Le CDR LPV Belgique s'est réuni hier, pour la dernière fois de cette année civile, au restaurant, sur le thème des "Coups de coeur 2007".

Les vins n'ont pas été dégustés à l'aveugle.
Les commentaires reproduits ci-après correspondent aux éléments d'appréciation notés à la volée au cours du repas.
Pas de véritable CR donc!

1/ Crémant de Bourgogne Brut Domaine Bart : ***
Agréable et bien fait, rafraîchissant, mais peu complexe et sans véritable longueur en bouche.

2/ Champagne Grand Cru Michel Arnould Brut (100% Pinot Noir) : ***(*)
Un Champagne sérieux et vineux, qui présente une jolie complexité, mais je suis gêné par des arômes de champignons un peu trop dominants au nez, et par une légère amertume en fin de bouche.

3/ Valcanzinia 2006 Maison Gulfi Sicile IGT blanc : ****
Un nez sur la résine, la cire, le miel, l'encaustique, et une bouche ronde et gourmande, mais également structurée et solide.
A sa manière, une sorte de "Chablis du sud".

4/ Grecco di Tufo DOCG 2005 blanc Mastrobernardino : ***
Un nez qui s'exprime moins bien que celui du vin précédent, avec ici plus de retenue.
Même constat en bouche, où le vin présente finalement assez peu de saveurs, et manque à mon avis de tension, avec une mollesse excessive en finale.

5/ Savennières blanc Le Bel Ouvrage Damien Laureau 2004 : ***
Beau nez puissant mais élégant de Chenin, avec une forte note maltée.
L'équilibre en bouche se fait sur l'acidité, avec une longueur remarquable.
C'est un vin de qualité, sérieux et complexe, mais le côté incisif de l'acidité ne correspond pas à mes goûts personnels.

6/ Saint-Aubin blanc 2002 Bernard Morey : ***(*)
Le nez est réduit, sur le grillé, et des fruits jaunes en toile de fond.
Belle bouche gourmande et complexe à la fois, qui finit sur une longueur honorable.
Belle qualité pour une appellation village!

7/ Domaine de l'Hortus Grande Cuvée 2005 Vin de Pays du Val de Montferrand blanc : ****
Je ne suis pas objectif, car j'ai apporté cette bouteille.
Le vin est servi un peu plus frais que les autres vins blancs.
Peu expressif au départ, le nez s'ouvre au fur et à mesure du réchauffement du vin, sur des fruits jaunes, de l'anis.
La bouche est très ronde, fruitée, et boisée (mais sans excès).
Belle longueur, mais avec une petite amertume en fin de bouche.
Un vin à attendre, l'élevage doit encore se fondre, ce qui ne devrait pas poser problème, car il y a de la matière.

8/ Condrieu 2003 Gangloff : **(*)
Je suis dès le départ dérangé par une note de vernis/colle au nez, et un arôme dominant d'alcool blanc.
Après aération, le fruit reviendra, mais en arrière plan uniquement.
La bouche est correcte compte tenu du millésime, mais le vin manque tout de même de finesse et de tonus.

9/ L'Insouciant de Sarda-Mallet Vin de Table blanc (2003) : ***
100% Grenache si mes souvenirs sont bons.
Nez très (trop?) puissant, sur des notes oxydatives de pommes au four et de noix verte.
Bouche au diapason, et marquée par l'alcool (14 ou 15% vol.).

10/ Hermitage blanc 2003 Guigal : ***
Une déception personnelle, compte tenu de ce que j'avais pu lire sur LPV à propos de ce vin.
Le nez est agréable, sur les fruits jaunes, mais d'une puissance moyenne.
La bouche est souple, gourmande quoiqu'un peu chaleureuse, et finit sur une note saline/iodée qui donne au vin un supplément de personnalité.
C'est un bon vin, même si on sent que le millésime n'est pas favorable.
C'est toutefois en-deça de ce que l'on est en droit d'attendre d'un Hermitage blanc, du moins à mon avis.

11/ Lalande-de-Pomerol Château Bois de Laborde 1998 : **
Un nez pas très net, où l'on reconnait le Merlot, mais qui reste poussièreux.
La bouche est un peu grossière, rustique, et manque de longueur et de complexité.

12/ Pécharmant rouge 2002 Château de Biran Cuvée Prestige Bacchus (80% Merlot) : **(*)
Un joli nez très fruité, où l'on retrouve à nouveau bien le Merlot, mais avec plus de précision que sur le vin précédent.
La bouche est très fruitée, ronde, savoureuse, mais sans véritable profondeur.
Un vin fort gourmand, compte tenu de son appellation.

