Bonjour tout le monde,
Ci-dessous mon CR
suite à mon passage en Beaujolais ce week end.
Suite à vos interventions de qualité (merci !), j’ai pu être reçu chez les domaines Chignard, Janin et Clos de la Roilette.
À mon prochain passage fin Octobre en redescendant d’un séjour parisien j’en profiterai pour faire Bouland, Burgaud, Foillard et Chemarin.
Départ samedi matin de l’Ain depuis chez la belle-mère direction Fleurie et plus précisément le lieu dit « le point du jour » très proche du célèbre Moulin à Vent.
Arrivée à 10h30, petit coup de sonnette au portail des
Chignard – personne. Pas étonnant étant donné les vendanges. 2 numéros de portable sont affichés sur le portail. Je compose le 1er et bingo, Cédric Chignard me répond et arrive dans les 5 minutes (il était dans une parcelle pas loin de la maison).
Après les présentations d’usage, il me propose de descendre à la cave – ça tombe bien car c’était précisément l’objet de ma visite 
Il me présente les bouteilles que nous allons goûter :
1. Beaujolais Villages 2013 : arômes de petits fruits rouges et nez poivré. La bouche est très fluide, l’ensemble est simple et bien fruité. C’est le bon vin de BBQ ou de pique-nique avec les copains. 6.7 euros donc à ce prix-là on ne peut pas lui reprocher grand-chose si c’est ce le genre de vin qu’on recherche. Trop simple pour moi et une matière un peu fluette à mon goût. AB (6.70 euros)
2. Juliénas Beauvernay 2013 : arômes de groseilles et toujours ces notes épicées. En bouche, l’impression est que ce vin est plus puissant, la matière est plus présente. Je trouve que la structure est mieux équilibrée entre alcool et acidité. On est par contre encore dans la simplicité avec une bouche assez fraîche mais simplement fruité. AB (9 euros)
3. Fleurie « les Moriers » 2012 : petits fruits rouges, épices et notes florales. Tanins assez fins, structure équilibrée et matière intéressante. La longueur n’est pas très importante mais le vin est déjà très plaisant à boire aujourd’hui. Nul doute qu’une paire d’année en cave lui fera du bien. B+ (9.5 euros)
4. Fleurie « les Moriers » 2011 : Millésime vraiment différent du 2012. On est plus sur la puissance que sur l’équilibre et aujourd’hui le vin semble moins prêt à boire que le 2012. Le fruit est légèrement en retrait mais le temps lui permettra de s’ouvrir et on aura alors une très belle bouteille à n’en pas douter car les tanins sont jolis et la matière est bien présente. À oublier en cave encore 3/4 ans et pour qques années. B- aujourd’hui (bon potentiel néanmoins pour 9.6 euros)
5. Fleurie « cuvée spéciale » 2011. Cuvée élevée en fût de chêne non neuf durant 12 mois. Par rapport aux Moriers 2011, le vin est encore moins prêt à boire et la barrique lui a apporté un supplément de complexité (notes vanillées) assez légères. On ne boit pas de jus de planche. Cependant, l’élevage doit être digéré afin que le fruit puisse mieux être mis en avant. La cuvée taillée pour la garde. À oublier 5/10 ans en cave. AB aujourd’hui et j’espère un TB- dans 5/10 ans. 13.3 euros
6. Fleurie « cuvée spéciale » 2012. Idem que 2011 mais il sera certainement prêt à boire un peu avant. Pour le moment, le fruit est encore en retrait, moins de plaisir que les Moriers 2012 à ce stade. AB (mais un bon B certainement dans 5 ans). (13.1 euros)
7. Fleurie « les Moriers » 2013 : millésime plus sur le fruit, on ressent le fruit rouge et le noyau de cerise. Qques notes florales type violette et rose. En bouche, la matière doit se mettre en place mais on aura certainement un vin prêt à boire assez rapidement (en même temps que le 2012 mais avant 2011). B
Je le remercie bien de m’avoir reçu et lui dis à bientôt pour les cuvées 2014 pour lesquelles il a reçu les étiquettes mais n’a pas encore eu le temps de les mettre sur les quilles. Les bouteilles devront être dispo sur Octobre sauf la cuvée spéciale qui n’aura pas fini son élevage.
11h45 : l’appel du ventre se fait sentir mais c’est surtout les appels de mon fils (3 ans) et de ma fille (3 mois) qui se font le plus entendre  qui patientent à jouer dans la cour avec ma femme.
