Et bien!
Ça devient bien, cette rubrique

On y commente de bons vins, on parle d'une soirée de passionnés réunis pour un grand événement, on échange avec une grande courtoisie...

Grâce aux 60 ans de Daniel, on obtient dans une rubrique le résumé de ce que j'attendais de LPV...

Merci, Daniel

Amitiés,
Thierry

Thierry,
A propos de ton commentaire sur La Chapelle, les anciens n'étaient pas sots quand ils "hermitageaient" les Bordeaux.
Jean-Luc, je vous remercie et c'est le premier anniversaire de cette qualité. Ce 47, je l'ai acheté il y a 30 ans; quant aux autres, c'est Thierry .... et consors.
Daniel

Daniel,

Tu as toujours ce superbe Côte-Rôtie 1959 de Chapoutier avec lequel tu plantes de grands dégustateurs:
je me souviens d'avoir entendu prononcer "Saint-Julien", je ne dis pas par qui, lors de ma deuxième dégustation de cette bouteille chez toi...
La première fois, je m'étais fait avoir moi aussi

Amitiés,
Thierry

Thierry,
C'est vrai et c'était un grand sommelier qui s'est retiré dans la Loire et qui a quelques arpents de vignes pour s'amuser, je pense qu'il vient de faire sa deuxième vendange. Ecole d'humilité que la dégustation à l'aveugle. Quant à ce Côte Rôtie 59 de Chapoutier, on s'en ouvrira une un de ces jours à défaut de 53.
Daniel

Sélection absolument magnifique.

J'en ai l'eau à la bouche!

Je reste moi aussi sur une réserve des celestins 1989 absolument magnifique, bue sur un lièvre à la royale ... A se damner!

Je suis agréablement surpris de voir que La Chapelle 1996 a tenu son rang, car j'ai eu quelques soucis avec cette cuvée sur des millésimes plus récents. Il faut probablement lui laisser du temps.

Quand aux 2 Cos, il faut bien avouer que la dégustation de grands Bordeaux arrivés à maturité (et correctement conservés) est souvent un grand plaisir. On retrouve la vocation de Bordeaux à faire de grands vins de garde sur certains terroirs. Je me demande par contre si, selon vous, dans une quarantaine d'année (pour autant qu'on puisse l'imaginer) le Cos 1990 donnera un vin d'une fraicheur et d'une jeunesse comparable à celle visiblement éprouvée dans le 47? Question difficile je sais, probablement sans réponse certaine mais votre avis sur la question est le bienvenu.

Christophe

un GRAND merci à Sophie et Thierry pour leur hospitalité et à tous les participants qui ont fait de cette soirée un moment inoubliable.

Les vins ont été décrits par beaucoup plus compétent que moi, qui ne suis qu'un aide-apprenti manuel, comparé à Daniel...

sur la 1ère série :
J'ai, comme toute le monde, préféré le Beaucastel qui m'a cependant surpris par ses notes d'évolution avancées - trés bel accord avec la brochette pommes-magret.
La Nerthe est en dessous, notamment par les notes boisées beaucoup plus perceprtibles, mais il correspond plus à l'idée que je me fais d'un Chato9 blanc : peut être faut il lui laisser sa chance pour l'avenir ?
L'acidité et la longueur des Chaillées lui permettait de tenir tout à fait sa place, en jouant un bel accord avec le saumon

Dans la 2nde série :
J'ai pour ma part préféré le Lafaurie, qui est mon plus grand Sauternes à ce jour: nez magnifique, richesse et longeur en bouche et une fraicheur remarquable compte tenu de la richesse. Il semble parti pour l'éternité.
J'ai trouvé au Climens un nez un peu trop monilithique (caramel) et je n'ai pas la finesse du palais de mes coreligionnaires pour en apprécier toutes les subtilités - Grand vin tout de même, bien évidemment -
Le Clos du Bourg a eu du mal à se tailler une place au soleil face à ces deux monstres, mais m'a confirmé dans mon idée que les plus beaux liquoreux, se trouvaient, pour moi, en Loire.

Dans la série suivante, j'ai préféré la Côte brune, mais ne demandez pas pourquoi, car mes qq notes s'arrêtent là et j'ai préféré (tenté de) me concentrer sur ce magnifique moment passé en si bonne compagnie !

Amitiés
françois

Christophe,

Je me demande si l'acidité assez importante du Cos d'Estournel 1947 n'a pas contribué à ralentir l'usure du temps.
Celle du Cos 1990 me semble plus faible...

Bien cordialement,
Thierry

Je me demande par contre si, selon vous, dans une quarantaine d'année (pour autant qu'on puisse l'imaginer) le Cos 1990 donnera un vin d'une fraicheur et d'une jeunesse comparable à celle visiblement éprouvée dans le 47?

