manquant de longueur.

2003: vin très agréable, sur le fruit, la fleur, assez rond, très digeste et agréable dès maintenant.

2000: un beau vin encore très très jeune. On sent une grande concentration, avec un vin qui en a beaucoup sous la pédale. Ce n'est pas le plus agréable dans l'immédiat, mais c'est sûr, il ira loin.

1999: une belle surprise. Moins de concentration que le 2000, mais un vin équilibré, excellent à présent.

1998: dans un style très différent du 1999, avec plus de concentration. Le vin est plus acide, et peut-être moins flatteur. En revanche, j'aime bien ce style de vin qu'on imagine volontiers avec une belle côte de bœuf....

1996: assez proche du style du 98, avec plus de matière et de profondeur. Un vin a attendre à mon avis, mais qui devrait être superbe.

1995 enfin: une belle synthèse de ces différents millésimes, avec un peu des qualités de tous les vins précédents. Le vin commence à être légèrement évolué. Il est un peu moins dense et concentré que le 2000, mais quand même ! Les arômes de fruit, de fleur, de café, chocolat... Je lui trouve également le côté assez "pulpeux" du 2003. Bref, une très belle bouteille, qui a probablement de nombreuses très belles années devant elle.

C'était pour moi une découverte de ce domaine à propos duquel j'avais lu beaucoup de choses, et je dois dire que je n'ai pas été du tout déçu. J'ai trouvé les millésimes assez différents les uns des autres, avec bien entendu des points communs. Néanmoins ces différences rendent à mon sens ces vins très intéressants.

mon classement des vins à boire actuellement: 1995-2003-1999

mon classement des vins à boire dans les années à venir: 2000-1995-1996

Eric