Pas le temps de faire un resto dommage. Nous allons donc pique-niquer sur la place du bourg de Romanèche Thorins au milieu des vendangeurs qui font une pause bien méritée (il fait déjà 29° j’ai chaud pour eux).
13h45 : en route chez
Eric Janin à quelques encablures de là. Le contact par mail avait été très agréable et le contact « réel » l’est tout aussi. Personnage très sympa et avenant.
Ni une ni deux il me conduit dans la cave qui, une fois n’est pas coutume n’est pas enterrée. Après quelques paroles échangées, il me présente les bouteilles que nous allons déguster :
1. Beaujolais villages 2013 « vignes des Jumeaux ». à l’image du Village de Chignard, le vin est sur la fraîcheur, les petits fruits rouges et le noyau de cerise.la matière est peut-être un peu plus présente que chez Chignard sur ce millésime mais l’ensemble reste simple. Encore une bouteille qui doit faire mouche pour les copains sans prise de tête. AB
2. MAV « jeunes vignes » 50 ans de moyenne « vignes du Tremblay » assemblage de plusieurs parcelles 2013. Ici on monte d’un gros cran en complexité et en structure. Notes florales, fruits rouges kirschés. Belle complexité aromatique qu’on retrouve en bouche. Les tanins sont fins mais l’acidité est encore un poil vive ce qui vient perturber l’équilibre de cette bouteille. Nul doute que cette bouteille sera meilleure d’ici une bonne paire d’année (2/4 ans). B- aujourd’hui
3. MAV « vieilles vignes » 80-100 ans de moyenne « clos du Tremblay » sélection parcellaire 2013. Excellent. L’acidité excessive qui me perturbait un poil sur la bouteille d’avant est mieux géré ici. L’ensemble est plus harmonieux, les tanins sont plus soyeux, on est sur une bouteille taillée pour la garde. Aujourd’hui, l’ensemble est un peu trop jeune mais le fruit n’est pas pour autant totalement en retrait. A garder tranquille en cave pour quelques années. B+ (peut être un TB dans 4/5 ans).
4. Beaujolais villages Blanc 2013. 100% chardonnay. N’ayant jamais eu l’occasion de goûter du Beaujolais blanc, je n’ai pas de recul pour pouvoir le situer par rapport à d’autres bouteilles similaires. Cependant, j’ai été agréablement surpris par la découverte de cette bouteille. On ressent bien l’agrume (pomelos) qui se mêle à des notes d’ananas. C’est très frais et très « odorant ». En bouche, on a une matière assez riche mais on arrive à garder de la fraîcheur grâce à une certaine tension. Certes, on ne peut pas qualifier ce vin de très tendu et certain le trouveront peut-être un peu « pataud » pour un Chardonnay mais ce n’est pas mon cas. La longueur est bonne pour un village. Il pourra être un très bon compagnon de table mais je ne suis pas certain que je le servirai pour lui-même à l’apéro. AB (à voir si avec le temps il peut gagner en tension).
Désolé je n’ai plus les prix en tête et je n’ai pas demandé de facture à Eric Janin mais de mémoire on est sur des prix standards à savoir 7-8 euros pour un village (rouge et blanc), 10/11 pour MAV vignes du tremblay, 13 pour le MAV vieilles vignes
Je remercie Mr Janin pour le temps accordé pendant cette période chargée. Avis aux amateurs, ses 2014 arrivent. L’étiquetage se fait sous peu. 2014, millésime qui devrait présenter des vins à l’équilibre irréprochable dixit le vigneron. Peut-être un cran au-dessus de 2013 mais certainement moins taillé pour la garde que les 2011 plus exubérants.
15h : en route pour le dernier domaine de la journée. On remonte en direction du domaine Chignard tout en passant devant le moulin à vent tout en devant slalomer entre les vendangeurs et les tracteurs en pleine activité. Panorama à couper le souffle (j’essaierai de poster les photos dès que j’ai un peu de temps).
Juste avant d’arriver au domaine Chignard, on braque à gauche toute et on descend au
Clos de la Roilette. Une quinzaine de vendangeurs circulent autour du domaine et les femmes sont à la préparation du repas du soir. Ça ne chôme pas.
Quand on voit la pente des vignes dans les alentours, on est content d’être client et non pas avec la hotte sur le dos.