Christophe,

Difficile de répondre à cette question, mais ce qui est à peu près certain c'est qu'a contrario, à l'âge qu'à Cos 1990 aujourd'hui, le 1947 (que j'ai trouvé encore très acide et tannique) devait être difficilement buvable. Et tant qu'à faire, je préfère que les vins que j'achète arrivent à maturité de mon vivant...
Sans doute que le 1990 n'aura jamais la fraîcheur de ce 1947, parce qu'il ne l'a jamais eu.

Luc

La suite de mon CR avec les rouges...



Clos de Tart 1998
La robe est d'intensité moyenne, aux reflets rubis. Le nez semble un peu réduit à l'ouverture, légèrement animal, avec des notes de cerises bien mûres, un boisé bien intégré, clou de girofle, réglisse et notes minérales. Il ne cessera de s'améliorer à l'aération. La bouche est fraîche, tendue, très bien équilibrée et longue, dans un style un peu plus austère et tannique qu'à l'accoutumée, à attendre quelques années encore si on veut en profiter pleinement.

Jaboulet - Hermitage La Chapelle 1996
La robe est un peu plus intense, les reflets rubis à grenat. Le nez est marqué par la truffe, les fruits rouges, le pruneau et la réglisse. La bouche, tout en restant très bien équilibrée et longue, est typique du millésime par son acidité et donne un air un peu strict à cette bouteille assez bordelaise dans le style. Une belle Chapelle, un très beau 1996.

Jamet - Côte Rôtie Côte Brune 1998
La robe est intense aux reflets rubis. Le nez est d'emblée le plus expressif, sauvage, sanguin, épicé et fumé, au fruité mûr mâtiné de pivoine et de violette. L'attaque est fraîche, grande ampleur, superbe longueur sur une finale encore un peu stricte. Très belle bouteille, ma préférée de cette série de trois, qui demande encore quelques années pour affiner ses tannins.

Château Cos d'Estournel 1990
La robe est intense, aux reflets grenat. Superbe nez fondu et mûr, très floral, qui conjugue encore un beau fruité à des notes plus évoluées de tabac et de sous-bois. L'attaque en bouche est souple, d'un équilibre à mon sens parfait, au toucher de grande qualité même si on sent encore quelques tannins un peu stricts, et d’une longueur remarquable. Il me semble à point tout en ayant encore au vu de son équilibre un brillant avenir.

Château Cos d'Estournel 1947
La robe est d'intensité plus faible, aux reflets brique, avec une forte turbidité. Le nez est tertiaire, sur le café, les épices, la truffe et le cèdre. C'est l'acidité, assez forte, qui tient la bouche jusque dans la très longue finale, où des tannins se font toujours sentir. Cela semble étonnant de jeunesse, très tonique, mais je ne peux pas dire que l'équilibre soit aussi bon que dans le 1990 qui garde, au delà de l'émotion de boire un vin de 60 ans, ma préférence.

Henri Bonneau - Marie Beurrier - Châteauneuf-du-Pape 1999
Ce n'est pas tous les jours qu'on boit du Bonneau, alors deux de suite dans la même soirée, quel privilège ! La robe est de faible intensité aux reflets rubis. Le nez est épicé, sur les fruits à l'alcool, le cuir, la réglisse et le café. La bouche est remarquable de finesse et d'élégance, dans un style gras et ample très bien équilibré. La finale, encore très tannique, est d'une grande longueur. Excellent !

Henri Bonneau - Réserve des Célestins - Châteauneuf-du-Pape 1989
La robe est d'intensité moyenne, aux reflets grenat, d'une forte turbidité. Le nez est envoûtant, superbement fondu, mêlant un fruité très mûr aux épices nobles, au cuir, à une petite note végétale évoquant la rafle et qui lui apporte une belle complexité. La bouche me semble incarner la perfection, puissante et fraîche à la fois, soyeuse, d'une longueur infinie. Que dire à part que l'on touche ici à l'exceptionnel... A noter que la bouteille a été vidée entièrement (je pense que c'est la seule), à six, alors qu'on en était au 13e vin de la soirée, un signe qui ne trompe pas.

Domaine Gourt de Mautens - VDN Rasteau 2004
Peut-être la seule petite erreur de casting de cette soirée, avec un vin assurément trop jeune pour être apprécié au milieu des autres vins présentés. La robe est profonde aux reflets violets. Le nez est primaire, sur les fruits noirs, le chocolat et l'alcool. La bouche est puissante, ample, bien équilibrée malgré l'alcool et d'une belle longueur. Très bien, mais manque de complexité à ce stade.