13/ Crozes-Hermitage rouge 2005 Graillot : ****
Je ne suis peut-être pas assez objectif, car j'ai un faible pour les Crozes-Hermitage de Graillot.
On sent dès le premiez nez que c'est du costaud, sur le cassis, la mûre, le goudron, la réglisse.
La bouche est massive, très dense et serrée, sérieuse et peu gourmande, et donne un vin dont on sent clairement le fort potentiel, mais qui s'exprime finalement assez peu en l'état.
A oublier en cave quelques années, comme c'est le cas pour beaucoup de vins de ce millésime.

14/ Coteaux du Languedoc rouge 2004 Montcalmès : ****
Un nez qui me séduit immédiatement, sur les fruits noirs, les épices, et l'écorce d'orange.
Une bouche savoureuse et tendue, parfaitement équilibrée, sur les fruits bien mûrs, mais avec beaucoup de fraîcheur, et une finale savoureuse d'une grande longueur.
Une véritable parenté de style avec la Grange des Pères, du moins à mon avis.

15/ Lirac rouge 2005 Maby La Fermade : **
Ce vin a peut-être été désavantagé par l'ordre de service, compte tenu de la qualité du vin précédént.
Le nez est peu typé, et décline de manière fort banale les arômes classiques du Grenache du Rhône méridional : cerise griotte, épices, et petites notes cacaotées.
La bouche est trop simple, peu savoureuse, et le vin n'a pour ainsi dire pas de longueur.

16/ Côtes-du-Rhône rouge 2004 Clos du Caillou Réserve : ****
Par opposition au précédent, le nez est par contre ici superbe, très profond et intense, sur les fruits noirs et les épices, mais avec de la fraîcheur également.
La bouche est superbe, serrée et gourmande à la fois, savoureuse et ronde sans être facile pour autant, et finit sur une finale très élégante et de belle longueur.
Un vin remarquable, qui transcende son appellation.
Un domaine dont la régularité dans la qualité est impressionnante, avec des vins qui me charment à chaque dégustation.

17/ Châteauneuf-du-Pape rouge 2003 Laurent Charvin : ***(*)
Je ne suis peut-être pas objectif, car c'est moi qui ait amené ce vin.
Un nez peu net, voire déviant, au départ, mais les choses sont rentrées dans l'ordre à l'aération, avec des arômes de cerise, d'épices, et une légère note (d'évolution?) un peu animale, de même, malheureusement, qu'une petite touche regrettable d'alcool blanc.
La bouche est fruitée, tendue, avec beaucoup de finesse, et une fraîcheur qu'il convient de mentionner compte tenu du millésime, de même qu'une très belle longueur finale.
Le fruit est toutefois en retrait par rapport à ma précédente dégustation, ce qui rend le vin moins gourmand.

18/ Torrione Petrolo 2003 IGT Toscane rouge : ** vers **(*)
Le nez nous emmène immédiatement en Italie, avec ses notes élégantes de fruits noirs et d'épices (balsamiques).
La bouche est par contre fort austère, avec une amertume considérable, et des tannins très serrés, qui rendent le vin particulièrement peu gourmand, du moins en dégustation pure.

19/ Gevrey-Chambertin rouge 2003 Petite Chapelle Rossignol-Trapet : ***
Un joli nez de Pinot Noir bien mûr, sur les fruits rouges, avec une touche d'écorce d'orange.
La bouche présente une belle matière, une jolie finesse, et est fort tendue, ce qui donne au vin une belle longueur, mais un caractère plus strict et moins gourmand que d'autres Bourgognes rouges 2003.

20/ Charmes-Chambertin rouge 2000 Geantet-Pansiot : ***(*) vers ****
Un très beau nez qui pinote, très élégant, floral, fruité, avec de la fraîcheur.
Une bouche de classe, gourmande et distinguée, qui donne un vin long et friand, mais un poil de matière en plus n'aurait, je pense, pas été superflu.
A nouveau un Bourgogne rouge 2000 qui se goûte très bien pour le moment.

21/ Rasteau blanc 2003 Vin Doux Naturel Domaine des Escaravailles : *** vers ***(*)
Un beau nez sur les fruits jaunes, avec des notes de fruits secs et un peu de sucre.
La bouche est ronde, très gourmande, fruitée, plutôt élégante, de belle longueur.
Attention toutefois à servir le vin bien frais, sous peine de le voir se ramollir quelque peu.

Un grand merci à tous, et rendez-vous en janvier pour notre première dégustation 2008!

Oh purée Laurent ! Quel magnifique CR ! ... Et dès le lendemain

Globalement d'accord avec ton ressenti même si je note un peu mieux le Petrolo qui m'a vraiment bien plu.
Et un chouillat de plus sur le Gevrey de Rossignol, mais ce sont mes goûts

Comme je n'ai pas pris de notes, je "triche" sur toi et je confirme mes préférences.
En blanc : Saint-Aubin de Morey et domaine de l'Hortus.
En rouge : les bourgognes, le Petrolo, les Rhônes et Montcalmès !