Après avoir bataillé pour me garer sans gêner les mouvements des personnes et des engins, je peux me rendre dans la cave où se trouve déjà Alain Coudert alias le « marquis ». Le personnage est haut en couleur et ne mâche pas ses mots quand il défend sa passion et parle des difficultés qu’il a à trouver des vendangeurs sérieux et fiables surtout. Pour l’anecdote, il me raconte que pour les vendanges 2013, pas moins de 75 personnes se sont succédées en 10 jours pour au final réussir à avoir 15 vendangeurs journaliers. Ils ont même dû vendanger en famille le dernier jour tant le taux d’abandon de poste était important.
Pour en revenir à la dégustation, c’est sa femme ou sa sœur je ne sais pas trop qui me présente les vins à la dégustation :
1. Brouilly 2014 : superbement fruité, facile d’accès , avec une belle matière. Je suis assez charmé par cette entrée de gamme en tout cas bien plus que par les beaujolais villages si tant est qu’on puisse oser une comparaison sur ces vins. B+ (on doit être sur 7 euros de mémoire)
2. Fleurie « jeunes vignes » 2014. On monte d’un cran dans la dégustation. Belle robe grenat limpide, nez floral, poivré, noyau de cerise. En bouche la texture du vin change radicalement avec les Fleurie dégustés précédemment. On n’a pas l’impression de boire un vin issu de la même appellation (terroir différent ? vinification différente ? mon palet qui part en vrille ? je ne suis pas assez expert pour l’expliquer mais je suis sûr que les epxerts du Beaujolais vont intervenir ^_^). Sur cette bonne bouteille, on a des tannins très fins, du velouté, pas de traits de verdeur mais au contraire un raisin bien mûr. La longueur est bonne. C’est très bon. Pour moi c’est un cran au-dessus des Fleurie précédents sans pour autant les dénigrer bien sûr. B+ (dans les 9-10 euros)
3. Fleurie cuvée tardive « vieilles vignes » 2014. Idem que Fleurie précédent mais avec une impression de notes fumées. La matière est imposante, très veloutée. C’est un cran au-dessus au niveau complexité. Je pense qu’il faut l’attendre un peu car le fruit est un poil en retrait et s’exprimera bien mieux plus tard. C’est tout de même bon aujourd’hui après un coup de carafe je pense. B+ (dans les 10-11 euros)
4. Fleurie « la griffe du marquis » 2013. Là on touche le sommet, on titille le graal. À vrai dire en fermant les yeux j’ai l’impression que je buvais un Châteauneuf…la matière est dense, c’est riche, l’élevage se ressent encore et demande à se fondre au profit du fruit. L’ensemble est assez bien équilibré mais attention à ne pas le boire trop chaud sans quoi le côté alcooleux pourrait devenir assez présent. C’est d’ailleurs ce qui inquiète le vigneron sur 2015 avec les taux de sucre dépassant les 14° sur certaines vendanges. Cette cuvée est vraiment incomparable avec les 2 autres cuvées de Fleurie proposées. On peut l’attendre sur 10 ans sans souci. B (14 euros au domaine).
5. Fleurie cuvée tardive « vieilles vignes » 2007. Alain Coudert a eu la gentillesse de me servir une lampée de cette cuvée afin que je voie le potentiel de vieillissement de ses vins. 2007 sur cette cuvée c’est encore un bébé. Miam miam je me suis régalé. B+
6. Fleurie « la griffe du marquis » 2012. Avec une année de plus que le clos goûté avant, on s’aperçoit bien que l’élevage est raisonnable. Le bois s’est bien estompé, le fruit est plus éclatant et ça en devient aussi plus frais car avec une acidité un peu supérieure au 2013. C’est encore trop jeune pour être bu mais avec un bon carafage ça doit le faire. B+
Conclusion : ce « mini tour » m’a permis de croiser les bouteilles de bons producteurs et je peux dire qu’à ce stade ce sont celles de la Roilette qui me plaisent le plus. J’aime bien ce style qui semble différent de celui des 2 autres. Maintenant j’espère que le millésime 2015 sera excellent car c’est l’année de naissance de ma fille et je me vois bien encaver les fleurie VV et griffes du marquis. Les 3 producteurs s’attendent à avoir 20/25% de bouteilles en moins à vendre sur 2015 vs 2013 ou 2014 cependant. Paramètre à prendre en compte.
J’ai déjà hâte de revenir dans le coin et de continuer la découverte de ce beau vignoble que je n’avais jamais approché de si près jusque-là.
Merci à tous ceux qui m’ont donné les idées de domaines très recommandables à visiter.
j'espère ne pas avoir fait de coquilles de typo ou inversion de millésimes (
).
Bien entendu ces jugements ne sont que mes impressions de petit amateur hein. Il ne faudrait pas les comparer avec celles d'un Parker hein.
Olivier