Domaine Sainte Croix - Cuvée Marcel Girves - Rivesaltes 1947
La robe est d'intensité moyenne, aux reflets tuilés. Très beau nez, envoûtant, sur le moka, le café, les épices, l'alcool et le massepain. La bouche est elle aussi superbe, avec une attaque souple, un alcool qui se fait oublier grâce à la belle fraîcheur qui l'équilibre parfaitement, très belle longueur pour un vin remarquable qui clôture la soirée en beauté.

Le lendemain matin, par contre, les mines étaient légèrement déconfites, patibulaires, mais presque...

Luc

Luc

Luc,

J'ai lu et relu tes notes avec un infini plaisir.
Décrire les vins comme tu le fais c'est plus que de la Passion, c'est de l'Art!

Ce soir, j'ai terminé la Côte Brune 1998 de Jamet

J'ai été surpris, là aussi, par la capacité de ce fond de bouteille (environ un verre) à résister à trois jours de séjour à la cave sous Wine Preserve.

- Le nez est toujours marqué par le cassis, les épices et la violette. Il reste "jeune".
- La bouche est encore savoureuse, sur le cassis et les épices principalement, et fraîche. Une belle acidité rencontre des tannins bien concentrés, ce qui donne un vin équilibré, ample et très, très long....

C'est remarquable, même ce soir

Amitiés,
Thierry

Oui,il y a beaucoup de talent à décrire ces belles choses.

Félicitations à vous tous pour la qualité des C-R,et pour le choix des vins de cet anniversaire.

C'est un plaisir de vous lire.

Amitiés

Laurent,

Merci pour ce compliment qui me touche

Amitiés,
Thierry

une question : pourquoi servir Gourt de Mautens en fin de série ?? Il ne pouvait pas s'en sortir...

Yves Zermatten

Yves,

C'était pour introduire le Domaine Sainte Croix - Cuvée Marcel Girves - Rivesaltes 1947...

Il n'y avait pas d'autre VDN prévu initialement et lorsque l'un de nous a apporté cette bouteille, j'ai pensé que ce serait un excellent faire-valoir pour le Rivesaltes 1947.

J'ai terminé le Gourt de Mautens Rasteau VDN 2004 ce soir.
C'est une bouteille à attendre, au grand potentiel: je lui trouve un bel équilibre, le sucre ne domine pas et le vin, long, est savoureux et frais.

Amitiés,
Thierry

Je comprends mieux maintenant, d'autant que je trouve à ce GDM un côté vintage...

Amitiés

Yves

Yves,

Il ne s'agit pas du CDR Villages Rasteau de Gourt de Mautens, mais bien du VDN Rasteau du même domaine. Pour ma part, je préfère de loin le vin sec à la version mutée.

Merci Thierry pour les compliments sur ma prose, mais je t'assure qu'en ce qui concerne l'élaboration des CR, je suis bien plus proche du besogneux que de l'artiste.

Amitiés,

Luc

Bravo! Magnifique choix de vins et superbes commentaires.
Un petite question, selon vous est-ce que La Chapelle 1996 atteindra un jour le niveau des mythiques 61, 78 et 90, comme la RVF l'avais prédis il y a quelques années? Ou est-ce que ce vin est simplement excellent, mais ne sera clairement jamais une légende ?

Certains ont un don pour mettre en scène des histoires, d'autres pour raconter des vins.

Merci pour ces beaux comptes-rendus qui alimentent ma passion et m'encouragent à titre personnel à reproduire ce genre de scène. On est d'ailleurs plus proche de la Cène dans le cas présent.

La passion, la convivialité autour de la chair et du vin, l'excellence des flacons, quand le tout est mêlé à l'amitié, on touche au paroxysme

Vivement mes 60 ans

Olivier

P.S : c'est vraiment bien LPV pour ça !

Matthieu,

Bonne question que celle de l'avenir de La Chapelle 1996

J'ai du mal à répondre:
-D'abord, je n'ai jamais bu ni le 1961 ni le 1978, malheureusement...
-Ensuite, j'ai beaucoup de mal à prévoir l'évolution d'un vin sur une longue durée.

J'ai ouvert deux La Chapelle 1996 en 8 jours car je me demandais comment évoluait et allait évoluer à moyen terme ce vin, bu pour la première fois en 2003.

Le 1996 en Rhône, comme tu le sais, est un millésime un peu difficile.
Dans ce que j'ai bu de très bon, il y a deux vins de Jaboulet: La Chapelle et le Crozes-Hermitage Vieilles Vignes, remarquable également (on peut penser qu'on est face à un bel Hermitage).

Mais allaient-ils le rester?
J'ai pas mal de bouteilles de La Chapelle 1996: ma femme m'en a offert sans savoir que je venais d'en rentrer en cave... Et dans ce millésime, les caisses étaient encore de 12 bouteilles...