Amitiés,

Olivier

21 bouteilles... Je vois qu'on ne s'ennuie pas en mon absence !

Luc

Olivier,

Sur mes copions, je n'avais noté que les noms des vins et mes cotes.
Il me fallait donc agir vite pour mon CR, car tout le reste a été rédigé de mémoire...

Pour le Gevrey de Rossignol-Trapet, je pense effectivement, comme tu le soulignes, que c'est une question de goût.

Et je pense me souvenir que tu as goûté le Petrolo en accompagnement du plat, d'où notre divergence d'appréciation.
C'est à mon avis un vin qui réclame la table!

Luc,

Que veux tu, il fallait bien qu'on se console de ton absence...

Laurent,
Pour se consoler de l'absence de Luc, faut il impérativement 21 flacons?
Je m'inquiète, car pour samedi, nous n'en avons que 20......pour le moment.

Pour Le Bel Ouvrage, 2004, de D Laureau, normalement, la belle acidité est bien contre-balancée par une belle matière, qui lui donne son équilibre.
Le homard, l'a peut être un peu bousculé.

Le Crozes-Hermitage, rouge, 2005, de Graillot, un grand classique, trop bon, j'ai déjà grillé trois cartouches sur six.

Montcalmés 04, me plait bien aussi sur sa fraîcheur, la matière est plus fluide que sur le 03, rien d'anormal.

et bien, quelle rapidité!

personnellement, mes vins coup de cœur de cette dégustation sont sans aucune hésitation le st aubin qui niveau accord avec le homards était pour moi au top.
pour le torrione comme Olivier, j'ai vraiment aimé sur le plat mais bon cela correspond plus à ma culture du vin
pour le pécharmant, moi personnellement, je vous ai trouvé un peu sévère, j'aurais bien aimé le dégusté à l'aveugle sans a priori car avouons le ils étaient nombreux à table!
en rouge, mon coup de cœur va au charmes sans problème, les 2000 se sont réouvert sans aucun doute!

j'ai également apprécié le rasteau à la fin de repas.
par contre, hermitage, sarda malle, hortus et savenières m'ont laissé perpexe!
j'ai pas aimé le sicilien et j'ai été déçu par le greco di tufo de mastrobernardino très faible par apport à la dernière fois que je l'ai dégusté il est vrai au soleil dans la baie de napoli.

j'ai en tous cas passé un agréablement moment!
Merci à tous et vive le CDR-LPV Belgique.

ceci dit, je me suis consolé ce midi (si besoin en était) avec un excellent sagrantino de arnaldo caprai 2004 à mille lieu du dernier dégusté en février avec vous ainsi qu'un salice salentino riserva de li veli 2003! (pour ceux qui aiment ce style foncez!)

Laurent,

Pour le Savennières, je pense, comme je l'ai écris, qu'il s'agit essentiellement d'une question de goûts personnels.

D'autant plus que moi je n'ai pas mangé de homard...

Alfonso,

J'aurais aimé goûté le Torrione sur le plat, mais je n'en ai malheureusement pas eu l'occasion.

Concernant le Pécharmant, je ne pense pas être victime de mes (éventuels) a priori.
Le vin était fruité, souple, gourmand.
Donc bon, mais pas plus (pas de véritable complexité aromatique, structure un peu légère).

Et il va falloir que je regoûte ce Sagrantino di Montefalco Collepiano d'Arnaldo Capraï.
Je n'y ai plus touché depuis notre dégustation, de peur d'être déçu...

Effectivement Laurent, l'accord avec le plat était réussi.
Mais une bien belle soirée.

Pourquoi ne fait-on pas cela à chaque réunion ?

Ca va, je sors -

Olivier

Bonjour !

J'ai dégusté le Charmes 2000 de Geantet Pansiot il y a quelques semaines et je le trouvais encore un peu sur la retenue... L'avez-vous mis en carafe ?

Cordialement,
pierre

Pierre,

Simplement ouvert +/- 1h30 à l'avance.

Olivier

Mêmes conditions de préparation pour moi. D'ailleurs je me retrouve largement dans le CR mais je pense qu'il gagnera à être conservé encore quelques années car je ne lui ai pas trouvé un manque flagrant de matière. En général (et donc avec toutes les précautions liées aux généralisations), les bourgogne 2000 1er cru que j'ai eu l'occasion de déguster dernièrement "se buvaient mieux" que les GC. Mais bon, ce n'est que mon avis et pas spécialement sur un nombre impressionant de bouteilles

Pierre