La première bouteille était excellente, mais je restais perplexe face à l'évolution de ce vin aux accents déjà un peu bordelais.
La deuxième m'a rassuré et mes amis ont aimé. Je pense pouvoir boire sans me presser celles qui suivent.

Cordialement,
Thierry

Ouf Thierry, je suis rassuré...

Tu le sais, j'ai moi aussi quelques bouteilles de Chapelle 96, mais mon Martin ne veut pas qu'on les boive sans lui. Courage, plus que quelques années !...

En tous cas belle soirée et beaux souvenirs visiblement, et bon anniversaire Daniel !

Bonsoir, Jean-Louis.

Je continue à penser, comme je l'ai écrit dans la rubrique ad hoc du Forum Rhône après avoir bu la première de ces deux bouteilles de La Chpalle 1996, que les Lafaurie-Peyraguey 1996 de ton Martin tiendront plus longtemps que ses La Chapelle de la même année... Mais ce n'est qu'une impression

Amitiés,
Thierry

Merci beaucoup pour ta réponse Thierry.
Bonne soirée

La fin du Climens 1971, ce soir.

Un fond de bouteille, environ un verre, a passé cinq jours dans le réfrigérateur, il n'a pas été mis sous vide ni sous Wine Preserve...

Et ça donne:
-Un nez sur les zestes confits d'orange amère, la poire cuite, la pomme caramélisée, avec des nuances de très vieux Rhum.
-Une bouche sur le sucre présent dès l'attaque et qui rencontre l'acidité, ce qui donne un milieu de bouche frais et gras, savoureux également, sur les fruits évoqués au nez... On a alors une impression d'opposition séduisante et équilibrée entre le gras et l'acidité... arrive la finale, elle est très longue, avec des saveurs persistantes de poire cuite et de pomme caramélisée, l'acidité souligne d'abord sa longueur, puis, lorsqu'elle a disparu, on constate qu'il y a encore des sensations de sucre et de fruits cuits en bouche, encore et encore...

Excellent!!!

Faut-il ouvrir Climens 1971 cinq jours avant de le boire, après conservation au frais?

Cordialement,
Thierry

Thierry,
C'est quand même bien de pouvoir finir de tels fonds de bouteilles sur plusieurs jours. Si mes Climens 2001 et 2003 sont de la même trempe, je ne pense pas que je vais attendre 30 ans pour les ouvrir, à moins que ce ne soit un élixir de....
On se goûtera un 26 avant.
Daniel

Daniel,

Plus exactement, on se regoûtera un Climens 1926...

J'ai toujours en mémoire le souvenir de cette dégustation que j'avais organisée à la maison, il y a une vingtaine d'années, et qui avait commencé par un Climens 76 pour se terminer sur le Climens 1926 que tu avais apporté... ...

amitiés,
Thierry

On n'oublie pas les amis ce jour là
Amitiés

Didier

Bien sur que non Didier, ce sera ta plus vieille.
Daniel

Tout a une fin, malheureusement!
Me voici face au dernier fond de bouteille:

Rivesaltes 1947 - Domaine Sainte Croix - Cuvée Marcel Girves.

Le nez est marqué par la cerise à l'eau de vie et le chocolat, sur fond d'épices et de noyau. A l'agitation; l'alcool "saute au nez", ça "chauffe" même un peu et ça sent le zan.
La bouche est ronde et douce à l'attaque, les saveurs se manifestent, avec le raisin sec qui domine un ensemble dans lequel les notes de noyau de cerise se font une belle place. En milieu de bouche, on est face à un vin plein, concentré, marqué par le sucre et équilibré par une touche d'acidité et d'amertume qui évite la lourdeur et la mollesse. La finale est très longue, elle s'appuie sur la matière qui colle à la langue et qui s'y accroche...

C'est savoureux, volumineux, un peu chaud mais équilibré et très long....

Cordialement,
Thierry

Content de lire que quelques 71 pourront faire une belle bouteille de 40 ans d'ici à quelques années ...

Anthony,

J'ai bu pas mal de Bordeaux 1971, mais c'était il y a longtemps:

Daniel se souvient par exemple de l'époque où je prenais un Pichon-Lalande 1971 lors de mes repas chez lui... Jusqu'au baptême de Marion début 1980: nous avons, en effet, bu les dernières bouteilles à cette occasion.
Je garde de bons souvenirs de Giscours 1971, bu très souvent également, ou de Rausan-Ségla ou encore de Brane-Cantenac.
Une bonne année pour les Margaux?
En Libournais, mon meilleur souvenir est Figeac et mon pire l'Angelus...

Je pense que les rouges doivent être maintenant fatigués.
Il va te rester les Sauternes ou plus exactement les Barsac: à part Climens, je te conseille Coutet, Yquem étant un peu cher...

Amitiés,
Thierry